La particularité de SpaceX et d'Elon Musk en effet, c'est :
- que son financement est "indulgent" avec ses échecs
- qu'il se moque du qu'en dira t'on
- qu'il a suffisamment de pouvoir pour s'obstiner sans risquer des conflits politiques, des demandes de ses chefs/autorités de tutelles, etc
Bref, il a réussi à utiliser ce qu'il y a de bien dans les startups à l'aérospatiale.
Parce que pour reprendre ton exemple, si Ariane avait aligné les échecs avec cette approche essai/correction, j'imagine la presse, les décideurs/financiers derrière, etc. Et en interne les conflits et jeux pour dire "si c'était moi qui était responsable de tel truc, ça n'aurait pas merdé".
Le retour de la capsule Starliner inquiète. Il se pourrait même que celle-ci soit désolidarisée de l'ISS pour revenir en automatique sans équipage.
Dans ce cas, Elon Musk marquerait de nouveau un point en étant sollicité pour aller rechercher les deux astronautes avec son Crew Dragon.
Bien entendu, ce n'est qu'un scénario parmi tant d'autres, qui n'est certainement à l'ordre du jour au sein des équipes de la NASA et de Boeing.
Mais va savoir ?
Pour les passionné(e)s (comprenant l'anglais), le youtubeur "Everyday Astronaut" à décroché la timbale avec une visite de la Starfactory avec Elon Musk comme guide s'il vous plait:
"First Look Inside SpaceX's Starfactory w/ Elon Musk"
https://youtu.be/aFqjoCbZ4ik
et voici la 2ieme partie:
"See Starship and the Orbital Launch Pad w/ Elon Musk"
https://youtu.be/InJOlT6WdHc
Enjoy!
cdlt,
GBo
Dernière modification par GBo ; 25/06/2024 à 22h10.
Merci GBo pour cette intéressante visite guidée avec un Elon Musk cool (sans costume et sans cravate) et un certain embonpoint (dû probalement aux repas d'affaires ?)
Le véritable immeuble volant qu'est le Starship (120 m / 5000 tonnes) ne peut que générer des sites d'assemblage à la hauteur.
Vu en brève sur Blomberg TV, Space X aurait décroché le contrat de la NASA pour faire un "désorbiteur" américain pour l'ISS ( >800 millions $).
Faut dire qu'ils sont doués pour faire retomber des trucs sur Terre
Dans les villages gaulois, ils ne sont jamais tous d'accord. Jules César
Exact SK69, mais pas n'importe où quand même ?
En nominal, le véhicule de SpaceX devra amener l'ISS (~ 420 tonnes de masse) à se consommer dans l'atmosphère terrestre dans une zone la moins risquée possible au regard des retombées.
Le sud du Pacifique devrait prendre le déchet et c'est bien pour cela qu'il faut un minimum de contrôle. Perso, l'explosion par moyen ad hoc interne à l'instant du plongeon final me semble la seule qui garantie que tout va suffisamment chauffé pour stérilisation.
Par contre j'ai toujours entendu que c'était les russes qui fournirait le module, ça a du ou va évoluer.
L'autre point et Space X ou Musk ont du ou vont y penser, éviter un ravage dans la constellation Starlink pendant les dernières orbites.
Dans les villages gaulois, ils ne sont jamais tous d'accord. Jules César
Les Russes se désengeant de l'ISS en 2028, il fallait trouver une autre source pour accomplir cette mission.
C'est vrai que la constellation Starlink affole, mais elle est amplifiée par celle équivalente à venir d'Amazon, des Chinois,...et des Européens qui veulent s'engager dans cette voie !
De mon temps, la communauté s'inquiétait des débris spatiaux, mais il me semble qu'on est passé à la puissance 10 avec ces nouveaux entrants, les autorités laissant faire ?
Tout le monde s’inquiète des débris spatiaux des autres !
La discussion sur la pertinence des "autorités qui laisse faire" reste à ouvrir.
Dans les villages gaulois, ils ne sont jamais tous d'accord. Jules César
Il faut voir de quelle altitude on parle (pour les constellations modernes de télécomm, plus c'est bas, mieux c'est - pour la latence et le bilan de liaison radio) : en dessous de, disons, 600 km (et c'est le cas de Starlink justement) il y a déjà assez de molécules d'air pour freiner les "déchets" (= sat en panne ou plus maintenus) jusqu'à ce qu'ils descendent brûler dans l'atmosphère. Avec d'autres inconvénients, ceci dit, comme un impact délétère suspecté sur la couche d'ozone.
Dernière modification par GBo ; 27/06/2024 à 13h09.
"Certains vont même jusqu'à dire que cette entreprise pourrait remplacer la NASA"
Et la FAA aussi.
Maintenant, le dithyrambe dont faire preuve le texte cité, digne d'un prospectus de communication, cache le simple fait que ce qui a été fait est dans la ligne des progrès techniques des 90 dernières années.
