Pourquoi les chats torturent les souris?

[kamor]

Je crois que l'Australie a eu quelques problèmes avec les lapins à un moment.
-----

[evrardo]

Je crois que l'Australie a eu quelques problèmes avec les lapins à un moment.

Ce n'est pas il y a un moment, c'est maintenant! Les colons européens ont amenés des lapins en Australie, puisqu'il n'y a aucun prédateur dans ce pays, ce sont multipliés tellement qu'ils ont ravagés les cultures, creusés des galeries partout.
Alors les australien ont eu l'idée d'amener et de multiplier les chats pour éliminer les lapins, ça a marché un moment, mais ils ont oubliés encore une fois qu'il n'y a pas de prédateurs pour les chats et ceux ci se sont tellement multipliés qu'ils ont causé des ravages parmi les oiseaux, puisque ceux ci n'avaient pas non plus de prédateurs.
Maintenant les australiens ont installé d'immense barrières grillagées pour contenir les chats redevenus sauvages et les éliminer.
Tout ça parce qu'ils voulaient manger du civet de lapin!

[kamor]

je sais, merci Evrardo Ce que je voulais dire, c'est que l'équilibre a été rompu au XIXème siècle et que depuis.

J'ai connu aussi le cas en France d'une enceinte cloturée dans lequel tous les gros animaux avaient été chassés et exclus, si bien que les lapins régnaient en maitres absolus, pouvant créer des petits problèmes. Donc tous les ans, des chasseurs étaient obligés de tuer des lapins. Les herbivores ne font pas de "mal à la nature" car un équilibre complexe les empêchent normalement de le faire. Mais si on élimine les prédateurs, leur population augmente plus que l'écosystème ne peut les maintenir, surtout dans des milieux fermés comme une réserve ou une île.

Imaginons que dans cette enceinte les chass

[evrardo]

Imaginons que dans cette enceinte les chass

eurs???????????

[kamor]

Euh oui surement

[noir_ecaille]

Résumons...


Tant qu'une espèce voit son pouvoir de nuisance limité, elle n'impacte pas suffisamment son environnement pour le détruire/modifier durablement ou de façon irréversible. Cette limitation peut être causée par un ou plusieurs facteur(s), dont :
- la prédation
- la fertilité
- l'efficience de survie reproductive
- l'espérance de vie
- l'efficacité dans l'exploitation des ressources (ce n'est pas parce qu'un environnement est riche que l'espèce étudiée est efficace dans la planification de ses ressources, même s'il s'agit d'une espèce efficace dans la recherche et/ou la consommation d'une ou plusieurs ressource(s))
- la disponibilité en ressource(s)
- la résilience de l'environnement
- le contexte (climatique, épidémique, volumique...)
- l'individu ou groupe d'individus considérés (idiosyncrasie)
etc.

Il faut considérer non des "cycles" ou des équilibres statiques, mais des effets qui, pris tous ensemble, se contre-balancent, s'annulent parfois, ou s'amplifient mutuellement -- tout en même temps.

C'est donc un équilibre dynamique et surtout temporaire. Tout équilibre l'est en fonction d'un contexte. Hors notre planète favorise les fluctuations -- donc les changements -- de contexte. Cela implique donc le "déplacement" des équilibres considérés ou tout simplement leur remplacement/disparition -- y compris dans le cas d'une disparition de vie(s).


Pour en revenir aux chats torturant des souris, je crois que la question est peut-être maladroite, ou mal orientée.

L'une des caractéristique de nos animaux de compagnie, c'est le blocage mental à un stade adolescent. L'animal n'a pas un comportement adulte vis-à-vis de son maître. C'est un éternel jeune. De fait le jeu et même l'apprentissage restent partie intégrante de leur comportement. Il n'est donc pas étonnant de voir un chat domestique adulte jouer avec sa proie encore vivante -- non pour lui faire du mal de façon sadique, mais parce qu'il reste à un stade où le jeu/apprentissage prend une part importante dans l'activité individuelle et/ou collective.

Concernant l'instinct de chasse et la frénésie dont sont capables certains animaux, elle a tout à voir avec les mécanismes de stimulus-réaction. L'odeur de sang ou de peur induisent chez nombre de prédateurs un comportement ou une réaction de chasseur actif. C'est un réflexe. L'animal cède à un comportement mécanique qu'on pourrait dire inné -- même si l'enchaînement des actions, pour être réellement efficace, fait l'objet d'acquis au travers d'un apprentissage.

