Théorie et réfutabilité - Page 2
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Théorie et réfutabilité



  1. #31
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité


    ------

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Théorie et modèles[/URL][/I]. Pour lui donner du sens physique permettant de faire des expérimentations il faut construire des modèles sur la base de la théorique.
    Notons aussi tout de même qu'on peut se demander comment faire des théories sans garder en tête la nécessité d'en faire des modèles. C'est à dire, quand on a compris la nécessité des modèles, on comprend aussi qu'il est peut-être inhérent aux théories scientifiques pour être qualifiées comme telles, d'incorporer en leur sein de manière absolument nécessaire, et en parallèle, des contraintes visant à pouvoir en faire des modèles.

    Si bien que dans les théories et modèles scientifiques actuelles, la construction de la théorie s'est peut-être faite dans un mouvement de va-et-vient entre théories et modèles, ce qui montre que la théorie peut être aussi vu comme une généralisation, pas obligatoirement comme des principes issus du produit purement intellectuel de physicien de manière complètement déconnectée de l'expérience.

    -----
    Dernière modification par invite7863222222222 ; 13/04/2013 à 14h04.

  2. #32
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par jreeman Voir le message
    Notons aussi tout de même qu'on peut se demander comment faire des théories sans garder en tête la nécessité d'en faire des modèles.
    C'est le problème de la construction amont de la syntaxe visant à abstraire le sujet. Toutefois ensuite la signification d’un énoncé exprimé dans un langage symbolique, c'est son usage syntaxique qui crée une correspondances entre syntaxe et sémantique.

    Patrick

  3. #33
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Désolé, je n'ai pas compris.

  4. #34
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par jreeman Voir le message
    Désolé, je n'ai pas compris.
    Prenez l'exemple des axiomes de Kolmogorov dans le domaine de la théorie des probabilités

    Patrick

  5. #35
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    N'est-ce pas un autre sujet ?

    Bon, sinon, peut-être l'erreur est-elle de croire ou comprendre que l'épistémologie comme apte à "capter" complètement l'acte scientifique ?
    Dernière modification par invite7863222222222 ; 13/04/2013 à 15h36.

  6. #36
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par jreeman Voir le message
    N'est-ce pas un autre sujet ?
    Il me semble au contraire que cela conduit toujours au même questionnement vision ontologique versus épistémique.

    Ce qui nous serait donné versus ce que nous construisons.

    Patrick

  7. #37
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Il me semble au contraire que cela conduit toujours au même questionnement vision ontologique versus épistémique.
    Je ne faisais que mentionner une atténuation de la séparation étanche théorie/modèle.

    Une séparation claire et nette a tendance à me faire penser à une teinte de motivation ontologique mais apparemment c'est la signification, inverse sur laquelle vous tombez.
    Dernière modification par invite7863222222222 ; 13/04/2013 à 19h32.

  8. #38
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par jreeman Voir le message
    Une séparation claire et nette a tendance à me faire penser à une teinte de motivation ontologique mais apparemment c'est la signification, inverse sur laquelle vous tombez.
    Désolé, je n'ai pas compris, mais cela n'a aucune importance car séparation ou pas la/les réponses importent peu aux résultats obtenus par des démarches scientifiques.

    Patrick

  9. #39
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Désolé, je n'ai pas compris,
    Ce n'est pourtant qu'une rappel résumé du message #31.

  10. #40
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par jreeman Voir le message
    Ce n'est pourtant qu'une rappel résumé du message #31.
    Il ne faisait qu'exprimer les points de vue de physiciens comme Bohr et Heisenberg comme quoi la physique théorique était essentiellement une activité humaine dont le seul but était de prédire des résultats expérimentaux et le renoncement à l’idéal classique de causalité.

    Patrick

  11. #41
    inviteccac9361

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par jreeman Voir le message
    Je ne faisais que mentionner une atténuation de la séparation étanche théorie/modèle.

    Une séparation claire et nette a tendance à me faire penser à une teinte de motivation ontologique mais apparemment c'est la signification, inverse sur laquelle vous tombez.
    La confusion est certes aisée.
    Néanmoins, on peut considérer qu'il existe des différences de fond, qui justifient par ailleurs l'emploi de ces termes différents si nécéssaire.

    Voir cette thése par exemple, qui assimile le modèle à une "fiction" alors que la théorie qui lui est associée est, par nature "ontologiquement" vraie. (c'est sa fonction d'être vrai)

    Citation Envoyé par jeannicod.ccsd.cnrs
    1.2 L'interprétation des modèles comme fiction
    Comme nous l'avons signalé, la thèse que nous défendons a déjà été soutenue par Nancy Cartwright, dans How the Laws of Physics Lie.
    Ainsi, Cartwright écrit-elle qu'"un modèle est une oeuvre de fiction".

