JWST - Exploration de l'Univers primitif - Page 7
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JWST - Exploration de l'Univers primitif



  1. #181
    pm42

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif


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    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Pour la lunette il a eut des critiques de certains (mais de qui, je ne saurais dire) : elle "n'aurait pas vraiment montré la réalité"
    De mémoire, il y aussi eu "pour les choses terrestres, la lunette montre la réalité" notamment parce que chacun pouvait constater que quand on voyait un bateau approcher avec, on le voyait un peu plus tard à l'oeil nu.

    Mais "pour les choses célestes elle se trompe notamment puisqu'elle montre la lune plein de cratères et que ce n'est pas ce qui est dans Aristote" ou un truc comme ça.
    Et c'est le genre de chose qui a généré les moqueries de Galilée et les réactions violentes ensuite.

    Mais on dérive encore parce qu'on est très loin du JWST à tout point de vue.

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  2. #182
    Lansberg

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    La lunette de Galilée contredisait la philosophie naturelle d'Aristote qui considérait les astres comme des corps "parfaits". Sur ce point, la controverse concerna les taches solaires et de savoir si leur présence était vraiment réelle ou bien liée à un défaut de l'optique ou à l'existence de "corps" (terrestres ou célestes) entre l'observateur et le Soleil. Mais les doutes furent vite levés.
    Mais en effet, on est loin du JWST !

  3. #183
    Deedee81
    Modérateur

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Citation Envoyé par Lansberg Voir le message
    Mais en effet, on est loin du JWST !
    Non, non, ce que montre le JWST est dû à un défaut de son optique ou la présence de corps
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  4. #184
    physeb2

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Bonjour a toutes et tous,

    sur le commentaire de leopold11
    Et cela me rappelle la difficulté qu'avait Copernic à faire accepter qu'une nouvelle technologie (lunette/télescope)demande une nouvelle façon de penser dans l'observation.
    je pense qu'il est utilse de préciser que dans le cas de JWST c'est très différent (ça vous l'avez déjà mentionné) mais j'ai pas lu la raison pour laquelle c'est très différent.

    Dans le cas de JWST on n'a pas de doute sur ce qu'il observe mais sur l'interprétation d'un paramètre qui est le redshift. La technologie est plus que connue, on parle d'un télescope Infra-rouge moyen, y a rien de nouveau en soit. Cela ne veut pas dire que ce n'est pas un petit bijoux, je ne dévalue rien, juste c'est pas un nouveau type d'observation.

    Ce qui est en discussion ce sont les interprétations de distance/âge des objets qui sont observés. La méthode utilisée est "model dependent". Sachant qu'on n'a jamais eu d'observations aux redshifts prétenduement trouvés, il est par définition impossible d'avoir pu calibrer cette méthode qui nécessite d'assumer l'histoire de formation des étoiles et de la poussière. Donc par définition, quiconque connaissant la méthode de redshift photométrique ne peux prendre ces résultats préliminaires comme des données pour interpréter l'histoire de l'Univers. Cependant des chercheurs assez peu scrupuleux avec soif de faire parler d’eux (ceux qui se plaignent en plus maintenant d’avoir fait du travail pour rien), combiné aux méthodes de vulgarisation agressive de la NASA (surtout pour un projet qui a connu tant de soucis de temps et d'argent, avec le Sénat US qui avait enterré le projet plusieurs fois) ont fait que des hypothèses, dans le cas où ces résultats seraient correctes, soient présentés comme une sorte de découverte révolutionnaire.

    Je tiens a préciser que les résultats préliminaires de JWST représentent un gros et beau travail qui doit être publié. C'est très important! Que des gens les utilisent pour expliquer qu'ils ont révolutioner la cosmologie avec leur modèle et qu'ils sont les premiers et donc sont Nobelisable, en est une autre.

    Le dossier de Mtheory est très bon et les résultats présentés sont sérieux. Il est mentionné qu'en cas de confirmation cela aura un impact sévère sur la cosmologie/astrophysique (la formation des galaxies c'est pas simple) mais qu'il y a pas mal de choses a faire avant de pouvoir tirer les conclusions.

  5. #185
    tezcatlipoca

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Bonjour,

    Le JWST et le télescope Hubble s'associent pour détecter la poussière interstellaire dans une paire galactique

    Thaddée Cesari, Posté le 5 octobre 2022

    https://blogs.nasa.gov/webb/2022/10/...galactic-pair/

    Note de l'éditeur : Cet article met en lumière les données d'une étude scientifique en cours avec le JWST. Elles n'ont pas encore été soumises au processus d'examen par les pairs. Ici, le scientifique interdisciplinaire Rogier Windhorst et son équipe discutent de leurs observations.

    « Nous avons obtenu plus que prévu en combinant les données du télescope spatial James Webb et du télescope spatial Hubble ! Les nouvelles données du Webb nous ont permis de d'observer la lumière émise par la galaxie elliptique blanche brillante, à gauche, à travers la galaxie spirale sinueuse, à droite – et d'identifier les effets de la poussière interstellaire dans la galaxie spirale. Cette image de la paire de galaxies VV 191 comprend la lumière proche infrarouge du Webb et la lumière ultraviolette et visible de Hubble.

    https://blogs.nasa.gov/webb/wp-conte...-1024x1012.png

    Les chercheurs ont détecté la lumière émise par la galaxie elliptique à gauche à travers la galaxie spirale de droite. En conséquence, ils ont pu identifier les effets de la poussière interstellaire dans la galaxie spirale. Les données dans le proche infrarouge du Webb nous montrent également les bras spiraux plus longs et extrêmement poussiéreux de la galaxie de manière beaucoup plus détaillée, leur donnant l'impression de se chevaucher avec le renflement central de la galaxie elliptique sur la gauche, bien que la paire n'interagisse pas activement. Dans cette image, le vert, le jaune et le rouge ont été attribués aux données dans le proche infrarouge du Webb prises à 0,9, 1,5 et 3,56 microns (F090W, F150W et F356W respectivement). Le bleu a été attribué à deux filtres Hubble, les données ultraviolettes prises à 0,34 microns (F336W) et en lumière visible à 0,61 microns (F606W). Crédit : NASA, ESA, ASC,
    .
    « VV 191 est le dernier ajout à un petit nombre de galaxies qui aide les chercheurs comme nous à comparer directement les propriétés de la poussière galactique. Cette cible a été sélectionnée parmi près de 2 000 paires de galaxies se superposant optiquement qui avaient été identifié par des participants citoyens du Galaxy Zoo.

    « Il est important de comprendre où la poussière est présente dans les galaxies, car la poussière modifie la luminosité et les couleurs qui apparaissent sur les images des galaxies. Les grains de poussière sont en partie responsables de la formation de nouvelles étoiles et de planètes, nous cherchons donc toujours à identifier leur présence pour des études ultérieures.

    https://blogs.nasa.gov/webb/wp-conte...2-1024x915.png

    L'image contient une deuxième découverte qu'il est moins évidente. Au-dessus de la galaxie elliptique blanche à gauche, un léger arc rouge apparaît dans l'encart à 10 heures. Il s'agit d'une galaxie très lointaine dont l'apparence est déformée. Sa lumière est courbée par la gravité de la galaxie elliptique de premier plan. De plus, son image est dupliquée. L'arc rouge étiré est déformé là où il réapparaît, sous forme de point, position à 4 heures. Ces images de la galaxie à lenticulaire sont si faibles et si rouges qu'elles ne sont pas reconnues dans les données de Hubble, mais sont indéniables dans l'image proche infrarouge du Webb. Des simulations de galaxies à lentille gravitationnelle comme celle-ci nous aident à reconstruire la masse de chaque étoile, ainsi que la quantité de matière noire au cœur de cette galaxie. Crédit : NASA, ESA, CSA, Rogier Windhorst (ASU), William Keel (Université de l'Alabama), Stuart Wyithe (Université de Melbourne), équipe JWST PEARLS

    "Comme de nombreuses images du JWST, cette image de VV 191 montre des galaxies supplémentaires plus lointaines en arrière-plan. Deux spirales inégales en haut à gauche de la galaxie elliptique ont des tailles apparentes similaires, mais apparaissent dans des couleurs très différentes. L'une est probablement très poussiéreuse et l'autre très éloigné, mais nous, ou d'autres astronomes, devons obtenir des spectres pour déterminer quelles sont les caractéristiques attribuables à chacune.

