@ Chatelot16:
Je ne crois pas que le fait d'irriguer des arbres puisse suffire à rendre la foret moins combustible en cas d'incendie. J'aurai plutôt vu un usage double du système d'irrigation: pour l'arrosage, mais aussi pour la lutte contre le feu.
Qui dit arrosage des arbres dit aussi arrosage des végétaux indésirables, donc les broussailles. Elles ne sont pas une nuisance en tant que telles, elles font partie intégrante de la flore naturelle, mais elles deviennent dangereuses à l'état sec car elles fournissent un matériau très inflammable à propagation rapide. L'entretien permanent du terrain me paraît peu envisageable, aussi des solutions passives doivent être recherchées, et il y en a.
Le fait d'arroser en foret peut donc être bénéfique aux arbres, mais il peut aussi diminuer la vitesse de propagation du feu en limitant la quantité de matière sèche au sol (laquelle pourrait d'ailleurs être exploitée aussi).
@Vince44:
Holà, doucement, je ne parlais pas de sélection "génétique", je ne crois pas à la solution miracle. Je voulais dire que l'on peut choisir un type d'essence en fonction du lieu d'implantation (exposition au vent, luminosité, type de sol...). Il est contre-nature, à mon avis, de vouloir reboiser un terrain à configuration très variable avec un unique type d'arbre. On nous parle assez de la nécessité de préserver la bio-diversité pour ne pas tomber dans la monoculture. Ensuite, c'est une question de logique, on utilise les essences qui s'adaptent le mieux à l'endroit, sans se priver pour autant de reconstituer un sol propice à des espèces ne pouvant se réimplanter seules suite à l'érosion. Le fait de choisir des essences différentes n'est pas innocent, il y a le fait de protéger des espèces fragiles avec d'autres, mais aussi la gestion des vitesses de croissance différentes. Ainsi les résineux assurent-ils la protection des ligneux au début de leur vie, puis sont enlevés pour les laisser se développer. Les résineux entrent alors dans un cycle d'exploitation pendant que les ligneux continuent leur croissance. On peut imaginer, c'est juste un exemple, en faire des sapins de noël qui après la saison des fêtes peuvent être transformés en pellets.
Entendons-nous bien, il ne s'agit pas de réinventer la filière bois mais de trouver un mode de valorisation du bois issu de sites reboisés hors plaines pour en justifier l'effort.
Pour moi, un reboisement ce n'est pas un alignement d'arbres au carré. J'ai peur du jour où les enfants dessineront une perspective pour illustrer la foret.
Il y a un autre volet à aborder: la luttre contre les déclencheurs des feux. Il y a trois grandes causes: naturelle(foudre), humaines par imprudence (bricolage, cigarette ou barbecue mal éteint), et humaine par malveillance (incendie volontaire). Là, je dois bien reconnaître que la difficulté est grande. Je ne parle pas de la foudre, bien sûr, mais une interdiction d'accès n'a jamais empêché les dégénérés d'aller mettre le feu en douce. En cela, la présence renforcée de personnels en foret, et l'existence d'un réseau d'eau peuvent au moins offrir une détection plus rapide des départs de feu et une action plus proche. A l'instar du système Sprinkler dansles immeubles, on pourrait imaginer que le réseau de goutte à goutte soit équipé d'asperseurs ne se déclenchant que par une pression supérieure initiée depuis le groupe de pompage. Une fois encore, la technologie existe et ce n'est pas ce qui freine.
Côté surveillance, on pourrait imaginer que l'imagerie infra-rouge/thermique a grand angle pourrait permettre une certaine automatisation de la veille mais également permettre une certaine recherche des incendiaires ou des intrus...
Pour la foudre, quelques paratonnerre aux endroits sensibles pourraient en limiter les effets (avis aux spécialistes).
Le sujet est éclectique, ça peut être vu comme un complexité ou comme un attrait, je préfère croire que plus on implique de gens, plus il faut être rigoureux dans la planification/gestion, mais plus on obtient de soutien et de pertinence du projet.
Il faudrait que je mette tout ça sur papier.
Cordialement,
Nicolas.
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