La fusée russe sera lancée de Kourou en 2008... Soyouz, on l'a surnommé le camion de l'espace. C'est le lanceur mythique qui à mis le premier satellite, puis le premier homme en orbite. Spoutnik en 1957. Gagarine en 1961. C'est donc en près de 50 ans, plus de 1600 lancements réussis.
Une technologie rustique mais fiable et surtout économiquement imbattable. 20 millions d'euros pièce. 4 à 5 fois moins qu'Ariane 5. Pour prendre une comparaison automobile, Soyouz c'est un peu la Logane de l'espace. Et ça donne un atout considérable aux Européens dans la guerre commerciale en cours contre les Américains avant l'arrivée des nouveaux acteurs du marché... Les Japonais, les Chinois et les Indiens, notamment. Car le marché des lanceurs est devenu depuis la fin des années 90 l'un des plus concurrentiels qui soient. La plupart des projets de ceinture satellitaire pour les télécommunications se sont effondrés. Les clients privés sont devenus rares. La bataille des prix fait rage. Et les Russes, longtemps snobés à l'Ouest, ont trouvé là un second souffle pour leur industrie spatiale. L'Américain Lockheed s'est associé avec eux pour lancer des fusées Proton depuis le Kazhakstan. Boeing a mis la main sur le lanceur russo-ukrainien Zenith qui est désormais tiré depuis une ancienne plate-forme pétrolièresituée à proximité de l'Equateur. Prix moyen du lancement dans les deux cas : autour de 60 millions de dollars. Et un défi devenu très inquiétant pour Arianespace dans les trois dernières années avec la transition difficile entre Ariane 4 et Ariane 5. Avec cet accord le constructeur européen est de nouveau présent et compétitif sur tous les segments du marché. Après son vol réussi de février dernier, il peut compter sur Ariane 5 pour les satellites lourds et sophistiqués lancés par deux. Et sur l'inusable Soyouz pour le tout-venant. Son carnet de commandes est bien garni. 40 lancements prévus. 35 pour Ariane. 5 pour Soyouz. Les malheurs d'Ariane ont entamé les budgets mais il est aussi prévu - et c'est l'autre intérêt de l'opération - de travailler avec les Russes sur le lanceur du futur. On les attend avec impatience en Guyane, où l'espace est synonyme d'emplois et de prospérité relative. Un nouveau pas de tir est déjà en construction près de Sinnamary le village natal d'Henri Salvador. Spasiba !
(Europe1)
-----