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revelation du stato



  1. #91
    Geb

    Re : revelation du stato


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    Cordialement,

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    j'interviens pour donner "mon idée" d'un lanceur utilisant un statoréacteur.
    Pour ma part, j’imagine très bien un avion spatial SSTO de type "Waverider" (ou un TSTO) pour remplacer les lanceurs actuelles. Voilà comment j’imagine une mise en orbite :

    1) Des turboréacteurs assurent le décollage, et la montée jusqu’à 15 km où ils poussent jusqu’à 1,2 km/s (Mach 4). Le haut rapport portance/traînée jusqu’à ce point, permet de diviser la poussée nécessaire par 4 à 7, en comparaison avec une fusée classique.

    2) Ensuite, les Dual Combustion Ramjets poussent progressivement jusqu’à 2,4 km/s (Mach 8) et une altitude de 30 km. La température dans la chambre de combustion atteint les 3000°C, limite des matériaux les plus performants à l’heure actuelle (en l’absence de refroidissement actif).

    3) Arrivé là, les moteurs de type DCR peuvent théoriquement pousser jusqu’à une vitesse comprise entre 5,6 km/s (Mach 17) et une vitesse supérieure à celle de satellisation, tout en grimpant jusqu’à 50 km. Cette étape essentielle prendrait de 15 à 40 minutes (ça dépend de l’accélération moyenne) et nécessiterait une vitesse ascensionnelle très réduite, comprise entre 20 et un peu moins de 10 m/s.

    4) Lorsque les moteurs aérobies ne parviendront plus à accélérer le véhicule, ils seront utilisés pour assurer uniquement la montée en altitude jusqu’à 70 km, avec une vitesse ascensionnelle plus décente.

    5) Enfin, un moteur fusée classique prendrait le relais, pour augmenter la vitesse jusqu’à 7,9 km/s si nécessaire.

    6) Le restant de propergols, servirait à alimenter le moteur fusée pour assurer la circularisation de l’orbite une fois dépassée l’altitude de 200 km.

    Cordialement

    -----
    Dernière modification par Geb ; 12/05/2010 à 02h44.

  2. #92
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonjour,

    Le programme NASP, annoncé à grand bruit en 1986, avait donné naissance, assez rapidement, à des petits frères de par le monde : les Russes en tête, avec le Tupolev 2000, mais aussi le projet Hotol britannique, le Prépha français, le Sänger allemand, ou encore le Himes japonais. Tous n’étaient pas de véritables avions spatiaux, certains étaient des TSTO, d’autres étaient largués d’un avion porteur. L’abandon du développement du X-30 avait entraîné à sa suite tous ses petits frères.

    Cependant, le développement du projet HOTOL (Horizontal Take-Off and Landing), a été repris au sein d’un partenariat publique/privé, en association avec l’agence spatiale britannique, l’ESA et l’Union Européenne, l’organisation britannique LAPCAT et la société Reaction Engines Limited. Que du beau monde tout ça !

    Le partenariat, tourne autour du développement du moteur SABRE, du nouveau projet rebaptisé Skylon.

    C’est toujours la même rengaine depuis l’annonce du Space Transportation System par Nixon en 1972 : on nous promet de diviser par 10 le coût du kilogramme en orbite, par rapport à une fusée classique.

    Toutefois, c’est donc que l’Europe fait finalement quelque chose de vraiment encourageant, puisque début 2009, la société Reaction Engines Ltd a annoncé que le développement du moteur allait commencer, par la mise au point d’un démonstrateur avec trois programmes menés de concert :

    The rocket that thinks it's a jet

    Le premier volet concerne le développement du système de liquéfaction de l’air qui sera mené par Reaction Engines Ltd dans ses installations à Culham.

    Le deuxième volet concerne le système de refroidissement actif de la chambre de combustion du moteur, qui fonctionne à partir d’air ou d’oxygène liquide. Une particularité par rapport au système habituelle à l’hydrogène liquide des fusées classiques, qui sera développé par EADS Astrium et l’agence spatial allemande (DLR), au sein des installations de la DLR à Lampoldhausen.

    Le troisième volet, consistera a définir la technologie avancée de tuyères qui doivent s’adapter à la pression atmosphérique ambiante. Ce développement, à l’Université de Bristol suit le programme STERN (Static Test of ED Rocket Nozzle) qui a été complété avec succès l’année dernière. Ce dernier volet comprendra également un système de refroidissement à l’eau développé dans le cadre d’un contrat d’un million d’euros accordé par l’ESA : le “Experimental Investigation of Key Technologies for a Turbine Based Combined Air-breather Rocket Engine”.

    Cordialement
    Dernière modification par Geb ; 12/05/2010 à 15h11.

  3. #93
    Carcharodon

    Re : revelation du stato

    Salut,

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Les 100 à 150 m/s de vitesse ascensionnelle proposée pour le deuxième étage me chagrine un peu. Pas le fait d’accélérer de Mach 4-5 à Mach 20, mais plutôt de le faire en 4 à 6 minutes, si c’est bien ce qui est suggéré. Soit, et c’est là le problème, une accélération comprise entre 12,6 m/s² (15 Mach en 6 minutes) et 20,2 m/s² (16 Mach en 4 minutes). N’est-ce pas un peu surestimé ?
    En fait je parle ici de vitesse verticale, la vitesse a laquelle l'engin prend de l'altitude, mais qui ne donne pas en soit l'accélération longitudinale, sauf a donner l'altitude initiale et finale précise, ce dont je suis incapable pour l'instant.
    Sachant que le scramjet est capable de très belles poussées, le problème étant finalement plus au niveau des températures, des contraintes, que des performances possibles.

    J'ai mis du temps a répondre car on arrive ici dans des domaines fort intéressants mais très pointus, laissant néanmoins une grande part a l'imagination, mais pour lesquels il faut vraiment savoir de quoi on parle et prendre le temps de la reflexion.
    Je n'aurais jamais imaginé avoir la satisfaction que ce topic nous emmène si loin.

    Si je reprends ta description, j'aimerais savoir si tu comptes te séparer de ton premier étage suite a la fin de l'utilisation des reacteurs, et comment tu vois exactement le concept.
    je pense personnellement que l'ensemble qui constitue les scramjet (avec leur réservoir) + propulsion cryo + charge utile sera démesurément trop lourd pour envisager de le faire décoller a l'horizontale par un avion porteur (un peu type White Knight Two).

    Même si on économise tout l'oxygène de mach ~4 a mach ~20, il restera au moins 50% de la masse initiale au décollage sans scramjet.

    Donc je ne vois pas encore un avion capable de soulever 750 tonnes (pour comparer avec une Ariane qui en fait 1500) pour mettre 20 tonnes en LEO ou 10 en GTO.

    C'est pour ça que j'ai personnellement tablé sur un décollage classique, très puissant, basé sur la technique actuelle : le gros pétard chimique "expendable" ("consommable") du décollage.
    Peut-être uniquement constitué de boosters d'ailleurs.

    Pour revenir aux performances brutes du scramjet, si on les compare aux propulseurs a ergols conventionnels, après, tout dépend de ce qu'on sera capable de faire.

    Mais si on reprend quelque chiffres :
    au decollage, le chimique envoie jusqu'a 3 G (juste avant le largage du 1er étage), donc ~30m/s².
    Alors que les mêmes moteurs envoient ~1/2G au moment du décollage lui même, exactement dans la même configuration, mais avec toute la masse de poudre et d'ergols qui n'ont pas encore été consommés au moment du largage du premier étage.
    Ceci étant l'exemple du Shuttle, pas forcément celui d'Ariane qui ne doit cependant pas en être loin.

    L'acceleration d'une fusée n'est jamais linéaire, du fait de la perte de masse.
    Sachant que la courbe d'accélération est très spéciale puisqu'elle retombe a chaque largage d'étage (le "nouveau moteur se retrouve alors dans la configuration poids/poussée la plus défavorable jusqu'à ce que l'engin s'allège de nouveau en consommant ses réserves).