    À propos des auteurs:

    Le scientifique interdisciplinaire Rogier Windhorst de l'Arizona State University et son équipe ont obtenu les données utilisées dans cette image à partir des premiers résultats des programmes Prime Extragalactic Areas for Reionization and Lensing Science (PEARLS) JWST Guaranteed Time Observation (GTO), GTO 1176 et 2738 . Données supplémentaires du programme d'instantanés STARSMOG de Hubble (SNAP 13695 ) et GO 15106, ont été ajoutés. Jake Summers, également de l'université de l'Arizona, a effectué la réduction des données du pipeline. L'analyse de la poussière a été dirigée par William Keel de l'Université de l'Alabama, tandis que l'acquisition des données Hubble a été conduite par Benne Holwerda de l'Université de Louisville dans le Kentucky. L'analyse détaillée des lentilles gravitationnelles a été réalisée par Giovanni Ferrami et Stuart Wyithe, tous deux de l'Université de Melbourne, Australie et ASTRO 3D, Australie.

    Articles scientifiques connexes :

    Webb's PEARLS : atténuation de la poussière et lentille gravitationnelle dans le système de galaxie rétroéclairé VV 191
    Webb's PEARLS: Prime Extragalactic Areas for Reionization and Lensing Science: Présentation du projet et premiers résultats

  6. #186
    tezcatlipoca

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Bonjour,

    Passionnant article du Doc' Eric Simon sur son Blog, dont la consultation régulière nous informe formidablement, en français, sur les avancées scientifiques, principalement en Astrophysique et astronomie.

    Les 19 galaxies démultipliées par l'amas SMACS 0723 imagées par Webb...

    https://www.ca-se-passe-la-haut.fr/2...par-lamas.html

    On se souvient de la première image de champ profond du télescope Webb qui avait été dévoilée le 11 juillet dernier par le président américain en personne, et qui montrait de nombreuses galaxies très lointaines et de nombreuses lentilles gravitationnelles autour de l'amas SMACS J0723.3-7327. Aujourd'hui, une équipe publie une analyse complète de toutes ces galaxies subissant une déflection et/ou une démultiplication pour affiner le modèle de masse de l'amas lentille. Ils observent 14 nouvelles galaxies démultipliées qui s'ajoutent aux 5 qu'avait pu identifier Hubble dans le même champ. L'étude est publiée dans The Astrophysical Journal Letters.

    https://blogger.googleusercontent.co...c9316f1_lr.jpg

    1. Identification des 19 galaxies lentillées par l'influence gravitationnelle de l'amas SMACS J0723.3-7327 (Pascale et al.)

    Massimo Pascale (Berkeley) et ses collaborateurs ont analysé en détail la fameuse image du télescope Webb qui restera dans l'histoire de l'astronomie du 21ème siècle. Cette image, ou ces images, car il y en a eu plusieurs, centrées sur l'amas de galaxies SMACS J0723.3-7327 révèlent une multitude de nouvelles images de galaxies à des longueurs d'onde infrarouges inexplorées, avec une profondeur et une résolution sans précédent.

    Les astrophysiciens ont identifié de manière robuste 14 nouveaux ensembles de galaxies à images multiples, totalisant 42 images, qui s'ajoutent aux cinq ensembles de galaxies brillantes et à images multiples déjà connues à partir des données du télescope spatial Hubble. Ils trouvent également des exemples d'arcs, permettant un suivi détaillé en spectroscopie pour des déterminations précises du décalage vers le rouge, ainsi que des mesures des abondances chimiques et de la dynamique interne détaillée des gaz de jeunes galaxies très éloignées. Un de ces arcs contient une paire de nœuds compacts qui sont amplifiés par un facteur de plusieurs centaines. Ils observent également un candidat de croix d'Einstein autour d'une galaxie (il s'agit de quatre images d'une galaxie très lointaine apparaissant symétriques de part et d'autre de la masse lentille parce qu'exactement sur la ligne de visée) et qui est uniquement visible grâce à la superbe résolution de JWST.

    https://blogger.googleusercontent.co...c9316f4_lr.jpg

    2. Distribution de la lumière intra-amas comparée avec la carte de masse de l'amas (Pascale et al.)

    Parmi les 19 galaxies qui se trouvent démultipliées par l'effet de lentille de l'amas de galaxies, 2 d'entre elles sont juste dédoublées, 14 sont triplées, deux sont quadruplées, et une d'entre elles a cinq images. Le modèle de lentille de l'amas qui est reconstruit par Pascale et ses collaborateurs est contraint par 16 de ces ensembles de galaxies à images multiples, dont trois ont des décalages vers le rouge spectroscopiques mesurés. Cela permet des estimations précises de l'amplification des galaxies à décalage vers le rouge élevé.

    La masse de l'amas dérivée des observations de Planck était de 8,39 × 1014 M⊙, mais la masse obtenue par le modèle de lentille gravitationnelle dérivée des observations de Hubble était de 4,15 ± 0,58 × 1013 M⊙ et la valeur qui matche le mieux pour reproduire les différentes galaxies démultipliées détectées par Webb que trouvent Pascale et son équipe vaut 5,91 ± 0,83 × 1013 M⊙, presque 60 000 milliards de masses solaires...
    En fait, en pointant le JWST vers les lentilles gravitationnelles, on obtient un télescope combiné plus puissant, dont le diamètre effectif est √|µ| fois plus grand que le diamètre réel, où ∣μ∣ est le grandissement absolu de l'objet de fond soumis à la lentille. Pour les galaxies, les grandissement typiques peuvent atteindre des facteurs de quelques dizaines, ce qui rend le JWST+l'effet lentille similaire à un télescope spatial ayant un diamètre de 20 à 30 m.
    Pour des objets d'arrière-plan beaucoup plus petits, comme des étoiles magnifiées près des caustiques * ou en général pour des structures de dimensions subparsecs près des caustiques, le facteur de grandissement peut être de l'ordre de 1000. Cela se traduit par un diamètre effectif pour le JWST de 200 mètres ! Mais même sans les grandissements ultra élevés près des lignes critiques de la lentille forte, le phénomène de distorsion de l'espace-temps a permis à Pascale et ses collaborateurs de sonder les champs vierges plus profondément que jamais, c'est-à-dire, jusqu'aux luminosités correspondant à des galaxies de masses stellaires aussi petites que à 1 million de M⊙.

    https://blogger.googleusercontent.co...in%20cross.png

    3. Localisation de la croix d'Einstein dans l'image de Webb

    Une caractéristique de cette image de JWST obtenue avec l'instrument NIRCam qui a étonné Pascale et son équipe est la morphologie de la composante baryonique responsable de la lumière intra-amas (ICL). Elle présente une caractéristique en forme de boucle dans la composante nord-ouest et un grand lobe dans la composante sud-est. Les chercheurs, après analyse et traitement du bruit de fond, montrent que l'ICL est due à des étoiles arrachées à leurs galaxies mais toujours liées gravitationnellement à l'amas. Des travaux antérieurs avaient suggéré que l'ICL était un bon traceur de la distribution de la matière noire puisque les étoiles de l'ICL et les particules de la matière noire sont censées se comporter comme des particules sans collision et donc répondre uniquement à la gravité. Le modèle initial de lentille de l'amas présente une macrostructure similaire à celle de l'ICL. La lumière intra-amas s'étend également au-delà de l'ensemble actuel de contraintes de la lentille, mais selon les chercheurs, en combinant avec l'effet de lentille faible dérivé des images de Webb, il devrait être possible de produire un modèle de lentille qui couvre l'ensemble de l'ICL. La présence de ces caractéristiques à grande échelle dans l'ICL va certainement motiver des simulations détaillées pour examiner les scénarios de fusion galactique. Ces caractéristiques à grande échelle suggèrent en effet une perturbation dynamique passée significative.

