philosophie et science !
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philosophie et science !



  1. #1
    Hope68

    philosophie et science !


    ------

    Bonjour,

    J'ai une dissertation en philosophie. Le rapport entre la philosophie et la science plus concrètement quelle est la place de la philosophie dans un monde qui donne sa confiance strictement à la réussite scientifique etc... ?

    Voilà je voudrais savoir vos avis sur cette question ?

    -----

  2. #2
    noir_ecaille

    Re : philosophie et science !

    Pour qu'on fasse le devoir à votre place ou pour comprendre la démarche philosophique ?


    Concrètement vous devez D'abord trouver la problématique, ensuite viendront les différents développements suivants des axes appelés "thèses" ou "hypothèses" selon l'enseignant.

    Pour bien démarrer, avez-vous une ou plusieurs idée(s) d'orentation possible du débat ? Personnellement je vois plus d'un axe et autant de possibilités de confondre OU distinguer les deux matières, d'analyser, d'impliquer ou d'expliciter, etc..

    Toutefois sans problématique claire, on aura juste un conglomérat d'opinions et/ou d'idées qui ne refléteront en rien la démarche philosophique que vous êtes chargé de mener.
    ______________________________ _

    Mais déjà, et pour clore à d'éventuelles "rebuffades" mal-placées par certains faux initiés (ceux qui en connaissent peu et parle trop), rappelons que :
    - la philosophie (la discipline) est une démarche analytique tout comme la science.
    - toute pratique scientifique doit et se doit d'être empreinte d'un certain humanisme, inaliénable en tout temps et en tout lieu.
    - l'expression de croyance ésotérique n'a rien à voir avec la discipline dont il est actuellement question dans ce fil.

    ______________________________ _

    Dans le vif du sujet j'ai déjà distribué deux axes en passant
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  3. #3
    invite986312212
    Invité

    Re : philosophie et science !

    Citation Envoyé par Hope68 Voir le message
    quelle est la place de la philosophie dans un monde qui donne sa confiance strictement à la réussite scientifique etc... ?
    un monde hypothétique alors.

  4. #4
    invite9cd736bc

    Re : philosophie et science !

    Bonsoir,

    Dans un monde où on fait dire au monde, tout et n'importe quoi,
    il importe de pouvoir prendre du recul, grâce à la philosophie, et de pouvoir examiner, la pertinence des idées, leur logique, leurs tenants, et aboutissants.

    Cordialement,

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    noir_ecaille

    Re : philosophie et science !

    Bon revenons au sujet initial.

    La philosophie et la science. Deux disciplines, quel(s) rapport(s) entre elles ?

    Je pense qu'il serait important pour les forum de comprendre ce point essentiel.


    Personnellement j'aurais disserté ainsi :

    Problématique : La science est le domaine de prédilection de l'analyse, des vérités objectives par essence car tirées de la nature et de son observation. La philosophie est le domaine de l'idéal, l'idée et sa décortication étant la source de ses développements. Quel dialogue entretiennent ces deux disciplines inhérente à notre nature humaine ? Qu'est-ce qui les relie, les rapproche et les éloigne ? Lequel a "plus" raison que l'autre ?

    Premier axe : Ce sont deux disciplines analytiques par définition. La science fonction par explication, la philosophie par implication.

    Deuxième axe : La pratique de l'une implique toujours une connaissance de l'autre.

    Troisième axe : Ce sont deux moteurs essentiels et complémentaires de l'évolution humaine. MAIS utilisées séparément, elles font chacune plus de dégâts que de bienfaits.

    Quatrième axe : Le but de chacune est d'approfondir notre perception et notre connaissance du monde. Il n'existe aucune vérité "plus importante qu'une autre", la vérité étant la volonté de ne pas être trompé.

    Synthèse : Ces deux disciplines sont complémentaires dans l'existence et la construction de l'humanité. Elles ne peuvent s'exclure entièrement l'une de l'autre et recouvrent des domaines conjoints abordés différemment, toujours en accord ou en dialogues. De cette synergie naît la notion d'être humain et tout ce qui s'y rattache, ce qui autorise l'épanouissement de l'individu à travers son intégration consciente et maîtrisée de la réalité.


    A vous de trouver votre propre problématique afin de maîtriser l'exercice/application d'une démarche philosophique. A fortiori si vous êtes en filière scientifique, il vous faudra intégrer cette démarche avant toute construction d'un protocole impliquant par exemple l'humain ou l'animal. Ce n'est donc pas qu'un simple exercice pour obtenir une bonne note
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  7. #6
    Hope68

    Re : philosophie et science !

    Merci pour votre aide je voulais faire
    Thèse : la philosophie au profit de l'homme , l'humanité
    ANTITHèSE: la science essentiel au monde
    mais ma prof ma conseiller de ne pas dispatcher ces deux et elle ma conseillé de faire these = progres technique anthithèse= philosophie
    Merci pour ton post Noir _ ecaille il m'a bien avancer .

  8. #7
    noir_ecaille

    Re : philosophie et science !

    Encore une dernière chose : on ne parle pas d'antithèse en philo

    C'est pour ça que certains profs parlent parfois d'hypothèses et d'axes. Un développement philosophique ne doit pas se contredire d'une thèse à l'autre. En revanche, dans une même thèse/hypothèse/axe, vous pouvez faire dialoguer deux positions opposées afin d'arriver à la conclusion de cette partie -- est c'est en fait la synthèse de toutes ces "conclusions de thèse" qui donnera la réponse à la problématique de départ.