    Toi, Geb, tu me dis qu'il est incertain de tabler sur une accélération supérieure au 1/6 de la meilleure configuration chimique actuelle (évidemment dans la même configuration favorable : à la fin des reserves).
    Là, je pense qu'il est très difficile de se prononcer.
    Sachant que la masse va varier, durant l'utilisation, de 1 a 5 au minimum, donc que la poussée finale sera 5 fois supérieure a la poussée initiale.
    Et que ça dépendra avant tout de l'utilité qu'on va avoir de ce scramjet, donc de son cahier des charges.
    Le scramjet a déjà prouvé qu'il était capable de très belles accelerations, depuis la fin des années 50.

    Dans l'absolu, il n'est donc pas impossible de tabler sur une accélération assez puissante, approchant les performances actuelles des 2èmes étages.
    sachant, cependant, que ce moteur va s'exprimer dans des conditions de résistance aérodynamique...

    Mais le problème, c'est que pour avoir une accélération puissante, il faut "sélectionner" une plage d'exploitation réduite... en tout cas aujourd'hui.
    Ce qui devient antinomique, c'est vrai, avec le concept d'utilisation du scramjet sur la majeure partie de l'accélération de mise en orbite... sauf a disposer d'artifices puissants pour y parvenir ( refroidissement de l'admission, modification dynamique de la chambre de combustion....), dont la mise en œuvre en est a peine a ses balbutiements.

    Tout ceci pour dire qu'entre ma méthode bourrine et plus traditionnelle, et la tienne, plus fine, mais révolutionnaire, il existe des avantages et des problèmes spécifiquement liés, qui ne sont pas encore résolus.

    Mais ça bouge dans le secteur !
    Il a de belles perspectives a attendre dans des délais raisonnables, a mon avis.
    Dernière modification par Carcharodon ; 14/05/2010 à 10h00.
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  4. #94
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonsoir,

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    J'ai mis du temps a répondre car on arrive ici dans des domaines fort intéressants mais très pointus, laissant néanmoins une grande part a l'imagination, mais pour lesquels il faut vraiment savoir de quoi on parle et prendre le temps de la reflexion.
    J'ai aussi besoin de temps pour organiser convenablement mes réponses. Je commencerai donc par ce à quoi il m'est le plus facile de répondre.

    Si je reprends ta description, j'aimerais savoir si tu comptes te séparer de ton premier étage suite a la fin de l'utilisation des reacteurs, et comment tu vois exactement le concept.
    je pense personnellement que l'ensemble qui constitue les scramjet (avec leur réservoir) + propulsion cryo + charge utile sera démesurément trop lourd pour envisager de le faire décoller a l'horizontale par un avion porteur (un peu type White Knight Two).
    Les Américains et les Australiens développent conjointement, en ce moment même, un modèle de TSTO. Pour l’instant il est question du développement du premier étage de ce système uniquement. C’est de ce projet que je m’inspire pour le plan de vol ci-après.

    Le second étage, qui pourra être soit un orbiter récupérable, soit l’étage supérieur d’un lanceur classique, est monté sur le dos du premier étage.

    Dans cette configuration, le véhicule décolle à l’horizontal à l’aide de turboréacteurs militaires avec postcombustion. Passés Mach 3 et 30 km d’altitude, les turboréacteurs sont éteints, leurs entrées d’air sont couvertes et conditionnées pour un redémarrage ultérieur.

    C’est alors que le véhicule est accéléré par ces statoréacteurs, d’abord en mode subsonique jusqu’à Mach 4, puis en mode supersonique jusqu’à Mach 12. Le véhicule va alors entamer une trajectoire balistique pour atteindre son plafond absolu à 80 km d’altitude.

    Le projet américano-australien prévoit qu’arrivé à ce point, la poussée du premier étage est réduite et le véhicule va décélérer afin de permettre au second étage d’accélérer suffisamment pour se séparer du premier.

    Une fois la séparation effectuée, le premier étage éteint ses statoréacteurs et modifie son attitude, à l’aide de petits moteurs d’appoint à l’hydrazine, pour entamer une rentrée atmosphérique.

    Le second étage continue son ascension, accéléré par un moteur-fusée classique LOX/LH2 jusqu’à l’orbite désirée où il libérera sa charge utile.

    Le second étage, en phase de rentrée atmosphérique moteurs éteints, rallume ces turboréacteurs pour finalement atterrir à l’horizontal. Si nécessaire, on peut imaginer un rendez-vous avec un avion tanker qui injecterait du kérosène supplémentaire pour retourner à la base.

    D’après les études préliminaires, un TSTO de ce type, avec un avion porteur hypersonique de 70 mètres de long et une masse de l’ensemble au décollage avoisinant les 180 tonnes, pourrait envoyer en LEO une charge de 8 tonnes au maximum.

    Même si on économise tout l'oxygène de mach ~4 a mach ~20, il restera au moins 50% de la masse initiale au décollage sans scramjet.

    Donc je ne vois pas encore un avion capable de soulever 750 tonnes (pour comparer avec une Ariane qui en fait 1500) pour mettre 20 tonnes en LEO ou 10 en GTO.
    Ariane 5 ECA ne pèse "que" 780 tonnes sur le pas de tir et sa poussée s'élève, elle, à 1300 tonnes au décollage (c'est peut-être ce qui t'a induit en erreur). Ces performances honorables lui permettent de mettre 21 tonnes de charge utile en LEO et jusqu'à 9,6 tonnes en GTO.

    Comme je l’avais mentionné au message #91, l'avantage primordial de ce procédé par rapport à une fusée classique, c’est la portance apportée par les ailes. C’est exactement comme si Ariane 5 n’avait plus besoin de ses boosters pour décoller !

    Dixit Wikipedia :

    All aircraft utilize aerodynamic surfaces in order to generate lift. Typically the force of lift generated by these surfaces is many times that of the drag that they induce. The ratio of these forces (the Lift-to-drag ratio or L/D) varies between different aircraft designs. It can be as high as 60 in high performance gliders, but is usually closer to 7 or less for typical supersonic aircraft configurations including aerospace planes.

    In practice a lift to drag ratio of 7 means that a thrust force equal to 1/7th of the weight of the aircraft is sufficient to support it in flight. This low thrust requirement significantly reduces the amount of fuel required to carry the weight of an aerospace plane in comparison to rocket launch systems which must provide thrust greater than the weight of the vehicle.
    Cordialement

  5. #95
    Carcharodon

    Re : revelation du stato

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Ariane 5 ECA[/URL] ne pèse "que" 780 tonnes sur le pas de tir et sa poussée s'élève, elle, à 1300 tonnes au décollage (c'est peut-être ce qui t'a induit en erreur). Ces performances honorables lui permettent de mettre 21 tonnes de charge utile en LEO et jusqu'à 9,6 tonnes en GTO.
    oops ... j'étais fatigué lors du denier message ...
    bon, reste quand même + de 300 tonnes a faire décoller a l'horizontale pour offrir les mêmes capacités LEO.

    Aujourd'hui, soyons clairs, les seuls satellites, mis en orbite par ce biais, ne pesaient que quelques dizaines de kg.
    Y encore un sacré boulot.

    Une fois la séparation effectuée, le premier étage éteint ses statoréacteurs et modifie son attitude, à l’aide de petits moteurs d’appoint à l’hydrazine, pour entamer une rentrée atmosphérique.
    donc, ici, forcément, il a la forme d'un glider pour la rentrée.
    Sinon, c'est simple : il crame.
    Ceci conditionne directement la forme de sa structure, et l'avion porteur sera donc un glider et donc il ne sera pas facile a faire decoller horizontalement (portance forcément faible).

    Le second étage continue son ascension, accéléré par un moteur-fusée classique LOX/LH2 jusqu’à l’orbite désirée où il libérera sa charge utile.
    Deuxième étage "classique", excepté que c'est normalement la fonction du 3ème étage.
    Mais justement, ici, la performance du scramjet (consommation moindre donc masse moindre) pourrait permettre de se passer de l'actuel indispensable 2ème étage (la propulsion du premier étant désormais essentiellement le fait de boosters a poudre).

