Hypothèse d'Everett
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Hypothèse d'Everett



  1. #1
    invite1ab59cc3

    Hypothèse d'Everett


    ------

    La théorie d'Everett, appelée aussi théorie des états relatifs, ou encore théorie des mondes multiples, est une interprétation de la mécanique quantique visant à résoudre le problème de la mesure quantique.

    Hugh Everett, à l'origine de cette théorie, estimait invraisemblable une conséquence d'un postulat de la mécanique quantique selon lequel une fonction d'onde déterministe donne lieu à des observations qui ne le sont pas (postulat de réduction du paquet d'onde). Ce postulat pose également un problème de cohérence mathématique avec un autre postulat de la mécanique quantique (voir problème de la mesure quantique).

    Selon lui, la seule source d'anti-hasard possible était l'observateur lui-même, ou plus exactement : sa nature d'observateur lui était propre (le résultat qu'il observait le caractérisait même en tant que cet observateur) et ne concernait pas l'univers qui restait parfaitement neutre et comportait toutes les possibilités prévues par la théorie quantique, bien que seules les parties compatibles avec ce qu'il avait observé fussent accessibles à un observateur donné, lui donnant l'illusion d'être l'univers.

    Voila je me pose une question au sujet de la Théorie des mondes parallèles
    d'Everett et le principe de décohérence....
    Ne peut-on l'interpréter comme le fait, non qu'il existe des multiples univers parallèles effectivement...
    Mais comme le fait que notre univers soit non pas une création positive...
    (Pas de substance propre)
    Mais un système acausale, dans un champ de probabilité ou tout est virtuellement possible...
    Et ou l'univers apparait comme une restriction de ces possibles plutôt que comme un enchainement de causes et d'effets...
    Le fondement de l'univers serait donc une matrice purement indéterministe...
    Et l'univers un ensembles de facteurs déterminant non des lois naturelles déterministes mais un essemble de restrictions de ces indéterminismes...

    La décohérence serait donc une structure restrictive...
    De même que tout objet matériel...

    -----

  2. #2
    bardamu

    Re : Hypothèse d'Everett

    Citation Envoyé par Mumyo Voir le message
    (...)
    Mais un système acausale, dans un champ de probabilité ou tout est virtuellement possible...
    Et ou l'univers apparait comme une restriction de ces possibles plutôt que comme un enchainement de causes et d'effets...
    Le fondement de l'univers serait donc une matrice purement indéterministe...
    Et l'univers un ensembles de facteurs déterminant non des lois naturelles déterministes mais un essemble de restrictions de ces indéterminismes...

    La décohérence serait donc une structure restrictive...
    De même que tout objet matériel...
    Inutile d'aller chercher la quantique et Everett pour ces questions.
    Leibniz considérait déjà l'idée qu'il y ait une infinité de monde possible et que le nôtre ne serait que l'un d'entre eux, "le meilleur des mondes" par la divine volonté.
    Mais, vu l'avalanche de métaphysique auquel on a eu droit dernièrement, et vu que c'est acceptable de temps en temps mais que ce n'est pas le thème de ce forum, il serait préférable d'éviter les excès d'affirmations sur les "fondements de l'univers".

    Par contre, s'interroger sur les types de causalité en quantique, le rapport entre une prédiction de probabilité et une affirmation d'existence, les relations entre les modes de la logique modale classique (nécessaire, contingent, possible, impossible) etc., peuvent être dans le thème.
    Ethica, IV, 43 : Titillatio excessum habere potest et mala esse.
    Spinoza

  3. #3
    invite1ab59cc3

    Re : Hypothèse d'Everett

    Voici un texte qui évoque peut-être mieux le point que je voulais soulever :

    La notion d'interdépendance nous amène directement à l'idée de " vacuité ", qui ne signifie pas " néant ", mais " absence d'existence propre ". Parce que tout est interdépendant, rien n'existe en soi ni n'est sa propre cause.
    L'idée d'une réalité solide et autonome n'est pas valide. De nouveau, la mécanique quantique tient des propos étonnement similaires. Selon Bohr et Heisenberg, nous ne pouvons plus parler d'atomes ou d'électrons en termes d'entités réelles possédant des propriétés bien définies, telles la vitesse ou la position.
    Nous devons les considérer comme formant un monde non plus de choses et de faits, mais de potentialités. La nature même de la matière et de la lumière devient un jeu de relations interdépendantes. Elle n'est plus intrinsèque, mais peut changer par l'interaction entre l'observateur et l'objet observé. Cette nature n'est plus unique, mais duelle.
    La lumière et la matière n'ont pas une existence intrinsèque parce qu'ils peuvent apparaître soit comme onde soit comme particule dépendant de l'appareil de mesure.

