Bonjour ! Dans le débat récurrent entre environnementalisme et "généticisme", pour expliquer l'apparition de nouveaux phénotypes chez les organismes vivants, Susan OYAMA (*) a proposé l'idée suivante : les gènes sont considérés comme un facteur causal, parce qu'ils semblent viser directement le résultat, indépendamment du contexte. Par exemple, le "gène de l'homosexualité" (s'il existe) serait une instruction visant à devenir homosexuel, même chez une personne hétérosexuelle. Ce serait donc une forme d'illusion d'optique (un "biais cognitif"), qui tendrait à avantager l'explication génétique par rapport à l'environnementale. D'où la tendance au réductionnisme et le peu de succès de l'explication épigénétique.
Que faut-il penser, à votre avis, de cette idée rapportée par P.E. GRIFFITHS dans "Une métaphore en quête d'une théorie", in Philosophie de la biologie, Vrin, 2021 ?
(*) OMAYA, S., 2000; Evolution's eye : a systems view of the biology-culture divide, Durham (NC), Duke University Press.
-----