    Le second étage, en phase de rentrée atmosphérique moteurs éteints, rallume ces turboréacteurs pour finalement atterrir à l’horizontal. Si nécessaire, on peut imaginer un rendez-vous avec un avion tanker qui injecterait du kérosène supplémentaire pour retourner à la base.
    Alors là j'ai du mal a conceptualiser ça :
    si le 2ème étage met un truc en orbite, il devra ensuite procéder a une accélération rétrograde pour faire une rentrée et avoir une forme de glider lui aussi pour pouvoir en faire un truc récupérable (sinon aucun intérêt de le récupérer).

    ici encore, on a une contradiction entre la fonction initiale et finale : comment avoir un 2ème étage en forme de glider qui s'incrusterait dans la structure d'un premier étage lui aussi en forme de glider.

    Par contre, il est exclu de penser a un ravitaillement avant rentrée, car il suppose une procédure de rendez-vous qui consommerait plus que ce qui est nécessaire pour rentrer, qui est vraiment très faible, quelques dizaines de m/s, disons 100m/s au grand maxi, a comparer a plusieurs centaines pour procéder a un rendez vous dans les meilleures conditions, donc forcément avec un lancement prévu dès le départ pour faire un rdv avec le tanker, d'ou dépendance obligatoire de fenêtre de tir et de délivrance de charge dans les limites de l'orbite imposée par le rdv.
    Donc exclu pour toutes ces raisons.

    D’après les études préliminaires, un TSTO de ce type, avec un avion porteur hypersonique de 70 mètres de long et une masse de l’ensemble au décollage avoisinant les 180 tonnes, pourrait envoyer en LEO une charge de 8 tonnes au maximum.
    Ici, ça présume d'un rendement qui serait tout simplement plus de 2 fois meilleur que celui d'Ariane !
    => 750t / 20t LEO contre 180t / 10t LEO
    Le tout en supposant un premier et un deuxième étage récupérable...

    Tu sais a quoi ça me fait penser pour l'instant ? a ce qui était prévu a l'origine pour le Space Shuttle et qui s'est avéré totalement irréaliste...

    Je pense qu'on en est néanmoins a une époque formidable d'exploration et de découverte prochaine de solutions meilleures dans la méthode de mise en orbite, mais qu'il va quand même falloir être patient pour disposer de données réellement exploitable dans les progrès à envisager (la réalisation sera tardive a mon avis).

    Et je te renouvelle mes remerciement et chaleureuses félicitations pour la qualité de tes interventions sur ce sujet Ô combien jubilatoire pour ceux qui aiment l'astronautique et ses perspectives.

    Surtout ne t'arrêtes pas
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  6. #96
    Carcharodon

    Re : revelation du stato

    un autre truc :
    In practice a lift to drag ratio of 7 means that a thrust force equal to 1/7th of the weight of the aircraft is sufficient to support it in flight. This low thrust requirement significantly reduces the amount of fuel required to carry the weight of an aerospace plane in comparison to rocket launch systems which must provide thrust greater than the weight of the vehicle.
    Sauf que ...
    Sauf que le frein aérodynamique sera supérieur au gain apporté par la portance.
    et que dans les faits, cette portance ne compensera donc pas la sur-consommation induite par la résistance atmosphérique.
    car si on s'élève d'avantage pour éviter ce frottement, alors, le moteur n'a plus de rendement car la pression dynamique tombe trop bas.
    C'est tout le paradoxe du scramjet qui l'empêche justement d'offrir réellement dans les faits ce qu'il promet en théorie : il faut trouver l'équilibre entre pression suffisante pour le rendement et résistance aérodynamique modérée.
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  7. #97
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonjour,

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    Alors là j'ai du mal a conceptualiser ça :
    si le 2ème étage met un truc en orbite, il devra ensuite procéder a une accélération rétrograde pour faire une rentrée et avoir une forme de glider lui aussi pour pouvoir en faire un truc récupérable (sinon aucun intérêt de le récupérer).

    ici encore, on a une contradiction entre la fonction initiale et finale : comment avoir un 2ème étage en forme de glider qui s'incrusterait dans la structure d'un premier étage lui aussi en forme de glider.
    Une petite erreur s'est glissée dans mon texte. Je devais moi aussi être fatigué... Il est ici question non pas du 2e étage comme écrit dans mon message, mais bien du 1er étage.

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    Tu sais a quoi ça me fait penser pour l'instant ? a ce qui était prévu a l'origine pour le Space Shuttle et qui s'est avéré totalement irréaliste...
    C'est aussi mon avis. J'ai l'impression que les Américains et les Australiens veulent "sauter une étape" dans le développement des lanceurs aérobies. C'est pourquoi je lui préfère et de loin le projet européen Skylon : techniquement moins ambitieux, et prévu pour un premier lancement en 2019.

    Le Skylon c'est une charge de 15 tonnes (pour la version D1 en cours de développement) sur une orbite de 200 km. Tout cela avec un système LACE (Liquid Air Cycle Engine) de liquéfaction de l'air avant injection dans la chambre de combustion.

    Le moteur SABRE du Skylon (lui aussi en cours de développement), bien que révolutionnaire, n'est censé fonctionner que jusqu'à Mach 5,5 à 26 km d'altitude. Il s'agit donc d'un hybride turbo/statoréacteur à combustion subsonique, plus simple à réaliser.

    Cordialement

  8. #98
    Geb

    Re : revelation du stato

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    C'est tout le paradoxe du scramjet qui l'empêche justement d'offrir réellement dans les faits ce qu'il promet en théorie : il faut trouver l'équilibre entre pression suffisante pour le rendement et résistance aérodynamique modérée.
    Puisque le Skylon est pour bientôt, et que le sujet est lancé, je ne résiste pas à poster les dernières infos que j'ai glané sur le Liquid Air Cycle Engine.

    La difficulté d’obtenir de grandes pressions à partir d’air à l’état gazeux est une des raisons pour lesquelles les premiers projets d’avions spatiaux (ASP, X-30…) ont étudié d’emblée la nécessité de liquéfier de l’air en cours de vol. Le SABRE, moteur destiné à propulsé le SSTO Skylon vers l’orbite basse, repose lui aussi sur ce principe de base : le Liquid Air Cycle Engine (LACE), imaginé par Randolph Rae en 1954.

    Pour le réacteur J58 qui propulsait le SR-71, une combinaison d’une compression à l’entrée d’air (à géométrie variable) et de l’action des turbocompresseurs à l’intérieur du réacteur produisait une pression interne de 1,38 bar à Mach 3 et 24 km d’altitude. Dans le moteur Vulcain 2 de l’Etage Principale Cryotechnique (EPC) d’Ariane 5, la pression interne (au sol) s’élève à 115 bars.

    Le paradigme de l’époque voulait que si l’on ne parvenait pas à faire grimper la pression de fonctionnement d’un moteur aérobie, aucun avion spatial basé sur ce concept ne pourrait atteindre l’orbite basse. La solution envisagée était de liquéfier l’air atmosphérique en cours de vol.

    Dès les premières réflexions théoriques, la réaction envisagée était la combustion d’hydrogène avec l’oxygène de l’air. Pour brûler 1 kg d’hydrogène, il faut à peu près 40 kg d’air. Mais dès le départ, un problème de taille surgit…

    Etant donné la capacité thermique limitée de l’hydrogène, les calculs montrent qu’il faut en moyenne 8 kg d’hydrogène pour liquéfier ces 40 kg d’air atmosphérique pendant le vol. C’est 8 fois trop !

    Il y aurait donc dans la chambre, seulement 12,5 % d’hydrogène utile à la combustion. Même si un excédent d’hydrogène dans les gaz chauds en sortie de tuyère n’a pas d’incidence trop négative sur l’efficacité du moteur, c’est un trop plein qu’il faudra emporter dans les réservoirs.