    Ces deux aspects sont complémentaires et indissociables l'un de l'autre. C'est ce que Bohr appelait le " principe de complémentarité ". Le phénomène que nous appelons " particule " prend la forme d'ondes quand on ne l'observe pas. Dès qu'il y a mesure ou observation, il reprend son aspect de particule. Parler d'une réalité intrinsèque pour une particule, d'une réalité existant sans qu'on l'observe, n'a pas de sens car on ne peut jamais l'appréhender.
    Le concept d' " atome " n'est qu'un moyen commode pour relier en un schéma logique et cohérent diverses observations du monde des particules. Bohr parlait de l'impossibilité d'aller au-delà des faits et résultats des expériences et mesures : " Notre description de la nature n'a pas pour but de révéler l'essence réelle des phénomènes, mais simplement de découvrir autant que possible les relations entre les nombreux aspects de notre existence.
    " La mécanique quantique relativise radicalement la notion d'objet en la subordonnant à celle de mesure, c'est-à-dire à celle d'un événement. De plus, le flou quantique impose une limite fondamentale à la précision des mesures. Il existera toujours une incertitude soit dans la position, soit dans la vitesse d'une particule. La matière a perdu sa substance.

  4. #4
    bardamu

    Re : Hypothèse d'Everett

    Citation Envoyé par Mumyo Voir le message
    Voici un texte qui évoque peut-être mieux le point que je voulais soulever :
    A priori, c'est un texte de Trinh Xuan Thuan (c'est bien lui ?).

    La quantique est effectivement généralement considérée comme détachée des "substantialismes" classiques à base de petites billes s'entrechoquant ou d'ondes sur un ether. Mais comme il s'agit d'un formalisme précis et d'une réalité concrète, on peut aller au-delà d'idées générales sur la réalité du monde pour analyser :
    - comment elle fonctionne : usage des probabilités, formalisme d'états, type d'observables, corrélations vs relations mécaniques cause-effet etc.
    - quel est son objet : complémentarité de Bohr (onde ou corpuscule) ou "quanton" (ni onde ni corpuscule) comme dit J.-M. Lévy-Leblond ? système d'information, états de connaissance (cf interprétation de Zeilinger) ?

    Par exemple, quelques remarques sur le texte :
    La notion d'interdépendance nous amène directement à l'idée de "vacuité ", qui ne signifie pas " néant ", mais " absence d'existence propre ". Parce que tout est interdépendant, rien n'existe en soi ni n'est sa propre cause. L'idée d'une réalité solide et autonome n'est pas valide.
    Il a été démontré que toute théorie reproduisant les résultats quantiques devait être non-séparable, c'est-à-dire devait traiter le système expérimental de manière globale. Cela n'implique en rien que l'idée d'une réalité solide et autonome ne soit pas valide puisque les physiciens dans leurs laboratoires mettent en place des appareils tout à fait solides et autonomes.

    Dans ce texte, on a une généralisation sans précaution, la quantique étant considérée d'emblée comme une théorie fondamentale décrivant l'univers. Peut-être que Trinh Xuan Thuan avertissait avant qu'il opérait ce saut, qu'il se plaçait dans un monde qui serait uniquement décrit par la quantique.
    Ceci étant, les questions actuelles portent sur la nécessité de la non-séparabilité pour l'instrument expérimental et le fait que celle-ci disparaisse hors du contexte quantique, c'est-à-dire les conditions de décohérence.

    La lumière et la matière n'ont pas une existence intrinsèque parce qu'ils peuvent apparaître soit comme onde soit comme particule dépendant de l'appareil de mesure
    (...)
    La mécanique quantique relativise radicalement la notion d'objet en la subordonnant à celle de mesure, c'est-à-dire à celle d'un événement.
    Quand J.-M. Lévy-Leblond proposait qu'on parle de "quantons", c'était pour éviter qu'on se mette à penser en onde ou particule, en "lumière" ou "matière". Mais j'aurais tendance à dire que "quanton" conserve encore l'image d'un être au comportement mystèrieux qui circulerait dans l'appareillage.
    Si on prend le formalisme quantique au pied de la formule, il n'y a ni lumière, ni matière, il n'y a que des états liés au système expérimental. De ce point de vue, on peut aborder les questions sur des bases "instrumentistes" : qu'est-ce qu'un système expérimental ?
    On rejoint alors Zeilinger qui traite la quantique du point de vue de l'information. Un système expérimental est un système à produire de l'information sur ce qu'il se passe entre le moment où on appuie sur un bouton et celui où on regarde un écran.
    Des questions nouvelles peuvent apparaitre sur la manière dont on met en relation-corrélation des informations enregistrées, sur comment on gère des variables non-locales y compris classiques etc.