    Par exemple mon premier axe : c'est quoi la philosophie et son but ? C'est quoi la science et son but ? Qu'est-ce qui les différencie ? N'y a-t-il pas des points communs ? Et enfin de conclure que ce sont deux disciplines analytiques par excellence, l'une s'attachant au réel et l'autre à la pensée.

    On peut éventuellement faire une thèse et une "antithèse" dans un même axe. Cependant se limiter à un seul axe pour répondre à la problématique de départ est inefficace, notamment parce que la synthèse doit faire paraître un élargissement -- que j'ai volontairement omis/caché, c'est assez particulier et chaque personne a le sien et sa manière de faire
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  9. #8
    ananda

    Re : philosophie et science !

    Hello

    Quelle est la place de la philosophie dans un monde qui donne sa confiance strictement à la réussite scientifique ?

    On peut vivre sans philosopher : la biologie ne dira jamais à un biologiste comment il doit vivre, seule la philosophie a cette prétention (au sens d'exigence) car la philosophie est un savoir sur les savoirs, et dont le but est de rendre la vie heureuse.

  10. #9
    noir_ecaille

    Re : philosophie et science !

    Citation Envoyé par ananda Voir le message
    Hello

    Quelle est la place de la philosophie dans un monde qui donne sa confiance strictement à la réussite scientifique ?

    On peut vivre sans philosopher : la biologie ne dira jamais à un biologiste comment il doit vivre, seule la philosophie a cette prétention (au sens d'exigence) car la philosophie est un savoir sur les savoirs, et dont le but est de rendre la vie heureuse.
    La biologie nous dicte beaucoup de choses sur les conduites à tenir : hygiène, santé, élevage, alimentation... Autant de domaines directement influencés par les découvertes scientifiques et leurs retombées.

    Difficile de vivre sans philosopher quand, bambin, vous demandez à vos parents : "pourquoi le monsieur il est tout noir ? il est malade ? il est vilain/méchant ? " Parce qu'à moins que vos parent ne vous enseignent pas à accepter/accueillir la différence (sujet purement philosophique), vous étiez déjà presque un raciste en herbe !

    Enfin la philosophie n'a pas "vocation" ou prétention à rendre heureux (ce serait plutôt les lobbies au sens large), ni à dicter votre ligne de conduite (ce serait plutôt la culture au sens large).
    Son seul but est d'analyser une idée, d'imaginer en allant jusqu'au bout d'une idée : réfléchir.

    Exemple : Prenons le scepticisme : on doute de ce qu'on voit, de ce qu'on nous dit, de ce qu'on perçoit ou comprend. Descartes développa l'idée jusqu’à son aboutissement : si on peut douter de tout, on ne peut douter qu'on doute (première vérité irréductible du scepticisme) ; et même on ne peut douter que c'est soi qui doute, donc que soi-même existe (deuxième vérité irréductible). Etc..

    La philosophie c'est la discipline qui décortique les idées. Ce sont les idées qui nous rendent (mal)heureux, pas la philosophie
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  11. #10
    invite6754323456711
    Invité

    Re : philosophie et science !

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Exemple : Prenons le scepticisme : on doute de ce qu'on voit, de ce qu'on nous dit, de ce qu'on perçoit ou comprend. Descartes développa l'idée jusqu’à son aboutissement : si on peut douter de tout, on ne peut douter qu'on doute (première vérité irréductible du scepticisme) ; et même on ne peut douter que c'est soi qui doute, donc que soi-même existe (deuxième vérité irréductible). Etc..
    Je doute que je peux douter que je sais le faire. Comme je doute de tout j'ai des doutes sur mes doutes au sens puis-je avoir des doutes sur tout. J'en doute.

    On ne sait jamais qui a raison ou qui a tort. ...

    Patrick

  12. #11
    ananda

    Re : philosophie et science !

    Hello

    Je trouve ta réponse très intéressante et stimulante aussi, car elle me force à préciser mon propos

    La biologie nous dicte beaucoup de choses sur les conduites à tenir : hygiène, santé, élevage, alimentation... Autant de domaines directement influencés par les découvertes scientifiques et leurs retombées.
    Je faisais référence à la biologie dans son acception stricte, à savoir « la science de la vie », et non ce qui englobe aussi les savoirs technologiques qui en sont dérivés. C’est ce qui différencie l’agriculture de l’agronomie, par exemple. Je me réfère au savoir scientifique s’illustrant parfaitement sous la forme d’un « article » (celui publié dans les revues internationales avec peer-review) : avec des hypothèses, un questionnement et une méthode scientifique qui aboutit à des résultats reproductibles s’inscrivant dans une théorie (qui demeure réfutable).

    De ce savoir scientifique peuvent ensuite découler des applications technologiques qui « percolent » dans toute la société : c’est le savoir-faire pratique. A mon sens, sous cette définition, la biologie ne dicte aucune conduite : en dehors du champ scientifique, la science n’est pas compétente, elle est comme muette. Entre les découvertes scientifiques et leurs retombées, il y a la politique, le religieux, le social, l’économie…c'est-à-dire un ensemble de facteurs qui au final agissent sur la société. La philosophie émerge de tout cela, et je résumais précédemment cela sous la formule de "la philosophie comme savoir sur les savoirs". J'ai aussi conscience que la science, dans sa pratique, est influencée par les paradigmes d’une époque, mais ceci est un autre débat.