    Ce travail représente un premier aperçu de la puissance accrue que JWST aura pour les études liées aux lentilles gravitationnelles. Les surprises ne vont pas manquer dans le futur.

    * Définition spécifique de "caustique" : https://fr.wikipedia.org/wiki/Caustique

    Source : Unscrambling the Lensed Galaxies in JWST Images behind SMACS 0723
    Massimo Pascale et al.

    The Astrophysical Journal Letters, Volume 938, Number 1 (13 october 2022)

    https://doi.org/10.3847/2041-8213/ac9316

  7. #187
    yves95210

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Salut tezcatlipoca,

    Juste pour te dire qu'on continue de te lire avec intérêt (moi en tout cas).
    J'avais d'ailleurs lu l'article de blog d'Eric Simon (et parcouru la publication, dispo aussi sur arxiv) et failli poster un message ici hier matin...

    Au-delà des observations de ces galaxies, il y un point qui mérite d'être relevé :
    La masse de l'amas dérivée des observations de Planck était de 8,39 × 1014 M⊙, mais la masse obtenue par le modèle de lentille gravitationnelle dérivée des observations de Hubble était de 4,15 ± 0,58 × 1013 M⊙ et la valeur qui matche le mieux pour reproduire les différentes galaxies démultipliées détectées par Webb que trouvent Pascale et son équipe vaut 5,91 ± 0,83 × 1013 M⊙
    Une masse de l'amas plus de 10 fois plus faible que celle dérivée des observations de Planck, c'est quand-même assez surprenant, surtout que les marges d'incertitudes ne sont pas énormes (je ne connais pas celle de Planck). Cela m'intéresserait de savoir quelles peuvent être les causes de cet écart (s'il n'est pas simplement dû à un désaccord entre les modèles de lentille gravitationnelle utilisés par les différentes équipes).

    Je sais bien que ce n'est pas toi qui pourras répondre à cette question, mais si physeb passe par là...

  8. #188
    khurnous

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Bonjour à toutes et à tous,

    Merci pour ces retours vraiment passionnant.

    Par contre je suis un très modeste amateur, et si je comprends bien que les photos et les mesures que l'on tire de celles-ci montrent possiblement des évolutions dans les modèles de formation des galaxies (est-ce bien cela ?) j'ai du mal à en voir l'impact.

    Je m'explique : si les données fournies par le JWST démontrent, par exemple, que les galaxies détectées (et donc celles que l'on pourraient détecter dans de prochaines campagnes) ont un impact significatif sur la masse totale de l'univers, n'est-ce pas une piste de détection de la "masse manquante" ?

    Avec mes remerciements

    Cdlt

  9. #189
    yves95210

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Citation Envoyé par khurnous Voir le message
    Je m'explique : si les données fournies par le JWST démontrent, par exemple, que les galaxies détectées (et donc celles que l'on pourraient détecter dans de prochaines campagnes) ont un impact significatif sur la masse totale de l'univers, n'est-ce pas une piste de détection de la "masse manquante" ?
    Les observations de galaxies dans l'univers primitif n'auront probablement pas d'impact sur l'estimation de la masse totale de l'univers (observable) aujourd'hui, puisque (dans un même volume comobile, croissant avec l'expansion) celle-ci se conserve, et qu'on a (ou on pense avoir) une assez bonne idée de la densité de matière (y compris non observée / observable directement) dans l'univers récent.

    Mais justement, un des moyens d'obtenir cette estimation est l'effet de lentille gravitationnelle des amas de galaxies, qui permet d'en déduire leur masse totale (matière noire comprise, si elle existe...). C'est bien pour cela que je suis intrigué par l'écart constaté entre les estimations de la masse de l'amas SMACS J0723 déduites des observations du JWST, de Hubble et de Planck (si du moins cet écart n'est pas seulement dû aux modèles utilisés)...

  10. #190
    tezcatlipoca

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Citation Envoyé par yves95210 Voir le message

    Je sais bien que ce n'est pas toi qui pourras répondre à cette question...
    Salut Yves,
    Je me demande bien comment tu peux en arriver à cette conclusion ?!

    Bonsoir à tous,

    Le JWST poursuit ses recherches aux temps les plus reculés de notre Univers, révélant la formation surprenante d'un amas massif de galaxies autour d'un puissant quasar rouge.

    https://esawebb.org/news/weic2217/

    https://cdn.esawebb.org/archives/ima.../weic2217c.jpg

    Ce champ couvert par le télescope spatial Hubble de la NASA/ESA est centré sur le quasar SDSS J165202.64+172852.3. C'est un quasar « extrêmement rouge » qui existe au début de l'Univers, il y a 11,5 milliards d'années. Cette image montre une vue à large champ de plusieurs galaxies dans le champ de vision, centrée sur le quasar qui fait l'objet de cette étude.

    https://cdn.esawebb.org/archives/ima.../weic2217a.jpg

    Des astronomes qui étudient l'univers primitif ont fait une découverte surprenante en utilisant le télescope spatial NASA/ESA/CSA James Webb. Les capacités spectroscopiques du Webb, combinées à sa sensibilité dans l'infrarouge, ont permis de découvrir un amas de galaxies massives en cours de formation autour d'un quasar extrêmement rouge. Cette étude élargira notre compréhension de la façon dont les galaxies de l'Univers primitif ont fusionné dans le réseau cosmique que nous voyons de nos jours.

    Le quasar en question, SDSS J165202.64+172852.3, est un quasar "extrêmement rouge" qui existait au début de l'Univers, il y a 11,5 milliards d'années. Les quasars sont des objets incroyablement lumineux de noyau galactique actif (AGN). Ce quasar est l'un des noyaux galactiques connus les plus dynamique jamais observés à une distance aussi lointaine. Les astronomes avaient émis l'hypothèse que l'émission extrême pourrait provoquer un "vent galactique", poussant le gaz libre hors de sa galaxie hôte et influençant peut-être considérablement la future formation d'étoiles.

    Un AGN est une région compacte au centre d'une galaxie , qui émet suffisamment de rayonnement électromagnétique pour éclipser toutes les étoiles de la galaxie. Les AGN, y compris les quasars, sont alimentés par du gaz tombant dans un trou noir supermassif au centre de leur galaxie. Ils émettent généralement de grandes quantités de lumière dans toutes les longueurs d'onde, mais celui dont nous parlons fait partie d'une classe inhabituellement rouge. En plus de sa couleur rouge intrinsèque, vient s'ajouter celle issue du redschift. Le JWST ayant une sensibilité inégalée dans les longueurs d'onde infrarouges, il s'avérait ainsi parfaitement adapté pour l'observation détaillée de la galaxie.