Rien qui a été fait par Polaris Dawn n'est substantiellement différents de ce que faisait les pionniers du spatial habité au temps de Gemini, Apollo ou Soyouz. Le "mieux" constaté est ce qu'on peut attendre en comparaison avec les progrès techniques dans d'autres domaines proches, comme l'aviation. Et sans aller chercher la "révolution numérique" et ses effets sur le mode de vie d'un peu tout le monde.
Ce sont les médias (et le service communication de SpaceX) qui "fabriquent" une légende, et qui "gonflent" l'importance de la différence entre public et privé. Que SpaceX soit une entreprise privée n'est pas pertinent quand le sujet est le progrès technique. La pertinence de ce fait est surtout dans la sphère économique et politique. Et il n'est pas facile d'analyser les motivations, économiques et politiques, derrière les dépenses (investissements) faites par les différents acteurs, qu'ils soient privés ou étatiques. Or c'est bien l'amplitude des dépenses qui joue quand il s'agit d'exploiter au mieux les progrès techniques.
Bref, de mon point de vue (d'un vieux qui suit cela depuis longtemps) ce qui est intéressant, ce sont les progrès techniques eux-mêmes, pas qui les met en euvre. Et pour ce qui est du spatial habité, ils ne sont pas si impressionnants que ça, 60 ans après Gemini, 57 ans après Soyouz, 55 ans après le premier pas sur la Lune d'un scaphandre hébergeant un humain. À ces époques, il n'y avait ni ordinateur personnel, ni GPS, ni écran LCD ou OLED, ni "fibre optique à tous les étages", et encore moins de téléphone portable ou de smartphone.
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
+1, je ne saurais mieux dire !
Par contre pour les communications LASER entre la capsule et les satellites Starlink, ça c'est présenté comme nouveau et ça m'intrigue; comment orienter le faisceau laser depuis la capsule mouvante vers une cible (un satellite de la constellation Starlink) qui est sur une autre orbite, donc à une vitesse différente, dispositif électromécanique orientant un miroir ? Asservi comment pour rester sur la cible (la moindre erreur et la comm est coupée) ?
Peut-être que l'astuce consiste à viser une des orbites des Starlink, le laser en rencontrant moins un ?ça m'intrigue; comment orienter le faisceau laser depuis la capsule mouvante vers une cible (un satellite de la constellation Starlink) qui est sur une autre orbite, donc à une vitesse différente, dispositif électromécanique orientant un miroir ? Asservi comment pour rester sur la cible (la moindre erreur et la comm est coupée) ?
Dans les villages gaulois, ils ne sont jamais tous d'accord. Jules César
Je trouve pour le moment très peu d'infos techniques sur le dispositif et le lien laser utilisé par Polaris Dawn, juste un "dessin d'artiste":
https://x.com/SpaceX/status/1833369728116506768
On doit pouvoir trouver plus d'info coté Starlink bien sûr (puisque les liens inter-satellites par laser préexistaient à cette mission), et il doit s'agir du même équipement.
Dernière modification par GBo ; 19/09/2024 à 08h16.
à l'exception peut-être de la récupération du premier étage, une avancée due à SpaceX, qui me paraît significative (mais pas propre à cette mission il est vrai).
Il est curieux de supposer que le progrès est dans la "différence substantielle". Avec cet argument, on pourrait dire que le Concorde n'était pas substantiellement différent d'un biplan de 1914.
Quand il s'agit d'ingénierie, déconnecter le progrès technique du progrès économique est surprenant.
Faire la même chose plus facilement, à plus grande échelle et pour moins cher, c'est 99% des progrès techniques justement.
Lockheed a fait remarquer que le nombre de lancements que peut faire SpaceX ainsi que son impact sur le prix au kilo était loin devant la concurrence traditionnelle.
Là aussi, on pourrait nier le moindre progrès technique en faisant remarquer qu'on avait déjà des écrans cathodiques (et donc que l'OLED n'est pas un progrès), des téléphones avec modem (donc les communications rapides actuelles ne sont pas un progrès), des téléphones et des ordinateurs (donc l'intégration dans un smartphone n'est pas un progrès), etc.
Mais si on donnait un smartphone avec accès rapide au Net à un ingénieur de l'époque de Gemini, il considérerait cela comme un progrès fabuleux. Et si on lui disait qu'on a descendu le prix au point que la majorité de la planète peut s'en payer un, il serait encore plus impressionné.
Globalement, tout ce discours est un grand classique qui consiste à dire que seul le domaine du locuteur a de la valeur et que tout le reste est sans intérêt. Cela n'est jamais convaincant.
@pm42 : moi j'ai compris qu'il parlait des exploits annoncés de Polaris Dawn, et non ceux de SpaceX en général depuis son avènement, et c'est ça que j'ai "plussoié".
