Trois questions pour de la SF réaliste

[Panzerspatial]

Bonjour, je cherche à écrire des nouvelles de science-fictions et pour les rendre réalistes, j'aurais besoin de quelques précisions :

La vie peut-elle exister sur une planète située plus au centre de la galaxie ? (disons au tiers de la distance entre le soleil et le centre) : beaucoup de choses serait différent, la lumière y serait perpétuelle à cause de la proximité des autres étoiles, mais qu'il y aurait plus de rayonnement à courtes longueurs d'ondes aussi...

Le silicium pourrait-il remplacer le carbone dans des végétaux s'il était présent en plus grande quantité ? (il possède aussi 4 places disponibles sur sa couche électronique externe, mais c'est un semi-métal...)

L'ammoniac pourrait-il servir de solvant biologique à la place de l'eau ? (sur une planète où il serait liquide à plus haute température que sur terre, dû à une plus grande pression atmosphérique, disons 50 fois plus pour de l'ammoniac liquide à 0 degrés)

Merci d'avance !
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[invite2dc47ec3]

Le silicium pourrait-il remplacer le carbone dans des végétaux s'il était présent en plus grande quantité ? (il possède aussi 4 places disponibles sur sa couche électronique externe, mais c'est un semi-métal...)

Bonjour,
Sur ce point ça risque d'être compliqué il me semble. Le silicium se lie très fortement à l'oxygène, de façon quasi irreversible en formant des liaisons très fortes. Or nous somme composé à 65% en masse de l'élement oxygène (en majorité sous forme d'eau). Remplacer le carbone (présent dans les protéines, les graisses, les tissus, l'ADN, l'ARN, etc..) par du silicium serait donc problématique pour nous terriens dans la mesure où tout le processus de circulation, d'absorption et de consommation du dioxygène dans l'organisme serait à revoir..! Mais dans le cas d'une forme de vie extra-terrestre, par définition, tout devient plus ou moins est possible tant que l'ensemble est cohérant..

EDIT : Ta question concernait les végétaux, certe... ^^

[moco]

Si la vie existe quelque part dans l'univers, elle doit nécessairement se faire en impliquant un très grand nombre de sortes de molécules différentes, et qui soient capables de se transformer les unes dans les autres. La grande variété des protéines qui existent est due au fait que la nature permet de les fabriquer toutes en accrochant les unes aux autres les mêmes wagons que sont les acides aminés.

On peut bien sûr imaginer que la vie puisse se produire sans acides aminés, et aux dépens d'autres molécules. Pourquoi pas ? mais il faudrait en tout cas imaginer des molécules pouvant avoir des centaines voire des milliers d'atomes.

Or, jusqu'à plus ample informé, ce travail n'est possible qu'avec des atomes de carbone, qui ont la propriété extraordinaire et unique de pouvoir s'accrocher les uns aux autres en produisant des chaînes dont la longueur semble ne pas avoir de fin. Il est vrai qu'ils se lient souvent aussi aux atomes d'azote et d'oxygène. Mais on n'est jamais parvenu à fabriquer des molécules à plus de 100 atomes sans y glisser des atomes de carbone.

Les atomes de silicium font bien des chaînes longues, mais ce ne sont jamais des chaînes Si-Si-Si-, mais toujours des chaînes Si-O-Si-O-Si-. Et ces chaînes font partie de molécules très peu réactives : ce sont les silicones. On peut l'imaginer certes, mais on ne voit pas bien comment ces molécules à base de Silicium et d'oxygène pourraient entretenir des cycles comme ceux qui se produisent dans les cycles vitaux, comme le cycle de Krebs.

Une dernière chose. Les déchets finaux de toutes les activités vitales sont toujours l'eau H₂O et le gaz carbonique CO₂. C'est facile de s'en débarrasser pour l'organisme vivant. Si la vie se produit grâce à des molécules à base de silicium, le déchet sera SiO₂, qui est du sable ou du quartz : pas facile de s'en débarrasser pour un organisme vivant.

C'est pourquoi l'opinion générale dans le monde scientifique est que si la vie existe quelque part, elle doit se faire aux dépens des atomes de carbone, même si elle ne ressemble pas vraiment à celle que nous connaissons sur Terre.