    Pour étudier le mouvement du gaz, de la poussière et de la matière stellaire, l'équipe a utilisé le spectrographe proche infrarouge (NIRSpec) du télescope. Cet instrument puissant peut collecter simultanément des spectres dans tout le champ de vision du télescope (au lieu d'un seul point à la fois ) une technique connue sous le nom de spectroscopie d'unité de champ intégrale (IFU). Cela a permis d'examiner simultanément le quasar, sa galaxie et l'environnement autour.

    La spectroscopie était essentielle pour comprendre les divers mouvements de matière entourant le quasar. Le déplacement des gaz affectent la lumière qu'ils émettent et qu'ils réfléchissent, provoquant un décalage vers le rouge ou vers le bleu en proportion de leurs vitesses et de leurs directions. L'équipe a pu observer et caractériser ces mouvements en suivant l'oxygène ionisé dans les spectres NIRSpec. Les observations de l'IFU ont été particulièrement utiles, l'équipe tirant pleinement parti de la capacité de collecter des spectres dans une large zone autour du quasar lui-même.

    Des études antérieures menées, entre autres, par le télescope spatial Hubble et le spectromètre de champ intégral proche infrarouge du télescope Gemini-North, ont attiré l'attention des scientifiques sur les puissants flux jaillissants du quasar. Les astronomes avaient émis l'hypothèse que sa galaxie hôte pourrait fusionner avec certains partenaires invisibles. Mais l'équipe ne s'attendait pas à ce que les données NIRSpec du Webb indiquent clairement qu'ils ne regardaient pas seulement une galaxie, mais au moins trois autres tournant autour d'elle. Grâce aux spectres IFU, les déplacements de tout ce matériau environnant ont pu être cartographiés, ce qui a permis de conclure que SDSS J165202.64 + 172852.3 faisait en fait partie d'un nœud dense de formation de galaxies.

    Il existe peu de proto-amas galactique connus pour cette période précoce de notre univers. Il est difficile de les trouver, et très peu ont déjà eu le temps de se former depuis le Big Bang », explique l'astronome Dominika Wylezalek de l'Université de Heidelberg , qui a dirigé l'étude de ce quasar. « Cela pourrait éventuellement nous aider à comprendre comment évoluent les galaxies dans des environnements denses… C'est un résultat passionnant. ”

    En utilisant les observations IFU de NIRSpec, l'équipe a pu confirmer trois compagnons galactiques de ce quasar et montrer comment ils interagissent. Les données d'archive de Hubble suggèrent qu'il pourrait y en avoir encore d'autres. Les images de la caméra grand champ de Hubble avaient montré un matériau étendu entourant le quasar et sa galaxie, incitant à sa sélection pour cette étude. Maintenant, l'équipe pense qu'elle a pu étudier le cœur de tout un amas de galaxies, seulement révélé maintenant par l'imagerie exceptionnellement nette du JWST.

    "Notre premier regard sur les données a rapidement révélé des signes clairs d'interactions majeures entre les galaxies voisines", declare Andrey Vayner, membre de l'équipe de l'Université Johns Hopkins à Baltimore. "La sensibilité de NIRSpec était immédiatement apparente, il est clair que nous sommes dans une nouvelle ère de la spectroscopie infrarouge."

    Les trois galaxies confirmées sont en orbite à des vitesses incroyablement élevées, ce qui indique qu'une grande quantité de masse est présente ici. Combiné à la proximité avec laquelle elles se sont concentrées dans la région autour du quasar, l'équipe pense que cela marque l'une des zones de formation de galaxies les plus denses connues dans l'Univers primordial. « Même un nœud dense de matière noire n'est pas suffisant pour l'expliquer », dit Wylezalek. « Nous pensons que nous pourrions voir une région où deux halos massifs de matière noire fusionnent. ”

    L'étude menée par l'équipe de Wylezalek fait partie des enquêtes du Webb sur l'Univers primitif. Avec sa capacité sans précédent à remonter dans le temps, le télescope est déjà utilisé pour étudier comment les premières galaxies se sont formées et ont évolué, et comment les trous noirs se sont formés et ont influencé la structure de l'Univers. L'équipe prévoit des observations de suivi dans ce proto-amas de galaxies surprenant et espère que son étude permettra de comprendre comment des amas de galaxies denses et chaotiques comme celui-ci se forment et comment il est affecté par le trou noir supermassif actif en son centre.

    Les chercheurs visent d'abord à revenir sur la question des vents galactiques et de la rétroaction des quasars. Les quasars ont longtemps été soupçonnés être responsables de réduire le processus de formation stellaire dans leurs galaxies hôtes par ce mécanisme de rétroaction, mais des preuves solides pour lier les deux ont été difficiles à trouver. Les présentes observations ne sont que les premières d'une série qui étudiera trois quasars avec le JWST, chacun pour des périodes différentes de l'Univers.

    "Etudier la lumière incroyablement brillante d'un quasar distant, différente de celle de l'hôte galactique beaucoup plus faible et de ses compagnons est presque impossible depuis le sol. Découvrir les détails des vents galactiques susceptibles de produire des réactions est encore plus difficile », nous dit David Rupke, membre de l'équipe, du Rhodes College de Memphis, aux États-Unis. " Maintenant, avec le Webb, cela devient remarquablement accessible ."

    Cette recherche a été réalisée dans le cadre des programmes Early Release Science (ERS) du JWST. Ces observations ont eu lieu au cours des 5 premiers mois des opérations scientifiques du télescope. Les observations du Webb qui ont donné ces résultats ont été extraites du programme ERS # 1335 .

  11. #191
    physeb2

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Coucou Yves,

    Une masse de l'amas plus de 10 fois plus faible que celle dérivée des observations de Planck, c'est quand-même assez surprenant, surtout que les marges d'incertitudes ne sont pas énormes (je ne connais pas celle de Planck). Cela m'intéresserait de savoir quelles peuvent être les causes de cet écart (s'il n'est pas simplement dû à un désaccord entre les modèles de lentille gravitationnelle utilisés par les différentes équipes).
    je suis a la bourre dans tout ce que je fais en ce moment Je n'avais pas lu les messages du fil.

    Pour ce qui est de la mesure des masses d'amas avec Planck, on utilise l'effet Sunyaev-Zeldovitch thermique. Lorsque les photons du CMB passent au travers d'un amas, ceux-ci reçoivent de l'énergie par effet compton inverse par les électrons du gaz intergalactique dans les amas. En effet, basiquement 2 tiers de la matière baryionique reste en dehors des galaxies et ne se refroidi pas vraiment. Le gaz ionisé a une température de l'ordre du millions de degré (il augmente avec la masse de l'amas) et émet en rayon X (on détecte avec XMM-Newton et/ou Chandra). Ces électrons sont très énergétiques et peuvent donner un boost en tapant dans les photons du CMB (l'effet compton inverse, car l'effet Compton c'est quand les photons donnent de l;'énergie aux électrons). Cet effet produit une variation du spectre de corps noir que l'on peut modéliser, qui produit une variation relative entre les bandes de fréquences qui est bien caractérisé

    Le grand avantage de cet effet est qu'il s'imprime dans les cartes de CMB, donc c'est génial pour repérer des amas, car ce n'est pas toujours évident.
    Les problèmes sont les suivants:
    - possible confusion avec la présence de sources compactes qui émettent en X,
    - pas d'estimation directe du redshift
    - Donc besoin de confirmation avec d'autres observations: Optique/IR proche et/ou Rayons-X

    Le catalogue d'amas de Planck délivrent des masses et redshifts qui sont obtenus en utilisant des cross-validations avec les autres observations. Donc les mesures de masses seront plutôt sonné par les Rayons X si on a cette observation.

