Est-ce que la science doit, de nature, renier la philosophie ?
Énormément de scientifiques, très populaires et très éminents, ont appliqué une certaine vision philosophique dans leurs travaux : notamment Werner Heisenberg, Albert Einstein, Robert Rosenthal, Paul Watzlawick, etc. Ils ont conclu que le plus important dans l’expérience n’est pas le sujet, mais l’expérimentateur lui-même. En réalité, ils supposent, et je suis favorable à cette idée que « nous n’observons pas la nature elle-même, mais la nature soumise à notre méthode d’investigation »[1]. Albert Einstein a souligné, pendant une conférence en 1959, que « C’est la théorie qui détermine ce qu’on peut observer »[2]. Il n’est pas sans peine de se poser la question : est-ce que la valeur philosophique, c’est-à-dire, la valeur que « l’expérience va au-delà même de l’expérience » est une valeur à ajouté dans l’éthique de la science ? Robert Rosenthal, éminent psychologue, a réalisé une des expériences les plus pertinentes jamais observées, ses sujets : des scientifiques[3].
Il prit 60 rats de la même espèce, mêmes race et même milieux (des rats de laboratoire provenant de la même « cellule »), il les sépara en deux groupes, le groupe A et le groupe B. 30 rats dans un groupe et dans l’autre, les 30 derniers. Il alla voir des scientifiques universitaires en leur proposant de faire des expériences avec ces rats. Il donna le groupe A à une université et le groupe B à une autre, sans que l’un et l’autre sachent que ses deux groupes proviennent du même groupe. Il dit, au scientifique du groupe A, que les rats en leur possession possédaient une extrême intelligence et qu’ils devaient étudier leurs comportements dans plusieurs situations différentes (situation prescrite par Robert Rosenthal lui-même). Puis au Groupe B il dit l’inverse, c’est-à-dire, que les rats sont des rats de rue et n’ont pas d’intelligence particulière, et doivent observer leur comportement dans des situations différence – à noter que chacun des groupes possède les mêmes situations –. Quelque temps plus tard, Rosenthal vint récupérer les conclusions des expériences. Il s’avère que les rats groupe A ont été particulièrement étonnant et qu’ils possédaient une intelligence propre qui pouvait les distingues des autres rats, ils ont même été dire qu’ils se sont pris d’affection avec eux et ont eu des contacte physique (des petites caresses) ; de l’autre coté, le comportement des rats du groupe B, était particulièrement négative, ne montrait aucun signe d’intelligence, aucun comportement susceptible d’aboutir à quelque chose. La conclusion de Robert Rosenthal est la même conclusion qu’Albert Einstein et Werner Heisenberg ont faite. Paul Waltzlawick a mené une enquête que je vous invite à lire : l’invention de la réalité (contribution au constructivisme).
Donc j’aimerais votre avis, est-ce que la science doit renier, de nature, la philosophie ou justement doit-on faire une relation entre langage mathématique et langage psychologique.
Sources
[1] Werner HEISENBERG, La nature dans la physique contemporaine, Folio, 336 p., 2000.
[2] Albert Einstein, Comment je voie le monde, Flammarion, 245 p., 2009.
[3] Paul Waltzlawick, L’invention de la réalité, édition du Seuil, 378 p., 1988.
-----