On peut détecter le décalage dans le rouge, non pas d'un photon individuel, mais d'une source, c'est à dire d'une population de photons répartis selon leur énergie, ce qu'on appelle un spectre. Grâce à l'existence de certaines raies bien identifiées dans ce spectre, on peut mesurer très précisément son décalage dans le rouge ou dans le bleu.
Il existe un phénomène de rougissement, là encore pas des photons mais des spectres, au sein des galaxies du fait de la présence de poussières. Cela signifie que les poussière absorbent préférentiellement la fraction bleu, et sont par contre très transparentes en infra-rouge. Quand on observe des étoiles dans la Galaxie, il faut tenir compte de ce phénomène d'extinction.
Mais à l'échelle cosmologique, tout ça représente d'infimes grumeaux de matière épars dans un milieu qui est sinon extrêmement vide, donc extrêmement transparent. Effectivement, certains photons sont diffusés par le gaz intergalactique, mais dans leur très grande majorité les photons nous parviennent directement, après des trajet de plusieurs milliards d'années lumière, sans jamais avoir été diffusés. Si ça n'était pas le cas, les galaxies lointaines apparaîtraient floues, et ce n'est pas ce qu'on observe. Cela se quantifie justement grâce aux spectres de ces sources lointaines, car la matière qui s'interpose absorbe à des longueurs d'onde bien précises et ça permet d'établir un véritable carottage de l'univers sur la ligne de visée. En ordre de grandeur, la quantité de matière (hydrogène) présente sur la ligne de visée d'un quasar, situé à des distances supérieures au milliard d'années-lumière, ça représente l'épaisseur de la paroi d'une bulle de savon.
-----