Gaspillage de l'eau: un mensonge pseudo-environnementaliste?
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Gaspillage de l'eau: un mensonge pseudo-environnementaliste?



  1. #1
    invitef0c99235

    Gaspillage de l'eau: un mensonge pseudo-environnementaliste?


    ------

    Bonjour, comme ce sujet est loin de mes compétences, je pose ici la question, en espérant y trouver des avis scientifiques.

    L'eau potable est un enjeu mondial important, déjà militaire dans certaines parties du monde.

    Au Québec (je vais me servir de cette région du monde pour élaborer ma question), divers politiciens, surtout municipaux, et diverses autres personnes et organisations, ne cessent de dire que le citoyen moyen gaspille beaucoup trop d'eau potable...que c'est scandaleux etc. Peut-être.

    Mais là où j'ai de la difficulté à comprendre la chose d'un point de vue scientifique, c'est lorsque que ces récriminations sont portées sur un fond d'environnementalisme. J'aimerais bien comprendre ce qui m'échappe...car si l'on pense en terme d'environnementalisme global, et en termes scientifiques, l'eau ne se perd pas. Rien ne se perd, rien ne se crée. Certes la lyse de H2O existe, mais tout comme son contraire. Une molécule d'eau qui s'échappe par la transpiration d'un mammifère se retrouvera tout simplement dans les nuages, pour finalement retomber quelque part sur la terre; l'eau qui est chassée dans la toilette retournera forcément quelque part sur ou dans la terre.

    C'est particulièrement vrai au Québec, comme dans le cas de Montréal, où l'eau potable provient essentiellement du même cours d'eau (fleuve Saint-Laurent) où s'effectue le rejet des eaux usées (). Donc, si l'on calcule que sur x quantité d'eau qui sort du robinet d'un citoyen, un % est absorbé par son corps (qui ressortira forcément, même si la molécule n'est pas forcément la même qu'à l'origine), un autre % s'en va dans les égoûts puis à l'usine d'épuration pour ensuite se retrouver dans le fleuve, un certain % qui se perd dans les fuites des égoûts mais qui logiquement rejoindra une nappe phréatique ou à tout le moins participera à la contre-désertification du sol: où est le problème?

    Ça me rappelle le discours, encore d'un maire de Montréal, qui annonçait en conférence de presse son plan pour l'environnement, et duquel plan il était fier de dire que la Ville investissait pour faire ramasser davantage de déchets dans les rues de Montréal. C'est très bien, et c'est cool pour les citoyens...mais en quoi ramasser un sac de chips vide sur un trottoir d'une ville bétonnée de 2 millions d'habitants, et d'aller le foutre en pleine nature, est une démarche environnementaliste?

    J'essaie de comprendre.

    -----

  2. #2
    wizz

    Re : Gaspillage de l'eau: un mensonge pseudo-environnementaliste?

    Bonjour, cher Québecquois

    D'un point de vue quantitative, tu as entièrement raison. L'eau consommée ou gaspillée ne disparait pas de l'univers. Elle reste sur Terre

    Maintenant, supposons qu'on vivait comme à l'époque des anciens. On va donc puiser l'eau directement dans le fleuve pour la consommer, puis on va rejeter l'eau usée dans le meme cours d'eau. Alors là non plus, ça ne change strictement rien

    Sauf que je suppose que tu refuseras de boire l'eau du fleuve directement, parce que les villes en amont y auront déjà rejeté leur eaux usées. Et ce même fleuve aura charié divers déchets produits naturellement par la nature. Autrement dit, il faut traiter l'eau du fleuve avnt de la boire. Or qui dit traitement dit dépense d'énergie, directement ou indirectement.
    Il faut de l'énergie pour pomper l'eau du fleuve
    Il faut de l'énergie pour construire la station de traitement d'eau potable
    Il faut de l'énergie pour le fonctionnement de la station de traitement d'eau potable
    Il faut construire d'énormes réseaux de conduites d'eau pour la distribuer
    Il faut aussi énormement d'énergie pour pomper toute cette quantité d'eau
    Je rappelle que toute cette quantité d'eau en transit est de l'eau 100% potable. Mais à la fin, nous ne buvons que 1% de cette eau. Bref, quelques % pour des usages dont l'eau potable est nécessaire et/ou préférable.
    Quant à la chasse d'eau, a t on besion d'utiliser l'eau potable? surtout si on a des vieilles toilettes qui chassent 20 litres à chaque fois, même pour un minuscule pipi? Idem pour l'arrosage de ses fleurs, ou de sa pelouse, ou pour le nettoyage de la voierie, ou pour nettoyer sa voiture, ou l'irrigation des champs de blé ou autres?

