modification génétique chez un être humain
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modification génétique chez un être humain



  1. #1
    DocHeredit

    modification génétique chez un être humain


    ------

    bonjour,

    Arrêtez-moi dès que je me trompe ! :

    1)le scientifique peut-il de nos jours,même si c'est interdit,modifier le code génétique d'un être humain vivant et adulte?

    2)Si oui supposons que le scientifique modifie le gène qui gère la couleur de la peau.
    Pour que la modification génétique prenne effet,elle doit agir sur des cellules qui peuvent se renouveler(la peau par exemple si l'humain brûle faiblement toute la peau de son corps)
    Donc dans ce cas,l'être humain en question changera la couleur de sa peau
    De même,comme les poils et cheveux repoussent,on pourrait modifier génétiquement la couleur même la texture de la pilosité.

    3)Dans cet extrait vidéo(film Doom):
    https://drive.google.com/file/d/18Su...ew?usp=sharing
    le condamné subit au niveau de sa main une modification génétique qui après le transformera en un monstre.
    A première vue,cela semble impossible dans la réalité car comme les cellules des os ne se renouvellent pas,l'os du doigt et du poignet ne peut changer de forme donc ne peut être modifié génétiquement.
    Est-ce juste?


    merci de votre participation

    -----

  2. #2
    Deedee81

    Re : modification génétique chez un être humain

    Salut,

    Citation Envoyé par DocHeredit Voir le message
    1)le scientifique peut-il de nos jours,même si c'est interdit,modifier le code génétique d'un être humain vivant et adulte?
    on sait modifier les gènes et ce n'est pas interdit !!!! Mais on ne peut modifier QUE les cellules somatiques (le corps) et pas les cellules germinales (la reproduction, il y a eut un dérappage en Chine le gars a été sanctionné, même les Chinois ne laissent pas tout faire ). Et bien entendu c'est encadré comme n'importe quel traitement : études pré-cliniques et les différentes phases de tests cliniques.

    Citation Envoyé par DocHeredit Voir le message
    2)Si oui supposons que le scientifique modifie le gène qui gère la couleur de la peau.
    Il n'y a pas de gène qui gère la couleur de la peau, il y a de nombreux gènes qui influencent la couleur de la peau de manière plus ou moins compliquée (sinon les couleurs de peau seraient comme les caractères de Mendel : très "binaires", ce qui n'est évidemment pas le cas ici). Et là on a une difficulté : devoir modifier plusieurs gènes pour avoir l'effet attendu : dur dur. Mais je suppose que ça reste abordable (par exemple en jouant sur le gène de la mélanine) même si ça reste compliqué car de nombreuses protéines influençant la couleur de la peau ont d'autres fonctions biologiques et ça fait partie plus généralement des difficultés des thérapies géniques (c'est une des raisons qui explique le peu de thérapies géniques actuelles, c'est beaucoup plus facile quand un seul gène est impliqué comme la mucoviscidose et les maladies/cractères monogénétiques c'est presque l'exception même s'il y a pas mal de cas répertorié).

    Citation Envoyé par DocHeredit Voir le message
    Pour que la modification génétique prenne effet,elle doit agir sur des cellules qui peuvent se renouveler(la peau par exemple si l'humain brûle faiblement toute la peau de son corps)
    Ca c'est une autres difficulté : les cellules cibles. On doit modifier les bonnes cellules et pour cela on utilise divers vecteurs, souvent des virus comme des adénovirus. Outre les difficultés d'atteindre les bonnes cibles on a aussi le problème du nombre de cibles. Ainsi, les cellules souches pour la peau, poils etc... c'est tous le corps. Et il serait difficile modifier TOUTES les cellules. A moins d'accepter d'avoir une peau de panthère

    Citation Envoyé par DocHeredit Voir le message
    3)Dans cet extrait vidéo(film Doom):
    Si, si les cellules des os se renouvellement et même entièrement en des durées de quelques années. L'os est construit et détruit en permanence, c'est un tissu très vivant.