  9. #99
    Geb

    Re : revelation du stato

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Il y aurait donc dans la chambre, seulement 12,5 % d’hydrogène utile à la combustion. Même si un excédent d’hydrogène dans les gaz chauds en sortie de tuyère n’a pas d’incidence trop négative sur l’efficacité du moteur, c’est un trop plein qu’il faudra emporter dans les réservoirs.
    Pour augmenter la part d’hydrogène « utile », on a mis au point plusieurs sous-systèmes. Le premier a pour objet la séparation des deux composants principaux de l’air atmosphérique : l’oxygène d’un côté (seul contribuant à la réaction de combustion) et l’azote de l’autre. Le principe appliqué serait semblable à celui utilisé pour la distillation du pétrole brute. L’azote est liquide en dessous de 77 K, tandis que l’oxygène se liquéfie en dessous de 90 K. Il existe deux dispositifs utilisables pour exploiter ces propriétés physiques : la Rotating Fractional Distillation Unit (RFDU), et le Vortex Tube Air Separator (VTAS).

    Dans le cas de la RFDU, on effectue une distillation fractionnée à l’aide d’un dispositif rotatif, à très grande vitesse, qui permet de traité un plus grand débit de gaz, tout en améliorant fortement le rendement global du processus.

    Dans le cas du VTAS, on utilise le principe du tube de Ranque-Hilsch. Comme ces tubes ne peuvent, à la fois, assurer une grande pureté en sortie et un rendement global élevé, on utilise plusieurs de ces tubes en série.

    Un LACE équipé d’un système d’extraction d’oxygène est appelé Air Collection and Enrichment System (ACES). De plus, l’azote liquide peut servir de liquide réfrigérant dans un échangeur de chaleur primaire placé avant l’échangeur principal, et l’oxygène liquide dans un système de refroidissement actif des parois de la chambre de combustion. Un surplus d'azote pourrait également servir à pressuriser les réservoirs.

    Le plus efficient des procédés serait de parvenir à se débarrasser de l’azote directement a partir du flux d’air gazeux passant par l’entrée d’air. L’espoir de parvenir à un tel système repose sur l’existence d’oxydes métalliques capables d’absorber tout ou partie de l’oxygène directement dans l’air surchauffé, et de le libérer sous basse pression.

    Dans ce cas, seuls 8 kg d’oxygène devraient être liquéfiés à 90 K, au lieu des 40 kg d’air (à 77 K) dans notre exemple de départ. Ce qui aurait pour effet de diviser par 5 la quantité d’hydrogène à embarquer, passant de 8 à 1,6 kg, pour la liquéfaction de l’oxygène seul. Soit 62,5 % d’hydrogène embarqué utile à la combustion.

  10. #100
    Geb

    Re : revelation du stato

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    (...) Ce qui aurait pour effet de diviser par 5 la quantité d’hydrogène à embarquer, passant de 8 à 1,6 kg, pour la liquéfaction de l’oxygène seul. Soit 62,5 % d’hydrogène embarqué utile à la combustion.
    Un petit dernier pour la route

    Il est encore possible d’améliorer ce pourcentage… en s’attaquant à la chimie fondamentale du réfrigérant : l’hydrogène liquide. La molécule d’hydrogène (H2) a deux atomes dans sa molécule et existe en deux formes : para et ortho, qui différent par l’orientation du spin de leurs électrons. La forme ortho a des vecteurs de spin parallèles, tandis que la forme para a des vecteurs de spin qui sont alignés à l’opposée. La forme ortho représente un état d’énergie plus élevé et perd de l’énergie sous forme de chaleur quand elle se transforme en la forme para. La réaction est donc exothermique.

    Les deux formes sont à l’équilibre dans l’hydrogène, qui varie en relation avec la température. A température ambiante, le gaz est composé d’à peu près 25 % de forme para et 75 % de forme ortho. Quand l’hydrogène est sous forme liquide, l’état d’équilibre est à 100 % de forme para. Cependant, il n’est pas envisageable de préparer l’hydrogène liquide simplement en liquéfiant du gaz à température ambiante. Les 75 % de forme ortho vont se transformer en para au bout de quelques heures, entraînant la production de chaleur et l’évaporation de l’hydrogène.

    Le gaz doit plutôt être exposé à un catalyseur (du ruthénium déposé sur une couche d’oxyde d’aluminium) qui le convertira en forme para avant qu’il ne soit liquéfié. Cependant, pour une conversion de 90 % de la forme para en forme ortho, il faut pouvoir disposer de 5 à 7 quantités de catalyseur pour chaque quantité d’hydrogène convertit par seconde. Ce ratio d’au moins 5 sur 1 peut être amélioré, mais l’utilisation d’un tel procédé dans un avion spatial requiert un ratio de 2 sur 1, qui semble, malheureusement, définitivement hors d’atteinte.

    Quoiqu’il en soit, cet effet pourrait permettre d’augmenter la capacité thermique de l’hydrogène jusqu’à 25 %. Pour liquéfier les 8 kg d’oxygène nécessaire à la combustion de notre kilogramme d’hydrogène, il ne nous faudrait plus que 1,28 kg d’hydrogène ! Il y aurait donc 78 % d’hydrogène utile à la combustion dans la chambre… de combustion.

    Cordialement

  11. #101
    Carcharodon

    Re : revelation du stato

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Dès les premières réflexions théoriques, la réaction envisagée était la combustion d’hydrogène avec l’oxygène de l’air. Pour brûler 1 kg d’hydrogène, il faut à peu près 40 kg d’air. Mais dès le départ, un problème de taille surgit…

    Etant donné la capacité thermique limitée de l’hydrogène, les calculs montrent qu’il faut en moyenne 8 kg d’hydrogène pour liquéfier ces 40 kg d’air atmosphérique pendant le vol. C’est 8 fois trop !

    Il y aurait donc dans la chambre, seulement 12,5 % d’hydrogène utile à la combustion. Même si un excédent d’hydrogène dans les gaz chauds en sortie de tuyère n’a pas d’incidence trop négative sur l’efficacité du moteur, c’est un trop plein qu’il faudra emporter dans les réservoirs.
    Très interessant, on voit ici a quel point l'optimisation de la combustion peut améliorer les performances.
    De belles perspectives !!
    Car dans la théorie, on "pourrait" n'emporter qu'une fraction de la masse actuelle au décollage, dans l'hypothèse de beaucoup mieux maitriser le rendement et la combustion d'un scramjet.
    ces chiffres parlent et font baver.

    le scramjet et le vasimar sont deux immenses espoirs de l'astronautique.
    Puissions nous vivre assez vieux pour en voir de beaux fruits !
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  12. #102
    Geb

    Re : revelation du stato

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Même si un excédent d’hydrogène dans les gaz chauds en sortie de tuyère n’a pas d’incidence trop négative sur l’efficacité du moteur, c’est un trop plein qu’il faudra emporter dans les réservoirs.
    C'est faux. Je me suis rencardé sur l'influence d'une importante quantité d'hydrogène.

    En se basant sur les propriétés thermiques (inflammabilité principalement) de l’hydrogène et de l’air, la limite théorique pour qu’un moteur fonctionne est de 4 kilos d’air liquéfié pour chaque kilo d’hydrogène. Cependant, le moteur devrait fonctionner, dans ce cas de figure, avec un mélange si riche que la poussée serait SÉRIEUSEMENT entamée.

    En effet, c’est à comparer avec le rapport stœchiométrique (précis celui-là ) de 34,6 kilos d'air par kilo d’hydrogène pour arriver au rapport oxygène/hydrogène présent dans la chambre de combustion d'un moteur-fusée classique.

    Alors qu’elle développait le moteur du deuxième étage de la fusée japonaise H-2, Mitsubishi Heavy Industries entreprit, en 1987 et 1988, une série d’expériences sur les moteurs LACE. Elle parvint à construire un échangeur de chaleur qui liquéfiait 3 kilos d’air par kilo d’hydrogène employé. Soit un rapport proche de la limite de 4/1 susmentionnée.