    Il s'agit plus dans ce texte, cependant, d'un slogan que d'une thèse soigneusement argumentée.
    Cartwright ne dit rien des caractéristiques précises des modèles qui, par opposition à celles des théories, devraient nous amener à les concevoir comme des fictions.
    A vrai dire, elle ne dispose pas vraiment, de son propre aveu, d'une théorie satisfaisante du contenu des fictions.
    L'identification des modèles à des fictions a donc dans son oeuvre un caractère principalement programmatique.

    Notre but est de développer un argument en faveur de la thèse énoncée par Cartwright.

    Mais avant d'accomplir cette tâche, nous voudrions montrer le caractère plausible, prima facie, de cette thèse.

    Nous le ferons en soulignant quelques ressemblances entre modèles scientifiques et fictions.
    Comme les fictions, les modèles scientifiques sont des représentations.
    Ils possèdent un contenu représentationnel, puisqu'ils décrivent un certain domaine d'objets — ou plusieurs domaines différents — comme instanciant certaines propriétés et certaines lois.
    En cela, les modèles ressemblent aux théories scientifiques.

    Mais à l'inverse des théories, les modèles ne peuvent généralement pas être décrits comme visant à produire des descriptions vraies du monde.
    Pour de nombreuses raisons, sur lesquelles nous reviendrons en détail par la suite, considérer un modèle comme exprimant des vérités littérales a peu de sens.

    De même que les fictions, les modèles expriment des contenues qui ne se situent pas d'emblée dans la dimension du vrai et du faux! : un modèle ne peut pas être rejeté au simple motif qu'il serait littéralement faux.

    Cette ressemblance entre modèles et fictions, dont on reconnaîtra l'importance, ne doit pas masquer certaines dissemblances.
    On remarquera d'abord qu'un modèle possède une fonction essentiellement épistémique, contrairement aux fictions, même si comme nous l'avons
    vu, le but des fictions ne peut certainement pas être réduit au pur divertissement de l'esprit.

    Inversement, le rôle joué par l'activité modélisatrice dans la recherche de la vérité, dès lors qu'on reconnaît que les modèles ne sont pas immédiatement vrais ou faux, soulève des interrogations.
    D'autre part, on soulignera que les théories, de même que les données expérimentales, imposent des contraintes à l'activité modélisatrice.
    Même si le propre d'un modèle est de pouvoir contenir certains éléments incompatibles avec les meilleures théories disponibles à un moment donné, le
    jeu laissé à l'imagination dans la construction de modèles scientifiques est restreint, du moins en comparaison avec la fiction — l'importance accordée par cette activité aux données expérimentales en est le signe le plus apparent.

    On aurait tort, néanmoins, de croire que l'imagination, dans l'activité de création fictionnelle, serait libérée de toute contrainte.
    Les contextes dans lesquels nous faisons comme si nous étions projetés, dans nos projets d'imagination, sont constitués pour l'essentiel d'éléments empruntés au contexte réel.
    http://jeannicod.ccsd.cnrs.fr/docs/0...0000501_00.pdf

    La théorie est en quelque-sorte "l'assise logique", alors que le modèle n'est qu'imagination des possibles... qui vaut ce qu'on lui prête. (voir à ce titre la grande variété des Logiques)

  12. #42
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Oui oui, mon propos est de dire ceci : la différence théorie/modèle existe, elle est utile lorsqu'on décortique ce que nous faisons en science, mais au final, cette distinction quand elle est trop accentuée, réduit l'analyse de l'activité scientifique. Ce qui fait que je suis mitigée sur la thèse dont vous avez mis le texte sur a comparaison du modèle avec les fictions.

    Par contre, je suis tout à fait d'accord avec la conclusion à laquelle aboutit finalement la réflexion de l'auteur :

    On aurait tort, néanmoins, de croire que l'imagination, dans l'activité de création fictionnelle, serait libérée de toute contrainte.
    Les contextes dans lesquels nous faisons comme si nous étions projetés, dans nos projets d'imagination, sont constitués pour l'essentiel d'éléments empruntés au contexte réel.
    Dernière modification par invite7863222222222 ; 14/04/2013 à 00h10.

  13. #43
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par Xoxopixo Voir le message
    La confusion est certes aisée.
    C'est le biais de circularité identifié par Russell.

    >>le rôle joué par l'activité modélisatrice dans la recherche de la vérité

    Faut définir les notions de vérité, de ce qui est. Faire des énoncer affirmatif avec ces mots ne suffit pas à les rendre "vrai", faut construire un cadre.

