Bonjour,
Tout est dans le titre, et dans l'article de blog d'Eric Simon, où il explique comment les auteurs de cette publication ont mesuré la densité de matière dans l'univers récent, grâce à
J'ajoute que les deux indices en question vont dans le même sens : un Ωm plus faible correspond à une valeur plus élevée de Λ que celle déduite des données de Planck dans le cadre du modèle ΛCDM, où Λ est la constante cosmologique, et conduit donc à un taux d'expansion H0 plus grand que celui calculé à partir des données de Planck.une analyse fine du cisaillement gravitationnel (effet de lentille faible) produit sur la lumière de milliers de galaxies lointaines par les filaments de matière situés sur la ligne de visée.
(...)
En terme de densité de matière, ce nouveau résultat de Marika Asgari et ses collaborateurs indiquerait un Ωm de l'ordre de 0,18, plus faible que la valeur de 0,32 déduite des données du CMB de Planck.
Les données très précises du satellite Planck concernent avant tout la physique de l'Univers très jeune, pour ne pas dire primordial puisqu'elles décrivent le fond diffus cosmologique 380 000 ans après le Big Bang. Ces analyses de cisaillement cosmiques quant à elles concernent l'Univers beaucoup plus récent, jusqu'à un redshift z de 1,5 (équivalent à une distance de trajet lumière de 9,5 milliards d'années, donc un Univers âgé au moins de 4,3 milliards d'années). Cette nouvelle tension entre les paramètres cosmologiques déduits du fond diffus cosmologique et l'Univers plus récent vient s'ajouter à celle, plus connue, sur le paramètre d'expansion H0, qui montre aujourd'hui une signifiance statistique de 4,4σ entre les résultats de Planck et ceux de l'équipe de Adam Riess obtenus avec des étoiles Céphéides et des supernovas.
Il semble donc exister un nouvel indice de l'existence d'un fossé entre l'époque du fond diffus cosmologique et l'Univers actuel, un fossé que n'explique pas le modèle standard cosmologique dans sa forme actuelle.
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