    Les expériences ont montrées que si Mitsubishi avait remplacé le moteur classique LH-5 (10 tonnes de poussée) propulsant le deuxième étage de la H-2, par un LACE de taille équivalente utilisant son échangeur de chaleur, il n’aurait fournit qu’une poussée de 2,7 tonnes.

    C'est une sérieuse diminution de poussée. Et dire qu'un important rapport en hydrogène "n’a pas d’incidence trop négative sur l’efficacité du moteur" était donc une erreur.

    Cordialement

  13. #103
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonjour,

    J’ai récolté plus d’infos sur les travaux des Australiens pour un TSTO comprenant un premier étage pouvant atteindre Mach 12. Ils prévoient un test, avec un démonstrateur modèle réduit du premier étage, qui serait basé sur le Winged-Cone Vehicle (WCV), un véhicule étudié par la NASA dans les années 90 pour un SSTO.

    Le modèle australien serait accéléré par un propulseur à poudre jusqu’à Mach 6 et 26,6 km d’altitude. Le modèle réduit du winged-cone (16,33 m de long pour 2,10 m d’envergure tout de même) se séparerait pour entamer un vol autonome. Le véhicule proprement dit, équipé de 3 scramjets de type REST (Rectangular-to-Elliptical Shape Transition) accélèrerait jusqu’à Mach 12. Un prototype du moteur est évalué depuis 2008, dans le tunnel T4 à l’Université du Queensland.

    Début 2007, le professeur Michael K. Smart de l'Université du Queensland affirmait à propos des REST's :

    “We have been getting very favourable results in our ground tests. The engines are performing even better than we predicted”.
    Le scramjet est allumé à Mach 6 et 26,6 km d’altitude. A ce point (que je nommerai A), le démonstrateur pèse 3 tonnes, dont 800 kg de carburant : de l’hydrogène maintenu à l’état liquide dans les réservoirs.

    Au point B, le véhicule est à Mach 8 et 30,5 km d’altitude. Il ne pèse plus que 2750 kg.

    Au point C, le véhicule est à Mach 10 et 33,5 km d’altitude et ne pèse plus que 2500 kg.

    Au point D, le véhicule a dépensé tout son carburant et ne pèse plus que 2200 kg. Il a atteint Mach 12 et 36 km d’altitude, pour une masse de 2200 kg.

    La température maximale autorisée a été fixée à 2000 K aux bords d’attaque pendant toute l’ascension. Pour remplir cet objectif, la pression dynamique doit être approximativement constante, à 50 kPa.

    Une simulation plus poussée donne une pression dynamique variant de 45,8 à 57,7 kPa pendant le vol. Et afin de ne pas dépasser les 2000 K de température aux bords d’attaque (leading edges), l’angle d’attaque devrait varier dans une fourchette comprise entre 0,9 et 2,7° pendant l’ascension.

    D'après cette même simulation, le véhicule mettrait 294 secondes pour passer de Mach 6 à 26,6 km à Mach 12,1 à 35,6 km. Une accélération phénoménale pour un scramjet.

    Cordialement
    Dernière modification par Geb ; 17/05/2010 à 10h08.

  14. #104
    Carcharodon

    Re : revelation du stato

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    D'après cette même simulation, le véhicule mettrait 294 secondes pour passer de Mach 6 à 26,6 km à Mach 12,1 à 35,6 km. Une accélération phénoménale pour un scramjet.
    tu vois que ça patate un scramjet !

    Je savais bien que le scramjet pouvait delivrer des puissances formidables, proches de celle des moteurs chimiques actuels les plus véloces.
    d'ailleurs c'est pas pour rien qu'il équipe de plus en plus de missiles en remplacement des moteurs fusée : missiles plus légers pour mêmes performances, donc plus d'emport possibles.
    Parce que s'il y a un domaine ou le scramjet n'est pas nouveau c'est bien celui des missiles.

    Par contre 50kpa ça me parait énorme et je trouve que la température de 2000K annoncée semble faible en vertu de ça.
    Sur ma "simu" orbiter, l'objectif est de rester entre 20 et 8 kpa pour limiter la chauffe, lors de l'ascension orbitale.
    ce qui se respecte assez facilement en se calant sur une vertical speed de ~100m/s, en l'augmentant et la réduisant pour maintenir cette pression dynamique dans ces valeurs, a parti du moment ou on enclenche le stato (de Mach4 a Mach20, de 30 a 60 km d'altitude... ce qui donne en fait les mêmes valeurs que toi en augmentation de Mach/altitude : 1 mach pour 1.5 km d'altitude), en dehors desquelles le rendement s'écroule ou l'engin crame.
    Restons superficiel pour ne pas fâcher

  15. #105
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonjour,

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    J'ai mis du temps a répondre car on arrive ici dans des domaines fort intéressants mais très pointus, laissant néanmoins une grande part a l'imagination, mais pour lesquels il faut vraiment savoir de quoi on parle et prendre le temps de la reflexion.
    Le mieux serait de s'assurer qu'on "parle la même langue". Pour se faire un extrait d'une thèse de doctorat (2002, Université du Queensland) :

    The Mach 3 limit for turbojets represents a constraint on the turbine inlet temperature, which increases with Mach number, ultimately compromising structural integrity.

    As the Mach number increases, the continued drop in turbojet cycle efficiency gives the advantage to ramjets.

    Assuming forecasted technological improvements are met the operation range of hydrogen fueled ramjets extends to a maximum flight speed of around Mach 7.

    This operational limit is imposed by the heat release accompanying the slowing down of the highly energetic airstream to locally subsonic conditions prior to combustion.

    Material and structural limits are compromised and the benefits of combustion are reduced through higher initial temperatures and the dissociation of reactants.

    Both ramjets and scramjets compress the air stream by the forward speed of the aircraft. In ramjets the passive surfaces generate strong normal shock waves with losses that increase with flight speed.

    Above Mach 6 a scramjet configuration provides less inlet compression, lower shock losses, lower combustion temperatures, and supersonic combustor flow.

    The lower static temperature and pressure mean less heat transfer to the airframe and lower structural loads, and enable an increased benefit from the burning fuel.

    Scramjet superiority at hypersonic speeds is thus a result of the thermal and structural advantages of adding heat to a supersonic rather than a subsonic combustor flow.
    Pour plus détails, je propose à qui veut bien y consacrer le temps qu'il faudra, la lecture d'extraits du pdf "Facing the Heat Barrier" que j'ai mis en lien dans un précédent message :

    The subsonic airflow within a ramjet results from its passage through one or more shocks. The flow is

    - Slowed
    - Compressed
    - Heated

    By becoming stronger with increasing Mach, the shocks allow for greater internal compression of the flow, which in turn improves the engine’s efficiency.

    Still, above Mach 5, with the internal flow being very hot, it becomes more difficult to add still more heat by burning fuel, without overtaxing the materials or the cooling arrangements.

    With high internal temperatures promoting dissociation of molecules of air, combustion reactions would not go to completion and hence would cease to add heat.

    To avoid this problem, the airflow has to be supersonic and has to sustain combustion. This approach reduces heat if the airflow is fast enough. This relatively cool internal airflow can therefore, continue to gain heat through combustion, which is not slowed down by dissociation of air, causing failure in combustion to go to completion.

    Yet, burning fuel in the duct of such an engine could produce shock waves. Such shocks could produce severe internal heating, destroying the benefits of supersonic combustion by slowing the flow to subsonic speeds.
    Celui-ci concerne le principe de compression thermique dont on a déjà parlé :

    Antonio Ferri repeatedly emphasized that scramjets could offer performance far higher than that of rockets. More than anyone else, Ferri turned the scramjet from an idea into an invention, which might be developed and made practical.

    Shock-free flow in a duct continued to loom as a major problem. Ferri did not flinch. He took the problem of shock-free flow as a point of departure, thereby turning the ducted scramjet from a wish into a serious topic for investigation.

    In supersonic wind tunnels, shock-free flow was an everyday affair. However, the flow in such tunnels achieved its supersonic Mach values by expanding through a nozzle. By contrast, flow within a scramjet was to pass through a supersonic inlet and then be strongly heated within a combustor. The inlet actually had the purpose of producing a shock, an oblique one that was to slow and compress the flow while allowing it to remain supersonic. However, the combustion process was only too likely to produce unwanted shocks, which would limit an engine’s thrust and performance.

