Sauf que ça ne serait en aucun cas "indépendamment". Il n'est pas interdit de penser que la culture ne peut apparaître que si certaines conditions préalables sont remplies, sans que ces conditions soit strictement suffisantes. Imaginons qu'on montre que si telles et telles conditions sont remplies, alors il y a tant de probabilité que la transmission culturelle apparaisse dans les x années. Alors elle a pû apparaître chez pan troglodytes après la séparation d'avec le rameau qui mène à h. sapiens, simplement parce que les conditions étaient déjà réunies avant mais n'avaient pas alors amené l'apparition de la culture.
C'est comme l'écriture chez les humains, ou l'agriculture, et bien d'autres exemples. Il semble que bien que l'apparition indépendantes soit l'hypothèse à retenir. Mais ce n'est pas vraiment "indépendant": corrélation par le simple fait que ce sont des humains, déjà, mais aussi corrélation par le climat, ou parce qu'une condition est la densité et que tous les groupes croissent, même si c'est plus ou moins vite, etc.
Difficile de parler de génétique quand c'est limité à une seule espèce. On peut tout aussi bien dire que l'écriture est génétique. C'est vrai d'une certaine manière, puisqu'entièrement corrélée avec le génome "homo sapiens"!Pour le tabou de l'inceste, là où je vois du génétique, c'est dans la capacité des hommes à élaborer des règles morales de vie en société.
Au passage, juste un petit point, mais que veut dire "produire de la consanguinité"??Alors justement, il faut se poser la question de l'effet exact de la stratégie (l'inceste, et son degré), et notamment si ça produit de la consanguinité, et l'effet de cette consanguinité.
Je tente de répondre...
Si je prends deux humains au hasard sur la planète, de sexe opposé, je peux calculer un taux d'homozygotie moyen des descendants. Ce taux dépend de la proximité génétique des deux individus.
Si je dis qu'il y a consanguinité dès que le taux d'homozygotie des descendants est supérieur à celui donné en moyenne en prenant deux individus au hasard sur la planète, alors l'écrasante majorité des mariages sont consanguins chez les humains.
Quand on parle de consanguinité dans le cadre du tabou de l'inceste, il y a implicitement un seuil de consanguinité, qui semble arbitraire.
Allons même plus loin : les mariages de "consanguinité minimale" non seulement ne semblent pas priviliégiés, mais même plutôt souvent évités chez les humains!
Si on analyse l'inceste en terme de consanguinité, on n'échappe pas aussi à un explication de l'inverse, pourquoi l'endogamie est-elle le plus souvent privilégiée à une certaine échelle (ethnie typiquement).
Mais ça marche dans les deux sens. Est-ce que de nombreux cas de spéciation sympatrique n'exigent pas une forme de consanguinité à long terme?Il faut également se poser la question des effets à court terme et à long terme sur la diversité génétique de la population.
Ne peut-on pas spéculer que l'endogamie dans un petit groupe, pas trop petit, puisse être une "stratégie" viable parce qu'amenant une spéciation, une différentiation qui permet audit groupe de se différentier du groupe frère en occupant une niche un peu distincte?
J'intuite que le taux d'endogamie est le résultat d'un équilibre. L'endogamie peut se révéler aussi bien avantageuse (création d'un groupe qui peut par la suite dominer) que désavantageuse. Et ce non seulement selon le contexte présent, mais aussi selon le contexte futur.
Cordialement,
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