PERCEPTIONS ANIMALES et HUMAINES
A l’origine, l’Homme était probablement doté de capteurs et d’outils de perception bien plus sophistiqués, utiles à la sauvegarde de son espèce et de son territoire. A une époque, le moindre bruit, la moindre odeur, la moindre vibration suspecte pouvait laisser présager à un danger quelconque. Il fallait donc que l’ouie, l’odorat, le toucher, et certaines perceptions dites aujourd’hui extra sensorielles soient affûtées. Le contexte n’est plus le même de nos jours. Nous avons le supermarché*pour calmer la faim, la voiture pour nous transporter rapidement, la Loi pour cadrer notre vie, l’espèce a évolué en même temps que la société, les outils de perceptions inutilisés ont alors régressés jusqu’à ne plus exister ou presque.
Autre phénomène qui participe à cette régression du cerveau reptilien… Le son, les images et les ondes. A l’époque préhistorique, le champ et la profondeur visuelle, bien plus importants qu’à ce jour, s’arrêtaient au territoire commun à la tribu et aux territoires de chasse. Les seuls bruits et odeurs étaient ceux de la nature, des animaux, des arbres, du vent. La moindre vibration pouvait être perçue, c’était d’ailleurs une condition impérative à la construction de la vie et à sa conservation.
Nous avons perdu ces sensibilités à percevoir les sons, les odeurs, les impressions dans un monde noyés d’images télévisuelles, publicitaires, informatiques… Peuplés de sons aussi comme les moteurs, la musique, la radio, l’écran télé, les avions… Peuplés de fausses impressions dont les intensités sont supérieures à celles normalement reçues par l’Homme pour préserver son espèce dans une nature généreuse mais pleine de dangers. Comment s’y retrouver dans cette multitude de bruits et d’images parasites, comment faire le tri de l’information, reconnaître l’odeur, le son, l’image dangereuse parmi cette abondance de données ?
Les animaux ont conservés une grande partie du patrimoine d’origine concernant les outils de perception. Le plus bel exemple n’est autre que le Requin, vieux d’environ 400 millions d’années, il a évolué sans cesse pour se fabriquer des outils de tueur avec des organes de perception d’une efficacité redoutable. L’homme a peut-être bénéficié jadis de ces outils, mais avec le temps ils sont devenus inutiles, et la technologie développée depuis un siècle n’a rien fait pour les améliorer.
Un requin peut repérer le champ électrique d’une lampe torche à 1500 kilomètres… Fabuleux non ? Un requin peut sentir une goutte de sang et la localiser dans un espace grand comme une piscine olympique… Encore plus fabuleux ! Comme quoi une dilution, même homéopathique, contient toujours une substance active repérable. Comme quoi on pourrait rouvrir le débat qui fait rage sur la mémoire de l’eau… Un requin est doté d’une «*ligne latérale*» le long de son corps, qui le renseigne à chaque instant sur les champs électriques qui l’entourent et qui agit comme une sorte de sonar relié à l‘oreille interne, lui donnant des données de profondeur, de température, d’obstacles de terrain. Grâce à un organe dit «*ampoules de Lorenzini*», le requin peut repérer un champ électro magnétique de 5 milliardième de volt par centimètre. La vision du requin est démultipliée, ce qui lui permet de continuer a chasser la nuit ou dans les profondeurs ou la lumière ne peut passer.
Ce que je retiens de cela, c’est que l’homme à perdu ces récepteurs au fil du temps, avec l’intelligence, le raisonnement, la technologie, la mise hors de danger de son espèce. Mais ces outils fantastiques de perception - bien que réduits à l’état hors d’usage et inactifs - n’ont pas pour autant disparus de notre patrimoine. La médiumnité nous semble paranormale, ce n’est que l’expression d’un ressenti plus sensible que certains possèdent encore. Rares sont ceux qui sont dotés de «*dons*», capables de trouver de l’eau, de percevoir une variation de champ magnétique, être l’objet de sensations extra sensorielles, voyance, prémonitions, télépathie… C’est la preuve que cet héritage sensoriel n’a pas disparu de notre patrimoine génétique. Il ne se développe plus mais il existe.
Notre technologie nous a apporté de fabuleux cadeaux, parfois empoisonnés. L’homme moderne ne chasse plus le Mammouth, il chasse le travail, le pouvoir d’achat, les diplômes et les loisirs avec des jouets attirants au demeurant, télévision, ordinateurs, téléphones cellulaires, Wifi, relais, électroménager, ondes infra rouge et radios, satellites, GPS…
Tout un univers de Rayonnements Électro Magnétiques (REM) qui lui simplifie la vie certes, mais qui s’inscrit à chaque génération dans son patrimoine génétique comme étant existentiel et indispensable à la survie de son espèce, prenant ainsi la place d‘autres facteurs. Outre le fait que vers 2050 les cas de Cancer du cerveau seront probablement multipliés par 20 ou 30 à cause de la téléphonie portable et de l’environnement REM, nos outils de perception diminuent à chaque génération par manque d’utilité. Le modernisme augmente l’intelligence et le savoir mais détruit la capacité naturelle de l’homme à se protéger et protéger son espèce.
Dans la nature, quand il y a la vie, la mort n’est pas très loin. C’est que savaient les anciens qui vivaient dans un monde sans bruits et sans images parasites. Il y a lieu de mettre en garde l’espèce humaine. Je ne suis pas sur qu’en cas de catastrophe planétaire, l’homme soit en mesure de survivre faute d’outils de perception suffisamment aiguisés pour reconnaître le danger. Pas sur que l’expérience de Robinson Crusoé ne se termine pas rapidement par la mort du naufragé, mis en situation sur un terrain hostile et incapable de reconnaître un bruit naturel, une odeur, un danger, un changement de vent, un animal dangereux, une proie d’un prédateur.
L’espèce humaine s’éteindra peut-être par l’application de la simple théorie de l’évolution ou de non évolution, au nom du principe naturel qui prévoit que ce qui ne sert pas, n’a pas utilité à se retransmettre. Or ce qui fait évoluer les espèces depuis des millions d’années, c’est l’instinct de reproduction et de conservation, grandement aidé par des outils de perception et d’analyse immédiate des données traitées par le cerveau. En perdant ces outils, l’homme ne pourra survivre, tout comme il ne survivra pas à la disparition (voulue) des abeilles qui existaient déjà il y a 60 millions d’années.
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