Ces exploits sont d'ailleurs présentés par SpaceX et dans la presse comme inédits pour une mission affrétée sur fonds privés par une société privée. Ils sont honnêtes.
Car si on enlève cette précision, en prenant du recul dans l'histoire du spatial habité que tu connais sans doute aussi bien que nous, sur les 3 scoops mis en avant pour cette mission:
- La hauteur "record" de 1400 km au dessus de la Terre pour un vol habité : déjà atteinte et biensûr largement dépassée par le programme Apollo
- La sortie EVA "ombilicale" dans le vide en orbite : déjà faite par Leonov et Gemini (programmes antérieurs à Apollo, je précise pour les plus jeunes)
- le retransmission audio/vidéo par lien laser via la constellation LEO de SpaceX justement: ça c'est nouveau pour un vol habité, les autres utilisent les ondes radio (et un débit moindre, à vérifier)
Dernière modification par GBo ; 19/09/2024 à 10h01.
C'est en effet possible. Mais justement, faire avec des moyens privés ce qui a nécessité les moyens de superpuissances au sommet de leur rivalité s'inscrit dans ce que je disais : une capacité à rendre une technologie rare et hors de prix nettement plus accessible.
J'en rajoute une couche. Imaginons le récit de la mission Polaris publié en 1968. Aurait-ce été vu comme de la "science-fiction", comme un roman d'anticipation?
Certainement pas. À cette époque les romans d'un des maîtres du genre, A.C. Clarke avaient largement dépassé ce stade technique. Pour ceux auxquels la culture cinématographique parle plus, voir "2001: a Space Odyssey" pour comprendre ce qu'était la science-fiction "spatiale" à l'époque!
On pourra s'amuser à faire le même exercice pour tout ce qu'à fait SpaceX pour le moment...
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Je vais arrêter, ce genre d'argumentation n'a aucun poids contre les "moyens de communication" mis en euvre par SpaceX, qui a de bonnes raisons à communiquer comme cela, et ça à l'air efficace!
Dernière modification par Amanuensis ; 19/09/2024 à 10h11.
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
PS (si, quand même) : Je changerai d'avis quand SpaceX aura réussi des missions comme le JWST, ou New Horizons, ou Cassini/Huygens, ou même simplement mis et opéré un robot aussi performant que Curiosity sur Mars!
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
Là aussi, si on limite le concept de progrès technique à "aurait ressemblé à de la science-fiction", on arrive à très peu de choses et comme je disais, le Concorde n'est pas un progrès par rapport à un biplan en toile.
Cela suppose aussi une vision très linéaire du progrès et qu'il ne doit aller que dans une seule direction. C'est exactement d'ailleurs ce que faisait 2001 : on prend ce qu'on a à l'époque et on suppose qu'on construit des stations en orbite, qu'on a une base sur la Lune et qu'on envoie des hommes de plus en plus loin.
Comme je disais plus haut, c'est une vision très étroite.
C'est peut etre trop facilement critiquable comme comparaison. Par contre, il me semble qu'on pourrait facilement comparer la sureté du DH106 Comet (33% de chance de s'ecraser) avec les avions a reaction des deux dernieres decennies.
Evidemment, les marges de securité ne sont pas quelque chose qui fait rever, ou dont A.C. Clarke discuterait d'un point de vue technique dans ces romans....
En gros, tu changeras d'avis quand SpaceX remplira toutes les taches de la NASA (en particulier, toutes celles qui ne consistent pas specifiquement a des lancements en orbite ou plus loin). De quel avis parles-tu exactement. Car si SpaceX fait tout cela, ce ne sera toujours pas de la science-fiction ou meme innovant puisque la NASA l'a deja fait.Envoyé par AmanuensisPS (si, quand même) : Je changerai d'avis quand SpaceX aura réussi des missions comme le JWST, ou New Horizons, ou Cassini/Huygens, ou même simplement mis et opéré un robot aussi performant que Curiosity sur Mars!
If you open your mind too much, your brain will fall out (T.Minchin)
Tu n'as par tort et justement, je repensais à l'argumentaire et au sens du progrès.C'est peut etre trop facilement critiquable comme comparaison. Par contre, il me semble qu'on pourrait facilement comparer la sureté du DH106 Comet (33% de chance de s'ecraser) avec les avions a reaction des deux dernieres decennies.
Evidemment, les marges de securité ne sont pas quelque chose qui fait rever, ou dont A.C. Clarke discuterait d'un point de vue technique dans ces romans....
Par exemple, pour les avions le progrès est passé de faire plus gros ou plus rapide à faire plus sur, plus confortable, consommant moins et à terme, de décarboner.
Considérer que le progrès technique n'existe qu'en terme de rupture, de "1ère fois" me semble rater le fait que justement, c'est souvent le contraire qui se réalise : son impact devient réel quand il est suffisamment accessible pour être généralisé, industrialisé.
C'est moins romantique mais cela ne doit pas être négligé.
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.