Salut,
C'est fou comme on tombe inévitablement - dans les médias et brochures de vulgarisation - sur un terminus ante quem de -50, et donc à la bataille de Gergovie, dés lors qu'il s'agit d'un événement ou élément important quand il s'agit d'étayer telle ou telle thèse concernant le triangle Gondole, Gergovie, Corent. Il est plus aisé de garder les -60 ou -40 pour ce qui ne pose pas de problème auxdites thèses. C'est fou mais bien utile, comprenne qui peut.
J'ai fini par trouver un invendu de La Montagne de samedi mais pas d'article sur Corent, en tout cas pas dans celle de la circonscription de Clermont-agglomération, la vôtre est peut-être celle d'Issoire ? Quoiqu'il en soit un chou est un chou et cet invendu m'a bien été vendu et au prix normal : Géo vous me devez un euro !
Le titre en revanche "L'oppidum a connu une dynamique immobilière continu " est nettement plus en adéquation avec la réalité historique et loin de ce brusque arrêt en -50.
Nouvelle anecdote concernant la visite à Corent : du côté des aménagements pour le public, la fameuse guide (plus politiquement correct que "hôtesse du Conseil général") nous a affirmé qu'il y avait eu une fuite de l'oppidum par les autochtones à l'horizon de la guerre des Gaules et pour se faire a donné, un argument qui se voulait béton : "L'oppidum est ensuite abandonné précipitamment à l'époque de la guerre des Gaules [sous-entendait-elle une fuite vers Gergovie ?] On a retrouvé des bijoux en or contemporains [?] de la guerre des Gaules abandonnés or on abandonne ses objets de valeur qu'en cas de fuite précipitée".
C'est d'ailleurs aussi ce qu'on peut lire sur Wikipédia "Il est également le seul bâtiment connu à subsister après l’abandon de la ville consécutif à la conquête romaine" bien évidemment.
Mais, plus tard, lors de la visite commentée des fouilles en cours, M. Poux évoquait une présence discontinue de -150 au III° siècle. Un visiteur "taquin" lui a alors fait remarquer que ce n'était pas ce que l'on nous avait dit 10 minutes avant et s'est expliqué. M. Poux a alors très logiquement répondu que des fibules et objets en bronze ont été retrouvés, que ces bijoux étaient fragiles et cassaient donc facilement et que ce qui était valable pour le bronze l'était pour l'or. En ajoutant que des fibules et autres en or découverts n'étaient donc pas synonyme de fuite. Il en reste donc rationnellement à une présence discontinue.*
D'ailleurs où serait la logique de s'enfuir d'un oppidum - fortifié par définition donc relativement sûr -, sur une hauteur, où tout est réuni pour y vivre nombreux depuis un siècle, on se le demande bien ! D'autant que le fait que le sanctuaire gaulois et le "théatre" (c'est finalement le terme qui a été choisi**) aient été remplacés et romanisés après la conquête - et non pas dés la conquête de la région - ne veut pas dire remplacement de la population ou abandon par les Arvernes. Il s'agit simplement comme tout le monde le sait de l'une des méthodes de colonisation toutes époques et civilisations confondues, on amène sa culture et on l'impose et du début de la gallo-romanité en l’occurrence.
Je posterai quelques photos des fouilles qui continuent actuellement grâce à l'achat de cette partie de l'oppidum par le Conseil régional en donnant quelques précisions.
* pour l'anecdote j'ai entendu à ce moment un touriste dire à son épouse "Tiens deux sons de cloche !". Le public commencerait-il à comprendre la marge qu'il y a entre l'officiel, le médiatique et le scientifique ou l'off pour reprendre ce que disait Rondibilis ?
** On peut d'ailleurs lire sur l'un des panneaux que le "théatre" gaulois primaire était le lieu de spectacles religieux (sic) et de réunion politiques. Sur quelles preuves cette assertion sur des spectacles religieux gaulois ? Aucune idée.
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