Ça c'est pas du tout un problème.Même si le LEM et le CSM restent sur une même inclinaison après le largage du LEM, celui-ci ralenti beaucoup pour pouvoir se poser et donc le CSM s'éloigne de lui.
Donc si le LEM doit interrompre sa mission et se rejoindre l'orbite de parking, ils seront très loin l'un de l'autre à ce moment là non ? Le CSM s'étant fait la malle pour ainsi dire.
le but du "burn abort" est unique : remettre le LEM sur une orbite de parking circulaire en dessous de celle du CSM (avec Rinc 0.1° max).
Au maximum, il n'a ensuite qu'a attendre quelques orbites pour retrouver la config idéale de HTO, naturellement, sans rien consommer en ergols.
Mais il n'y a aucun problème de devoir attendre passivement quelques heures, une dizaine au grand maximum (la Lune est pas bien grosse, donc ça va vite), afin que la fenêtre de HTO s'ouvre enfin.
A noter que les procédures ont pas mal changé au cours des missions.
Apollo 11 avait les plus longues et les plus complexes, y compris, voir surtout, en ce qui concerne la phase entre le largage du LEM et le retour à dock de celui ci.
Lorsqu'ils vont avoir besoin de remonter plus de masse avec les mêmes motorisations, il vont ensuite demander au CSM de créer lui même le périlune a 15 km au lieu de laisser le LEM le faire, afin de lui permettre de descendre et de remonter plus de masse que pour Apollo 11.
Ces phases ont été raccourcies au fur et a mesure que les américains prenaient confiance et se permettaient (a juste titre) de réduire de plus en plus les procédures jugées inutiles (mais qui présentaient à l'origine de multiples sécurités "au cas où").
Ils ont de plus en plus optimisé le dV disponible et réduit le temps imparti aux manœuvres lunaires, avec l'expérience.
n'oublions pas que lorsque leur incident est arrivé, ils étaient encore sur la trajectoire de retour automatique a la terre, il n'avaient besoin que d'une très faible poussée de correction pour l'affiner.C'est donc un coup de bol qu'ils aient eu besoin de n'utiliser que le moteur de descente du LEM pour effectuer la manoeuvre permettant une insertion sur une trajectoire leur donnant la terre.
D'où la pertinence d'avoir choisi ce type d'injection (free return, en 8) qui les a sauvés.
Mais Apollo XIII a tellement été chanceux que c'est toujours bizarre de parler de ce vol...
L'ordinateur de bord connaissait en permanence toutes les variables indispensables (altitude, vélocité, angle de descente etc etc) a la remise immédiate en orbite de parking si nécessaire.Donc si la puissance est non modulable, cela veut dire qu'en cas d'interruption de mission à un instant t, ils ne pouvaient que mettre à feu l'APS et je suppose l'arrêter après la détermination de la durée de fonctionnement de celui-ci pour se remettre sur l'orbite de parking, je suppose que l'APS n'était pas réallumable et donc il ne fallait pas trop se gourrer sur le momment où il fallait appuyer sur l'interrupteur pour stopper le moteur de l'APS ?
Le processus était donc entièrement automatisé, juste a pousser le bouton rouge
D'ailleurs, ce flux de données était si important qu'il a créé les alertes 1202 et 1201 (saturation du calculateur) lors du posé Apollo 11.
Le moteur n'était pas réallumable, mais les RCS si, dont le réservoir dispose de 10% de la masse des ergols du moteur de remontée.
D'ailleurs c'est aux RCS qu'on circularise l'orbite lunaire, qu'on corrige éventuellement le Rinc, qu'on execute le HTO et le rendez vous.
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