    Au passage dans le domaine des théories axiomatiques mathématique il n'est parlé que de relier deux concepts : celui de déduction logique et celui de validité d'un énoncé et non de vérité en soi.

    Patrick
    Dernière modification par invite6754323456711 ; 14/04/2013 à 09h43.

  14. #44
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par Xoxopixo Voir le message
    La confusion est certes aisée.
    Néanmoins, on peut considérer qu'il existe des différences de fond, qui justifient par ailleurs l'emploi de ces termes différents si nécéssaire.

    Voir cette thése par exemple
    Cependant, à bien y regarder, la nécessité d'en faire la distinction, n'est pas "autonome" ici, elle est justifiée par le fait qu'elle analyse une situation où cette séparation est préexistante et sans qu'il soit clairement dit qu'il faille la conserver.

    Mais, pour illustrer votre point, on peut citer de ce texte (qui exprime d'ailleurs la même idée que j'ai exprimé #31 : la théorie peut être aussi vu comme une généralisation) :

    Le but d'un modèle est d'établir des généralisations à propos de ces entités, qui sont exprimées, dans le cas des modèles quantitatifs,
    par des équations. Sous ces aspects, les modèles ne se distinguent pas des théories.
    et surtout :

    Sous ces aspects, les modèles ne se distinguent pas des théories. La
    différence entre un modèle et une théorie réside dans les relations entre les généralisations que le
    modèle exprime et celles qui sont acceptées dans la communauté scientifique au moment où le
    modèle est construit. Les généralisations exprimées par une théorie entretiennent en effet
    d'autres relations avec les généralisations couramment acceptées. De même que les différentes
    hypothèses d'une même théorie, les hypothèses de théories différentes conçues comme
    complémentaires plutôt que comme concurrentes doivent être mutuellement compatibles. En
    revanche, les généralisations ou les hypothèses valables à l'intérieur d'un même modèle peuvent
    être en contradiction avec les théories scientifiques disponibles au moment où le modèle est
    construit, y compris avec les théories les mieux acceptées. Cette caractéristique des modèles a été
    souvent soulignée. Ainsi, Michael Redhead souligne-t-il que certains modèles au moins, ceux
    dont le rôle est de simplifier les calculs, sont en contradiction logique avec la théorie au sein de
    laquelle ils trouvent place
    Dernière modification par invite7863222222222 ; 14/04/2013 à 10h25.

  15. #45
    noir_ecaille

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    [Par ailleurs, pour l'universalité du code génétique, cf. http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_genetic_codes]
    Waoh ! Merci pour le lien

    Citation Envoyé par Xoxopixo Voir le message
    Concernant le code génétique, comme le faisait remarquer Amanuensis, si on étend la théorie du codage aux anciennes bacteries symbiotes donc à l'ADN ribosomal, il n'y a pas 1 code universel.
    De plus, les bases ont changé au cours de l'évolution, ainsi que les ribosomes.
    On ne peut donc pas, lorsqu'on étend le cadre théorique, ici en prenant une date quelconque, parler d'un seul code génétique.
    On pourrait parler d'un seul code s'il est universel pour la génération concernée. De même si les évolutions sont universellement partagées. Il n'y aurait toujours qu'un code et son histoire.

    Par contre qu'il (co)existe plusieurs codes réfute l'universalité de ce code. CQFD.


    Citation Envoyé par Xoxopixo Voir le message
    Paradoxalement, tout énoncé est vide de sens.
    Ce n'est pas la théorie qui présente du sens mais l'observateur de la théorie en présence de la théorie.
    Pour certains, une formule ou une forme géométrique a le sens de son concepteur, pour d'autre il en a d'autres, et pour d'autres aucun.
    Ce qui pose la question de la réfutabilité d'une théorie à un niveau plus large, puisque le "décodeur", l'observateur éduqué, doit être pris en compte également lorsqu'on s'interroge sur la validité, la réfutabilité ou l'unicité "ultime" d'une théorie ou d'un ensemble choisi de théories "ultimes".

    Si par exemple je pose une question quelle qu'elle soit, et qu'on me répond : "Auuuummm".
    Je peux dire, que "Auuuummm" est la théorie ultime.
    Que signifie cette "réponse" ?
    Rien pour celui qui ne connait pas la réponse et la réponse pour celui qui la connait.
    Il est erroné, à mon avis, de parler d'une théorie comme si elle existait "par elle-même", désincarnée de celui qui doit la comprendre.
    Alors il faut se poser la question des recherches archéologiques, qui retrouvent de "l'info vide de sens" quel que soit l'indice ou le texte.