    Maintenant, prennons un autre cas quelque peu différent. On va pomper massivement dans la nappe phréatique pour ces même usages. Or, la nappe phréatique, c'est de l'eau qui a été patiemment filtré par la nature pour atteindre une certaine pureté, filtrée à une certaine vitesse. Or, si on y pompe massivement, alors elle va se vider plus vite qu'elle ne se remplisse, et donc tôt ou tard, on ne pourra plus y pomper d'eau "presque" pure (où il n'y a presque rien à faire pour la rendre potable). Et si toute cette eau pompée massivement sert à des choses inutiles, alors on gaspille, parce qu'il viendra un jour où on n'en disposera plus...

    Mais l'eau, gaspillée ou pas, n'est pas le vrai problème. Le vrai problème est comment disposer de l'eau potable. Et pour cela, on dépense de l'énergie...qui n'est pas renouvellable à l'infinui, en quantité illimitée. Viendra un jour où l'énergie sera rare, chère, et on regrettera le temps où on dépensait énormement d'énergie pour rendre l'eau potable...pour nettoyer la route ou arroser la pelouse

  3. #3
    f6bes

    Re : Gaspillage de l'eau: un mensonge pseudo-environnementaliste?

    Citation Envoyé par wizz Voir le message

    Sauf que je suppose que tu refuseras de boire l'eau du fleuve directement, parce que les villes en amont y auront déjà rejeté leur eaux usées. Et ce même fleuve aura charié divers déchets produits naturellement par la nature. Autrement dit, il faut traiter l'eau du fleuve avnt de la boire. Or qui dit traitement dit dépense d'énergie, directement ou indirectement.
    Il faut de l'énergie pour pomper l'eau du fleuve
    Il faut de l'énergie pour construire la station de traitement d'eau potable
    Il faut de l'énergie pour le fonctionnement de la station de traitement d'eau potable
    Il faut construire d'énormes réseaux de conduites d'eau pour la distribuer
    Il faut aussi énormement d'énergie pour pomper toute cette quantité d'eau
    Je rappelle que toute cette quantité d'eau en transit est de l'eau 100% potable. Mais à la fin, nous ne buvons que 1% de cette eau. Bref, quelques % pour des usages dont l'eau potable est nécessaire et/ou préférable.....etc..etc..
    Bjr Wizz,
    Rien à rajouter, je ne peux.qu'......
    Corazon t'es au Québec , pays dit "civilisé" . Va voir en Inde et goutte à l'eau du Gange !
    Bon W E

  4. #4
    invitef0c99235

    Re : Gaspillage de l'eau: un mensonge pseudo-environnementaliste?

    Merci pour la réponse. Je comprends bien et je suis en accord avec vos propos. De plus, je sais parfaitement ce qu'est de vivre sans eau réellement potable en pays en voie de développement.

    Je ne parlais pas de pomper les nappes phréatiques, car cela peut causer semble-t-il une désertification rapide dans un endroit précis.

    Pour ce qui est de l'énergie utilisée par une station de pompage, bien sûr c'est un argument avancé. Mais on parle de quoi? Je n'en ai aucune idée, mais c'est l'équivalent de combien de discothèques à titre d'exemple? Si je pose la question, c'est que comme dans le cas des GES, les politiciens portent tout le blâme sur le citoyen, alors que ceux-ci y participeraient qu'à 40%.

    Je parlais du cas québécois-montréalais, car ce que l'on entend des politiciens se résume toujours à la même argumentation environnementale (de l'eau que prétenduemment les méchants montréalais et québécois font "disparaître" à jamais)...et rarement voire jamais (du moins jamais ne l'ai-je entendu) au rapport pompage vs énergie.

    Il faut comprendre en outre que si les politiciens du Québec se plaignaient du gaspillage de l'eau qu'en fonction de la dépense énergétique...ils auraient un gros problème de relations publiques sur les bras, car ils vantent sans cesse l'hydro-électricité québécoise comme étant une énergie "verte".

    Les seules fois où le gouvernement du Québec dit que c'est mauvais pour l'environnement d'utiliser trop d'hydro-électricité, c'est lorsqu'il demande à la population d'y aller molo avec l'électricité. Le hic c'est que le gouvernement vend l'électricité d'Hydro-Québec plus cher aux étasuniens qu'il ne peut le vendre directement à la population québécoise, mais ça, c'est un autre débat.