    James Nicholls, an individual investigator of the University of Michigan, proposed to make a virtue of necessity by turning a combustor shock to advantage. Such a shock would produce very strong heating of the flow. If the fuel and air had been mixed upstream, then this combustor shock could produce ignition. Ferri would have none of this.

    Specifically, he started with a statement by NACA’s Weber and MacKay on combustors. These researchers had already written that the combustor needed a diverging shape, like that of a rocket nozzle, to overcome potential limits on the airflow rate due to heat addition (“thermal choking”). Ferri proposed that within such a combustor, “fuel is injected parallel to the stream to eliminate formation of shocks…. The fuel gradually mixes with the air and burns…and the combustion process can take place without the formation of shocks.” Parallel injection might take place by building the combustor with a step or sudden widening. The flow could expand as it passed the step, thereby avoiding a shock, while the fuel could be injected at the step.

    Ferri also made an intriguing contribution in dealing with inlets, which are critical to the performance of scramjets. He did this by introducing a new concept called “thermal compression.” One approaches it by appreciating that a process of heat addition can play the role of a normal shock wave.

    When an airflow passes through such a shock, it slows in speed and therefore diminishes in Mach, while its temperature and pressure go up. The same consequences occur when a supersonic airflow is heated. It therefore follows that a process of heat addition can substitute for a normal shock.

    Practical inlets use oblique shocks, which are two-dimensional. Such shocks afford good control of the aerodynamics of an inlet. If heat addition is to substitute for an oblique shock, it too must be two-dimensional. Heat addition in a duct is one-dimensional, but Ferri proposed that numerous small burners, set within a flow, could achieve the desired two-dimensionality. By turning individual burners on or off, and by regulating the strength of each one’s heating, he could produce the desired pattern of heating that in fact would accomplish the substitution of heating for shock action.

    Why would one want to do this? The nose of a hypersonic aircraft produces a strong bow shock, an oblique shock that accomplishes initial compression of the airflow. The inlet rides well behind the nose and features an enclosing cowl. The cowl, in turn, has a lip or outer rim. For best effectiveness, the inlet should sustain a “shock-on-lip” condition. The shock should not impinge within the inlet, for only the lip is cooled in the face of shock-impingement heating. But the shock also should not ride outside the inlet, or the inlet will fail to capture all of the shock-compressed airflow.

    To maintain the shock-on-lip condition across a wide Mach range, an inlet requires variable geometry. This is accomplished mechanically, using sliding seals that must not allow leakage of very hot boundary-layer air. Ferri’s principle of thermal compression raised the prospect that an inlet could use fixed geometry, which was far simpler. It would do this by modulating its burners rather than by physically moving inlet hardware.
    Dernière modification par Geb ; 17/05/2010 à 11h36.

  16. #106
    Geb

    Re : revelation du stato

    Un autre extrait intéressant, toujours du même pdf "Facing the Heat Barrier" :

    Thermal compression brought an important prospect of flexibility. At a given value of Mach, there typically was only one arrangement of a variable-geometry inlet that would produce the desired shock that would compress the flow. By contrast, the thermal-compression process might be adjusted at will simply by controlling the heating. Ferri proposed to do this by controlling the velocity of injection of the fuel. He wrote:

    “The heat release is controlled by the mixing process, [which] depends on the difference of velocity of the air and of the injected gas.” Shock-free internal flow appeared feasible: “The fuel is injected parallel to the stream to eliminate formation of shocks [and] the combustion process can take place without the formation of shocks.”

    He added:

    “The preliminary analysis of supersonic combustion ramjets…indicates that combustion can occur in a fixed-geometry burner-nozzle combination through a large range of Mach numbers of the air entering the combustion region. Because the Mach number entering the burner is permitted to vary with flight Mach number, the inlet and therefore the complete engine does not require variable geometry. Such an engine can operate over a large range of flight Mach numbers and, therefore, can be very attractive as an accelerating engine.”

    There was more. As noted, the inlet was to produce a bow shock of specified character, to slow and compress the incoming air. But if the inflow was too great, the inlet would disgorge its shock. This shock, now outside the inlet, would disrupt the flow within the inlet and hence in the engine, with the drag increasing and the thrust falling off sharply. This was known as an unstart.

    Throughout the development and subsequent flight career of the SR-71, the positioning of inlet spikes was always done mechanically. In turn, the movable spike represented a prime example of variable geometry.

    Scramjets faced similar issues, particularly near Mach 4. Ferri’s thermal-compression principle applied here as well—and raised the prospect of an inlet that might fight against unstarts by using thermal rather than mechanical arrangements. An inlet with thermal compression then might use fixed geometry all the way to orbit, while avoiding unstarts in the bargain.

    The scramjet used a single set of hardware and operated in two modes, sustaining supersonic combustion as well as subsonic combustion. The transition involved a process called “swallowing the shock.” In the subsonic mode, the engine held a train of oblique shocks located downstream of the inlet and forward of the combustor. When the engine went over to the supersonic-combustion mode, these shocks passed through the duct and were lost. This happened automatically, when the flight vehicle topped a critical speed and the engine continued to burn with no diminution of thrust.

  17. #107
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonjour

    [QUOTE=Carcharodon;3003484]Je savais bien que le scramjet pouvait delivrer des puissances formidables, proches de celle des moteurs chimiques actuels les plus véloces.

    Je persiste à penser, de tout ce que j'ai pu en lire, que l'accélération maximale théorique envisageable avec des moteurs aérobies s'échelonne comme suit (par ordre décroissant) :

    1) moteur-fusée (pour comparaison)
    2) moteur aérobie de type LACE
    3) turboréacteur avec postcombustion
    4) turboréacteur sans postcombustion
    5) statoréacteur à combustion subsonique
    6) statoréacteur à combustion supersonique

    Ce qui me paraît phénoménale, c'est que ça nous amène à une valeur de 6 m/s² (très en dessous des "moteurs chimiques actuels les plus véloces") soit une accélération intermédiaire entre celle d'un F-16 (5,3 m/s²) et celle d'un Mirage 2000 (7,1 m²). Je me réfère bien sûr à ceci.

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    Par contre 50kpa ça me parait énorme et je trouve que la température de 2000K annoncée semble faible en vertu de ça.
    Sur ma "simu" orbiter, l'objectif est de rester entre 20 et 8 kpa pour limiter la chauffe, lors de l'ascension orbitale.
    De toute les publications que j'ai lu sur le sujet, 50 kPa ce n'est pas énorme. D'ailleurs, le plan de vol du X-51 lors du test toujours prévu pour la dernière semaine de ce mois, devrait en théorie, respecter une pression dynamique constante autour de 82,6 kPa.

    Cordialement

  18. #108
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonjour,

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    ... test toujours prévu pour la dernière semaine de ce mois
    Ça y est c'est fait Depuis mercredi d'ailleurs !

    Boeing X-51A WaveRider Breaks Record in 1st Flight

    Bonne lecture

  19. #109
    Saint-Sandouz

    Re : revelation du stato

    Ça décoiffe !

    ND
    Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.

  20. #110
    Yvanhoe

    Re : revelation du stato

    EDIT : désolé, j'avais pas vu qu'il y avait 7 pages, vous pouvez effacer ce post...

    Juste une petite news récente d'il y a 4 jours :
    http://abcnews.go.com/Technology/wireStory?id=10756873

    Un nouveau test de scramjet a duré 200 secondes et a atteint Mach 6.

  21. #111
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonsoir,

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    Ça décoiffe !
    La nouvelle est pas mal dans le genre, mais la vidéo est mieux

    Le communiqué de l’Air Force nous dit que le X-51 a été accélérer par un propulseur à poudre jusqu’à Mach 4,8 environ. Le communiqué de Boeing parle d’environ Mach 4,5.