    Difficile de vivre sans philosopher quand, bambin, vous demandez à vos parents : "pourquoi le monsieur il est tout noir ? il est malade ? il est vilain/méchant ? " Parce qu'à moins que vos parent ne vous enseignent pas à accepter/accueillir la différence (sujet purement philosophique), vous étiez déjà presque un raciste en herbe !


    Ce bambin que tu présentes est entrain d'accumuler un savoir sur le monde, il cherche le pourquoi de tout ce qu’il entoure (rarement le comment d'ailleurs). Est-il pour autant un philosophe en culottes courtes ? Peut-on réduire la philosophie à ce questionnement continu, cette simple remise en cause des choses qui vont de soi ? Ce ne sont que les prémices de la démarche philosophique, ce sont ses premiers pas, et le chemin est long…avant que ce bambin ne s’arrête par paresse aux préjugés et aux jugements de valeur qu’il hérite de ses parents, comme le font tous les enfants. Mais on les excuse : ce ne sont que des enfants.

    Difficile de vivre sans philosopher : 100 % d'accord, car philosopher aide à mieux vivre. Certes, celui qui vit sans philosopher est un cas extrême de débilité (celui qui n’apprend jamais rien de son expérience, celui qui ne relativise pas son savoir, celui qui ne se questionne jamais). Mais au contraire de Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans s’en rendre compte, on ne peut jouir des bienfaits de la philosophie sans mettre les mains dans le « cambouis » : il y a un apprentissage minimal, des lectures rébarbatives…un ensemble de pratiques que l’école ne nous apprend pas (car c’est bien connu : on y apprend la philosophie et non à philosopher).

    Enfin la philosophie n'a pas "vocation" ou prétention à rendre heureux (ce serait plutôt les lobbies au sens large), ni à dicter votre ligne de conduite (ce serait plutôt la culture au sens large).
    Son seul but est d'analyser une idée, d'imaginer en allant jusqu'au bout d'une idée : réfléchir.


    Là, j’avoue, j’ai failli tomber de mon tabouret Certes, je comprends bien que la philosophie est naturellement cette discipline qui décortique les idées, mais si le but de la philosophie serait de réfléchir, en quoi l’activité d’un philosophe se démarquerait-elle d’un expert, d’un ingénieur ou d’un chercheur en linguistique radotant sur les syllogismes (justement l’un des griefs fait à la philosophie) ? Le philosophe, par son activité, est celui qui étymologiquement « aime la sagesse, la vérité ». Et si je me réfère aux anciens de l’Antiquité, je dirais qu’il recherche la vie heureuse dans la vérité. « La philosophie est une activité qui, par des discours et des raisonnements, nous procure la vie heureuse » (Epicure). Pourquoi tous les philosophes nous ont-il laissé des écrits depuis 2500 ans ? Chaque projet philosophique n’entend-il pas aider à mieux comprendre la réalité pour mieux agir en conséquence (et donc mieux vivre) ? Avec le succès relatif que l'on sait...A ce propos, en parlant d’anciens de l’Antiquité :

    La philosophie c'est la discipline qui décortique les idées. Ce sont les idées qui nous rendent (mal)heureux, pas la philosophie


    C’est du Sénèque dans le texte : « Ce n'est pas l'évènement qui nous perturbe mais l'idée que nous nous faisons de l'évènement ». Doté de cette connaissance qui est un enseignement direct de la philosophie stoïciennne, nous sommes censés être délivrés du « trouble », pour pouvoir un jour atteindre l’ataraxie (principe du bonheur des épicuriens, stoiciens et des sceptiques). Ta signature est d’ailleurs « Deviens ce que tu es » de Nietzsche, n’est-ce pas une injonction à changer ta façon de concevoir la vie et d’agir en conséquence pour mieux vivre, et qui sait, être heureux ?

    Une remarque très générale pour conclure. Sans tomber dans la spéculation lyrique, un être humain est à la fois pensée et action, et toute modification de ses représentations (via la philosophie, mais pas uniquement : la télé aussi ) influencera son action (l’inverse se révèle vrai, parfois).
    Dernière modification par ananda ; 18/10/2010 à 22h30.

  13. #12
    noir_ecaille

    Re : philosophie et science !

    Citation Envoyé par ananda Voir le message
    Je trouve ta réponse très intéressante et stimulante aussi, car elle me force à préciser mon propos
    De même. Les débats riches en échanges se font d'abord sur la confrontation de points de vue différents
    Je faisais référence à la biologie dans son acception stricte, à savoir « la science de la vie », et non ce qui englobe aussi les savoirs technologiques qui en sont dérivés. C’est ce qui différencie l’agriculture de l’agronomie, par exemple. Je me réfère au savoir scientifique s’illustrant parfaitement sous la forme d’un « article » (celui publié dans les revues internationales avec peer-review) : avec des hypothèses, un questionnement et une méthode scientifique qui aboutit à des résultats reproductibles s’inscrivant dans une théorie (qui demeure réfutable).

    De ce savoir scientifique peuvent ensuite découler des applications technologiques qui « percolent » dans toute la société : c’est le savoir-faire pratique. A mon sens, sous cette définition, la biologie ne dicte aucune conduite : en dehors du champ scientifique, la science n’est pas compétente, elle est comme muette.
    ("Le savoir-faire, c'est toujours pratique !")
    Sauf qu'avant d'obtenir un savoir, vient d'abord la technologie -- donc le savoir-faire. La science a toujours une part de théorie et d'empirisme, que ce soit la théorie qui succède à l'expérience pour en expliquer les résultats, ou que l'expérience serve à vérifier/confirmer la théorie. Je parle d'expériences, cela comprend aussi les observations, CQFD...

