Bonjour à tous,
Nous nous questionnons à Adrastia, une association que j'ai créée il y a un peu plus d'un an, sur l'inertie climatique, dont la valeur utilisée par le GIEC et par James Hansen tourne autour de 40 ans (entre 25 et 50 ans, une seule étude l'estimant au plus bas à 10 ans). Ici inertie = juste le réchauffement atmosphérique, pas la modification des flux.
Vous pourrez lire dans cet article qu'un calcul sommaire rendait caduques les ambitions de COP21 bien avant toute négociation. J'aimerais beaucoup confronter cette notion d'inertie à des esprits plus avisés que le mien.
Extrait de l'article :
"Un autre point qui nous paraît particulièrement inquiétant est l’inertie climatique, c’est-à-dire le temps que met l’atmosphère à accumuler la chaleur correspondant à un niveau donné de gaz à effet de serre (GES). Cette inertie serait estimée à 40 ans (Sources J. Hansen et Skeptical Science), et elle ne correspond qu’à la chaleur accumulée, non à la réaction globale de la biosphère à cette chaleur qui, elle, peut s’étaler sur plusieurs décennies supplémentaires, voire plusieurs siècles. Ce qu’implique l’inertie climatique est que nos éventuels efforts d’aujourd’hui pour ne pas dépasser le seuil de 1,5 °C supplémentaires ne commenceront à avoir un effet notable sur le climat qu’après 2055. Par ailleurs si nous ne devons pas dépasser 1,5 °C de réchauffement, il ne reste que 0,65 °C de marge, or il n’a fallu émettre que 40 ppm de CO2 pour un réchauffement de 0,85 °C (l’ajout à l’atmosphère entre 1880 et 1975, qui est la cause essentielle du réchauffement de 2015), et l’humanité a émis bien plus de CO2 depuis 1975, environ 70 ppm (voir schéma ci-dessous). Ce que dit enfin l’inertie climatique, tout ajustement potentiel de sa durée étant considéré, c’est que notre investissement pour la protection du climat subit un important décalage temporel. Si nous retenons 40 ans d’inertie, c’est-à-dire si le climat de 2015, celui qui nous inquiète, correspond à l’activité humaine de 1975 et que notre activité d’aujourd’hui ne peut changer que le monde de 2055, nous sommes alors en décalage émotionnel – et adaptatif – de 80 ans sur la réalité. 40 années est la valeur généralement utilisée en climatologie, il faudrait que cette inertie soit considérablement moins grande pour pallier notre inquiétude."
Merci pour vos retours !
Vincent.
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