    Ceci dit on ne sait pas (encore ?) faire n'importe quoi et les films sont friants des technologies qu'ils peuvent pousser à l'extrême pour le plaisir de la fiction. Et les explications techniques données sont parfois très justes et parfois totalement fantaisistes voire idiotes.
    Dernière modification par Deedee81 ; 05/12/2021 à 13h42.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  3. #3
    noir_ecaille

    Re : modification génétique chez un être humain

    Outre les éléments supra que je plussoie...

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Ceci dit on ne sait pas (encore ?) faire n'importe quoi et les films sont friants des technologies qu'ils peuvent pousser à l'extrême pour le plaisir de la fiction. Et les explications techniques données sont parfois très justes et parfois totalement fantaisistes voire idiotes.
    Ah là là, encore un truc qui tient de l'eau lyophilisée C'est du même accabit que se faire modre par une araignée puis enfiler un costume bleu et rouge pour aller saloper les façades d'immeubles encore pire qu'un séminaire de traceurs adeptes du parkour en centre ville.

    Les monstres, c'est plutôt pendant l'embrygenèse que ça se passe

    Autrement y'a une classe de maladies, les cancers, qui peuvent occasionner des tumeurs déformantes/défigurantes, mais rien qui s'apparente aux transformations monstrueuses hollywoodiennes.

  4. #4
    Deedee81

    Re : modification génétique chez un être humain

    Salut,

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Les monstres, c'est plutôt pendant l'embrygenèse que ça se passe
    Très juste. Et d'ailleurs les modifications génétiques ne sont qu'une cause possible (anomalies chromosomiques, problème congénital ou hormonal, beaucoup de choses peuvent jouer).

    Dans ce que tu dis concernant les "transformations hollywoodiennes" je m'étais d'ailleurs poser la question :
    - Supposons des altérations génétiques donnant un ADN d'un "monstre"
    - Supposons qu'on arrive à toucher toutes les cellules
    - Supposons que le monstre soit tout à fait viable etc.....
    - Supposons enfin que la transformation puisse en effet s'opérer
    (oui je sais je viens de mettre Paris dans tout un cageot de bouteilles là )

    Quelle chance y a-t-il à ce que la transformation aboutisse au résultat escompté (suffit pas d'avoir les gènes du monstre pour être un monstre, la transformation ferait forcément intervenir pleins de gènes dont ceux non modifiés voire pleins de gènes qui ne s'activent normalement que dans les phases de diversifications cellulaires) ?
    Et quelle chance y-a-t-il à ce que l'étape de transformation soit viable (si on claque pendant la transformation, on peut pas dire que la modification soit une réussite hein ).

    Je ne suis pas sûr qu'on puisse répondre rigoureusement à ça. Mais quand on voit l'extraordinaire complexité génétique (qui ne se résume pas à la séquence de l'ADN, il y a aussi la machinerie, la traduction et les épissages alternatifs, la régulation, l'activation / désactivation par méthylation, repliement de l'aDN,?....) tant dans l'embryogenèse, la diversification cellulaire, les différences de fonctionnement des cellules de foie, muscle, neurones etc... (qui ont toutes les même ADN). Il me semble qu'on peut répondre sans risque : autant de chance que de gagner dix fois de suite à l'euromillion. C'est pas pour rien qu'on est si admiratif devant par exemple les transformations de certains insectes, c'est si complexe !

    La modification de l'ADN doit donc inclure les aspects non génétiques (ajout, modification de protéines, aspects épigénétiques : on sait bien quel cauchemar c'est pour le clonage, etc....) et à faire dans toutes les cellules (et avec des différences adéquates selon les tissus !).
    Je viens de rajouter un camion de bouteilles à mon cageot.

    Et là non seulement on est incapable de faire ça au niveau pratique (faire les modifs) mais aussi théorique (quelles modifications). Grosso modo en image je dirais qu'on ne connait encore que la première phrase d'un manuel de mille pages.