    Entre les découvertes scientifiques et leurs retombées, il y a la politique, le religieux, le social, l’économie…c'est-à-dire un ensemble de facteurs qui au final agissent sur la société.
    A partir de la science naissent d'autres courants d'idées ou d'influence, qu'ils soient en accord ou en opposition avec la science. Ce qui n'empêche pas les technologies de diffuser, ni une part intrinsèque des motivations qui les ont construites (on peut nier l'existence des microbes, parler de possession du démon, et utiliser des principes "purificateurs" que d'autres appellent antibiotiques).

    Les retombées directes sont moins issues du savoir que du savoir-faire inextricablement lié à ce premier. Les révolutions s'opèrent ensuite dans la sphère des idées -- comme considérer un espace euclidien ou newtonien, ou relativiste, ou quantique.

    La philosophie émerge de tout cela, et je résumais précédemment cela sous la formule de "la philosophie comme savoir sur les savoirs". J'ai aussi conscience que la science, dans sa pratique, est influencée par les paradigmes d’une époque, mais ceci est un autre débat.

    Ce bambin que tu présentes est entrain d'accumuler un savoir sur le monde, il cherche le pourquoi de tout ce qu’il entoure (rarement le comment d'ailleurs). Est-il pour autant un philosophe en culottes courtes ? Peut-on réduire la philosophie à ce questionnement continu, cette simple remise en cause des choses qui vont de soi ? Ce ne sont que les prémices de la démarche philosophique[la réponse est dans votre analyse ], ce sont ses premiers pas, et le chemin est long…avant que ce bambin ne s’arrête par paresse aux préjugés et aux jugements de valeur qu’il hérite de ses parents, comme le font tous les enfants. Mais on les excuse : ce ne sont que des enfants.

    Difficile de vivre sans philosopher : 100 % d'accord, car philosopher aide à mieux vivre. Certes, celui qui vit sans philosopher est un cas extrême de débilité (celui qui n’apprend jamais rien de son expérience, celui qui ne relativise pas son savoir, celui qui ne se questionne jamais). Mais au contraire de Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans s’en rendre compte, on ne peut jouir des bienfaits de la philosophie sans mettre les mains dans le « cambouis » : il y a un apprentissage minimal, des lectures rébarbatives…un ensemble de pratiques que l’école ne nous apprend pas (car c’est bien connu : on y apprend la philosophie et non à philosopher).
    Enfin la philosophie n'a pas "vocation" ou prétention à rendre heureux
    Là, j’avoue, j’ai failli tomber de mon tabouret Certes, je comprends bien que la philosophie est naturellement cette discipline qui décortique les idées, mais si le but de la philosophie serait de réfléchir, en quoi l’activité d’un philosophe se démarquerait-elle d’un expert, d’un ingénieur ou d’un chercheur en linguistique radotant sur les syllogismes (justement l’un des griefs fait à la philosophie) ?
    Justement : le philosophe est un analyste, au même titre que l'ingénieur, le chercheur, éventuellement l'expert (bien que ce dernier ait plus un rôle d'étalonneur que d'analyste). Ces analystes diffèrent par leur domaine d'exercice, chaque domaine ayant développer ses outils/savoirs-faire en adéquation avec ses objectifs. "Mieux connaître" est plus juste que "mieux vivre". La connaissance est affaire d'analyse, la vie est affaire de choix.
    Le philosophe, par son activité, est celui qui étymologiquement « aime la sagesse, la vérité ». Et si je me réfère aux anciens de l’Antiquité, je dirais qu’il recherche la vie heureuse dans la vérité. « La philosophie est une activité qui, par des discours et des raisonnements, nous procure la vie heureuse » (Epicure). Pourquoi tous les philosophes nous ont-il laissé des écrits depuis 2500 ans ? Chaque projet philosophique n’entend-il pas aider à mieux comprendre la réalité pour mieux agir en conséquence (et donc mieux vivre) ? Avec le succès relatif que l'on sait...A ce propos, en parlant d’anciens de l’Antiquité :
    La philosophie c'est la discipline qui décortique les idées. Ce sont les idées qui nous rendent (mal)heureux, pas la philosophie
    C’est du Sénèque dans le texte : « Ce n'est pas l'évènement qui nous perturbe mais l'idée que nous nous faisons de l'évènement ». Doté de cette connaissance qui est un enseignement direct de la philosophie stoïciennne, nous sommes censés être délivrés du « trouble », pour pouvoir un jour atteindre l’ataraxie (principe du bonheur des épicuriens, stoiciens et des sceptiques).
    Depuis Épicure, la philosophie s'est enrichit et a évolué. Côté science, il a va de même : avant elle se mêlait d'alchimie, d'ésotérisme et servait autant à fabuler qu'a décortiquer. Se baser sur la philosophie antique est donc inepte puisque cela ne correspond pas à la philosophie actuelle, même si certains enseignements sont toujours vérifiés (même chose pour la géométrie euclidienne ).
    Ta signature est d’ailleurs « Deviens ce que tu es » de Nietzsche, n’est-ce pas une injonction à changer ta façon de concevoir la vie et d’agir en conséquence pour mieux vivre, et qui sait, être heureux ?
    J'ai choisi cette signature, qu'importe les raisons que vous voudriez m'imputer. Nietzsche n'enjoint pas à devenir heureux, seulement à "devenir ce que l'on est". C'est moins tordu qu'on ne le croit. Il y a une part de libération mais aussi une part de "chute" (je ne trouve plus le terme exact). Mais ce n'est pas l'objet de ce débat.
    Une remarque très générale pour conclure. Sans tomber dans la spéculation lyrique, un être humain est à la fois pensée et action, et toute modification de ses représentations (via la philosophie, mais pas uniquement : la télé aussi ) influencera son action (l’inverse se révèle vrai, parfois).
    La science et la philosophie sont deux des susdites représentations, à pied d'égalité
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  14. #13
    ananda

    Re : philosophie et science !

