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OH OUI, SAUVONS LA RECHERCHE !
Les événements de février-mars 2004 qui ont secoué le monde de la recherche publique ont été pour le moins consternants et avilissants pour l'image de la France dans le monde : quelle honte, en effet, quel scandale d'avoir vu éclater la révolte des chercheurs sous l'impulsion de quelques "têtes bien pensantes" réactionnaires, appuyées par d'anciens politiciens démagogues de l'ère Mitterrand, qui n'ont jamais rien fait ni proposé pour endiguer la fuite des jeunes chercheurs vers l'étranger, ni pour promouvoir la recherche française de quelque façon que ce soit, qu'elle fut publique ou privée. Dans ce dernier secteur, combien d'entreprises connurent la faillite ou furent rachetées par des sociétés étrangères ? Combien d'inventeurs ne trouvèrent que portes closes auprès des banques françaises ? Ceux-là même qui cultivèrent la politique de l'autruche avec une méthodologie presque maladive ont eu le culot de venir donner des leçons au gouvernement en place et de parler de "terrorisme intellectuel".
N'ayons pas peur des mots. Après tout, on ne parle bien que de ce que l'on connaît...
Les Mandarins menacèrent de démissionner, non pas de leur postes de chercheurs (ç'aurait été trop beau), mais de leurs postes administratifs.
Eh bien, soit, démissionnez donc ! Bon vent et merci de nous libérer de ce carcan instaurée dès l'après mai 68 !
Au lieu de cela, la Ministre de la Recherche du gouvernement Raffarin II s'émeut publiquement et déclare sur la radio d'information France-Info que "ce n'est surtout pas le moment", car "nous avons besoin de leurs signatures" pour adopter et répartir les crédits de recherche.
Ces mêmes crédits qui sont généreusement dilapidés depuis plus de vingt ans au moins (sinon trente), sans aucun contrôle, par ces mêmes responsables, au dépens du contribuable.
On croit rêver (ou plutôt, cauchemarder)...
Le Collectif "Sauvons la recherche" qui, je n'hésite pas à le dire ici, a montré toutes les caractéristiques d'un groupe de pression subversif (donc, anticonstitutionnel et anti-démocratique), refuse d'emblée toute négociation et exige le rétablissement immédiat de 550 postes censés être alloués à de jeunes chercheurs post-doctorants : que de sollicitude soudain et quelle hargne à vouloir défendre les intérêts des jeunes !
Pourquoi ne pas l'avoir fait sous les gouvernements Rocard (co-signataire de la lettre ouverte au Premier Ministre, défendant ce Collectif ) ou Jospin, pour ne citer qu'eux ?
Et que deviennent les centaines de millions d'euros investis chaque année dans la recherche publique française ? Comment sont-ils répartis entre les différents secteurs ? L'audit effectué par la Cour des Comptes en ce début 2004 a montré, sans aucune ambiguïté, que le C.N.R.S. (Centre National de la Recherche Scientifique) est devenu ingérable et totalement incapable d'évoluer.
Qui a figé le "Mammouth", hormis les fonctionnaires scientifiques eux-mêmes ?
Certainement pas les privés et encore moins les indépendants dont je fais partie !
Qu'à cela ne tienne, les Régionales passent, submersion par la gauche, changement de gouvernement : Raffarin III change de Ministre de la Recherche et le successeur...
... accorde immédiatement aux insurrectionnels l'ensemble de leurs revendications (+ 1000 postes supplémentaires...).
Le débat est clos (ou presque : reste les "Etats Généraux", du blabla), l'affaire est classée. Il n'y aura pas de réforme, même si les français la demandent clairement dans les sondages d'opinion.
Une fois de plus, les minorités activistes dirigent la France. Cela fait presque soixante ans que ça dure...
[...]
Je connais bien le problème, je me suis battu contre les moulins du C.N.R.S. pendant quinze ans. Quand j'étais adhérent de la Société Mathématique de France, de 1989 à 1998, j'étais régulièrement informé par le périodique de liaison, la Gazette, de l'attribution des budgets en maths pures et des multiples problèmes d'attribution de postes. Des courriers d'humeurs envers les Mandarins pour accéder à des postes de DR 1 ou DR 2, j'en ai vu défiler quelques uns. Certains menaçaient même de quitter le C.N.R.S., dégoûtés qu'ils étaient de l'immobilisme de leurs dirigeants, ces fameux responsables administratifs si soucieux du sort de leurs ouailles et, surtout, de celui de leurs nouveaux "adeptes".
Pensez-vous que ces revendications-là ont fait infléchir en quoi que ce soit les Mandarins ? Lettres mortes, classement vertical et c'est tout ! Pas content ? Tu te barres ! Les tentatives éventuelles de putsch ? Ecrasées dans l'oeuf : on ne connaissait que trop bien la manip', l'ayant soi-même testée avec succès par le passé !
Croyez-moi : si la France parvenait à se doter un jour d'un Ministre de la Recherche qui tienne bon devant la pression et qui impose une rémunération au résultat, il y aurait beaucoup plus de RMIstes en haut de l'affiche que de millionnaires en euros !
Mais le pire, c'est que cet état d'esprit n'est pas spécifique à la France, il est international (ou plus exactement, occidental, car les orientaux ont une conception radicalement différente et même opposée de la démarche scientifique).
En Occident, la science actuelle n'est dirigée que par des individus à l'existence toute tracée, bien propre, bien nette (mais pas toujours très claire), qui vous font prendre des vessies pour des lanternes et qui censurent systématiquement tout ce qui n'est pas estampillé de leur sacro-saint label "Scientifiquement Correct". Aux oubliettes, au bûcher, à l'échafaud, à la Question, les anticonformistes : repentez-vous ou disparaissez corps et âme dans l'enfer de l'anonymat et de l'exclusion sociale ! Point de label, point de salut !
Après le technocratique, le "scientocratique"!
Je pose la question : où réside le véritable sectarisme ? Qui ouvre grande la porte à tous les exploiteurs de la crédulité humaine et de l'espoir d'une "vie meilleure"? Les "gogos" de tous poils ou ceux qui s'obstinent à nier l'évidence ?
Qui fait de l'argent sur le dos du public, en le maintenant fermement dans une ignorance crasse ?
Pour preuve ? Le présent livre, qui est suffisamment explicite sur "l'Etat Général" de la recherche occidentale.
La seule chose qui me paraisse justifiée dans ce Collectif, c'est son titre : "Sauvons la recherche".
Oh, oui, sauvons-la ! Il en est plus que temps !
PR
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Kinette
L’auteur,
Suppression du passage le plus ouvertement politisé. FSG n'est pas un forum politique... Brocardez les "gauchistes" (ou C/C le texte de quelqu'un le faisant) sur un autre forum. Neutrino.
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