Bonjour,
j'ai entendu que le test PCR permettait de détecter la présence du virus mais pas de savoir s'il est vivant ou mort. Je suppose que les personnes positives mais avec des virus morts, ne peuvent pas infecter d'autres personnes.
1. comment savoir si la personne positive a des virus vivants?
2. A-t-on une idée de la proportion de virus morts dans les tests PCR?
Merci
Les tests PCR détectent quelques séquences caractéristiques de l’ARN du virus ce qui explique qu’ils peuvent être positifs même si sont présents uniquement des fragments de cet ARN. Note que personne n’emploie l’expression virus mort (parce qu’on ne dit pas qu’un virus intact est vivant) mais de virus non fonctionnels quand leur enveloppe, qui est très fragile est désintégrée. Pour être rigoureux le résultat du test devrait annoncer présence d’ARN viral ou de fragments.
Ce problème de virus non fonctionnel concerne presque exclusivement le résultat de prélèvements faits dans l’environnement (air, surfaces contaminées, eaux usées...). On admet que chez les personnes positives cela révèle la présence de virus intacts, donc infectieux. La question que tu te poses n’a donc pas lieu d’être dans l’état actuel des connaissances.
En toute rigueur on peut estimer qu’une personne positive majoritairements des virus infectieux et en moindre quantité des virus non fonctionnels et des fragments de virus. La question pourrait se poser aussi pour les personnes en fin d’infection, mais en pratique pour des raisons de sécurité il s’agit de supputations marginales et hasardeuses dont il convient de ne pas tenir compte.
Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac
Bonjour,
Si une personne a des Igg positifs et des Igm négatifs on peut présumer qu'elle a eu la Covid il y longtemps et que les virus sont probablement morts.
La question se pose aussi pour les études portant sur des prélèvements de virus sur des surfaces etc...
On lève l'ambiguïté en effectuant une culture virale.
P.S. on s'est croisé
Dernière modification par christophej ; 23/08/2020 à 14h59.
IgG et IgM (si c'est bien ce font ils s'agit), pour les notations/désignations scientifiques. "Igg" c'est Iggnoblement Iggnorable et bien moins clair à lire
Humour à part...
Dès lors qu'on a une reconnaissance immunologique, ça implique la présence au moins passée d'un antigène. Quant à impliquer une activité propre du porteur de l'antigène, c'est plus complexe (voir par exemple le cas des allergènes).
Concernant les virus dans un organisme, on peut reprendre :
- que la présence de sont matériel génétique équivaut à la présence sinon la production de virions
- qu'il existe un seuil de détectabilité (donc la présence en trop faible quantité est indétectable)
- qu'en vertu d'un constat de présence, il y a assez de matériel génétique / virions pour admettre qu'il y a (eu) production de virions
- l'organisme tend à éliminer/digérer trop rapidement les entités biologiques mortes pour qu'il soit statistiquement admissible d'en retrouver un grand nombre au fil du temps qui passe (épuration/nettoyage par les mécanismes tant mécaniques que cellulaires d'élimination des déchets)
Par déduction, retrouver un grand nombre d'entité virales même inactives n'est possible qu'avec une production virale suffisante (dont des virions actifs) pour rester détectable malgré les mécanismes de nettoyage/élimination à l'oeuvre.
La question de l'activité des virions se pose davantage pour des prélèvements environnementaux, comme relevé précédemment, avec levée de doute par culture, etc.
Noir_ecaille,
Sait on au bout de combien de temps on élimine des fragments de virus non fonctionnels ? C'est pareil pour tous les pathogènes ?
FabiFlam
Concrêtement c'est l'ensemble des mécanismes que recouvre l'appellation "pathgen clearance" ou "clairance du pathgène". On a par exemple ce genre d'études sur le sujet :
https://www.jimmunol.org/content/jim.../1191.full.pdf
https://www.sciencedirect.com/scienc...44532317301379
https://www.jimmunol.org/content/jim.../5467.full.pdf
Concernant le temps exact ou approximatif d'élimination de virions non fonctionnels, je ne sais pas s'il y a des publications dûment acréditées. J'ai cherché du côté vaccin inactivé mais rien de bien intéressant pour le moment.
attention : clearance désigne le processus par lequel un organisme élimine un pathogène (un virus par exemple) mais pas spécifiquement l'élimination de tronçons d'ARN isolés.
C'est vrai aussi mais FabiFlam parle de fragments de virus non fonctionnels (plus général).
A l'évidence les morceaux de matériel génétique (d'origine viral ou bactérienne ou autres) sont éliminés selon des processus sinon identiques, du moins similaires lorsqu'ils sont libres dans le milieu intercellulaire et autres compartiments. Reste à trouver une étude ou autre référence potable quant à avoir un temps de clairance moyen/évalué pour des fragments de pathogènes.
Cela dit et concernant uniquement des ARN, on peut peut-être faire appel à la clairance d'autres molécules solubles (ex : créatinine ?).
Euh.... le mot 'clearance' désigne uniquement ça?Envoyé par minushabens
https://fr.wikipedia.org/wiki/Clairance_(biologie)
y a aussi les clearances rénales, par exemple.... pour l' élimination de l' urée etc...
Que ce soit le terme anglais d' origine, ou sa francisation récente et politiquement correcte....
rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant.... (Pierre Dac...)
Bonjour,
Comme vous l'avez compris, je ne suis pas du tout spécialiste de ces questions.
L'objectif de ma question était effectivement de savoir si on pouvait trouver de l'ARN de virus longtemps après avoir vaincu l'infection et s'il y a un lien avec le fait de trouver des IgM négatifs et IgG positifs comme suggéré par Christophej.
FabiFlam
Dernière modification par FabiFlam ; 25/08/2020 à 09h55.
Pour reprendre, la clairance correspond à la vitesse de "purification"/élimination de divers susbtances de notre organisme. Il est par exemple courant d'étudier la clairance d'un médicament pour en retour adapter la galénique et calculer la dose à administrer afin de s'assurer que le médicament reste au moins un certain temps dans l'organisme (que ce soit pour agir en fonction d'une dose cible ou en fonction d'une durée d'action ou en fonction d'une vitesse d'action).
C'est la même chose avec des entités non-soi : notre corps les élimine systématiquement au fil du temps. Sachant pour un pathogène que, contrairement à un médicament où l'arrêt du traitement implique une diminution constante, il va se reproduire (ce qui constitue un apport "en interne"). La clairance d'un pathogène implique donc d'une part l'élimination "courante" des déchets (débris cellulaires, toxines, etc) + l'éradication du pathogène (du moins élimination des agents pathogènes jusqu'à éradication).
Dans le principe, la vitesse d'élimination des déchets est comparable avec des clairances bien connues (l'exemple typique étant la créatinine sanguine). La clairance du pathogène est une combinaison en l'élimination des déchets constamment produits par l'élimination des agents pathogène + le temps d'éradication des foyers infectieux.
