Au vu des données du "PHOTOVOLTAIC GEOGRAPHICAL INFORMATION SYSTEM" de la Commission européenne, la puissance moyenne délivrée par la centrale solaire doit être environ 9,5 MW, soit une production moyenne de 230 MWh par jour. Comme le site est proche de l'équateur, la variation saisonnière de la durée quotidienne d'ensoleillement est faible, et compte-tenu du climat, la variation saisonnière de la consommation probablement aussi.
Autrement dit, on peut imaginer que la centrale de stockage est dimensionnée pour un cycle journalier (stockage d'énergie durant la journée, déstockage le soir et la nuit), avec sans-doute une marge pour faire face aux jours de faible ensoleillement : toujours avec le même outil (en choisissant l'option "performance of off-grid PV systems", qui permet de choisir les valeurs de la puissance-crête installée et de la capacité de stockage), je vois que cela permet de faire face à une consommation quotidienne de 100 MWh sans interruption de service. Remarque : ce calcul ne tient pas compte du rendement de la centrale à hydrogène.
En étant raisonnablement optimiste (facteur de charge = 40%), la production moyenne de 2 éoliennes de 12 MW installées au large de Dunkerque serait du même ordre. Mais pour une consommation quotidienne de 100 MWh, il faudrait certainement une plus grande capacité de stockage en prévision de périodes de plusieurs jours consécutifs de vent faible, où la production éolienne tombera à 10%. Il faut donc imaginer installer une centrale à hydrogène de la même taille que celle dont parle l'article au pied de chaque éolienne...
Et si on veut couvrir l'ensemble des besoins du pays à l'aide de cette technologie, avec des journées d'hiver où la consommation peut atteindre 2 TWh, il faut multiplier ces chiffres par 20000, soit un total de 40000 éoliennes offshore de 12 MW, chacune couplée à une centrale à hydrogène de la même taille que ci-dessus.
Compte-tenu du coût des PV, je suppose que la centrale à hydrogène représente environ la moitié de l'investissement dans le projet guyanais; disons 40 millions d'€. Admettons que le coût d'une telle centrale puisse être divisé par deux, et que celui de l'installation d'une éolienne offshore tombe à 2 € par Watt installé (au passage, ça revient à multiplier environ par deux le coût de l'installation d'une éolienne pour calculer l'investissement réel, stockage compris). A vue de nez, pour couvrir les besoins de la France entière il faudrait investir 1800 milliards d'€ tous les 20 ans, et prévoir plusieurs centaines de millions d'€ de coûts de fonctionnement pendant la même durée (les salaires d'au moins 100000 personnes - et probablement nettement plus : pour la centrale guyanaise le fonctionnement sera assuré par 30 personnes).
Si avec ça on fournit aux consommateurs 500 TWh par an, soit 10000 TWh en 20 ans, ça met le kWh à au moins 0,2 € (faut pas compter sur le fait de gagner de l'argent en vendant la surproduction saisonnière, parce que si tout le monde s'y met, tout le monde surproduira... Au mieux ça permet de réduire un peu le parc installé en comptant sur l'interconnexion des réseaux européens - qui n'ira pas sans poser de problèmes - et sur le fait que tout le monde ne surproduira pas exactement au même moment).
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