    Pour ce qui est d'une masse de l'ordre de ça ne peut pas être détecté par Planck, c'est en dessous de la limite d'observation. Donc soit c'est un objet différent soit il y a quelque chose de très anormal avec cet objet. J'essaierai de voir un peu plus dans les prochains jours.

  12. #192
    yves95210

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Citation Envoyé par physeb2 Voir le message
    je suis a la bourre dans tout ce que je fais en ce moment
    Si c'est en partie ma faute, j'en suis désolé.
    Mais c'est le risque que tu as pris en t'inscrivant sur un forum de vulgarisation scientifique pour y apporter ton éclairage d'expert du domaine...
    (et plus les questions sont complexes plus ça demande du temps pour y répondre, j'en suis conscient)

    Et merci pour tes explications (dont celle-ci), toujours aussi précieuses, que ce soit dans ce fil ou dans les autres.

  13. #193
    yves95210

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Et merci aussi à toi, tezcatlipoca, pour le suivi (et les traductions) que continues assidûment de nous proposer.

    Je me demande bien comment tu peux en arriver à cette conclusion ?!
    Je m'incline

  14. #194
    tezcatlipoca

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Bonsoir,

    Observation de la fusion de deux galaxies par le JWST :

    https://esawebb.org/images/potm2210a/

    https://cdn.esawebb.org/archives/ima.../potm2210a.jpg

    Cette image du télescope spatial James Webb est celle de IC 1623, une paire de galaxies en interaction étroite, qui se trouve à environ 270 millions d'années-lumière de la Terre, dans la constellation Cetus. Les deux galaxies d'IC ​​1623 plongent l'une dans l'autre dans un processus connu sous le nom de fusion de galaxies. Leur collision a déclenché une vague intense de formation d'étoiles que nous dénommons "starburst", créant de nouvelles étoiles à un rythme plus de vingt fois supérieur à celui se produisant dans la Voie lactée.

    Ce système de deux galaxies en interaction est particulièrement brillant aux longueurs d'onde infrarouges , ce qui en fait une cible parfaite pour le Webb et son étude de galaxies lumineuses. Une équipe d'astronomes a imagé IC 1623 dans les parties infrarouges du spectre électromagnétique à l' aide de trois instruments scientifiques de pointe du Webb : MIRI , NIRSpec et NIRCam . Ce faisant, ils ont fourni une quantité de données qui permettront à la communauté astronomique d'explorer pleinement comment les capacités sans précédent de ce télescope aideront à analyser ces interactions galactiques complexes. Ces observations sont également accompagnées de données provenant d'autres observatoires, dont le Hubble Space Telescope, et aidera à préparer le terrain pour les futures observations des systèmes galactiques avec le JWST.

    Le starburst extrême en cours provoque une émission infrarouge intense, et les galaxies fusionnantes pourraient bien être en train de former un trou noir supermassif. Une épaisse bande de poussière a bloqué ces précieuses informations de la vue des télescopes comme Hubble. Cependant, la sensibilité infrarouge de Webb et sa résolution impressionnante à ces longueurs d'onde lui permettent de voir au-delà de la poussière et ont abouti à l'image spectaculaire ci-dessus, une combinaison d'images MIRI et NIRCam.

    http://www.astrosurf.com/uploads/mon...752efe9411.jpg

    Ici, l'image Webb de la fusion des galaxies IC 1623 A et B est juxtaposée à une nouvelle image du télescope spatial Hubble. Dans l'image Webb MIRI, le noyau brillant, les gaz et poussières chauffés et les jeunes régions de formation d'étoiles sont tous visibles. Les images de Hubble et de la NIRCAM du Webb montrent les bras spiraux déformés des galaxies, tandis que MIRI révèle la faible lueur fantomatique de la poussière interstellaire.

    Le noyau lumineux de cette fusion galactique s'avère à la fois très brillant et très compact, à tel point que les pics de diffraction du Webb, dans cette image, irradient de la galaxie . Les aigrettes de diffraction à 8 branches, sont créées par l'interaction de la lumière des étoiles avec la structure du télescope.

    Image de IC 1623 par Hubble :

    http://www.astrosurf.com/uploads/mon...f45813437a.jpg

  15. #195
    leopold 11

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    De cela quelques années, sur un fil du forum avec Deedee nous en étions venus à la conclusion que les chiffres allongés de la part de wiki, prévoyant l'extinction des dernières étoiles à quelques ± 20 milliards était surfaite et qu'il y avait possibilité d'aller à plus. Merci JWST pour ce plus, de précisions.
    Et dans la collision de galaxies, il y en aura encore beaucoup. Rivière de gravitation de certains amas.

  16. #196
    tezcatlipoca

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Le JWST nous offre des détails inédits de l'univers primitif

    https://webbtelescope.org/contents/m...JM2JMF1G9Z75SR

    La gravité considérable de l'amas de galaxies MACS0647 agit comme une lentille cosmique pour déformer et amplifier la lumière du système MACS0647-JD encore plus éloigné. Il a également fait apparaître son image en trois endroits distincts. Ces images, qui sont mises en évidence dans des cases blanches, sont marquées JD1, JD2 et JD3. MACS0647-JD a un redshift d'environ 11, ce qui situe MACS0647-JD dans les 400 premiers millions d'années après le Big Bang. La longue ligne diagonale traversant l'image est un pic de diffraction d'une étoile brillante située juste à côté du cadre.

    https://blogs.nasa.gov/webb/

    Note de l'éditeur : Cet article met en lumière les données scientifique du Webb qui n'ont pas encore été soumises au processus d'examen par les pairs.
    Le télescope spatial James Webb a été spécialement conçu pour détecter la faible lumière infrarouge des galaxies très éloignées et ainsi donner aux astronomes un aperçu de l'univers primitif. La nature des galaxies au cours de cette première période de notre univers n'est pas bien connue ni comprise. Mais avec l'aide de la lentille gravitationnelle d'un amas de galaxies, au premier plan, les galaxies d'arrière-plan peu lumineuses peuvent être amplifiées et également apparaître plusieurs fois dans différentes parties de l'image.

    Aujourd'hui, nous nous asseyons avec trois astronomes travaillant à l'aide du JWST pour parler de leurs dernières découvertes. Les membres de l'équipe sont Dan Coe d'AURA/STScI pour l'Agence spatiale européenne et l'Université Johns Hopkins ; Tiger Hsiao de l'Université Johns Hopkins; et Rebecca Larson de l'Université du Texas à Austin. Ces scientifiques ont observé la galaxie lointaine MACS0647-JD avec le Webb, et ont trouvé quelque chose d'intéressant.
    Dan Coe : J'ai découvert cette galaxie MACS0647-JD il y a 10 ans avec le télescope spatial Hubble. À l'époque, je n'avais jamais travaillé sur des galaxies à décalage vers le rouge élevé, puis j'ai trouvé celle-ci qui était potentiellement la plus éloignée à un décalage dans le rouge de 11, à environ 97 % du temps qui nous sépare du big bang. Avec Hubble, c'était juste un point rouge pâle. Nous pouvions dire qu'elle était vraiment petite, juste une minuscule galaxie dans les 400 premiers millions d'années de l'univers. Maintenant, nous regardons avec le Webb, et nous sommes capables de résoudre DEUX objets ! Nous discutons activement de savoir s'il s'agit de deux galaxies ou de deux amas d'étoiles dans une galaxie. Nous ne savons pas, mais ce sont des questions auxquelles le Webb peut nous aider à répondre.