    Justement : le philosophe est un analyste, au même titre que l'ingénieur, le chercheur, éventuellement l'expert (bien que ce dernier ait plus un rôle d'étalonneur que d'analyste). Ces analystes diffèrent par leur domaine d'exercice, chaque domaine ayant développer ses outils/savoirs-faire en adéquation avec ses objectifs. "Mieux connaître" est plus juste que "mieux vivre". La connaissance est affaire d'analyse, la vie est affaire de choix.
    Et donc, quel est ce domaine d'exercice dans lequel le philosophe (et lui seul) s'illustre ? Sous ta définition, je ne vois toujours pas en quoi le philosophe se distinguerait des autres analystes (ou encore des "intellectuels"). Pour moi la philosophie reste ce savoir sur les savoirs, que les analystes (pour reprendre ce terme) eux-mêmes ne sont pas en mesure d'apprécier par défaut. Que penses-tu de cet exemple : les chercheurs dans les labos font de la science au quotidien (ils appliquent une méthode scientifique et utilisent des outils comme par exemple : la transformation de bactéries, de plantes, de cellules, etc.), mais paradoxalement cela ne les rend pas plus compétents qu'un philosophe sur des concepts comme l'opposition Nature/Culture, la place de l'Homme dans la Nature, etc. (alors même que leurs travaux participent potentiellement à cette modification de la réalité et à l'apparition de nouveaux paradigmes !). Seul le savoir sur les savoirs scientifiques -la philosophie des sciences- peut apporter des réponses à ces questions. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, et je pèse mes mots, le chercheur lambda est très rarement au fait de ces interrogations (il n'a que faire de l'épistémologie), tout simplement parce qu'il n'en a pas besoin pour faire son métier au quotidien : il cherche avant tout des financements, et des résultats pour obtenir d'autres financements, point barre (boutade à mes amis chercheurs inside )

    Concernant la justesse du "mieux connaître" par rapport au "mieux vivre": le "Mieux vivre" est la conséquence immédiate, inextricablement liée (comme le savoir-faire et le savoir) du "Mieux connaître". Cf. l'exemple avec la citation de Sénèque (post précédent).

    Depuis Épicure, la philosophie s'est enrichit et a évolué. Côté science, il a va de même : avant elle se mêlait d'alchimie, d'ésotérisme et servait autant à fabuler qu'a décortiquer. Se baser sur la philosophie antique est donc inepte puisque cela ne correspond pas à la philosophie actuelle, même si certains enseignements sont toujours vérifiés (même chose pour la géométrie euclidienne ).
    Je faisais référence aux Anciens uniquement pour appuyer mon argument selon lequel toute philosophie (ou la philosophie) est en soi un projet pour "mieux vivre". De ce point de vue là, force est de constater que leurs interrogations restent éminemment contemporaines. Lire Sénèque ("de la brièveté de la Vie") ou encore Marc Aurèle (Pensées) donne l'impression que ces livres auraient pu être écrits la veille, aux détails historiques près, of course.

  15. #14
    noir_ecaille

    Re : philosophie et science !

    La philosophie s'appuie aussi sur la réalité, donc sur les savoirs issus de la science -- on est d'accord.

    L'analyste philosophe s'attache au principe de l'idée -- toutes les idées, même les plus farfelues. Un principe directeur en science comme en philosophie : la recherche de la vérité "ultime", au sens : mieux connaître la réalité sous toute ses formes. La philosophie s'attache à notre réalité virtuelle : les idées. La science à notre réalité concrète : la nature. Les mathématiques sont une philosophie très spéciale : des axiomes logiques (donc des idées). Néanmoins les mathématiques s'attachent en partie à l'observation de la nature, parfois comme inspiration (fractales), cette discipline est donc science plus que "philosophie".

    Le philosophe n'étudie pas seulement les données issues de la science, mais aussi celles issues de l'imaginaire pur. Un de ces aspects est ésotérique, je doute qu'on puisse en débattre librement ici et surtout cela n'est ni le sujet, ni un apport pertinent dans le présent fil. Mais la grande différence d'avec un dogme religieux, c'est d'être à même de réfuter / mettre en échec un axiome philosophique -- un peu comme on réfute une théorie scientifique

    Reprenons le chercheur dans son labo...
    Il est touché par l'éthique, domaine très idéal et donc philosophique à sa source.
    Il est impliqué moralement :
    - en tant qu'expert, il est le garant de l'absence de mensonge(s) et/ou d'erreur(s) venant de son labo ;
    - en tant qu'homme de science, il a le devoir de distinguer positivement la réalité de l'imaginaire.
    En tant que chef/membre d'une équipe, il doit adhérer activement à certains principes socio-communautaires partagés, dont aujourd'hui une bonne part de principes philosophiques : dignité humaine, rapports humains, notion d'être humain, valorisation, confiance, dialogues...