[evrardo]

Résumons...
Pour en revenir aux chats torturant des souris, je crois que la question est peut-être maladroite, ou mal orientée.

L'une des caractéristique de nos animaux de compagnie, c'est le blocage mental à un stade adolescent. L'animal n'a pas un comportement adulte vis-à-vis de son maître. C'est un éternel jeune. De fait le jeu et même l'apprentissage restent partie intégrante de leur comportement. Il n'est donc pas étonnant de voir un chat domestique adulte jouer avec sa proie encore vivante -- non pour lui faire du mal de façon sadique, mais parce qu'il reste à un stade où le jeu/apprentissage prend une part importante dans l'activité individuelle et/ou collective.

Très intéressant comme explication.
Et si le chat reste adolescent, c'est parce qu'il n'est pas confronté à la dure réalité de la vie sauvage.

Concernant l'instinct de chasse et la frénésie dont sont capables certains animaux, elle a tout à voir avec les mécanismes de stimulus-réaction. L'odeur de sang ou de peur induisent chez nombre de prédateurs un comportement ou une réaction de chasseur actif. C'est un réflexe. L'animal cède à un comportement mécanique qu'on pourrait dire inné -- même si l'enchaînement des actions, pour être réellement efficace, fait l'objet d'acquis au travers d'un apprentissage.

C'est ce que je pensais aussi.

[alaink]

Une autre explication, est que la prédation nécessite un apprentissage.
En effet repérer, traquer, courser, immobiliser et tuer une proie implique un savoir-faire élaboré, encore plus important quand il s'agit de chasses collectives (Loups, Lionnes, pas chats...).

Le jeu, qui constitue une forme d'apprentissage, du moins de "répétition" des gestes, est une autre caractéristique de la plupart des prédateurs.

Je dirais donc que le chat "travaille ses réflexes" et apprend à connaitre les réactions de fuite de la souris à travers ces "tortures", ce qui lui donne une plus grande chance de succès la fois suivante.

Question subsidiaire: pourquoi le chat apporte-t-il sa proie en offrande à son maître?

[kinette]

Bonjour,

On a pas mal de points différents dans cette histoire:

- de façon générale, oui, on trouve dans la nature des prédateurs qui en tuent d'autres d'une façon qu'on pourrait considérer comme "gratuite", car ils ne consomment pas leur proie. Il y a plusieurs éléments d'explication à ça:

1) la satiété (on parle en anglais de surplus killing): quand les proies sont très abondantes, un prédateurs repus pourra continuer à tuer, par instinct...

2) l'affolement, la surexitation: là on est dans le cas particulier du prédateur de poulailler...

3) l'erreur de ciblage: les musaraignes par exemple peuvent rappeler les souris, mais leur odeur musquée peut rebuter le tueur qui pensait faire un bon repas. On trouve parfois des musaraignes tuées par les renard en évidence au milieu des chemins, avec une trace d'urine dessus. Je ne sais pas comment on doit analyser ce comportement.

4) le jeu (qui peut être mêlé avec l'erreur de ciblage): là arrive la question des différents rôles du jeu. Apparemment il permet de développer les réflexes et stratégies de chasse. C'est parfois une activité sociale (loutres, otaries...). Et comme beaucoup de traits utiles qui ont un rôle, le fait qu'on en retire du plaisir peut aussi pousser à des jeux certes moins utiles, mais agréables...

5) le sadisme: là, on est pas mal dans le flou en ce qui concerne les animaux. Pour qu'il y ait sadisme, il faut une conscience de l'autre. Chez certaines espèces (dauphins, grands singes...) on sait que ça existe, donc un certain sadisme est possible, mais n'a pas été démontré.

Les chats domestiques sont des félin dont le comportement est sociable (contrairement au chat sauvage, dont les populations sont biologiquement distinctes). Non seulement les mères peuvent apporter des proies (plus ou moins mortes...) à leur petits, mais on peut aussi observer des élevages de petits en commun par plusieurs individus. Il faudrait vérifier dans la littérature si l'apport de proie est aussi observée entre adultes. Comme un chat peut aussi développer des relations privilégiées avec les humains, le fait d'amener une proie à un humain est une marque de familiarité, d'affection, au même titre que les câlins.

Cordialement,
K

[evrardo]

Je dirais donc que le chat "travaille ses réflexes" et apprend à connaitre les réactions de fuite de la souris à travers ces "tortures", ce qui lui donne une plus grande chance de succès la fois suivante.

Mais le chien domestique qui descend du loup n'a pas ces réflexes, pourtant il chasse lui aussi.