Entre ce qu'on imagine à priori et la réalité...
La solution retenue est de les démanteler c'est à dire détruire sélectivement en séparant les parties radioactives des autres. Autrement dit on ferait comme pour n'importe quelle usine: tout enlever et restituer un terrain libre. Déjà il est prévu de laisser décroître la radioactivité pendant vingt cinq ans avant de commencer.
L'image que je joint est juste pour présenter dans son ensemble le problème.
Sur l'image jointePièce jointe 192331 il faut noter que le rectangle brun représente la cuve du réacteur et les parties bleues les deux circuit d'eau sous pression. Le batiment rectangulaire contient les piscines de stockage du combustible usé. Remarquez aussi la DOUBLE ENVELOPPE du batiment du réacteur. Le béton est précontraint et mesure 90 cm d'épaisseur. La précontrainte est une technique augmentant énormément la solidité. L'enveloppe exterieure sert à absorber un éventuel impact (Chute d'avion par exemple ) sa destruction ne mettrai pas en danger le réacteur. La seconde étant suffisante. La centrale n'est pas représentée entièrement mais les autres parties ne devraient pas être radioactives grâce au double circuit d'eau.
Les parties non radioactives sont considérées comme déchet de démolition ordinaire.
On nous annonce que les autres parties radioactives seront découpées en morceaux suffisamment petits pour être emballés dans des conteneurs et envoyées en centre de stockage.
Réflechissons aux conséquences d'une telle entreprise...
D'abord il y un risque de dissémination radioactive lors de la démolition et du découpage. A propos de découpage, vous savez que la cuve du réacteur en acier est épaisse de (au moins) 20 cm. A la construction elle a été apportée en deux morceaux cuve et couvercle. L'ensemble pesant un poids énorme. Et ce n'était que la cuve... Ensuite de nombreux employés seront concernés.
Placés dans une ambiance qui serait encore radioactive il est prévisible que leur temps de travail autorisé soit limité et que donc il faudra un nombre considérable de personnes pour mener à bien le travail.
On n'oublie pas la quantité de déchets liés au travail lui même: outils, vêtements et protections diverses qui seront pollués. Il s'ajouteront au volume à évacuer.
Un autre trés gros problème est la quantité à transporter puis stocker.
Combien pèse une centrale atomique réduite en morceaux selon vous ET emballée dans des conteneurs blindés anti radiations? Le poids c'est une chose, le volume en est une autre qui importe beaucoup dans un centre de stockage.
Pensez vous vraiment que l'on puisse les démolir ainsi toutes alors que personne ne se décide vraiment pour le traitement des actuels déchets ?
Alors que fait-on?
Imaginons que l'on décide de ne pas les détruire mais de les isoler des atteintes du temps.
Vous savez que la construction des centrales atomique ressemblent beaucoup à celle des fortifications militaires et que les bâtiments sont extrêmement solides et fait pour durer. A l'interieur la cuve du réacteur est en acier de trés grande épaisseur, vingt centimètres, les canalisations sont aussi solides.
Que peut il bien se produire de nuisible pour l'environnement si tout celà reste en place ?
Il faut redouter la corrosion et des infiltrations d'eau. Dans une trés faible part il peut y avoir dégagement de quelque gaz radioactif. Les gaz radioactifs ne peuvent pas se fixer dans le corps et ils se diluent trés vite dans l'air: pratiquement ils n'ont pas le temps de faire des dégâts. Il n'y a que dans des atmosphères confinées que leur effet soit sensible, le meilleur exemple est celui des mines d'uranium.
Le confinement sur place sans démolition est une solution envisageable.
En effet on peut trés bien refermer les cuves et les canalisations avec des bouchons de même épaisseur. On peut aussi bien refermer l'enveloppe de béton armé de façon à obtenir une solidité égale au reste. Pour faire bonne mesure on peut remplir avec un matériau inerte(sable ou argile par exemple) le volume interieur. A l'exterieur il conviendrait de mettre une certaine épaisseur de matériaux pour renforcer l'étanchéité. Il est nécessaire de bien comprendre les causes de détérioration du béton armé et des parties métalliques pour les prévenir. Ces causes sont parfaitement connues: l'eau et l'air sont ensemble responsable de la dégradation du béton armé par oxydation du fer et éclatement du béton qui l'entoure. Pour l'acier le problème est aussi l'oxydation. Les aciers soumis durant des dizaines d'années à une radioactivité intense se modifient: il y apparait de nouveaux éléments en plus des isotopes radioactifs du fer. Ils deviennent plus fragile mécaniquement et plus sensible à l'oxydation. Un revêtement de goudron épais sur le béton de l'enceinte, puis une épaisse couche d'argile éventuellement habillée de terre végétale peuvent constituer une solution.
Remarque: Le goudron et l'argile sont souples. Le goudron est étanche naturellement et l'argile n'est étanche que humide.
Ces réflexions abordent de manière pragmatique un problème qui n'a jamais été vraiment expliqué. Il faut aussi considérer qu'il n'y a pas encore d'exemple de démantèlement d'une grosse centrale en France. On démantèle des installations pilotes et surtout qui ne sont pas construites avec les mêmes techniques ET matériaux. Donc il n'est pas possible d'en tirer un enseignement.
Comme en plus la tendance est à rallonger les durées d'exploitation des centrales et qu'on sait déjà qu'avant de commencer quoique ce soit comme gros travaux il y 25 ans de délai on se rend compte que le problème est aujourd'hui trés lointain.
Image supprimée : sa source n'est pas indiquée et de toutes façons elle est trop petite donc on n'y voit rien.
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