    Ces principes sont en quelque sorte le "savoir-faire" philosophique. Il distille dans notre quotidien, au même titre que les technologies expérimentales.

    Je te rejoint donc sur le point qu'une des conséquence du "mieux connaître", c'est le "mieux vivre". Or cela s'applique en science comme en philosophie
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  16. #15
    Hope68

    Re : philosophie et science !

    Exemple : Prenons le scepticisme : on doute de ce qu'on voit, de ce qu'on nous dit, de ce qu'on perçoit ou comprend. Descartes développa l'idée jusqu’à son aboutissement : si on peut douter de tout, on ne peut douter qu'on doute (première vérité irréductible du scepticisme) ; et même on ne peut douter que c'est soi qui doute, donc que soi-même existe (deuxième vérité irréductible). Etc..

    tu fais reference au discours de la methode n'est ce pas?

  17. #16
    Hope68

    Re : philosophie et science !

    et je relance le debat
    -> La philosophie peut elle avoir un effet négatif sur l'homme et la société ou autres tout comme la science?

  18. #17
    invite9cd736bc

    Re : philosophie et science !

    Citation Envoyé par Hope68 Voir le message
    et je relance le debat
    -> La philosophie peut elle avoir un effet négatif sur l'homme et la société ou autres tout comme la science?
    Ce qui est certain, c'est que la philosophie peut n'avoir aucun effet notable sur le comportement humain, car bien souvent on constate des écarts importants, entre ce que l'humain pense et dit et ce qu'il fait.
    On constate que bien souvent, les philosophies et les beaux idéaux, ne sont pas suivis des faits et que les utopies échouent qu'elles servent de prétextes au loups...

    Le philosophie a cet avantage sur la science, qu'à défaut de ne pouvoir faire du bien aux humains, elles ne leur fait pas de mal, elle anime les discussions de salon.

    La science quand à elle, s'empêtre dans un idéal de neutralité, qui n'est à mon sens qu'un faut semblant, un cache misère.

    Cordialement

  19. #18
    invite9cd736bc

    Re : philosophie et science !

    Le rapport entre la philosophie et la science plus concrètement quelle est la place de la philosophie dans un monde qui donne sa confiance strictement à la réussite scientifique etc... ?
    Encore faut-il bien préciser ce qu'on entend par réussite scientifique.
    La réussite de la science, n'est pas un corollaire du progrès sociale.
    Mon opinion sur ce sujet est que la science résout des problèmes en posant d'autres problèmes. Elle les déplace donc.
    Elle réussit à atteindre ses propres objectifs en se coupant de la vie, et en affirmant sa neutralité.
    Mais sur quoi repose cette neutralité ? Sur l'idée, que la réalité est une donnée préexistante à toute démarche de recherche scientifique, et que la recherche scientifique a pour tâche d'explorer cette réalité.
    Ce faisant elle s'aveugle elle-même, elle méconnait le fait que la science construit la réalité, dans le type de relations qu'elle entretient avec elle. La perspective constructiviste dont il est question ici, est beaucoup moins neutre.Elle n'impose pas d'emblée une idéale neutralité. La science n'est pas neutre, elle est engagée jusqu'au cou dans la construction du monde. Elle entretient un type de relation avec les phénomènes qu'elle modélise, afin de nourrir d'autres relations. Et les relations qu'elle modélise sont fonction de sa manière d'interroger le réel. Dans ce jeu de relations, il n'y a pas de cloisons étanches ,entre l'observateur et l'observé, entre le sujet et l'objet, entre science et philosophie, entre science et éthique, contrairement à ce que l'idéologie dominante voudrait nous faire gober. Idéologie qui repose sur l'hypothèse douteuse, que le monde est une donnée a-priori, qu'il convient d'explorer. Alors qu'il s'agit plutôt de phénomènes avec lesquels nous entrons en relations, et à travers lesquelles nous construisons notre propre réalité.

    Cordialement,

  20. #19
    mh34
    Responsable des forums

    Re : philosophie et science !

    Je suis désolée de couper ce bel élan, mais tout ce qui concerne la philosophie est totalement en-dehors des guide-lines de ce forum.
    Merci de recentrer sur la science et seulement sur elle, sous peine de fermeture rapide de ce fil, dont le sujet est déjà très limite ( toujours par rapport au forum bien sûr).
    "mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde". Albert Camus

  21. #20
    hlbnet

    Re : philosophie et science !

    Citation Envoyé par Dignaga Voir le message
    Mais sur quoi repose cette neutralité ? Sur l'idée, que la réalité est une donnée préexistante à toute démarche de recherche scientifique, et que la recherche scientifique a pour tâche d'explorer cette réalité.
    Ce faisant elle s'aveugle elle-même, elle méconnait le fait que la science construit la réalité, dans le type de relations qu'elle entretient avec elle. [...] Idéologie qui repose sur l'hypothèse douteuse, que le monde est une donnée a-priori, qu'il convient d'explorer.
    A mon avis, le terme "idéologie" n'est pas du tout approprié ici. Le fait qu'une théorie scientifique ne doive pas être en contradiction avec l'expérience, ce n'est pas une "idéologie". C'est une contrainte fondamentale de l'activité scientifique. Dire que cela repose sur une "hypothèse douteuse que le monde est une donnée a-priori, ..." n'a aucun intérêt ... on s'en fiche !