Et si la vie dépend du carbone, il faut que la température de l'environnement ne soit pas très différent de ce qu'il y a sur Terre, où la température varie de -40° à + 60°C environ. En-dessous de -40°C, les réactions sont très lentes. En-dessus de 60° à 80°C, les molécules se décomposent, et charbonnent. La vie sur Mars paraît possible, mais c'est un peu limite, car la température y est toujours très inférieure à 0°C. A l'équateur de mars, le climat ressemble aux conditions polaires chez nous. Sur Vénus, aucune vie ne semble possible, car la température dépasse 200°C.

[Panzerspatial]

Merci à moco et neutronx pour ces réponses très précises sur la question du silicium, sur ce point pas d'hésitation donc !

[A voir en vidéo sur Futura]

[invite2dc47ec3]

Tu peux regarder ici aussi : http://www.syti.net/UniversEquilibre.html

[Tryss]

La vie peut-elle exister sur une planète située plus au centre de la galaxie ? (disons au tiers de la distance entre le soleil et le centre) : beaucoup de choses serait différent, la lumière y serait perpétuelle à cause de la proximité des autres étoiles, mais qu'il y aurait plus de rayonnement à courtes longueurs d'ondes aussi...

Qu'appelle tu "lumière perpétuelle"?

Même si les étoiles étaient 100 fois plus brillantes vu de cette planète que de la terre (ce dont je doute), ça éclairerai moins que la pleine lune

De même pour les rayonnements, c'est négligeable (hormis événements cataclysmiques comme une hypernova juste a coté)

[invite2dc47ec3]

Il sous entend qu'au centre de la galaxie, il y a une densité plus importante d'étoiles. Même une fois l'étoile principale couchée, il y aurait un ciel tellement étoilé qu'on y verrait encore claire ! Les rayonnement serait négligeable ? Peut être, peut être pas.. Tout dépend de la quantité d'étoiles vraiment "proches" et surtout de leur nature.

[Panzerspatial]

J'ai vu le site neutronx, mais il me semble qu'il ne tient pas compte de certain éléments : possibilité d'eau liquide sur le satellite d'une géante gazeuse sous une couche de place, vie en profondeur sous le sol (quelques mètres par exemple ) pour échapper aux rayonnements durs ou à aux températures extrême; mais je ne suis pas un spécialiste..

Pour répondre à Tryss, je pensais que de grosses étoiles situées à proximité d'un système stellaire (disons à quelques semaines ou mois-lumière comme je suppose que c'est le cas dans le centre galactique) éclaireraient assez les planètes pour les priver d'obscurité; mais apparemment je surestime soit la proximité de ces étoiles, soit leur luminosité..Y aurait-il cependant une différence sur une planète située dans les régions plus active du centre galactique ? (peut-etre plus de chutes de comète à cause des perturbations gravitationnelles plus nombreuses ou autres effets néfaste pour la vie)

[capi-chou]

L'apparition de la vie dans des systèmes solaires proches du centre d'une galaxie pose problème, mais pas à cause de la lumière.

En fait, développer la vie prend du temps, et on n'est jamais à l'abri d'une catastrophe. Si la densité d'étoiles est importe, un système peut être régulièrement perturbé par l'approche d'autres étoiles. C'est la stabilité qui manque à ces systèmes solaires pour l'apparition de la vie.

Source : "SF : la science mène l'enquête" (de mémoire, je n'ai pas le bouquin)

[invite2dc47ec3]

Oui c'est vrai, le dernier incident spatial majeur sur Terre remonte tout de même à 4,526 milliards d’années...!

[alexan-dre]

@neutronx
Parles-en aux dinosaures

[capi-chou]

Bin... Comparé à une perturbation du tout le système solaire par la proximité d'une autre étoile (avec de la "chance", d'une étoile à neutrons), une comète, ça passe pour une tape amicale !

[Gramon]

j'ai lu il y a quelques temps que le centre de la galaxie serait moins habitable à cause des supernovas, il y en a plus et cela augmente les chances que la vie ce fasse oblitérer à cause d'un intense rayonnement à courte longueur d'onde.

[capi-chou]

Juste... D'ailleurs, de manière intéressante, les zones trop éloignées du centre sont elles-aussi moins propices à la vie*, mais parce qu'il y a trop peu de supernovæ. Donc a priori trop peu d'atomes "lourds" pour permettre l'apparition d'un système solaire.

* Possible, mais plus difficile.

En fait, on a une sorte de "zone habitable" au niveau galactique, comme on a une zone habitable au niveau d'un système solaire.