    Ce que je voulais faire ressortir en outre, c'est l'argument écolo que l'on retrouve souvent dans le discours, et qui comme dans ce cas-ci est faux ou mal expliqué.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    f6bes

    Re : Gaspillage de l'eau: un mensonge pseudo-environnementaliste?

    Bjr à toi,
    Que les "élus" (Québéquois) aient un certains discours, ne veut nullement dire qu'il faut appliquer cela à la "généralité" de la planéte.
    Je pense que le Canada n'est pas un pays en "manque" d'eau (grands lacs, riviéres etc...).

    Je vais pas prendre "prétexte" des discours de MES élus locaux pour en tirer une "généralité" :".... un mensonge pseudo-environnementaliste.." = ton titre.

    Bon W E

  7. #6
    invitef0c99235

    Re : Gaspillage de l'eau: un mensonge pseudo-environnementaliste?

    Citation Envoyé par f6bes Voir le message

    Je vais pas prendre "prétexte" des discours de MES élus locaux pour en tirer une "généralité" :".... un mensonge pseudo-environnementaliste.." = ton titre.

    Bon W E
    Ce ne sont pas "mes élus" puisque je ne vote pas.

    Je n'ai ceci dit pas voulu tirer une généralité par mon texte: il s'agissait d'une question, et non d'une affirmation. Toutefois, et parallèlement à tout cela, je remarque qu'à plusieurs niveaux l'argument "pour l'environnement" est utilisé à toutes les sauces. dès que cela sert les intérêts d'une entité quelconque.

    ...et ils y a plusieurs exemples douteux: l'éthanol, et le discours initial des agriculteurs et de certains politiciens, disant qu'ils allaient sauver la planète; les sacs "biodégradables" vantés à grande pompe par des fabricants et commercants, sans même trop être certain scientifiquement de l'impact; les sacs faussement dits biodégradables (qui en réalité ne font que se décomposer en poussières de polymères); l'épicier qui affiche sa campagne "pour l'environnement" et charge 6 cents pour le sac en plastique alors qu'il en paie 3 cents, ou qui vend à 20$ ses fameux sacs réutilisables, etc.

    C'est simplement ce que j'ai voulu comprendre, si ce discours qui prévaut au Québec rejoint cette utilisation souvent non fondée de l'arguement "pour l'environnement".

  8. #7
    invité576543
    Invité

    Re : Gaspillage de l'eau: un mensonge pseudo-environnementaliste?

    Il y a quand même dans les discours environnementalistes sur l'eau un risque de faire passer une idée fausse : que l'économie d'eau potable en un endroit sur Terre peut mitiger le manque d'eau potable en un endroit éloigné. (Et le cas du Canada est exemplaire, c'est un pays dont on ne peut pas dire qu'il manque d'eau potable !)

    En cela l'eau potable est essentiellement différente du pétrole par exemple (en plus du fait qu'une partie importante du stock d'eau potable est régénéré naturellement, ce qui n'est pas le cas du pétrole) : soit c'est vu comme un problème local, soit c'est vu comme une consommation particulière d'énergie (ce qui le transforme en problème global, ou peut être vu comme impactant l'environnement, mais n'a rien de spécifique à l'eau).

    Si on voit l'eau potable comme un problème local, on constate qu'il n'est pas exact de dire qu'on manque d'eau potable. Ce qu'on constate c'est qu'il y a de plus en plus de régions habitées dans lesquelles le déséquilibre entre la disponibilité naturelle d'eau potable et les besoins de la population qui y vit (vision locale) en fait une limitation majeure au confort de vie, et donc entraine une demande de plus en plus grande d'infrastructure et d'énergie.

    Maintenant, si les humains préfèrent vivre, en nombre de plus en plus grand, dans des régions où l'eau potable naturelle est limitée (ce qui inclut pas seulement l'Inde mais aussi Los Angeles par exemple, et plus généralement pas mal de villes y compris dans les pays industriels), c'est qu'ils y trouvent un autre avantage qui "équilibre" l'inconvénient du manque local d'eau.

    La question qu'amène cette approche est quels sont ces avantages ? Qu'est-ce qui amène, pour des raisons positives, les humains à vivre en nombre de plus en plus grand dans des régions où le confort est limité faute de ressources d'eau potable suffisantes avec une infrastructure et des dépenses d'énergie raisonnables ?

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