    Poser une contrainte à une activité quelconque, ce n'est pas faire de l'idéologie, c'est une manière de borner l'activité en question, de mieux la définir.

    Cette contrainte peut paraître idiote à certains, ou injustifiée ou être une "hypothèse douteuse pour la raison X ou Y". Mais, ça n'a aucune espèce d'importance.

    Lorsque je joue au tennis, je sais que mon pied ne doit pas toucher la ligne au service. Si je trouve cela idiot, je peux inventer un autre sport avec d'autres règles. Mais tant que je prétends jouer au tennis, je dois respecter cette règle ... qui n'est pas une idéologie.

    Si quelqu'un se gausse de cette règle "idiote" en disant que cette règle se base sur l'idée débile que le serveur qui a le pied sur la ligne pourrait être avantagé (ou n'importe quelle autre raison) ... je m'en contrefiche. Le tennis, c'est défini comme ça.

    Les théories scientifiques ne doivent pas être en contradiction avec l'expérience ... c'est comme ça, on aime ou on aime pas, on trouve ça naïf ou pas, on l'admet ou on fait autre chose ... mais ce n'est pas une idéologie !

  22. #21
    Deedee81
    Modérateur

    Re : philosophie et science !

    Salut,

    Je ne commenterai que ces points (pour le reste je suis d'accord avec hlbnet) :

    Citation Envoyé par Dignaga Voir le message
    La réussite de la science, n'est pas un corollaire du progrès sociale.
    Ca je suis entièrement d'accord. On entend trop souvent des propos (souvent médiatiques) qui impliquent ce corollaire, ce qui entraine souvent des rejets inappropriés.

    Citation Envoyé par Dignaga Voir le message
    Mon opinion sur ce sujet est que la science résout des problèmes en posant d'autres problèmes. Elle les déplace donc.
    Là, je vois les choses un peu différemment. Oui, de temps en temps les problèmes sont déplacés, reformulés, précisés, etc....

    Mais l'expérience m'a plutôt montré qu'en général la situation est un peu plus compliquée qu'un déplacement. La résolution d'un certain nombre de problèmes permet de mieux comprendre certaines choses. Et de là, on est à même de se poser de nouvelles questions, de nouveaux problèmes, qu'on n'aurait même pas pu imaginer avant. Je dirais donc plutôt que la science révèle de nouvelles interrogations grâce à la résolution d'autres interrogations. Il s'agit plus d'une découverte que d'un déplacement.

    Une parabole plus qu'une analogie : j'arrive chez moi et je ne trouve pas la clef. Problème "où est la clef ?". Je cherche, là trouve, j'ouvre la porte et là je vois qu'il n'y a plus de meubles. Problème "où sont mes meubles ?". La résolution d'un problème m'a permis d'en poser un autre sans qu'il soit une conséquence du premier problème ni de sa résolution (les meubles avaient disparus même si je le savais pas encore). Attention, je répète, ce n'est qu'une parabole pour illustrer ce que j'entend par "découverte plutôt que déplacement".

    Un exemple typique c'est ce que j'appelle souvent "les pourquoi qui deviennent des comment". On affirme souvent, avec raison, que les "pourquoi" ne font pas partie du domaine scientifique mais plutôt de la philosophie. Mais avec une meilleure compréhension des phénomènes un pourquoi peut devenir un comment nourissant ainsi le lien entre science et philosophie. Ce qui fait d'ailleurs intervenir souvent des changements de concepts, de paradigmes,... et donne beaucoup de travail aux philosophes, travaux qui peuvent parfois inspirer la réflexion et la recherche (pensons aux études sur les fondements de la mécanique quantique et aux recherches sur l'intrication puis la cryptographie et la téléportation) (ce dernier point sur l'inspiration est mon opinion, je peux me tromper).

    Une occurence de cet exemple est la gravitation. La théorie de Newton parle d'un lien "mystérieux" à distance. Ce qui lui fut repproché (idée métaphysique). Il s'en défendit en affirmant qu'il ne l'expliquait pas (pourquoi) mais se contentait de le constater de de décrire comment ça marche. Une attitude très moderne.

    Puis est venue la relativité générale. Celle-ci explique le "fonctionnement" de la gravité à travers la géométrie de l'espace-temps et les liens avec la matière (géodésiques + équations d'Einstein). Et le lien à distance est alors expliqué.

    Il est clair que la relativité générale (et restreinte) a donné énormément matière à réflexions aux philosophes.

    En outre, la relativité générale peut soulerver aussi des pourquoi. Par exemple : pourquoi ce lien entre matière et courbure tel que donné par l'équation d'Einstein ? La réponse viendra (peut-être) de la gravité quantique ou du style. Alors, cela donnera beaucoup de travail aux philosophes et permettra aussi de se poser de nouvelles questions. Pour essayer encore de progresser

    Il me semble clair qu'il y a une osmose permanente entre expériences, théories et réflexions (de nature philosophique ou pas).

    J'ignore si ce genre de réflexion peut aider Hope, j'espère (sans jeu de mots )
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  23. #22
    invite9cd736bc

    Re : philosophie et science !

    "C’est une des exagérations les plus dangereuses que de vouloir la connaissance non au service de la vie, mais pour elle-même, à tout prix (comme le débauché obéit à ses instincts purs, sans les contrôler par d’autres instincts salutaires) "F.Nietzsche

    Cordialement,

  24. #23
    myoper
    Modérateur

    Re : philosophie et science !

