Est - ce vraiment le statut de fonctionnaire qui pose problème ?
Est -ce que le problème ne viendrait pas plutôt de la précarité des postes d'ATER et de Post-Doc ?
Lors de mon cours passage dans ce système (4 ans), ce qui me frappait, c'était le clivage entre personnel permanent et non permanent. Le personnel permanent est bien installé dans la vie, peut faire des crédits, se projeter dans l'avenir.
Tandis que lorsque l'on est ATER ou Post-Doc ou Thésard, c'est une tout autre paire de manches : salaire entre le SMIC et 1500 euros net, absence de reconnaissance par les banques, impossible de savoir si on restera dans le même pays.
Je me souviens m'être fait refuser un crédit de 6000 malheureux francs pour acheter un pauvre ordinateur, sous pretexte que j'etais à peine au SMIC et en plus en CDD. Pourtant pour une somme pareil, j'étais solvable et en plus juste en début de thèse.
Si les statuts de chercheurs non-permanents étaient reconnus et payés en conséquence, j'entend par là au niveau du prix du marché du travail (soit à peu près le double), la situation n'aurait pas la tournure dramatique qu'elle a actuellement. Les jeunes chercheurs passeraient de contrat en contrat en attendant de remporter un poste, sans avoir à s'exiler et faire des concessions sur leur choix de vie ( famille, environnement, etc ...). L'embauche par les labos se ferait plus facilement car l'enjeu n'est pas le même quand on embauche quelqu'un pour 3 ou 5 ans et pour la vie. Peut - être aussi que les passerelles pourraient mieux se faire en privé et public.
Dans le sens public - privé : car on n'a pas du tout les mêmes a priori face à quelqu'un qui gagne le SMIC et quelqu'un qui a un salaire conséquent (c'est con et très bête mais voilà c'est comme ça).
Dans le sens privé-public: car même si on voit des annonces intéressantes émanent d'organismes publiques, l'idée de voir son salaire divisé par 2 est complètement rédhibitoire.
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