    Ensuite, l’Air Force parle d’une vitesse finale de Mach 5 et Boeing écrit "approximativement Mach 5". Je doute que si le vol avait duré 300 secondes comme prévu, le X-51A ait pu atteindre Mach 6.

    Au final, cela nous donne une accélération comprise entre Mach 0,1 et Mach 0,5 en 200 secondes. Sachant que la vitesse du son est de 1065,35 km/h à 70 000 pieds, et même s'il est vrai que le JP-7 est moins énergétique que l'hydrogène, l'accélération (le but de ce prototype) peu être qualifiée de "quasi inexistante" (0,15 m/s²) à "exécrable" (0,74 m/s²).

    L’article sur l’excellent site flightglobal.com nous apprend que le vol s’est déroulé conformément aux prévisions pendant 140 secondes. C’est alors qu’on a perdu la télémétrie. Toutefois, le moteur a fonctionné pendant encore 60 secondes sans qu’on ait obtenu de données pendant cette dernière minute de vol propulsé. Au total, on parle d’un téraoctet de données récoltées pour les 140 secondes de vol nominal.

    Il me semble que comme pour le X-43, les prédictions pour la traînée ont encore été en-dessous de la dure réalité des faits.

    Cordialement
    Dernière modification par Geb ; 31/05/2010 à 22h44.

  22. #112
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonjour,

    Voici les premières analyses du vol sur le site du magazine "Aviation Week" : X-51A Team Eyes Results Of Scramjet Flight.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Le communiqué de l’Air Force nous dit que le X-51 a été accélérer par un propulseur à poudre jusqu’à Mach 4,8 environ. (...) Je doute que si le vol avait duré 300 secondes comme prévu, le X-51A ait pu atteindre Mach 6.
    L'accélération a été supérieure à mes estimations. Par contre, le véhicule a accéléré pendant moins d'une minute avant de ralentir pour des raisons encore indéterminées. Une mauvaise estimation de la traînée est cependant une des hypothèses envisagées.

    Le communiqué de l'Air Force était plus proche de la vérité. Le véhicule était à 5024,57 km/h (Mach 4,73) lorsque le superstato a commencé sa phase de propulsion. L'accélération moyenne monte cependant à 0,15 g (1,47 m/s²) au lieu de 0,22 g (2,16 m/s²) prévu.

    Cordialement
    Dernière modification par Geb ; 05/06/2010 à 11h20.

  23. #113
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonjour à tous,

    J'ai trouvé une autre info intéressante concernant le développement du superstatoréacteur.

    Le troisième et dernier vol du programme américain HyFly (évoqué au message n°76 de cette discussion) a été, comme ses deux prédécesseurs, un échec.

    Apparemment, il aurait eu lieu le 29 juillet de cette année, alors que fin 2008, on ne l’attendait pas avant le mois de novembre. C’est donc que les ingénieurs de Boeing étaient en avance, ce qui est plutôt rare dans ce domaine.

    Après l’échec du X-51, je me demande ce que les ingénieurs de Boeing doivent penser. Espérons que les échecs ne deviennent pas une habitude.

    Cordialement

  24. #114
    Hazart

    Re : revelation du stato

    Citation Envoyé par Nicolas Daum Voir le message
    D’après ce que j’ai compris le stato n’a pas bénéficié d’études plus approfondies parce son domaine d’application est assez peu utilisé. Cela aurait été très certainement la technique de choix pour le transport supersonique : vitesse constante pendant de longues périodes. Mais il n’y aura certainement pas de séance de rattrapage pour un super Concorde.

    Jouant avec mon idée de premier étage composé de turboréacteurs j’avais fait un tableau comparatif des poussées en kN des moteurs de la navette, d’Ariane et de l’A380 :

    Shuttle
    Solid Rocket Booster : 12 500
    Main Engine : 2 226
    Ariane
    EAP : 6 470
    Vulcain : 1 114
    A380
    Rolls-Royce Trent 900 : 420

    Il faudrait une vingtaine de Trent pour faire décoller Ariane ! Je n’ai plus retrouvé l’info mais si mes souvenirs sont exacts les turbofans ont une Isp d’environ 5000s.
    J’en ai conclu que les moteurs fusées avaient encore un bel avenir

    ND
    Bonjour à tous

    Je crois que je peux apporter ma contribution bien que le sujet est déjà d'un haut niveau technique...

    voila, en lisant les différents post, je me rend compte qu'il est important de connaitre les notions d'étages et comment on les calcule.

    Dans le message ci dessus on compare des fusées au décollage avec un avion. Or, pour moi, si on utilise un avion avec ou sans stato c'est pour économiser sur une partie de la fusée: éliminer les booster d'une Ariane par exemple...

    Donc pour faire simple... (je dis des choses déjà connues mais tant pis je me lance)

    1- satelliser un objet c'est lui donner une altitude et une vitesse
    -la vitesse équilibre l'attraction terrestre par la force centrifuge et
    -l'altitude permet de s'affranchir des frottements de l'atmosphère

    tout se calcule à partir des énergies...
    pour une altitude de 200km => vitesse = 7830 m/s
    (la rotation de la terre donne 450 m/s à l'équateur, si on a choisi une orbite équatoriale)
    on peut comparer les energies cinétiques et potentielles en les divisant par la masse de l'objet à satteliser:
    E.cinétique /masse = 31.E6 J/kg
    E.potentielle/ masse = 2.E6 J/kg (soit une vitesse équivalente de 1970m/s)

    Donc première constatation, il faut 15 fois plus d'énergie cinétique que d'énergie potentielle à 200km d'altitude).

    Ensuite il faut faire le bilan des frottements et autres pertes comme le fait que le vol n'étant pas instantanné il faut se maintenir en altitude tout le temps que dure le vol
    (le site http://artemmis.univ-mrs.fr/im2/meca..._5/ARIANE5.htm
    donne 1.2km/secondes de pertes pour le premier étage Ariane1...)

    Donc pour continuer dans la théorie... si on ne veut pas de frottements accrochons notre fusée à un ballon et allumons la le plus haut possible... (cette idée a déjà été imaginée).

    2- le profil de vitesse d'Ariane5
    Si on prend un profil de vol de type Ariane 5. Ci dessous:
    http://artemmis.univ-mrs.fr/im2/meca..._5/ARIANE5.htm

    En retirant la contribution EAP, on remarque que les étages EPS et EPC ont fournit plus de 7380m/s (vitesse de satelisation moins rotation de la terre) et ont monté l'ensemble au dela de 200km. Ils seraient donc a priori suffisant pour sateliser une masse sans utilisation des EAP!!!

    Donc à quoi servent ils alors?
    Mon avis est:

    - à arracher la fusée du sol
    (car la poussée du seul EPC n'est pas suffisante pour lever l'EPC/EPS/charge utile)
    - à lui fournir une vitesse initiale qui la maintient hors atmosphère le temps que l'EPC donne un DV suffisant pour satelliser le tout

    Si on voulait arracher du sol un engin tel que Ariane sans ses EAP, il faudrait lui coller des ailes (seul moyen d'utiliser utilement une rapport poussée/masse inférieur à la pesanteur) que l'on larguerait une fois assez haut...
    Mais quitte à coller des ailes à une fusée autant utiliser ce que l'on sait faire de mieux: un avion avec des moteurs à Isp 10 fois plus importante que l'Isp des moteurs fusée.

    3- un avion comme premier étage
    Pour ce forum, la question est "pourrait on utiliser un avion comme premier étage?"
    Donc imaginons un avion larguant une fusée avec une vitesse et une altitude initiale. Cet avion pourrait être un Airbus A380 scalpé comme le post ci dessus ou un avion avec stato...

    3.1- avion classique à turbo réacteurs
    L'utilisation d'un avion porteur existe c'est la fusée Pegasus. Voir le lien:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pegasus_(fus%C3%A9e)
    L'avion n'a que très peu d'effet sur l'énergie de satellisation comme le montre l'article de wiki. Imaginons alors un avion supersonique.