    Les progrès de la biologie moléculaire sont passionnant et extraordinaire.... (*) mais extrêmement balbutiant. Il faut savoir raison garder et rester modeste dans ses ambitions (et prudent dans l'expérimentation, faut pas faire les cons).
    (*) je viens de lire l'article PLS sur les biopsies liquides par exemple, les avancées sont fantastiques
    Dernière modification par Deedee81 ; 09/12/2021 à 07h45.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    noir_ecaille

    Re : modification génétique chez un être humain

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Dans ce que tu dis concernant les "transformations hollywoodiennes" je m'étais d'ailleurs poser la question :
    - Supposons des altérations génétiques donnant un ADN d'un "monstre"
    - Supposons qu'on arrive à toucher toutes les cellules
    - Supposons que le monstre soit tout à fait viable etc.....
    - Supposons enfin que la transformation puisse en effet s'opérer
    (oui je sais je viens de mettre Paris dans tout un cageot de bouteilles là )
    Jouons à faire semblant comme de grands enfants On dira que t'es dieu et que tu l'as fait

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Quelle chance y a-t-il à ce que la transformation aboutisse au résultat escompté (suffit pas d'avoir les gènes du monstre pour être un monstre, la transformation ferait forcément intervenir pleins de gènes dont ceux non modifiés voire pleins de gènes qui ne s'activent normalement que dans les phases de diversifications cellulaires) ?
    Déjà tu vas être déçu : ça va pas beaucoup changer la morphologie squelettique. Sauf si tu supprime la capacité de faire de l'os, mais là on est mal parce que ta victime va juste souffrir de micro-fractures puis de fractures majeurs avec les bouts d'os qui causeront des tas d'hémorragies, jusqu'à ce que mort s'ensuive par incapacité à soulever sa plèvre faut de côtes encore en état de fonctionner pour inspirer.

    Mais parlons un peu plus concret plutôt que dans le vague : tu as remplacé le génome complet de ta victime par le celui d'une autre espèce -- c'est aussi plus pratique pour l'expérience de pensée. Bah t'as juste une chimère qui va commencer à exprimer des protéines de son nouveau génome... mais pas forcément tout son génome. Par exemple si tu mets du lézard, bah y'a des progénies de la peau mais pas des écailles, et surtout le remplacement n'est que génétique et pas structurel donc t'auras juste un reptile avec un phénotype sans écaille, à l'image de ces mutants en vogues parmi les NAC reptiles. En revanche tous les pores de peau perdent de l'eau et des ions... mais plus assez de sébum, donc ta victime va se fripper et même un peu se déshydrater. On peut ajouter le problème de l'élimination de l'azote : nos reins évacuent un exrétat carrément liquide qui passe sans souci de tout petits conduits tels l'urêtre et les uretères. Mais déjà les reins de ta victime ont uniquement des néphrons à anse, donc pas efficaces pour évacuer uniquement de l'acide urique (très pateux), puisque les reptiles ne produisent pas d'urée. Bonjour les calculs rénaux et l'uricémie ! Puis y'a aussi le problème de l'oxygénation : chez les oiseaux et reptiles, ce sont les hématies nucléées qui se divisent pour remplacer les vieilles hématies mourantes. Or celles de ta victime humaine étaient anucléées... donc mort à petit feu par asphixie progressive d'ici 80 jours au plus je crois -- puisque les gènes et sites épigénétiques régulant l'hématogenèse dans les os plats ont disparu avec le génome humain/mammifère. J'arrête là l'analyse amusante/monstrueuse. C'est déjà assez compliqué pour ta pauvre victime qui mourra de manière prématurée

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Et quelle chance y-a-t-il à ce que l'étape de transformation soit viable (si on claque pendant la transformation, on peut pas dire que la modification soit une réussite hein ).
    Définir "viable"

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    La modification de l'ADN doit donc inclure les aspects non génétiques (ajout, modification de protéines, aspects épigénétiques : on sait bien quel cauchemar c'est pour le clonage, etc....) et à faire dans toutes les cellules (et avec des différences adéquates selon les tissus !).
    J'ai du mal à voir où tu vas L'ADN c'est forcément des modifications liées au génome, que ce soit génétique ou épigénétique. Quant au clonage, c'est davantage un problème de télomères trop courts dès la naissance. Une sorte de vieillissement non reseted entre la mère génétique et sa fille dans le cas de Dolly.