    Tiger Yu-Yang Hsiao : Vous pouvez également voir que les couleurs entre les deux objets sont très différentes. L'un est plus bleu ; l'autre est plus rouge. Le gaz bleu et le gaz rouge ont des caractéristiques différentes. Le bleu correspond à une très jeune formation d'étoiles sans presque pas de poussière, mais le petit objet rouge contient plus de poussière et est plus ancien. Leurs masses stellaires sont aussi probablement différentes.
    C'est vraiment intéressant de voir deux structures dans un si petit système. Nous assistons peut-être à une fusion de galaxies dans les tout premiers temps de l' Univers. Si c'est la fusion la plus lointaine, je serai vraiment aux anges !

    Dan Coe : En raison de la lentille gravitationnelle de l'énorme amas de galaxies MACS0647, l'objet est démultiplié en trois images : JD1, JD2 et JD3. Ils sont respectivement amplifiés par des facteurs de huit, cinq et deux .

    Rebecca Larson : Jusqu'à présent, nous n'avons pas vraiment été capables d'étudier en détail les galaxies de l'univers primitif. Nous n'en avions que des dizaines avant les observations du JWST. Les étudier peut nous aider à comprendre comment elles ont évolué pour devenir ceux comme celle dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Et aussi, comment l'univers a évolué dans le temps.

    Ce qui est extraordinaire dans toutes ces nouvelles images que nous obtenons avec ce formidable télescope, quand vous regardez l' arrière-plan, ce sont tous ces petits points qui sont autant de galaxies ! C'est incroyable la quantité d'informations que nous obtenons et que nous ne pouvions tout simplement pas avoir auparavant. Et ce n'est pas un champ profond. Ce n'est pas une pose longue. Nous n'avons même pas vraiment essayé d'utiliser ce télescope pour regarder plus loin dans le passé. Ce n'est que le début!

    https://blogs.nasa.gov/webb/wp-conte...000x1463-1.gif

    Il s'agit d'une comparaison entre les images du télescope spatial Hubble de MACS0647-JD de 2012 (informations de filtre sur Hubblesite.org) et les images de 2022 du télescope spatial James Webb (utilisant les mêmes attributions de couleurs que l'image ci-dessus). Notez que MACS0647-JD apparaît comme un point rouge pâle dans l'image Hubble, mais le Webb révèle beaucoup plus de détails. Crédits : SCIENCE : NASA, ESA, CSA, STScI et Tiger Hsiao (Johns Hopkins University) TRAITEMENT D'IMAGE : Alyssa Pagan (STScI)

    À propos des auteurs :

    Dan Coe est un astronome d'AURA/STScI pour l'Agence spatiale européenne et l'Université Johns Hopkins. Tiger Hsiao est titulaire d'un doctorat. étudiant diplômé à l'Université Johns Hopkins. Rebecca Larson est boursière de la National Science Foundation et titulaire d'un doctorat. étudiant diplômé à l'Université du Texas à Austin. Ces observations NIRCam de MAC0647-JD font partie du programme GO 1433 du cycle 1 de l'équipe (PI Coe). L'équipe prévoit une étude plus détaillée des propriétés physiques de MACS0647-JD avec la spectroscopie Webb en janvier 2023. Lisez l'article scientifique de l'équipe ici.

    https://arxiv.org/abs/2210.14123

  17. #197
    tezcatlipoca

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Bonsoir,

    Sous le ciel nocturne dans une galaxie (pas trop) lointaine

    https://blogs.nasa.gov/webb/2022/11/...-too-far-away/

    Auteur : Natasha Pinol, le 9 novembre 2022

    Nous avons parlé avec Kristen McQuinn de l'Université Rutgers, l'un des principaux scientifiques du programme Webb Early Release Science (ERS) 1334 , axé sur les populations stellaires résolues. Ce sont de grands groupes d'étoiles - comme les étoiles de la galaxie naine Wolf-Lundmark-Melotte (WLM) - qui sont suffisamment proches pour que le JWST puisse différencier les étoiles individuelles, mais suffisamment éloignées pour qu'il puisse capturer un grand nombre d'étoiles à la fois.

    https://blogs.nasa.gov/webb/wp-conte...8-1024x515.png

    Une partie de la galaxie naine Wolf–Lundmark–Melotte (WLM) capturée par la caméra infrarouge du télescope spatial Spitzer (à gauche) et la caméra proche infrarouge du télescope spatial James Webb (à droite). Les images démontrent la remarquable capacité du Webb à résoudre les étoiles faibles en dehors de la Voie lactée. L'image Spitzer montre une lumière de 3,6 microns en cyan et de 4,5 microns en orange (IRAC1 et IRAC2). L'image Webb comprend une lumière de 0,9 micron affichée en bleu, 1,5 micron en cyan, 2,5 microns en jaune et 4,3 microns en rouge (filtres F090W, F150W, F250M et F430M).

    Téléchargez la version pleine résolution du Space Telescope Science Institute :

    https://webbtelescope.org/contents/m...6DJ2BAQDFZVAJ7 .

    CRÉDIT SCIENTIFIQUE : NASA, ESA, ASC, STScI et Kristen McQuinn (Université Rutgers). TRAITEMENT D'IMAGES : Alyssa Pagan (STScI).

    - Parlez-nous un peu de cette galaxie, WLM. En quoi est-ce intéressant ?

    - WLM est une galaxie naine dans notre voisinage galactique. Elle est assez proche de la Voie lactée (à environ 3 millions d'années-lumière de la Terre), mais elle est également relativement isolée. Nous pensons que WLM n'a pas interagi avec d'autres systèmes, ce qui la rend vraiment bonne pour tester nos théories sur la formation et l'évolution des galaxies. De nombreuses autres galaxies voisines sont entrelacées et enchevêtrées avec la Voie lactée, ce qui les rend plus difficiles à étudier.
    Une autre chose intéressante et importante à propos de WLM est que son gaz est similaire au gaz qui composait les galaxies dans l'univers primitif. Il est assez peu enrichi, chimiquement parlant. (C'est-à-dire qu'il est pauvre en éléments plus lourds que l'hydrogène et l'hélium.)
    C'est parce que la galaxie a perdu beaucoup de ces éléments à cause de ce que nous appelons les vents galactiques. Bien que WLM ait formé des étoiles récemment – ​​tout au long de son histoire cosmique, en fait – et que ces étoiles aient synthétisé de nouveaux éléments, une partie de la matière est expulsée de la galaxie lorsque les étoiles massives explosent. Les supernovae peuvent être suffisamment puissantes et énergétiques pour expulser la matière hors de petites galaxies de faible masse comme WLM.
    Cela rend WLM super intéressante dans la mesure où vous pouvez l'utiliser pour étudier comment les étoiles se forment et évoluent dans de petites galaxies comme celles de l' univers ancien.

    - Vous vous êtes arrangé pour montrer cette image dans un planétarium. Qu'avez-vous ressenti en voyant l'image projetée sur le dôme ?

    - C'était juste inspirant. C'était vraiment incroyable. Je ne regarderai plus jamais ces images de la même façon. En voyant cela sur le dôme, c'était comme regarder notre propre ciel nocturne - la Voie lactée - depuis un site parfaitement sombre. Je pouvais imaginer que nous étions debout sur une planète de la galaxie WLM et que nous regardions son ciel nocturne.
    Nous pouvons voir une myriade d'étoiles individuelles de différentes couleurs, tailles, températures, âges et stades d'évolution ; nuages ​​intéressants de gaz nébulaire dans la galaxie; étoiles de premier plan avec des pointes de diffraction du Webb ; et des galaxies d'arrière-plan avec des caractéristiques précises comme des queues de marée. C'est vraiment une image magnifique.
    Et, bien sûr, la vue est bien plus profonde et meilleure que ce que nos yeux pourraient voir. Même si vous regardiez depuis une planète au milieu de cette galaxie, et même si vous pouviez voir la lumière infrarouge, vous auriez besoin d'yeux bioniques pour pouvoir voir ce qu'observe le JWST.

