ps: pour alléger un peu le sujet, cela me fait penser au film "ridicule" dans lequel B Giraudeau ( dans la peau d'un curé ayant les faveurs du roi ) excelle en "bons mots" et "démonstrations" habilement menées.
ainsi, il séduit le roi en public lors d'un exercice oratoire en "prouvant" l'existence de Dieu !
après une "standing ovation", il rajoute :
" j'aurai tout aussi bien démontré l'inverse", ce qui lui vaut une sorte de bannissement.
Beaucoup de techniques sont en partie détournées sans pour cela voir leur nom dériver au péjoratif.
Doit y avoir des spécificités sociales à la rhétorique, qui est à bien regarder un ensemble de techniques essentielles pour ceux qui cherchent à diriger l'opinion (politiques, publicitaires, lobbyistes, prosélytes religieux ou autres, défendeurs d'idéologie, rabble-rousers (pas de bonne traduction), etc.) ou même simplement à enseigner, et ce indépendamment de l'honnêteté ou non de ceux qui les pratiquent. Ce n'est peut-être pas seulement les détournements (usages malhonnêtes, disons) qui sont mal ressentis par les non pratiquants de ces techniques, et amène un dénigrement par la majorité (et souvent une attitude hypocrite par les pratiquants).
[On dit «techniques de communication» ou quelque chose comme ça en langage moderne, non? À quand la dérive péjorative du terme?]
Dernière modification par Amanuensis ; 09/08/2017 à 11h19.
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
Il est en effet probable que les deux phénomènes soient conjugués.
je veux dire à la fois une forme de refus d'une rhétorique "propre" ( désolé si le mot n'est pas adapté ) parce que faire "l'effort intellectuel" semble difficile , mais aussi le constat de se faire parfois "rouler dans la farine" de différentes manières ( votre liste est significative ).
et j'ajoute que cette deuxième "dérive" est même enseignée à l'ENA !
D'un autre côté, on peut considérer qu'une société où les choix sociaux sont faits, et les conflits résolus, et la justice tentée, par la discussion et donc nécessairement par des discours utilisant les techniques rhétoriques, est préférable à une société où cela est fait par la violence physique.
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
évidemment, et loin de moi l'idée de jeter le bébé avec l'eau du bain.
Cdt
Je pensais plutôt à ceux qui font dériver le mot rhétorique vers le péjoratif. (Perso j'essaye dans la mesure de mes moyens de faire la différence, par exemple avec une expression comme «basse rhétorique».)
Mais je pense qu'on peut fermer la parenthèse et laisser la place au sujet...
Dernière modification par Amanuensis ; 09/08/2017 à 11h46.
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
Si quand même, une dernière intervention hors-sujet de ma part: J'admets que mon discours sur les termes en -isme manque pas mal de nuances. On pourrait appeler cela de «l'anti-isme-isme».
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
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pour le reste, oui, fin de notre petite digression.
Faut pas pousser. Quand je dis "on va au cinéma ?", qu'on me répond "y a quelque chose de bien ?" et que je dis "je ne sais pas, mais sûrement, oui". Je fais une hypothèse, chose qu'on fait tout le temps, franchement là j'ai beaucoup de mal à admettre que je fais de la recherche scientifique.Si la science cherche à savoir, alors tout ce qui consiste à comprendre la réalité est de la recherche scientifique.
Celui qui pose des hypothèses dans n'importe quel contexte fait implicitement de la recherche scientifique.
Celui qui soutient une thèse est un communicant de recherche scientifique (qui s'ignore peut-être), sans parler de la thèse de l'étudiant qui est avant tout un exercice d'entraînement (mais pas toujours).
"Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)
N'a de convictions que celui qui n'a rien approfondi (Cioran)
Et plus affligeant !
C’est par exemple une valise de phrases à caser sur un ou plusieurs sujets que le cabinet et/ou le ministère prépare pour un ministre qui doit passer à la télévision afin qu’il ait l’air compétent sur les sujets sur lesquels il risque d’être interrogé.
Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac
Salut,
Je ne sais pas en France, mais chez nous les fonctionnaires suivent un cours de lisibilité : ne pas utiliser des mots inutilement compliqué, ne pas utiliser de double négation (ou de triple, j'ai vu un exemple dans un texte officiel), ne pas utiliser de doubles longues énumérations (messieurs xxxx une vingtaine de noms xxxx respectivements xxxx une vingtaine de fonctions xxx), éviter les excès de majuscules, gras, souligné, etc... etc...
J'ai trouvé ce cours assez "évident" mais intéressant. Mais je dois préciser que les politiques, eux, ne suivent pas ce cours.
Mais, il convient d'insister sur ce point (si, si ) : je n'en ai pas entendu utiliser le terme "uniformitarisme"
"Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)
En cherchant un peu on peut trouver un embryon de possibilité que ça apparaisse un jour largement dans le langage médiatique:
— La publicité, médiatrice et intégratrice, réussit à conjuguer l’universel et le singulier. Là encore, si les penseurs ne sont jamais parvenus à venir à bout de la division (y compris la plus banale, entre les hommes), le discours publicitaire, lui, réduit toute scission en produisant de l’uniformitarisme.
