en pratique, il me semble que tu ne les évites pas en disant
il est exact que la société laisse des espaces de liberté par exemple le parapente, qui n'est cependant autorisé que parce qu'il n'est pas "trop" dangereux, il est non moins évident que cette liberté a des limites, pas forcément justifiée par des considérations pratiques.si des gens ont envie de se cloner pour se cloner, ce n'est ni ton ni mon problème, ni le problème des autorités religieuses, politiques ou morales instituées, cela relève de la libre-disposition de leur corps. Cette dernière est aujourd'hui entravée par toutes sortes d'interdits (pas seulement dans le cas du clonage) dont les fondements relèvent à mes yeux de croyances particulières plus que d'autre chose.
justement la question n'est pas de la réalité mais de la codification. Il se peut qu'un clonage soit réalisé un jour, mais la question est de savoir si la société DOIT l'autoriser.Prohibition de l'inceste : outre que l'inceste est plus couramment pratiqué qu'on ne le pense (va dans un tribunal de campagne, c'est étonnant),
justement si, l'autorisation concernait en général des personnalités ayant un caractère "non humain", par exemple les pharaons ayant une partie "divine".il a été accepté et codifié dans plusieurs sociétés humaines des temps historiques, qui n'étaient pas "inhumaines" pour autant.
je ne crois pas que dire que la reproduction est codifiée dans toutes les sociétés humaines soit extremement révolutionnaire!Il existe une solide base biologique à la non-pratique de l'inceste, documentée chez d'autres primates et inscrite dans le comportement humain conscient / non-conscient par diverses répulsions au cours du développement, mais en faire le "fondement" de je ne sais quoi demande à être démontré, pas martelé comme un argument d'autorité.
ou ai-je écrit "clairement identifié" ? merci de rester à ce que je dis !Généalogie : là, avec ton histoire de père et de mère clairement identifiés, ne fais-tu pas preuve d'un certain ethnocentrisme ?
Nies tu qu'on serait tous en réalité né d'un père et d'une mère?
[qote]
Les règles de parenté sont souvent autrement plus complexes dans les sociétés traditionnelles que dans la famille nucléaire moderne, les rôles biologiques et sociaux peuvent s'interchanger, la nature biologique de la parenté est parfois totalement ignorée (surtout dans le cas du père), etc.
[/quote]
d'abord je te signale que je dis que la parenté est partout codifiée, je n'ai jamais écrit que c'etait toujours sur le modèle de la famille parentale mononucléaire.
L'existence du père n'est jamais ignorée à ma connaissance, sinon explique moi comment tu peux réglementer l'inceste !
j'explique justement que ce n'est pas la question principale : je dis qu'une société se construit sur des représentations. Ca ne signifie pas que ces représentations soient réellement 100 % respectées, la loi ne signifie pas qu'il n'y a pas de transgression. Elle donne une référence par rapport à laquelle juger. Bien sur qu'il y a des orphelins, mais la caractéristique humaine est qu'il existe le concept d'orphelin. Est ce que tu saurais définir (et reconnaitre) ce que c'est qu'une mouche "orpheline"?Que l'être humain se construise habituellement avec un père et une mère ne nous dit pas s'il peut ou non se construire avec un père seulement, ou une mère seulement. Par définition, les orphelins le font (s'ils souffrent, c'est de ne pas avoir connu leur parent défunt, mais rien ne dit que cette souffrance existerait si le parent en question n'existe pas).
la encore tu confonds le monde réel et le monde des représentations. Le fait qu'il existe des transsexuels nécessite la distinction des sexes (il n'y a pas d'escargot transexuel!) C'est idiot, mais c'est fondamental.Fondements de la société : désolé, mais c'est l'argument conservateur typique avancé contre toute pratique que l'on réprouve, et que l'on veut disqualifier sans reconnaître qu'il s'agit d'une réprobation personnelle. A nouveau, l'homosexualité en a offert l'exemple typique ("ah mon dieu, la reconnaître, c'est détruire l'ordre familial et social, c'est le chaos", etc.). Il existe certainement des liens symboliques dans une société, à commencer par une langue partagée. Mais les sociétés modernes ne sont plus des sociétés traditionnelles, je n'ai que très peu de liens symboliques avec les personnes que je croise dans Paris, bien que nous vivions objectivement dans la même société. Je croise des transexuels drogués, d'origine latino-américaine et sans domicile fixe, cela ne m'empêche de leur tenir la porte du métro bien que nous ayons objectivement peu en commun.
personnellement, je ne suis pas psychanalyste (mais je reconnais que j'en ai dans ma famille ). Le coté normatif, a supposer qu'il existe (il me parait bien supérieur dans la psychiatrie médicale par exemple), ne m'interessse pas particulièrement. Ce qui m'interesse c'est la comprehension de ce qui fait qu'on porte tel ou tel jugement sur les choses, c'est donc une approche pour moi totalement "scientifique", meme si les outils ne le sont pas autant que dans les sciences dures. Je m'interroge sur le sens du débat sur le clonage : pourquoi est-ce un tel enjeu, etant donné que l'impact pratique est selon moi nul? pourquoi cela dechaine-t-il des debats aussi passionnés? si la génération n'avait aucune importance, ça ne poserait pas plus de problemes que de faire du parapente, effectivement. Le problème est justement que ça en pose !PS : là où je doute de la psychanalyse, à la Michel Schneider par exemple en France, c'est lorsqu'elle devient normative, c'est-à-dire lorsqu'elle sort de son rôle descriptif sur la vie inconsciente des sujets pour essayer d'en déduire des règles universelles s'imposant à tous. Tant qu'à faire, s'il faut trouver des universaux de la nature humaine, je vais les chercher dans la psychologie expérimentale (développementale, évolutionniste, différentielle ou ce que tu veux), pas dans la psychanalyse. Et même de la part de cette psychologie expérimentale, je n'accepte pas la confusion entre la description de ce qui est et la prescription de ce qui doit être. Précisément parce que l'être humain a une dimension constructiviste ou artificialiste, c'est-à-dire qu'il peut parfaitement édicter des normes allant à l'encontre de sa nature.
. Et on ne peut pas à la fois en faire un sujet sans importance ET une revendication. Comme je te dis dans mon premier message, la codification des régles de parenté est un phénomène universel, ça me semble non contestable...
-----