    - Qu'essayez-vous de découvrir en étudiant le WLM ?

    - L'objectif principal est de reconstruire l'histoire de la formation d'étoiles de cette galaxie. Les étoiles de faible masse peuvent évoluer des milliards d'années, ce qui signifie que certaines des étoiles que nous voyons dans la WLM aujourd'hui se sont formées au temps de l'univers primitif. En déterminant les propriétés de ces étoiles de faible masse (comme leur âge), nous pouvons mieux comprendre ce qui s'est passé dans un passé très lointain. C'est très complémentaire de ce que nous apprenons sur la formation précoce des galaxies en examinant les systèmes à décalage élevé dans le rouge , où nous voyons les galaxies telles qu'elles existaient lorsqu'elles se sont formées pour la première fois.

    - Les programmes Early Release Science ont été conçus pour mettre en évidence les capacités du Webb et aider les astronomes à se préparer aux futures observations. Comment soutenez-vous les autres astronomes avec ce travail ?

    - De plusieurs manières. Nous vérifions l'étalonnage de l'instrument NIRCam lui-même. Nous vérifions nos modèles d'évolution stellaire. Et nous développons un logiciel pour mesurer la luminosité des étoiles.
    Nous avons déjà étudié très attentivement ce même domaine avec Hubble. Maintenant, nous examinons la lumière proche infrarouge avec le Webb, et nous utilisons WLM comme une sorte d'étalon (comme vous l'utiliseriez dans un laboratoire) pour nous aider à nous assurer que nous comprenons les observations du Webb. Nous voulons nous assurer que nous mesurons vraiment la luminosité des étoiles, exactement et précisément. Nous voulons également nous assurer que nous comprenons nos modèles d'évolution stellaire dans le proche infrarouge.
    Notre équipe est également chargée de développer un outil logiciel public pour mesurer la luminosité de toutes les étoiles résolues dans les images NIRCam. Il s'agit d'un outil non public que tout le monde pourra utiliser. Nous développons et testons le logiciel et optimisons les paramètres utilisés pour les mesures. Il s'agit d'un outil fondamental pour les astronomes du monde entier. Si vous voulez faire quoi que ce soit avec des étoiles résolues qui sont entassées dans le ciel, vous avez besoin d'un outil comme celui-ci.

    A propos de l'auteur

    Kristen McQuinn est professeure adjointe au Département de physique et d'astronomie de l'Université Rutgers et co-chercheuse dans le cadre du programme scientifique de libération précoce discrétionnaire du directeur 1334 .

  18. #198
    tezcatlipoca

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif


  19. #199
    JPL
    Responsable des forums

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Citation Envoyé par tezcatlipoca Voir le message
    Sous le ciel nocturne dans une galaxie (pas trop) lointaine



    Et plus sérieusement merci pour cette veille que tu fais sur les exploits de cet instrument. Même si les images ne montrent qu’une très faible part de ce qui peut être déduit des observation de ce véritable laboratoire spatial, je suis à chaque fois ébloui des progrès qu’il apporte.
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  20. #200
    tezcatlipoca

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Salut à JPL et à tous les fans du JWST,

    Pour parfaitement saisir ce que nous voyons sur l'image de WLM, un zoom sur la partie visible à partir d'un plan large de cette galaxie naine :

    https://webbtelescope.org/contents/m...5KPTT50ZQQ5TBA

  21. #201
    yves95210

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Citation Envoyé par tezcatlipoca Voir le message
    Salut à JPL et à tous les fans du JWST,
    et salut à toi, tezcatlipoca !

  22. #202
    tezcatlipoca

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Bonjour à tous, et salutations particulières à Yves, fidèle adorateur de ma magnificence.

    Précisons d'emblée, et comme cela sera répété par la suite, que les résultats publiés dans cet article ne se fondent pas encore des analyses spectrales apportant les preuves irréfutables quant aux distances cosmologiques avancées ici pour ces galaxies .

    https://esawebb.org/news/weic2220/

    Webb lève le rideau sur les premières galaxies de l’Univers
    La vision infrarouge du télescope explore la dernière frontière.

    Quelques jours après le début officiel des opérations scientifiques, le télescope spatial James Webb a projeté des astronomes dans un royaume de galaxies primordiales, auparavant hors de portée de tous les autres télescopes. Le Webb dévoile maintenant un univers très riche où les premières galaxies en formation semblent radicalement différentes des galaxies vues autour de nous aujourd’hui. Les chercheurs ont découvert deux galaxies exceptionnellement brillantes qui existaient environ 300 et 400 millions d’années après le Big Bang. Leur extrême luminosité est déroutante pour les astronomes. Ces jeunes galaxies transforment le gaz en étoiles extrêmement rapidemment et semblent compactées en formes sphériques ou en disques beaucoup plus petites que notre propre galaxie. Le début des naissances stellaires pourrait avoir eu lieu seulement 100 millions d’années après le Big Bang, qui s’est produit il y a 13,8 milliards d’années.

    « Tout ce que nous voyons est nouveau. Le Webb nous montre qu’il existe un univers primitif très riche au-delà de ce que nous imaginions », déclare Tommaso Treu de l’Université de Californie à Los Angeles. « Une fois de plus, l’Univers nous a surpris. Ces premières galaxies sont très inhabituelles à bien des égards.

    Les résultats proviennent du programme scientifique GLASS-JWST Early Release (Grism Lens-Amplified Survey from Space) et du Cosmic Evolution Early Release Science Survey (CEERS). Deux articles de recherche, par les équipes de Marco Castellano de l’Institut national d’astrophysique de Rome, et de Rohan Naidu du Centre d’astrophysique Harvard & Smithsonian et le Massachusetts Institute of Technology à Cambridge, ont été publiés dans l’Astrophysical Journal Letters.

    En seulement quatre jours d’analyse, les chercheurs ont trouvé deux galaxies exceptionnellement brillantes dans les images GLASS-JWST. Ces galaxies existaient environ 450 et 350 millions d’années après le Big Bang (avec des décalages vers le rouge respectivement à environ 10,5 et 12,5, ), ce que les futures mesures spectroscopiques avec aideraient à confirmer.

    « Avec le Webb, nous avons été étonnés de trouver la lumière stellaire la plus lointaine que quiconque n'ait jamais observé, quelques jours seulement après que le JWST ait publié ses premières données », explique Rohan Naidu, parlant de la galaxie GLASS plus lointaine, appelée GLASS-z12, qui remonterait à 350 millions d’années après le Big Bang. Le précédent record était détenu par la galaxie GN-z11 à 400 millions d’années après le Big Bang (redshift 11.1), et identifiée en 2016 par Hubble et l’observatoire Keck dans des programmes de ciel profond.

    « Sur la base de toutes les prédictions, nous avions estimé que nous devions rechercher dans un volume d’espace beaucoup plus grand pour trouver de telles galaxies », nous dit Castellano.

    « Ces observations ne font que vous faire exploser la tête. C’est un tout nouveau chapitre de l’astronomie qui s'ouvre. C’est comme dans une fouille archéologique, si soudainement vous trouviez une ville perdue ou quelque chose de totalement inconnu. C’est tout simplement stupéfiant », ajoute Paola Santini, quatrième auteur de l’article GLASS-JWST de Castellano et al.