    Citation Envoyé par Dignaga Voir le message
    "C’est une des exagérations les plus dangereuses que de vouloir la connaissance non au service de la vie, mais pour elle-même, à tout prix (comme le débauché obéit à ses instincts purs, sans les contrôler par d’autres instincts salutaires) "F.Nietzsche
    Et la vie serait au service de quoi ?

  25. #24
    Deedee81
    Modérateur

    Re : philosophie et science !

    Salut,

    Citation Envoyé par Dignaga Voir le message
    F.Nietzsche
    Je comprend mieux ta source d'inspiration
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  26. #25
    noir_ecaille

    Re : philosophie et science !

    D'accord avec Hlnet, concernant cette contrainte fondamentale :
    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    [le chercheur scientifique] est impliqué moralement :
    - en tant qu'expert, il est le garant de l'absence de mensonge(s) et/ou d'erreur(s) venant de son labo ;
    - en tant qu'homme de science, il a le devoir de distinguer positivement la réalité de l'imaginaire.
    Je rappelle aussi que "réussite" n'existe pas en science : même une expérience avec un résultat négatif est une avancée dans le savoir. La "réussite scientifique" ne s'applique-t-elle pas plutôt à la réussite professionnelle personnelle dans une carrière à vocation scientifique ? La réussite est par définition subjective, personnelle (=personne physique ou morale).

    Qu'on ne me sorte pas la sélection naturelle, avec cette mauvaise vulgarisation de "la survie du plus apte" qui n'a plus court en biologie de l'évolution. La sélection naturelle c'est beaucoup plus de paramètres et plus complexe qu'une "réussite" -- en réalité, il vaut mieux parler de ratio de reproduction par individu, éventuellement d'adéquation à un contexte, de diffusion d'un caractère génétique ou de sélection d'un phénotype... Bref. On est loin du "premier à l'arrivée" escompté dans l'expression malheureuse "survie du plus apte".

    Ne mélangeons pas les termes pour faire florès d'une expression facile populiste et le plus souvent creuse ou inepte.


    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Là, je vois les choses un peu différemment. Oui, de temps en temps les problèmes sont déplacés, reformulés, précisés, etc....

    Mais l'expérience m'a plutôt montré qu'en général la situation est un peu plus compliquée qu'un déplacement (euphémisme ). La résolution d'un certain nombre de problèmes permet de mieux comprendre certaines choses. Et de là, on est à même de se poser de nouvelles questions, de nouveaux problèmes, qu'on n'aurait même pas pu imaginer avant. Je dirais donc plutôt que la science révèle de nouvelles interrogations grâce à la résolution d'autres interrogations. Il s'agit plus d'une découverte que d'un déplacement.
    La science ne résout aucun problème. Ce n'est qu'une source de savoir, une découverte "infinie" (<== word Joke). C'est la décision prise en fonction de ce que l'on sait (ou pas) et de ce que l'on veut/recherche, et de ce que l'on peut (souvent) qui permettra (ou non) une réponse à un problème donné -- pourquoi, comment, et sinon ?...

    La science ne répond pas à des problèmes, elle se borne à éclaircir des interrogations. Ce ne sont pas des réponses à même de résoudre un "problème", ce sont des connaissances (= du savoir). Secondairement, ce savoir donne naissance à des savoirs-faire (ex: technologies) et des savoirs-être (ex : hygiène, politesse). C'est l'usage que l'on fera de ces connaissances secondaires qui répondra à des problèmes et modifiera un contexte -- lequel nouveau contexte nous confronte à des problèmes émergents. Ce n'est donc pas un déplacement de problème, mais un enchaînement d'émergences.


    Il me semble clair qu'il y a une osmose permanente entre expériences, théories et réflexions (de nature philosophique ou pas).
    Je n'ai pas trouvé ces exemples très clairs, la réflexion personnelle étant très difficile à traduire auprès d'autrui CQFD.

    Je relève néanmoins quelques points :
    - l'expérimentation
    - la réflexion
    - l'intuition
    - la conviction
    - la croyance

    L'expérimentation est la matérialisation réelle ou virtuelle (=expérience de pensée, réflexion/analyse philosophique) de la réflexion en attente de savoir. Qu'il s'agisse de confirmer une théorie/hypothèse, ou inversement d'analyser ou s'approprier l'inconnu / la "nouveauté". C'est la méthode systématique du scientifique et de l'analyste philosophe.

    La réflexion est l'enchaînement de confrontations de concepts et de données. Ces concepts sont eux-même le résultat/croisement de réflexions historiques qui ont créé, modifié ou réfuté de précédents concepts à partir des données disponibles. Elle octroie la capacité de discernement.

    L'intuition est le ressenti fort d'une "inconnue" clairement circonscrite dans un concept en devenir -- l'inconnue d'une "équation" qui permet cependant une réflexion au moins partielle pouvant mener à une recherche. Cette recherche aboutira soit à la découverte/confirmation de "l'inconnue" équationnel, soit à la réfutation du concept qui l'utilise (= "équation" fausse).

    La conviction est un ressenti personnel. Il donne lieu à des raccourcis dans le processus de réflexion d'un individu, avec la possibilité de biaiser l'analyse personnelle. C'est une certitude de l'esprit fondée sur des preuves jugées suffisantes.

    La croyance est un sentiment personnel inhérent à la personne qui l'exprime : adhésion de l'esprit qui, sans être entièrement rationnelle, exclut le doute et comporte une part de conviction personnelle, de persuasion intime
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

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