la recherche en chimie...

[invite2d8fd020]

Bonjour,

Voila, je ne suis qu'un pauvre petit étudiant en chimie en Belgique. Et en pensant au futur, je me suis demandé vers quelle branche de la chimie je comptais me tourner. Sachant que j'ai le choix entre : chimie organique, chimie inorganique et analytique, chimie-physique, chimie macromoléculaire.

Je me sens fortement attiré par la chimie organique. D'abord, je me demandais comment se passe la recherche en chimie organique. Ensuite, en me documentant sur les sites de labos de recherche, j'ai eu l'impression que finalement, les organiciens s'intéressent assez peu au mécanisme de réactions, j'ai l'impression que le but de leur recherche, c'est de synthétiser des molécules sans vraiment comprendre ce qui se passe...si c'est bien ça, alors je me tournerai vers un autre secteur de la chimie comme la chimie macromoléculaire ou inorganique...
Alors ma question: est-ce-que mon impression est fondée ? Est-ce-que la chimie organique est encore une science ou alors c'est de la bête cuisine ?

Merci
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[invite38235eee]

Je n'ai que très peu d'expérience dans les vrais labos de recherche en chimie (1 an de stage et c'est tout). Aussi, mon expérience est en Amérique du Nord, alors peut-être que ça peut légèrement différer en Europe. Dans le domaine de la chimie organique, ça dépend vraiment de ce que tu veux faire. Si tu vas travailler dans une grande compagnie pharmaceutique, il est évident qu'ils se foutent pas mal de connaître le mécanisme exact, en autant que tu obtiennes la molécule désirée. On axe plus sur la production que sur la compréhension dans ces laboratoires. Par contre, je sais d'expérience que les stages dans des laboratoires académiques sont beaucoup plus enrichissants au niveau de la connaissance, dans le sens qu'on y fait souvent des études mécanistiques, des essais sur différentes voies de synthèses ect...

La chimie organique en soit est définitivement une science. Par contre, c'est définitivement l'une des branches les plus empiriques de la chimie. Notre connaissance des réactions chimiques est rendue beaucoup plus loin que notre connaissance de leurs mécanismes exacts. À partir de là, on peut parler de chimistes physico-organiciens qui tentent d'élucider les mystères de ces réactions avec des études plus poussées.

Mais en pharmaceutique, on se fout bien de savoir pourquoi une réaction se produit, on veut juste savoir si elle fonctionne ou non

[invitea2369958]

Bonjour,

Je suis plus ou moins d'accord avec tes propos p_a38 car dans l'industrie pharmaceutique, en production surtout, la connaissance d'un mécanisme réactionnel peut permettre d'améliorer les conditions réactionnelles pour qu'une étape soit la plus efficace possible avec le coût un le plus faible.

[invite38235eee]

Bonjour,

Je suis plus ou moins d'accord avec tes propos p_a38 car dans l'industrie pharmaceutique, en production surtout, la connaissance d'un mécanisme réactionnel peut permettre d'améliorer les conditions réactionnelles pour qu'une étape soit la plus efficace possible avec le coût un le plus faible.

Il y a une différence entre optimiser une réaction et connaître son mécanisme. Je sais que c'est beaucoup plus facile d'optimiser une réaction qu'on connaît bien, par contre, avec l'équipement moderne, il est possible de conduire plusieurs dizaines (voir centaines) de réaction en même temps et tout simplement regarder quelles conditions donnent le meilleur rendement (j'appelle plutôt ça une méthode "essais-erreur"). Je me souviens d'avoir déjà posé des questions à mon superviseur sur les conditions de réaction pour me faire répondre: on ne sait pas exactement pourquoi mais c'est dans ces conditions que ça fonctionne le mieux (ça frustre un peu le curieux en moi!). De plus, les réactions sont rarement optimisées, à moins que la molécule en question présente un intérêt biochimique. Mais comme je n'ai pas une énorme expérience dans le domaine, je parle peut-être à travers mon chapeau puisque je n'ai pas eu une vue d'ensemble.

(edit: et je parlais plutôt de la partie développement que de la partie production puisque dans ce cas, tu as raison. Le rendement doit être optimale pour pouvoir miniser les coûts de production)

[A voir en vidéo sur Futura]

[HarleyApril]

bonjour
il y a des laboratoires universitaires qui ne font que ça, comprendre les mécanismes réactionnels
bien évidemment, en milieu industriel, on est plus intéressé par les applications, même si la connaissance des mécanismes est indispensables
cordialement

[invite2d8fd020]

Merci pour vos réponses.

Disons que vos réponses me rassurent quand même.
J'ai encore le temps avant de choisir une de ces orientations, de toutes façons, elles sont toutes intéressantes .


en passant: chouette forum, on y trouve plein de trucs utiles.

[invite4d79c912]

Merci pour vos réponses.