    « Alors que les distances de ces sources précoces doivent encore être encore confirmées par spectroscopie, leurs luminosités extrêmes sont un véritable mystère, remettant en question notre compréhension de la formation des galaxies », note Pascal Oesch de l’Université de Genève en Suisse.

    https://esawebb.org/news/weic2220/

    Le puissant télescope spatial James Webb de la NASA/ESA/CSA a découvert un "pays inconnu" étonnamment riche en galaxies primitives.

    Ces observations poussent les astronomes à affirmer qu'un nombre inhabituel de galaxies dans l’Univers primordial étaient beaucoup plus brillantes que prévu. Cela permettrait au JWST de trouver plus facilement encore ce type galaxies précoces dans les relevés ultérieurs du ciel profond.

    « Nous avons trouvé quelque chose d’incroyablement fascinant. Ces galaxies auraient dû probablement commencer à se former seulement 100 millions d’années après le Big Bang. Personne ne s’attendait à ce que l’âge des ténèbres se termine si tôt », déclare Garth Illingworth de l’Université de Californie à Santa Cruz. L’Univers primitif n’aurait eu qu’un centième de son âge actuel. C’est un laps de temps vraiment très court pour un cosmos en évolution vieux de 13,8 milliards d’années.

    Erica Nelson, membre de l’équipe Naidu dit que « Notre équipe a été frappée par la capacité de mesurer les formes de ces premières galaxies, leurs disques bien ordonnés qui remettent en question notre compréhension de la façon dont les premières galaxies se sont formées un Univers primitif surpeuplé et chaotique. Cette découverte remarquable de disques compacts à une époque aussi ancienne n’a été possible que parce que les images du Webb sont beaucoup plus nettes, en lumière infrarouge, que celles de Hubble.

    Illingworth a souligné que les deux galaxies brillantes trouvées par ces équipes émettent beaucoup de lumière. Une option est qu’elles auraient pu être très massives, avec beaucoup d’étoiles de faible masse, comme les galaxies ultérieures. Alternativement, elles pourraient être beaucoup moins massives, composées de beaucoup moins d’étoiles extraordinairement brillantes, connues sous le nom d’étoiles de population III. Longtemps théorisées, ce seraient les premières étoiles apparues, flamboyantes à des températures infernales et composées uniquement d’hydrogène et d’hélium primordiaux. Ce n’est que plus tard que les étoiles ont synthétisé des éléments plus lourds par la fusion nucléaire. Aucune étoile primordiale aussi chaude n’est vue dans l’Univers local.

    La galaxie la plus éloignée est très compacte, et ses couleurs semblent indiquer que sa population stellaire est particulièrement dépourvue d’éléments lourds et pourrait même contenir quelques étoiles de population III. Seul les spectres attendus le diront », nous précise encore Adriano Fontana, deuxième auteur de l’article de Castellano et al. et membre de l’équipe GLASS-JWST.

    Les estimations actuelles de la distance de ces deux galaxies sont basées sur la mesure de leurs couleurs infrarouges par le Webb. A terme, des mesures spectroscopiques de suivi montrant comment la lumière s'est décalée dans l’Univers en expansion fournira une vérification indépendante et solide de ces premières mesures cosmiques.

  23. #203
    tezcatlipoca

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    En relation (indirecte) avec le post précédent :

    Un proto-amas de galaxies découvert dans la première image profonde du JWST

    https://www.ca-se-passe-la-haut.fr/2...decouvert.html

    https://www.aanda.org/articles/aa/fu...719-22/F3.html

  24. #204
    mtheory

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Citation Envoyé par JPL Voir le message


    Et plus sérieusement merci pour cette veille que tu fais sur les exploits de cet instrument. Même si les images ne montrent qu’une très faible part de ce qui peut être déduit des observation de ce véritable laboratoire spatial, je suis à chaque fois ébloui des progrès qu’il apporte.

    c'est bien la première fois que je vois une incrustation vidéo dans le forum
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  25. #205
    mtheory

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif



    mais mais..... mais ça marche !!!!
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  26. #206
    JPL
    Responsable des forums

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Citation Envoyé par mtheory Voir le message
    c'est bien la première fois que je vois une incrustation vidéo dans le forum
    Je n’avais pas pu me retenir face à l’allusion subliminale
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  27. #207
    tezcatlipoca

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif


  28. #208
    yves95210

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Salut,

    Je poste cette info ici parce qu'elle concerne la cosmologie (bien que ne correspondant pas au sujet du fil "exploration de l'univers primitif"), et ne mérite sans-doute pas d'ouvrir un nouveau fil car il ne s'agit pas d'une découverte, mais d'une "simple" confirmation :

    Le télescope Webb vient de permettre une mesure très importante : la mesure de la luminosité d'étoiles Céphéides dans une galaxie où avait observée une supernova. C'est le moyen utilisé pour calibrer les échelles de distance pour la détermination précise de la constante de Hubble-Lemaitre. Jusqu'à aujourd'hui c'est le télescope Hubble qui était utilisé. Et comme on obtenait une valeur de H0 en tension avec la valeur issue des mesures du fond diffus cosmologique (CMB), on pouvait légitimement mettre en question le télescope Hubble lui-même et ses mesures de Céphéides. Nous avons maintenant deux instruments indépendants pour cette mesure. Et devinez ce que Webb trouve ?
    (...)
    La conclusion est sans appel : il existe une très bonne cohérence entre les deux télescopes spatiaux et il n'y a aucune preuve que la photométrie des Céphéides obtenue avec le télescope Hubble soit biaisée au niveau de ∼0,2 mag, un défaut qui aurait pu exister qui aurait permis d'expliquer la tension sur les mesures de la constante de Hubble-Lemaître effectuées par cette méthode.
    (source : ça se passe là haut, avec lien vers la publication)

  29. #209
    yves95210

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Une autre info : deux des prépublications qui avaient fait pas mal de bruit (y compris ici) au sujet de la découverte de galaxies candidates à grand redshift (z>10) grâce à l'analyse photométrique des premières observations du JWST ont été jugées suffisamment solides par les "pair-reviewers" pour être acceptées pour publication (dans "the Astrophysical Journal Letters"), bien que cette découverte n'ait pas encore été confirmée (ni infirmée) par l'analyse du spectre de ces galaxies.

    Voir l'article sur le site de la NASA, et suivre les liens vers les sites des deux programmes d'étude concernés pour y trouver les publications.

  30. #210
    yves95210

    Re : JWST - Exploration de l'Univers primitif

    Salut,

    Citation Envoyé par yves95210 Voir le message
    Une autre info : deux des prépublications qui avaient fait pas mal de bruit (y compris ici) au sujet de la découverte de galaxies candidates à grand redshift (z>10) grâce à l'analyse photométrique des premières observations du JWST ont été jugées suffisamment solides par les "pair-reviewers" pour être acceptées pour publication (dans "the Astrophysical Journal Letters"), bien que cette découverte n'ait pas encore été confirmée (ni infirmée) par l'analyse du spectre de ces galaxies.
    Mais cette confirmation est en train d'arriver... Selon un article prépublié sur arxiv par l'équipe du programme JADES (collaboration entre les équipes des programmes NIRCam et NIRSpec),

    nous présentons quatre galaxies situées dans l'imagerie de la caméra proche infrarouge (NIRCam) du JWST (Advanced Deep Extragalactic Survey) avec des redshifts photométriques z∼10-13 confirmés ultérieurement par les observations du spectrographe proche infrarouge (NIRSpec) du JADES JWST. Ces galaxies comprennent les premiers systèmes à redshift z>12 à la fois découverts et confirmés spectroscopiquement par JWST. En utilisant la modélisation de la population stellaire, nous trouvons que les galaxies contiennent typiquement une centaine de millions de masses solaires en étoiles, dans des populations stellaires qui ont moins de cent millions d'années.

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