Cela repose sur les exemples que Chaisson donne dans son texte, et c'est eux qu'il faut discuter.
Je rappelle que la proposition "on voit émerger dans le temps des systèmes ayant une plus forte densité énergétique" n'est pas logiquement contredite par l'émergence d'une espèce quelconque à faible densité énergétique à n'importe quelle période de temps. Ce serait par exemple contredit si, pendant une longue durée de temps, tu ne voyais émerger aucun système plus efficace sous ce rapport, mais que des systèmes moins efficaces que ceux existants.
Pour tes objections sur les dinosaures : sauf erreur, nous pouvons prendre l'ensemble des règnes existant aujourd'hui et dater leur émergence dans l'évolution (c'est-à-dire essayer de préciser l'embranchement où se situe le dernier ancêtre commun, principe des arbres phylogénétiques du vivant). Nous pouvons aussi mesurer la densité énergétique moyenne (typique) de ces règnes (voir le texte de Chaisson pour la manière dont il procède). Cela ne demande pas de spéculer sur la digestion d'un T-rex, c'est faisable avec les observables actuels. Donc Chaisson dit que quand on fait cela, on s'aperçoit que les grands règnes successifs se caractérisent par une densité énergétique plus élevée que ceux déjà en place avant leur émergence. En moyenne, les animaux sera plus efficace sous ce rapport que les végétaux qui seront plus efficaces que les bactéries. Et au sein d'un règne, Chaisson suggère que l'on peut trouver également des tendances – typiquement, c'est le débat avec Ryuujin sur les C4 comparées aux algues si l'on analyse le flux d'énergie par unité de masse. Et il fait la même remarque au sein de la culture primate (une société industrielle sera plus efficace qu'une société agricole, elle-même plus efficace qu'une société de chasse-cueillette, elle-même plus efficace que ce que l'on sait des régimes des australopithèques ou pré-hominiens divers).
PS : une grande extinction ne contredit pas Chaisson, mais permet plutôt de vérifier son hypothèse. On va voir disparaître en priorité les ensemble d'espèces reposant sur des flux abondants et réguliers d'énergie (dans des écosystèmes complexes), au profit de forme à moindre rapport e/m. Mais une fois l'extinction passée, on devrait voir réaparaître des formes au ratio e/m plus élevé au bout d'un certain temps.
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