    3.2- avion supersonique
    Du type Lockheed SR71 BlackBird mais en plus gros, il largue une fusée à un peu plus que mach 3 vers 20km d'altitude. C'est un des seul avion à avoir un moteur turbo-stato.
    Sa vitesse nous donne un Dv initial de 1km/s. Compte tenu de l'altitude initiale, de la rotation terrestre et du Dv initial de l'avion, la fusée doit encore fournir plus de 6000km/s pour satelliser l'engin à 200km d'altitude... Ceci sans tenir compte des pertes.

    Un rapide calcul montre qu'une fusée O2/H2 avec Isp de 430s, indice de structure 0.2 permet alors d'injecter 5 tonnes en orbite basse pour une masse initiale de 65tonnes dont 50 d'ergols. Une poussée équivalente à celle du Vulcain donnerait une accélération initiale de 2.9m/s2 ce qui est confortable pour commencer le vol (un lanceur décolle avec une accélération de ce genre).

    Donc c'est jouable!!

    4- c'est pour quand?
    humm tout le problème est là...
    Faire un avion de ce genre couterait très cher. Cher à concevoir et cher à entretenir.

    Par exemple le dernier airbus, l'A400M, coutera de 28 à 30Md€ (source wiki) pour des domaines de vol connus et des problèmes a priori connus.
    Pour ce type d'avion, nous pouvons facilement multiplier le prix par 3 (hypothèse basse).
    En partant de 90Md+le prix de l'étage du dessus (mettons 40millions), comparé au cout de développement d'Ariane5 8Md€ et le cout d'un lancement 140million d'€...
    Cela fait une rentabilité à partir du 800eme tir... pour une charge utile bien inférieure.

    Si on ajoute à cela le fait qu'on devra voler jusqu'à mach3.5 avec une bombe sur la tete, je pense qu'aucun investisseur ne se risquera à financer un tel avion.

    Bon ensuite, on peut imaginer le vendre en plusieurs exemplaires... mais on sera toujours très loin de l'aviation commerciale.

    Enfin je pense que ce n'est pas pour demain. Mais pourquoi pas pour bientot...
    "«Tout le monde savait que c'était impossible. Il est venu un imbécile qui ne le savait pas et qui l'a fait.» Marcel Pagnol."

  25. #115
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonsoir,

    J'étais en train de lire cet article sur la possibilité d'utiliser l'expérience acquise par Scaled Composites pour développer un projet d'avion de reconnaissance nommé SUSTAIN :

    Combat Aircraft: Pentagon Eyes Spaceplane for Speedy Recon


    Je dois dire que ça fait réfléchir. Dans les années 50 et 60, on aurait cru assister à une sorte de course proie/prédateur entre les aéronefs et les missiles air-air. Ce qui avait mené à la mise au point de l' A-12, puis du fabuleux SR-71, mis en service en 1968. Ses seules défenses seraient la vitesse et l'altitude. Mais les missiles resteraient finalement les plus rapides.

    Ceci dit, dans une dizaine d'années, on aura peut-être des avions ou des drones pouvant atteindre une vitesse hypersonique. À ma connaissance, le seul missile air-air hypersonique est le AIM-54 Phœnix. Voici un article intéressant de la NASA à son sujet :

    Phoenix Missile Hypersonic Testbed

    Il est entré en service en 1974 et a été retiré en 2004. Le seul avion adapté à son utilisation est le F-14 Tomcat, qui n'est plus en service actif aux États-Unis depuis 2006. Toutefois, l'Iran possède encore aujourd'hui une trentaine de ces appareils dans sa force aérienne.

    Tout ce remue-ménage dans le domaine des statos et des superstatos ne devrait-il pas lancer une nouvelle ère ? Celle des avions hypersoniques avec des capacités suborbitales, un peu comme le X-15 ou le Space Ship Two, mais sans l'avion porteur, et cette fois il s'agirait d'un véritable avion, pas d'un "simple" avion-fusée.

    Qu'en pensez-vous ?
    Dernière modification par Geb ; 11/01/2011 à 16h39.

  26. #116
    SK69202

    Re : revelation du stato

    Bonjour.

    Toutefois, l'Iran possède encore aujourd'hui une trentaine de ces appareils dans sa force aérienne.
    Ils en ont vendu aux soviétiques, quand ils n'ont plus eux de pièces.


    @+
    Dans les villages gaulois, ils ne sont jamais tous d'accord. Jules César

  27. #117
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonjour à tous,

    Je reviens à cette discussion car Boeing à annoncé mardi dernier qu'elle effectuerait le second vol d'un prototype X-51A, et ce malgré l'échec partiel du premier essai.

    Un article à ce sujet :

    Modified X-51A Waverider ready for next hypersonic test

    Vu que le test devrait avoir eu lieu hier mardi 22 mars, si quelqu'un trouve des infos, qu'il les partage sur ce fil

    Cordialement

  28. #118
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonsoir,

    Le petit monde des superstatos a bougé récemment, avec l'échec du deuxième essai en vol du X-51 qui a eu lieu ce 13 juin. L'essai du 22 mars 2011, que j'ai évoqué dans mon message précédent n'avait finalement pas eu lieu.

    Second X-51 hypersonic flight ends prematurely

    Des nouvelles également de nos talentueux Australiens de l'Université du Queensland, qui prévoient un vol non propulsé à Mach 8 pour l'année prochaine.

    SCRAMSPACE - the next frontier

    The 1.8 metre long scramjet vehicle will be boosted by two rockets to about 340km above the Earth.

    After leaving the atmosphere, the scramjet will be separated from the rocket, and the fins that will keep it stable on its return through the atmosphere will be deployed and locked.

    On its way down, the bullet-shaped vehicle will be accelerated by gravity to Mach 8, and the experiment will take place between 32km and 27km above the Earth.

    The flight will include experimental diode laser flight instrumentation and advanced high temperature materials with embedded sensors.

    In parallel, scramjet concepts will be tested at even greater speeds — up to Mach 14 — in UQ's world-class hypersonic ground-test facilities, and simulated with supercomputers.

    This first phase of SCRAMSPACE is the largest project, “Scramjet-based Access-to-Space Systems”, to be funded under the Commonwealth government's Australian Space Research Program (ASRP).
    Quelques images : http://omc.uq.edu.au/images/scramspace/

    Cordialement

  29. #119
    Geb

    Re : revelation du stato

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Ensuite vient les tests dûs à la poursuite du programme HIFiRE qui a déjà effectué deux des dix vols prévus à savoir :

    - HIFiRE-0 le 7 mai 2009,
    - HIFiRE-1 le 22 mars 2010.

    D'après cette page web, le reste des essais devrait se dérouler dans cette ordre :

    - HIFiRE 2, 3, 5 : mars 2011,
    - HIFiRE 7 : octobre 2011,
    - HIFiRE 4, 6 et 8 (celui de la vidéo) : mars 2012.

    HIFiRE 9 devrait avoir lieu dans le courant de l'année 2013.
    Un article récent sur le site de l'Université australienne du Queensland nous promet les tests du HiFIRE 7 pour cette année. Il y a donc visiblement un retard de quelques mois dans le programme HiFIRE.

    Plus important, cela implique que les tests HiFIRE 2, 3 et 5 ont déjà été effectués. Pourtant, je n'en trouve aucune trace dans la presse.

    Cordialement.

  30. #120
    Geb

    Re : revelation du stato

    Bonsoir,

    Citation Envoyé par Carcharodon Voir le message
    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    le HTV-2 (le premier vol a eu lieu jeudi dernier)
    hey ! mais c'est un échec (au passage merci pour l'info) : le truc ne répondait plus après 9 minutes.
    C'est loin d'être une nouvelle info (l'article date d'avril 2012), mais bon, juste pour la continuité, un deuxième vol de l'HTV-2 aurait eu lieu le 11 août 2011.

    C'est un échec également :

    The "most probable cause of the HTV-2 Flight 2 premature flight termination was unexpected aeroshell degradation, creating multiple upsets of increasing severity that ultimately activated the flight safety system,"
    Source : Chunks blowing away caused hypersonic vehicle crash

    Cordialement.

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