Une récente étude menée en Angleterre montre que les terres où est pratiquée la chasse sont généralement gérées d'une façon favorable à la biodiversité, et qu'il existerait donc une relation positive entre chasse et conservation.
K.Les propriétaires de terres où sont pratiquées des chasses telle la chasse à courre au renard ou la chasse à tir hébergent une faune plus diverse que celles où n'est pas pratiquée la chasse, d'après une étude anglaise. Au moment où la chasse à courre est attaquée vivement en Angleterre, cette étude est bienvenue pour ceux qui souhaitent que cette chasse reste légale.
L'idée que la chasse puisse être bénéfique à la biodiversité n'avait pas été évaluée précédemment, déclarent les scientifiques ayant mené cette étide. Le féroce débat sur de tels sports a généralement été centré sur les points de conflits de la cruauté et du contrôle des nuisibles.
Les bois et les haies ont fortement régressé durant les 50 dernières années en Angleterre, ainsi que les populations de mammifères, insectes et oiseaux qui y étaient associés. Beaucoup d'espèces de milieux agricole aussi, telles l'alouette et la perdrix grise, ont des populations qui ont diminué de façon dramatique et risquent de disparaître.
A partir de photos aériennes et d'interviews de propriétaires, Nigel Leader-Williams et ses collègues de l'Université de Kent (Canterbury) concluent que les propriétaires qui autorisent la chasse sur leurs terrains laissent une plus grande part de leur propriété en bois. De plus ils ont plus eu tendance à faire appel aux subventions de l'Etat pour planter des bois ou des haies pendant les dix dernières années.
"C'est un argument qu'on avait avancé par le passé" dit Tim Bonner, un porte-parole de la "Countryside Alliance", un groupe de représentation des personnes vivant en milieu rural basé à Londres. "La chasse bénéficie globalement à l'environnement".
D'autres sont certains, cependant, qu'une interdiction de la chasse ne mènerait pas à des collines sans haies ni bois. "On verrait un changement de façon de gérer le terres" déclare Norman Starks, directeur des opérations du "Woodland Trust", un groupe pour la conservation basé à Grantham (UK). "Mais nous n'envisageons pas une importante perte de forêts qui ont déjà été plantées".
Le dommage que les loisirs humains font à l'environnement est bien connu. Mais, ainsi que le montrent les dernières études, ils peuvent aussi stimuler les efforts de conservation. Les safaris par exemple ont encouragés les propirétaires en Afrique Centrale et en Afrique du Sud à préserver les habitats de plusieurs espèces en voie de disparition.
Et cette année l'association Nature Conservancy, un groupe pour la conservation qui gère près de 50 milions d'hectares de terres et d'eau dans le monde entier, va autoriser la chasse au cerf sans permis dans plusieurs de ses réserves au USA.
Oldfield, T. E. E., Smith, R. J., Harrop, S. R. & Leader-Williams, N. Field sports and conservation in the United Kingdom. Nature, 423, 531 - 533, (2003).
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