je voulais juste signaler un énième article sur ce sujet classique
c'est ici (le Monde en accès libre, mais pour combien de temps ?)
extrait :
pour la suite et fin, voir le lien...Envoyé par articleLundi 26 novembre, dès 9 heures du matin, des centaines de chercheurs joueront des coudes pour pénétrer 55, avenue Bosquet, au siège du Medef. Les dirigeants de l'organisation patronale sont inquiets... Comment feront-ils pour accueillir les 730 inscrits à la journée "Pourquoi se priver des docteurs : 1er Forum Ecoles doctorales - Entreprises" qu'ils organisent avec l'association Bernard Grégory, alors qu'on en attendait à peine 300 ?
En pleine contestation étudiante, le phénomène est réjouissant. Il montre que le fossé qui sépare, depuis des lustres, le monde de la recherche publique de celui de l'entreprise se comble, du fait des étudiants et chercheurs eux-mêmes. Les docteurs ont cessé de considérer que, en dehors de la recherche publique, il n'y avait point de salut. Confrontés à un taux de chômage de 11 % avec une pointe à 13 % pour les chimistes et les biologistes, selon les chiffres du ministère de l'éducation nationale pour 2006, ils poussent la porte des entreprises pour y trouver un emploi.
En revanche, ces dernières demeurent méfiantes. Les préjugés de ses dirigeants à l'encontre de chercheurs du secteur public ont la vie dure. La plupart continuent de voir en eux des professeurs Nimbus ou de doux rêveurs. Ils leur préfèrent les diplômés de grandes écoles d'ingénieurs ou de commerce. Pire : un ingénieur qui poursuit son cursus par une thèse vaut moins sur le marché du travail que celui qui se fait embaucher dès sa sortie de l'école, disent les intéressés !
"APTITUDES SINGULIÈRES"
Conséquence : alors que les décideurs du monde entier mettent l'innovation en tête de leur priorité, et redoutent de manquer de " talents" pour conduire leur stratégie, alors qu'au niveau international, le diplôme de référence est le PhD, c'est-à-dire le doctorat, les 10 000 thésards français formés chaque année, ayant donc fait au minimum huit ans d'études après le bac, peinent à trouver un emploi dans le privé. Seulement 35 % sont embauchés dans une entreprise après leur thèse. Dans les services de recherche des grandes entreprises françaises, plus de la moitié des chercheurs sont des ingénieurs recrutés dès la sortie de l'école. Les docteurs ne représentent globalement que 16 % des effectifs, les autres postes étant tenus par des universitaires titulaires d'un mastère ou des techniciens supérieurs.
La participation à la rencontre du Medef est symptomatique. Une petite quarantaine de représentants d'entreprises seulement y sont inscrits. Les organisateurs s'attendaient à la situation inverse ! Car au sommet du Medef, on est convaincu de l'atout que présentent les docteurs pour l'économie française : "C'est une grande déperdition de savoir", déplore Véronique Morali, présidente de la commission Dialogue économique du Medef, et de Fimalac développement.
Pourtant, "les écoles doctorales ont évolué. Elles s'occupent plus sérieusement de la sélection, du suivi et de la formation complémentaire des thésards. Mais du côté des entreprises, ça bouge beaucoup plus lentement", confirme Jean-Claude Lehmann, ancien directeur de la recherche de Saint-Gobain et président du groupe de travail Futuris sur "l'emploi des docteurs". (...)
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