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Je viens de rajouter un camion de bouteilles à mon cageot.
    Fais péter le pinard, c'est bientôt noël de toute façon

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Et là non seulement on est incapable de faire ça au niveau pratique (faire les modifs) mais aussi théorique (quelles modifications). Grosso modo en image je dirais qu'on ne connait encore que la première phrase d'un manuel de mille pages.
    En réalité on connait bien de plus en plus de génomes, toutes espèces confondues (et ça comprend les viroïdes). Par contre on s'est aussi rendu compte de l'immense impact de l'environnement. En très grossier/"vulgarisé à la truelle", un individu est grosso modo à 50% "strictement déterminé" par son génome (à comprendre comme : tout ce qui touche la machinerie cellulaire genre les ribosomes, les microtubules, etc, ça s'exprimera de toute façon), le reste va dépendre de l'environnement de chaque cellule. D'où l'importance des facteurs néfastes même non génétiques tout au long de l'embryogenèse ; d'où aussi la possibilité de créer des chimères y compris inter-espèces pendant l'embryogenèse. Et caetera. Bref, de nombreux travaux scientifiques ont mis en lumière les très nombreux mécanismes de la régulation génétique, y compris de certaines maladies (ex : syndrome de Silver-Russell), et même des caractères épigénétiques héritables (ex : âge de la ménopause par empreinte maternelle).

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Les progrès de la biologie moléculaire sont passionnant et extraordinaire.... (*) mais extrêmement balbutiant.
    Sortir ça après l'explosion Crispr-Cas9, c'est avoir un train de retard. On n'est pas loin des orgues génétiques pour faire naître des individus conçus sur mesure dès la cellule oeuf. On peut déjà le faire pour quelques gènes à quelques locis avec les ciseaux moléculaires Crispr

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    (*) je viens de lire l'article PLS sur les biopsies liquides par exemple, les avancées sont fantastiques
    C'est surtout bien moins "magique" qu'avant mais tellement beau dans sa complexité ! Je ne comprends pas les gens qui ne comprennent pas la beauté des sciences, surtout en ce qui concerne la biologie qui lève petit à petit le voile sur le mystère de nos origines, ce que nous sommes et comment nous fonctionnons

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Il faut savoir raison garder et rester modeste dans ses ambitions (et prudent dans l'expérimentation, faut pas faire les cons).
    De toute façon il faut des moyens pour expérimenter, et des autorisations.

  7. #6
    noir_ecaille

    Re : modification génétique chez un être humain

    Erratum...
    En réalité on connait bien de plus en plus de génomes complets, toutes espèces confondues (et ça comprend les viroïdes)

  8. #7
    Deedee81

    Re : modification génétique chez un être humain

    Salut,


    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Définir "viable"
    Qui ne meurt pas (tout de suite)

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Déjà tu vas être déçu [...] J'ai du mal à voir où tu vas [...]
    Je ne risque pas d'être déçu, au contraire, car j'allais dans la même direction. Désolé si ce n'était pas clair. Je voulais montrer l'extraordinaire complexité d'une telle transformation (réalisée volontairement). Et de fait beaucoup d'avancées ne prennent pas du tout le chemin d'une "transforation hollywoodienne". Tes explications précieuses vont dans le même sens : c'est complexe et ça progresse mais pas comme à Hollywood

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Je ne comprends pas les gens qui ne comprennent pas la beauté des sciences
    Idem.

    La vie se limite souvent à l'ombre portée par son propre nez. La plupart des gens que je connais ne peuvent pas comprendre la beauté des sciences car il ne voient même PAS la science.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

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