Disons que vos réponses me rassurent quand même.
J'ai encore le temps avant de choisir une de ces orientations, de toutes façons, elles sont toutes intéressantes .


en passant: chouette forum, on y trouve plein de trucs utiles.

est comment tu trouve la génie chimique ?
faire une petite recherche sur ce domaine

[invite85b45ef5]

La recherche en chimie doit trouver un financement, car les équipements ne sont pas gratuits et les chercheurs ont besoin de gagner leur vie.

L'industrie cherche à produire de nouvelles molécules à usages divers; qu'elles soient destinées à résoudre des problèmes de santé ou des problèmes de matériaux, qu'elles soient destinées à améliorer la croissance des végétaux ou à améliorer les produits de la ferme.
le choix des sujets est inépuisable car tout ce que nous consommons peut -être amélioré dans sa qualité et dans ses procédés de fabrication et cela implique forcément une amélioration des connaissances dans des domaines souvent, jusque là insoupçonnés.

Le monde évolue, les ressources fossiles s'épuisent ou restent insuffisantes pour satisfaire les besoins croissants.
Le domaine des recyclages, des valorisations de nouvelles ressources reste infini.
Cette recherche implique nécessairement une amélioration des connaissances théoriques. Les industriels apprécient les chercheurs qui trouvent!
La grande majorité des avancées scientifiques ont été la conséquence des avancées dans ce que certains appellent avec mépris, la recherche appliquée à but lucratif.

Chercher à déterminer le sexe des anges s'apparente à la recherche d'un petit boulot tranquille pas trop fatigant et n'engageant pas de responsabilité.
mais c'est plus difficile de se faire payer.

[inviteb7fede84]

Bonjour à tous

Pour répondre à Salicylate. Si tu veux étudier les mécanismes réactionnels en chimie organique, ne te tourne pas vers l’industrie…

Les mécanismes réactionnels sont un outil de travail et de réflexion et non pas une finalité. La chime orga est une science expérimentale et les faits sont têtus.
On ne peut pas expliquer tous les résultats avec des mécanismes réactionnels…
Quant le mécanisme proposé ne correspond pas à la réalité (ce qui arrive très souvent), cela permet d’en proposer de nouveaux…

Dans le domaine de la recherche pharmaceutique par exemple ce qui compte c’est la synthèse de la molécule à tout prix dans le plus court délai. Le rendement, les mécanismes, les stratégies de synthèse, le prix de revient, ne sont pas des critères déterminants. Lorsqu’une molécule est digne d’être développée c’est le prix de revient qui compte… A ce stade, on a besoin de chimistes capables de remettre les synthèses « à plat », c’est un travail très intéressant, hélas dépendant d’un calendrier fixé à l’avance.

Quel avenir pour la synthèse orga dans la recherche pharmaceutique ? Certainement moins rose qu’il ne l’a été. Les découvertes très innovantes issues de la chimie médicinale traditionnelle sont de plus en plus difficiles et rares malgré certains outils (modélisation moléculaire, chimie combinatoire, synthèse parallèle).
Il n’est pas rare que, le patrimoine matériel recherche initial d’une entreprise repose sur l’importance des banques de molécules (internes ou commerciales) qui lui permettent de faire des vastes campagnes de tests sur un sujet donné et de débusquer un « lead » qu’on va triturer. Cette approche « pifomètrique » peut être frustrante pour le chercheur.

Devant ce constat beaucoup de groupes pensent que l’avenir se situe au niveau des biotechnolgies et certains opèrent déjà des reconversions importantes au détriment de la chimie médicinale de synthèse.

[invitea2369958]

Bonsoir,

Il est clair que beaucoup de big-pharma se dirigent actuellement vers les biotech... C'est toujours frustrant que voir ce genre de tournant pour un chimiste organicien. Cependant, j'espère que les dirigeants auront l'intelligence de ne pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier. Sur le plan thérorique, trouver un anticorps monoclonal pour chaque maladie serait parfait. Maintenant, il me semble qu'il n'y a qu'un médicament issu des biotechnologies qui est sur le marché.... Du coup, j'espère que le chimiste de synthèse survivra à tous ces changements

[invite42d02bd0]

Si tu veux étudier un mécanisme c'est possible! Mais il faut se tourner vers de la chimie analytique et pas que de l'orga! Tu dois savoir interpréter des spectres, te tourner vers de l'électrochimie, de la RPE, etc.

De toute façon, soyons réalistes : "On ne peut jamais confirmer un mécanisme en chimie organique, on peut juste l'infirmer quand il est faux"

[invite533ca2b2]

les biotechnologies sont prometteuses pour l'industrie pharmaceutique, certes... mais la chimie de synthèse a encore de beaux jours devant elle... même si "l'âge d'or" est peut-être passé
en tout cas, aujourd'hui, la recherche en pharma ne peut pas se passer de la chimie organique.