Bonjour,
Je voudrais réagir et avoir vos avis suite à l'article paru récemment dans le journal "Le Monde" (21 mai 2006) et intitulé :
Un lampadaire solaire pour surfer sans fil au Cameroun
http://www.lemonde.fr/web/article/0,...-769044,0.html
Voici le texte :
" Dans la nuit d'Afrique, des lampadaires éclairent la rue d'une ville grâce à l'énergie solaire accumulée pendant la journée. Chacun d'eux est équipé d'une borne qui fournit un accès à l'Internet sans fil et permet de recharger les téléphones portables. Ces pylônes sont reliés par ondes radio, grâce à des antennes, à un centre de contrôle qui surveille leur fonctionnement. Tel est le coeur du projet StarSight imaginé par deux jeunes Français, Yannick Gaillac et Christopher Huchon - cofondateurs à Londres de Kolam Partnership - et mis au point, à Singapour, par la société Nex-G Systems.
Le concept repose sur l'usage de l'Internet sans fil, sous ses deux formes Wi-Fi ou Wimax. Selon ses concepteurs, les avantages sont multiples. Cet éclairage public utilise une énergie propre et accessible aux vendeurs de rue, gros consommateurs de lampes à pétrole. L'installation ne nécessite plus de câblages souterrains ni de fibres optiques et permet d'avoir de l'éclairage public dans des lieux éloignés qui ne sont pas reliés, faute de moyen, aux réseaux. Elle offre une solution immédiate aux usagers de téléphones portables qui peuvent recharger leurs batteries sous le pylône s'ils n'ont pas l'électricité à domicile. Enfin, l'éclairage public apporte évidemment une meilleure sécurité dans la cité. Les concepteurs de StarSight ont aussi une ambition éducative. "Cela peut être un outil efficace contre l'illettrisme", explique Yannick Gaillac, qui explique que le réseau des pylônes pourrait être jalonné de cafés Internet où l'on pourrait diffuser différents types de formations.
StarSight bénéficie de plusieurs soutiens officiels au Royaume-Uni. Les premiers pylônes seront construits à Douala, le grand port du Cameroun, à partir du mois d'octobre. Des "accords de partenariat" sont en cours de discussion au Koweït, en Jordanie et au Qatar à l'occasion des prochains jeux du Moyen-Orient. D'autres pays ont déjà manifesté leur intérêt, comme l'Espagne, la Chine et le Nigeria. En Europe, l'Ecosse inaugurera StarSight sur le campus de l'université de Dundee : faute d'un soleil généreux, les lampadaires utiliseront, en appoint, l'énergie éolienne. En attendant l'implantation du système - en cours de négociation - dans une ville de la Seine-Saint-Denis."
En s'attachant à l'aspect "énergétique", voici quelques réflexions ...
Avec une source lumineuse de 300 W (modeste pour des lampes "classiques") fonctionnant la nuit durant 12h00, il faudra restituer au parc batteries 3.600 Wh / 12V = 300 Ah en une journée. Avec 3 jours d'autonomie minimum, cela fait un parc batteries de 300 Ah x 3 / 0,8 (Coefficient de rendement) = 1 125 Ah de "capacité batteries", soit 9 batteries solaires de 125 Ah (les batteries d'automobiles ont un rendement de 0,5 seulement). Sans compter la charge des ordinateurs, etc
Si ces lampadaires fonctionnent moins longtemps (2 ou 3 heures par jour par exemple, ce ne serait alors plus que 600 ou 900 Wh à restituer en une journée) et/ou si les lampes sont plus efficientes ( grâce aux technologies LED, on peut fabriquer de l'éclairage urbain consommant moins de 50W ) on diminue le nombre de batteries.
Avec les chiffres initiaux, le panneau photovoltaïque devrait générer 3 600 Wh / jour, soit : 3 600 / 3,6 = 1 000 Wc (en Afrique centrale, il faut compter qu'un Watt crête produit à peu près 3,6 Wh par jour). A 10 € / Wc (en Afrique), cela devient trop cher pour "Monsieur tout le monde".
Les prix devraient descendre en dessous de 2 € / Wc et les sources lumineuses à très basse consommation d'énergie (LEDs) devraient se répandre.
Avec des panneaux photovoltaïques à couches minces dont le rendement atteint les 6 à 7% (contre 15% pour les cellules au silicium polycristallin), l'avantage réside surtout dans le prix qui est de l'ordre de 1,5 € / Wc. L'investissement devient alors raisonnable et devrait être promis à un bel avenir.
D'accord ? Pas d'accord ?
Cordialement,
Jacques
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