Bonjour,
Je pense qu'effectivement cette métaphore de Gould avait plus pour but de discuter de la non-tendance du vivant vers une complexité croissante (si l'on définit la tendance évolutive comme une inertie générale de l'ensemble du vivant) que de poser le problème d'une limite éventuelle d'évolution. Tout biologiste un brin évolutionniste sait que les espèces ne cessent d'évoluer (malgré d'éventuelles périodes de "stase évolutive", pour reprendre une terminologie saltationniste) et ne se cantonne pas éternellement dans un petit creux de complexité (un caniveau). Ainsi je ne crois pas qu'il faille partir de cette image de l'homme ivre pour discuter des modalités de vitesse d'évolution, d'une éventuelle limitation "à droite" (vers une complexité plus importante), ou alors il faut compléter cette image. Par exemple, éventuellement ajouter une troisième dimension à la démarche de l'ivrogne pour rendre compte des stases évolutives (l'homme se déplacerait parallèlement au mur et au caniveau), l'homme pourrait des fois faire des petits bonds (vers le caniveau, le mur du bar ou sur sa droite/gauche), on pourrait considérer non pas un caniveau, mais des caniveaux en palier (et l'homme aurait toujours la possibilité éventuelle de se rouler pour remonter vers le mur) etc... Bref, on pourrait toujours s'amuser à compléter un peu cette histoire pour essayer de traiter tous les problèmes, mais il serait peut-être plus simple de proposer une autre image pour chaque problème (pour celui de la complexité "à droite" j'ai proposé celle d'un cône de possibilités, qui vaut ce que ça vaut, j'en conviens!... )
Apus.
-----