    -----------

    Pour ce qui est des correspondances avec telle ou telle philosophie, la liste sera d'autant plus longue qu'on en restera à des idées vagues. "Tout est lié" ou "les sens nous trompent" doit être assez répandu...
    Ethica, IV, 43 : Titillatio excessum habere potest et mala esse.
    Spinoza

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invite1ab59cc3

    Re : Hypothèse d'Everett

    Quand J.-M. Lévy-Leblond proposait qu'on parle de "quantons", c'était pour éviter qu'on se mette à penser en onde ou particule, en "lumière" ou "matière". Mais j'aurais tendance à dire que "quanton" conserve encore l'image d'un être au comportement mystèrieux qui circulerait dans l'appareillage.
    Lumière donne l'image d'un être aussi...mais inadéquate.
    Matière donne l'image d'un être tout aussi inadéquate.
    Donc M.Lévy propose le terme Quanton qui conserve encore l'image d'un être mystérieux.

    1-Il a été démontré que toute théorie reproduisant les résultats quantiques devait être non-séparables, c'est-à-dire devait traiter le système expérimental de manière globale.
    Je déduis logiquement :

    Donc les résultats et le système expérimental sont mutuellement dépendants.



    2- Cela n'implique en rien que l'idée d'une réalité solide et autonome ne soit pas valide puisque les physiciens dans leurs laboratoires mettent en place des appareils tout à fait solides et autonomes.
    Je déduit logiquement :

    L'utilisation d'appareils solides et autonomes prouvent que la réalité est solide et autonome.


    Conclusion :

    Ces 2 affirmations s'excluent mutuellement, donc elles sont fausses toutes les 2.

    Le réel n'est ni dépendant de l'observateur, ni indépendant de l'observateur.

    La vacuité signifie : Que toute chose est vide d'existence indépendante ,
    Cela correspondant à l'affirmation d'une double négation.

  7. #6
    invite1ab59cc3

    Re : Hypothèse d'Everett

    L'affirmation de cette double négation.

    Sans(1ère négation) existence non-dépendante (deuxième négation).

    Exemple :

    Cela ne signifie pas que le soleil en tant que phénomène ait besoin d'un observateur pour exister...

    Mais qu'il existe une relation mutuelle entre le soleil considéré comme phénomène et l'observateur.
    Cela implique que l'on ne peut avoir du soleil, une perception totalement objective.

    Notons que sans le soleil, l'observateur ne peut Vivre, donc observer.( Toute vie sur terre serait impossible )

    Mais sans l'observateur, le soleil ne peut être perçu en tant que phénomène.

    D'où cette interaction mutuelle, exprimée par le concept de vacuité.

  8. #7
    jamajeff

    Re : Hypothèse d'Everett

    Citation Envoyé par Mumyo Voir le message
    L'affirmation de cette double négation.

    Sans(1ère négation) existence non-dépendante (deuxième négation).

    Exemple :

    Cela ne signifie pas que le soleil en tant que phénomène ait besoin d'un observateur pour exister...

    Mais qu'il existe une relation mutuelle entre le soleil considéré comme phénomène et l'observateur.
    Cela implique que l'on ne peut avoir du soleil, une perception totalement objective.

    Notons que sans le soleil, l'observateur ne peut Vivre, donc observer.( Toute vie sur terre serait impossible )

    Mais sans l'observateur, le soleil ne peut être perçu en tant que phénomène.

    D'où cette interaction mutuelle, exprimée par le concept de vacuité.
    Bonjour,

    Il me semble que dans votre argumentation vous mettez à un même niveau phénomène et objet-en-soi, existence absolue et relative, point de vue à la première personne et à la troisième personne...

    Peut-être qu'en réincarnant la théorie, en replaçant les énoncés par rapport à un sujet qui énonce, les observations dans un sujet qui observe,etc. Bref, en prenant en compte les limites et les conditions de notre perception, vous pourrez éclaircir votre argumentation.

    Cordialement.

  9. #8
    inviteb276d5b4

    Re : Hypothèse d'Everett

    Bonjour

    Quitte à perdre la causalité, ce qui n'aurait rien d'étonnant à un niveau phénoménologique, je préfère l'interprétation transactionnelle de John Cramer.

  10. #9
    invite1ab59cc3

    Re : Hypothèse d'Everett

    Bonjour Bob Trebor,

    Peux-tu expliquer le principe de cette interprétation transactionnelle , et ses conséquences sur la causalité ?

    Merci,

    Mumyo

  11. #10
    inviteb276d5b4

    Re : Hypothèse d'Everett

    Citation Envoyé par Mumyo
    ses conséquences sur la causalité ?


    John Cramer dit que son interprétation transactionnelle est conforme aux résultats de L’expérience de Marlan Scully, alors que l'interprétation de Copenhague et l'interprétation des mondes multiples ne le sont pas.

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