Yo les curieux
Voilà l'histoire : le stato, je connais depuis longtemps.
Ça doit déjà être le cas d'un certain nombre d'entre-vous.
Je jugeais ça inutile dans le cadre de la mise en orbite.
Pourquoi ? En vertu du cadre dans lequel sont utilisées les fusées actuellement.
comment ça fonctionne, rapide rappel =>
Le premier but d'une fusée ayant pour objet de mettre un truc en orbite, c'est de s'affranchir le plus rapidement possible de l'atmosphère qui constitue un frein.
Pour ce faire, les fusées (les engins destinés a mettre un truc en orbite, shuttle compris bien sur) commencent, vous l'avez certainement remarqué, a faire en sorte de s'affranchir du frein atmosphérique en sortant de la couche le plus tôt possible =>
tir vertical, puis mis a l'horizontale progressive, au dessus de la couche, durant la satellisation.
Au cours du tir, une fusée subit un maximum de pression aérodynamique, appellé MAX Q, a un certain moment du tir, au moment ou le rapport entre la vitesse de l'engin et la pression atmosphérique résiduelle est le plus important.
vers ~50km d'altitude pour une fusée classique.
Dès lors, je considérais le stato comme inutilisable, si il est seulement capable de procurer une accélération quasi verticale de quelques secondes.
Seulement voilà ... je viens d'essayer un prototype, sur Orbiter, qui m'a fait reconsidérer la chose.
alors je vous rassure tout de suite, je ne considères certainement pas
qu'un simple simulateur peut permettre de trouver des solutions sur lesquelles les ingénieurs bossent depuis des années.
Cependant, je n'avais pas du tout envisagé le stato sous la forme sous laquelle il est représenté dans ce simulateur (prototype XR2-Ravenstar)
comment celui-ci opère-t-il ?
une petite précision sur le stato reacteur, déjà.
ce réacteur a beaucoup d'avantage et d'énormes inconvénient.
avantage principal : il consomme l'oxygène de l'air, c'est donc moins de comburant a emporter.
Et c'est un truc super simple de conception et de fabrication.
Inconvénient majeur : la chambre de combustion a une forme spécifique qui determine un rendement optimal a une vitesse particulière, et seulement celle là.
La courbe d'exploitation est donc très particulière.
Dans l'exemple simulé, le stato ne peut s'enclencher qu'a mach 4 et "dure" jusqu'a mach 18 ou 19 (apres on depasse les 8000° dans la chambre et on crame la bête).
Comment il est employé sur le Ravenstar :
D'abord, mise a feu des moteurs chimiques classiques, avec une montée a 25km d'altitude, altitude minimale a partir de laquelle un mach4 + pression dynamique extérieure permet d'allumer le stato.
Donc on monte avec une propulsion chimique classique (hydrogène/oxygène) avec un fort angle (70°) jusqu'a une altitude de 25 km / mach 2.
On met en palier avec une montée de simplement 100 a 150 m/s et on pousse jusqu'a atteindre Mach 4.
Dès lors, dès que le stato prend la relève, on coupe le propulseur principal et on se sert du stato pour monter a mach 18 jusqu'a une altitude de ~60km.
Une fois mach 18 atteint, le stato ne peut plus pousser, on repasse en propulsion conventionnelle, afin de créer son apogée et circulariser l'orbite a celle ci.
Le stato permet de "surfer" sur la couche atmosphérique, pendant la phase qui va accélerer l'engin de mach 4 a mach 18 ou 19, ce qui, au final, représente près des 3/4 de l'accélération totale que doit subir l'engin.
la ou je ne voyais, avec une trajectoire classique, qu'un gain marginal, il s'avère que le stato est exploitable, en fait, sur une bien plus large partie du temps de tir de mise en orbite, si on lui offre une trajectoire adaptée ... et celle ci existe bel et bien... il suffit de "surfer" sur les couches hautes en surveillant sa pression dynamique (pour : ni chauffer trop fort la coque, ni étouffer le stato, entre les deux)
Au final, une technologie que je pensais has been ou inadaptée se révèle fortement interessante pour l'avenir, un avenir qui sous entend cependant un lanceur vraiment réutilisable, mais qui devrait avoir nettement moins de coco a embarquer.
Je vous poste quelques screens du prototype en vol (qui reste virtuel et irréaliste, mais, donc, interessant par cette nouvelle solution) à la suite d'ici peu.
maitrisée, une technologie de lanceur avec moteur mixte réutilisable (au moins a partir de la partie stato, deuxième étage) pourrait permettre d'améliorer notoirement l'accès a l'espace dans le cadre de l'utilisation de moyens chimiques conventionnels, dont on est malheureusement pas prêt de s'affranchir.
L'utilité véritable étant d'envisager de mettre en orbite des charges supérieures, tout simplement. Car le ratio masse charge utile / masse technologie de propulsion se sera alors amélioré.
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