Aujourd'hui la théorie des cordes est sujette à de nombreuses critiques négatives pour n'avoir pas abouti à des résultats probants en 30 ans. Le livre de Lee Smolin constituant le point d'orgue de ces critiques. Je suis de ceux qui respectent les grandes intelligences humaines, notamment les intelligences scientifiques. Même si j'admet qu'elles peuvent se tromper, j'ai du mal à imaginer que des milliers de physiciens se soient totalement trompés durant 30 ans, et qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. je suis convaincu que si cette théorie ne devait avoir qu'un seul bébé, ce serait les dimensions supplémentaires, même si je ne suis pas entièrement d'accord sur le rôle qu'on leur attribue. Elles sont pour moi un élément essentiel dans la construction de l'univers et il n'était pas possible de construire un ESPACE sans elles. Ce ne sont pas des dimensions au rôle secondaire, mais des outils incontournables sans lesquels l'espace-temps n'existerait pas. Selon moi l'erreur de cette théorie réside dans la définition de cordes qui seraient plongés dans un espace autonome, et sur ce point, la théorie de la gravitation quantique à boucles (Loop Quantum Gravity en anglais, introduite par Lee Smolin et Carlo Rovelli) est plus proche de la vérité, en prétendant que le contenant et le contenu de l'univers seraient constitués de la même substance. Cette dernière théorie a aussi raison de se questionner sur le TEMPS. Selon moi, son rôle est ultra primordial dans la constitution de l'espace lui-même et il faudrait se poser plus de question sur ce qu'il est vraiment et sur le rôle qu'il a joué dans l'émergence de l'univers. Je pense que l'instant 0 de notre univers n'est pas le début de l'entité nommée "temps", bien au contraire, il a fallu qu'elle soit là AVANT pour permettre le démarrage de notre univers.
Mathématiques:
Cette conviction (et d'autres, notamment celle sur les deux théories), je ne la tire ni de l'une, ni de l'autre des théories, mais d'une démarche personnelle pour comprendre un des outils de base des mathématiques (c'est ma matière de base), un des outils les plus utilisés, et qui a eu l'air si naturel qu'on n'a jamais pris la peine de se pencher sur les fabuleuses richesses qu'elle recèle. Je m'apprête à publier un livre sur le sujet. J'y étudie cet outil à l'aide de mathématiques sans formules (je dénonce certains de leurs effets qui seraient à l'origine de nombreux blocages de la science. Parce qu'il leur fallait offrir des formules simples à utiliser aux non-spécialistes qui avaient besoin d'elles pour construire des outils pour les sociétés humaines, les mathématiques n'ont eu d'autre choix que de se développer en construisant des complexités -nécessaires pour éviter des maux de tête aux utilisateurs- et en s'enfermant avec elle, y égarant leur propre âme, ce qui fait l'extrême beauté de la logique: la simplicité. Elles ont asservi la pureté d'un regard logique sur l'univers au profit des besoins de maîtres qui leur exigeaient des résultats utilisables pour leurs besoins immédiats. Cette conviction qui m'habitait déjà lors de mes études s'est affermie lors de mes années d'enseignement dans les lycées et les collèges. Je me suis par exemple rendu compte que peu d'élèves savaient expliquer ce qu'était un entier naturel -ils répondaient souvent "nombre sans virgule", et j'offrais alors à leurs certitudes bien ancrées depuis l'école primaire quelques sueurs, en leur demandant qu'elle était le rapport entre "entier", "naturel" et "sans virgule"-, que très peu étaient capables de voir et d'expliquer le rapport entre "dix" et "nombre décimal", qu'il y en avait encore moins pour trouver une méthode permettant de calculer approximativement l'aire d'un disque sans l'aide d'une formule, qu'il leur était pratiquement impossible de savoir ce qu'il fallait faire pour obtenir 2,687 pains, etc. Les formules des mathématiques scolaires avaient sérieusement entamé leurs capacités à gérer des argumentations logiques simples. Et quand je m'y attelais avec eux, en revenant parfois aux raisonnements des premiers hommes qui n'avaient aucune formule mathématique, même le plus mauvais élève de la classe s'extasiait de pouvoir ainsi maîtriser des notions dont les origines lui paraissaient complexes, simplement en se réappropriant les bases de la logique.). J'ai donc décidé de reprendre les éléments de base de la logique et de voir si je ne pouvais m'en servir pour explorer des territoires inédits. Le voyage a été fantastique. J'y ai acquis la certitude que les mathématiques en reprenant une totale liberté pour se mettre au service de la pureté d'une logique sans formules pouvaient apporter une réponse fondamentale sur les RAISONS DE TOUT "UNIVERS", et le nôtre, celui qu'étudie la physique, n'en étant alors qu'un cas particulier.
Mais cela m'a aussi convaincu que les physiciens, cordistes, bouclistes et autres, avaient fait un merveilleux travail, car par des biais complexes et peu évidents, ils ont réussi à dégager des résultats fondamentaux et incontournables.
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