Evolution des variants

[36ans]

Bonjour

Sachant qu'entre deux variants du virus, c'est le plus contagieux qui est prédominant, et qu'à terme, il ne restera que le variant le plus contagieux, je me pose une question:

Arrivera-t-il un moment où le degré de contagiosité d'un variant, peut être encore plus contagieux que les variants anglais, brésiliens, ou sud africains, ne pourra plus être dépassé par un autre variant ?

Si oui, ce variant deviendra t il prédominant sur Terre ?

Si oui, se faire vacciner une seule fois sera t il efficace puisqu'il n' y aura plus de mutations vers des variants plus contagieux ?
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[noir_ecaille]

Plus il y a de contaminés, plus il y a de virions potentiellement porteurs de nouvelles mutations plus efficaces. Donc immanquablement et de façon exponentielle on verra apparraître des variants, de plus en plus nombreux (dérive génétique normale) et de plus en plus efficaces aussi (sélection des plus compétents puisque les variants sont en concurrence entre eux).

Ce n'est d'ailleurs pas le premier remplacement auquel on assiste concernant le covid19 puisque le variant européen, plus efficace que la souche asiatique initiale, a largement surpassé le "variant" d'origine (et tous ceux qu'on n'a pas remarqué/nommé).

[36ans]

Plus il y a de contaminés, plus il y a de virions potentiellement porteurs de nouvelles mutations plus efficaces. Donc immanquablement et de façon exponentielle on verra apparraître des variants, de plus en plus nombreux (dérive génétique normale) et de plus en plus efficaces aussi (sélection des plus compétents puisque les variants sont en concurrence entre eux).

Ce n'est d'ailleurs pas le premier remplacement auquel on assiste concernant le covid19 puisque le variant européen, plus efficace que la souche asiatique initiale, a largement surpassé le "variant" d'origine (et tous ceux qu'on n'a pas remarqué/nommé).

Ca veut dire que les futurs variants vont être encore plus contagieux ? Je pensais qu'il y avait une limite de contagiosité pour un virus.

[noir_ecaille]

Pourquoi y aurait-il une limite ? Une politesse du virus, peut-être ? Autant vouloir une limite à l'effet de serre !

C'est purement darwinien : plus y'a de virions, plus il y aura de nouveaux variants par mutation, et forcément dans le tas ce seront toujours les plus performants qui remplaceront les autres, jusqu'à apparition d'encore plus performant qu'eux, et ainsi de suite. C'est la base de l'évolution dans le vivant depuis au moins LUCA

[A voir en vidéo sur Futura]

[agitateur]

Je pensais qu'il y avait une limite de contagiosité pour un virus.

Mmmmmmmmmmmm........oui. Quand le virus tue trop rapidement son hôte. Et que de fait celui ci n'a pas le temps de contaminer autrui ( encore que ..... ça dépend des cas mais dans le cas du covid, on peut imaginer qu'un décédé va émettre peu de postillons et d'aérosols )

Une parenthèse: tu parles de contagiosité. Noir écaille parle d'efficacité, ce qui est plus global et plus juste.

[noir_ecaille]

Attention aussi à ne pas confondre mortalité et contagiosité.

La mortalité est le taux de morts dans une population, indépendamment de toute éventuelle contagiosité. Il est par exemple reconnu que la conduite alcoolisée a un taux de mortalité de 4,84% sur 2019 (chiffres bruts pour le calcul ici et ici). Pas de contagiosité ici, que de la mortalité, et on peut même lisser ça en calculant des moyennes par tranches pluri-annuelles éventuellement "glissantes".

La contagiosité reflète le taux de contamination. Ca se calcul soit par contaminateur (qui contamine x individus naïfs), soit par temps de doublement des contaminés dans la population (qu'importe si M. x a contaminé 10 personne, Mme y zéro et M. w juste une et Mme z 35, ce qui compte c'est combien de temps pour avoir l'équivalent qu'entre t et t+1 on passe d'un nombre n à 2n).

[MissJenny]

Il y a une limite à la contagion, mais elle est en partie déterminée par le comportement de l'hôte. On peut scinder le taux de transmission (nombre de transmissions par unité de temps) en deux facteurs : le taux de contacts et la probabilité de transmission si contact. Si on raisonne en nombre de transmissions (le fameux R0) il y a un troisième facteur qui est la durée de la période infectieuse. L'évolution du pathogène peut agir sur les trois facteurs, mais le taux de contacts dépend aussi et surtout de l'hôte. Le pathogène peut évoluer pour être le moins pathogène possible, de façon à ce que l'état infectieux ne réduise pas le taux de contacts et que la durée de vie de l'hôte ne soit pas réduite, mais il peut difficilement augmenter le taux de contacts. Encore que le cas existe avec Toxoplasma gondii, qui induit un comportement "aventureux" chez les rongeurs infectés.

[36ans]

Pourquoi y aurait-il une limite ? Une politesse du virus, peut-être ? Autant vouloir une limite à l'effet de serre !

C'est purement darwinien : plus y'a de virions, plus il y aura de nouveaux variants par mutation, et forcément dans le tas ce seront toujours les plus performants qui remplaceront les autres, jusqu'à apparition d'encore plus performant qu'eux, et ainsi de suite. C'est la base de l'évolution dans le vivant depuis au moins LUCA

Pour la grippe par exemple, en quoi ses nouveaux variants sont plus performants ? La grippe n'est pas plus contagieuse d'année en année.

[noir_ecaille]

Si si. Pour commencer "grippe" est le syndrome mais si on parle des virus, pour commencer il y a plusieurs familles/espèces (A, B, C, D, orthomyxoviridés). Dans chaque espèce/famille, il y a plusieurs souche (ex : grippe A souche H1N1, H5N1, H7N9, etc). Enfin, chaque souche présente des variants (rarement nommés, sauf encore une fois les plus problématiques (par exemple le fameux variant H1N1₂₀₀₉).

Donc il serait faux de dire ou penser que les variants grippaux seraient "moins performants" ou que la contagiosité resterait groso modo égale à elle-même. Si d'une année sur l'autre ce ne sont pas les mêmes grippes à circuler (le plus), c'est à cause de la compétitivité au niveau de la contagion (un individu est rarement infecté voire infectable par deux grippes en même temps, parce qu'une des deux va piquer les cibles de l'autre). Certaines grippes peuvent être dangereuses pour tout le monde et d'autres uniquement pour les plus fragiles.

Et encore une fois ce ne sont pas forcément les grippes les moins dangereuses qui se propagent le mieux (ni toujours l'inverse). Ca dépend de plein de facteurs. Notamment l'augmentation de la résistance (hôte) ou l'évolution des antigènes de surface (virions), ou encore le croisement éventuel (même si rare) de plusieurs grippes dans un même hôte, avec parfois l'acquisition de compétence (sauter d'une espèce à l'autre, par exemple), peuvent devenir trrrèèès problématiques parce que nous humains n'avons pas (encore) été sélectionnés pour contrer le nouveau venu (mais pas que notre espèce, les oiseaux ont largement morflé avec certains nouveaux variants de la grippe aviaire, et continuent plus ou moins de morfler d'ailleurs !).