(http://www.editions-verticales.com/f...age.php?id=148)
Dernière modification par Amanuensis ; 10/08/2017 à 08h28.
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
Dire "probablement oui" est une affirmation portée par une règle statistique (il y a toujours quelque chose de subjectivement bien si on est ouvert sur l'heure du film et le lieu du cinéma). Sociologie appliquée. La règle est déjà écrite.Faut pas pousser. Quand je dis "on va au cinéma ?", qu'on me répond "y a quelque chose de bien ?" et que je dis "je ne sais pas, mais sûrement, oui". Je fais une hypothèse, chose qu'on fait tout le temps, franchement là j'ai beaucoup de mal à admettre que je fais de la recherche scientifique.
Dire "je pense que oui au nom d'une argumentation" est une hypothèse, à condition d'y croire. Or, dans la vie quotidienne du divertissement (hors du travail) chez la majorité des gens, on parle pour occuper le temps ou imposer une hiérarchie (le parent fait croire qu'il sait et que c'est souvent indiscutable, ce n'est pas parce qu'il croit à ce qu'il dit) et non pas avec une intention de poser une hypothèse, une intention de raisonner, une intention de croire à son argumentation.
Au travail, qui aurait peur de dire qu'il est dans une démarche scientifique en posant des hypothèses sincèrement ? Qui n'a jamais prononcé le mot "enquête", "analyse", "probabilité", "suspicion" au moment de traiter une hypothèse de travail, sans même n'être jamais rentré dans un bureau du CNRS ?
La différence, c'est bien qu'en sortant du travail, la majorité ne pose plus les hypothèses sincèrement et on quitte bien la démarche de recherche scientifique. On se plonge dans le divertissement, la religion, la nostalgie, la confiance en soi, on n'hésite bien sûr pas à reposer le cerveau, parce qu'il le faut aussi.
En résumé, poser une hypothèse sérieusement est une démarche de recherche scientifique.
Toute notion de philosophie est le fruit d'un travail de réflexion de plusieurs années, confronté à des collègues. C'est plus que jamais une démarche de recherche scientifique. L'uniformitarisme est par définition un concept qui entre dans une démarche de recherche scientifique.
Comme souvent en philosophie, c'est un concept qui paraphrase d'autres choses déjà écrites. Je ne suis pas sûr que ce soit très différent du fait qu'il y a en sciences naturelles des lois universelles, indépendantes de l'espace et du temps. Je ne suis pas sûr que ce soit très différent du fait qu'il y a des relations entre les échelles de temps et d'espace. Je ne suis pas sûr que ce soit très différent du 2nd principe de la thermodynamique.
Etc. etc.
Bonjour,
Vous semblez dire que l'uniformitarisme est une hypothése scientifique valable, alors je vous demande comment montre-t-on qu'il y a un milliard d'années l'attraction des masses se faisaient selon la même loi que celle de maintenant ?
PS : supposée une L loi identique à maintenant, il y a un milliard d'années, pour prouver qu'il y a un milliard d'année l'attraction se faisait comme maintenant, entrenerait de ma part la question : "comment prouvez-vous que la loi L était la même il y a un milliard d'années ?", bref j'aimerais que vous évitier les raisonnements circulaire.
Merci.
"Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)
Salut,
Comment sait-on que ce que l'on observe a bien plus d'un milliard d'années, sans supposer l'existence d'une loi aussi ancienne (c'est à dire sans raisonnement circulaire) ?
Merci.
alors, tu en proposes une autre ?
qui soit aussi cohérente à tous les niveaux ?
est ce l'idée ?
merci par avance de préciser ton modèle . ( avec des arguments et des théories concordantes ad hoc )
cordialement.
je veux dire , pas seulement un truc du genre :
" et si tout le monde se trompait, mais je n'ai aucune idée ni même de références sérieuses pour savoir le pourquoi du comment " !
Bonjour,
Merci de ne pas suivre cette proposition. Ce serait hors charte (théorie personnelle).
Par contre, tout un chacun est invité à expliquer à Dattier comment on mesure les distances astronomique sans devoir supposer que la gravitation était la même il y a longtemps.
C'est archi connu et à pleins d'endroits sur le forum, donc je ne l'ai pas expliqué car je fatigue un peu, veuillez m'en excuser.
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Revoir aussi mon message n°19.
N'a de convictions que celui qui n'a rien approfondi (Cioran)
rien à redire évidemment, à part que je me suis emballé tout seul en réaction à des "propos" ( avec qualificatifs au choix )
désolé.
C'était bien compréhensible.
Je précise aussi que les explications dont je parlais se trouvent non seulement un peu partout sur le forum (surtout en astrophysique) comme je le disais, mais aussi très facile à trouver sur Wikipedia.
Alors je trouve un peu fort de café de poser la question sans même prendre la peine d'aller voir (ce que je fais toujours avant de poser une question, comme celle que j'ai posé aujourd'hui en biologie qui n'est évidemment pas ma spécialité). Par conséquent, ça me décourage un peu de répondre (surtout quand ces questions fusent comme si on se trouvait face à un mur). Tu as réagis autrement mais clairement aussi pour le même genre de raisons. Je vais pas te jeter la pierre (ni même le gravier).
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