Je ne sais pas si je vais y réussir, mais je ne voudrais pas engager une Nième discussion sur le déterminisme mais seulement essayer de définir les catégories de générateurs de séries de nombres qui correspondent plus ou moins au terme "aléatoire", la qualité de cette correspondance étant assurée par une multitude de tests imaginés à cette fin.
Ces générateurs peuvent d'abord être classés en fonction du mécanisme, naturel ou artificiel, qui les crée. Une deuxième distinction doit être faite entre les origines naturels mettant en œuvre ce qu'on est bien obligé d'appeler faute de mieux le hasard d'une part et le chaos d'autre part.
Une troisième distinction concerne les origines artificiels, qui peuvent être basés sur des algorithmes à clef (ou graine=>seed) utilisés en informatique, reproductibles et cycliques, ou sur des phénomènes naturels dus au hasard ou au chaos, non reproductibles et non cycliques.
Probablement le meilleur exemple (à part le "pile ou face" ou le dés) de générateur utilisant un pur phénomène naturel que j'ai trouvé est décrit sous
www.fourmilab.ch/hotbits/
utilise le temps qui s'écoule entre deux désintégrations beta du Krypton-85, remarquable par les précautions prises pour ne pas "polluer" les mesures. Le fait de l'existence ou non des "variables cachées" est ici sans importance pour ce qui est la pureté des séries de nombres obtenues. Naturellement ces séries ne sont pas reproductibles.
Bien d'autres générateurs basés sur des phénomènes naturels mais non explicables par la MQ, relèvent plus du chaos que du hasard, encore qu'il ne soit pas toujours facile de choisir, les effets étant souvent conjugués, comme p. ex. pour le grésillement de micro. J'ai écrit un programme algorithmique, qui fait appel aux incertitudes temporels des interruptions système des ordinateurs, qui répond parfaitement aux tests, mais je suis incapable de dire s'il est basé sur le hasard ou le chaos. Voir:
http://perso.wanadoo.fr/aap/aap/alea.htm
Un autre exemple serait un cas semblable: une capsule hermétiquement fermée contenant un gaz pur, qui laisserait échapper par un trou minuscule molécule par molécule. Les instants d'échappement seraient inégalement répartis dans le temps et la mesure du temps entre deux molécules aléatoire. Hasard ou chaos? Exemple plus sympathique: les bulles du champagne.
Les séries aléatoires créées par le chaos sont innombrables. Un générateur simple et accessible à toutes les bourses est la mesure du temps s'écoulant entre deux gouttes successives de pluie tombant sur un petit micro. Les mêmes précautions de traitement du signal sont à prendre que dans le premier lien.
La cryptographie nécessite des séries de nombres qui doivent ressembler le plus possible aux vraies séries aléatoires, tout en étant reproductibles si l'on connaît la "clef" ou les deux clefs, l'une pour le cryptage, public, et l'autre pour le décryptage, privé. La création de ces séries est devenue une science à part et évolue très vite. Si je suis bien informé, le grand défaut des séries reproductibles est leur nature cyclique. La multiplication des identifications anthropométriques permet(ttra?) de lier le déchiffrage à un caractère, sans que le déchiffreur sache lequel c'est, et ne puisse le donner, même sous la torture (science-fiction?).
Si l'on se trouve en présence d'une série qui semble aléatoire, on dispose de nombreux tests permettant d'évaluer sa qualité comparée à une série "pure". Cette évaluation est d'autant plus significative qu'on dispose d'un nombre important de valeurs qui composent la série, de préférence des centaines de milliers. Elle repose toujours sur le calcul de probabilité,
qui est applicable indifféremment aux phénomènes dues au hasard et au chaos, d'ou le titre de ce message.
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