    J'ai l'impression que vous parlez du support et moi de l'information en fait

    L'information a juste besoin d'un support (ex : ADN, système nerveux, paroi rocheuse...) tout en existant malgré l’interprète finalement -- l'interprète "normal" peut disparaître, et un nouvel acteur analyser et finalement intégrer l'information, voire la recréer (ex : re-découverte que la Terre est sphérique).
    L'information peut éventuellement changer de support, d'où non-dépendance exclusive vis-à-vis du support -- soit une forme d'indépendance.

    L'information peut donc exister pour elle-même -- il faut par contre pouvoir y accéder pour l'utiliser (ex : apprendre à lire et écrire pour faire des chèques).


    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Si je me rapporte au domaine de la physique que je connais un peu mieux que la biologie auquel je suis totalement candide. Einstein et de Broglie on chercher une représentation intuitive et causale des phénomènes physiques élémentaires, alors qu'Heisenberg utilise les mathématiques comme force créatrice directe. Pour lui le seul but de la physique c’est de prévoir correctement les résultats expérimentaux.

    La relation causale nous sert de sémantique pour nous construire du sens explicatif.

    Pour Bohr depuis l'avènement de la MQ, la notion de causalité tel que défini dans le domaine de la mécanique classique n'a plus d'utilité pour cette nouvelle physique quantique, tout comme le concept d'ether dans le domaine de la relativité.

    Pour lui «*la physique est seulement concernée par ce que l’on peut dire sur la nature*». «*Ce développement de la physique nous a obligés à changer radicalement notre attitude en face de la description de la nature. Ce qui met cela peut-être le plus clairement en évidence, c’est le fait que le principe de causalité, regardé jusqu’alors comme le fondement indiscutable de toute interprétation des phénomènes naturels, s’est révélé un cadre trop étroit pour embrasser les lois toutes particulières qui régissent les processus atomiques individuels.*»
    C'est moi qui suis candide en physique par contre

    De ce que je comprends... La causalité ne disparaît pas ou ne change pas de sens, simplement elle ne suffit pas ("cadre trop étroit") à la MQ. Ça ne la remet pas en cause, mais ça manque d'autre chose, quoi.

    En gros on a une particule avec superposition d'états, laquelle s'effondre (effet causal) quand on l'observe. Par contre l'effet causal ne suffit pas à lui seul à expliquer l'indétermination de cet état avant observation, ou l'intrication d'état entre deux particules et la simultanéité de changement d'état. J'ai bon ? Où me suis-je gourée ?

  16. #46
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    De ce que je comprends... La causalité ne disparaît pas ou ne change pas de sens, simplement elle ne suffit pas ("cadre trop étroit") à la MQ.
    Dans l'approche de compréhension basée sur une construction des probabilités, outils indispensable pour interpréter les statistiques incontournables dans le domaine des sciences expérimentales, comme une extension de la logique classique il n'est plus question que de corrélation ou de conséquence logique, plus général que la notion de causalité qui est restreint à nous humain visant à nous donner/construire du sens explicatif.

    Patrick
    Dernière modification par invite6754323456711 ; 14/04/2013 à 16h56.

  17. #47
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    la notion de causalité qui est restreint à nous humain visant à nous donner/construire du sens explicatif.
    Comment donner un sens causal, quand le seul outil factuel que nous avons, à notre disposition, c'est le pari sur nos prédictions ?

    Patrick

  18. #48
    noir_ecaille

    Re : Théorie et réfutabilité

    Pour moi un pari implique un facteur temps, donc finalement un sens de déroulement évènementiel, i.e. la causalité.

    Je m'explique...

    Cette causalité est indépendante de nos prédictions -- prédictions qui servent à confirmer ou infirmer un modèle basé sur une théorie/hypothèse expliquant un phénomène dont on essaie de mettre en lumière le fonctionnement.

    C'est parce qu'il y a cette causalité d'ailleurs qu'une divergence entre prédictions et résultats réfute le modèle, i.e. la théorie/hypothèse est invalide/erronée.

  19. #49
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Pour moi un pari implique un facteur temps, donc finalement un sens de déroulement évènementiel, i.e. la causalité.
    Tant que tu ne réalise pas l'expérience tu ne peux rien dire, si ce n'est des probabilités relativement à nos connaissances passées, sur le résultat effectif, de plus en rapport avec nos représentations théoriques de nos grandeurs physiques.

    Patrick
    Dernière modification par invite6754323456711 ; 14/04/2013 à 17h23.

  20. #50
    noir_ecaille

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Tant que tu ne réalise pas l'expérience tu ne peux rien dire, si ce n'est des probabilités relativement à nos connaissances passées, sur le résultat effectif.
    En ce cas on parle d'un temps "virtuel" ou ce qu'on parie qu'il va se passer.

    L'expérience, c'est le temps réel/réalisé, où on confronte son pari avec la réalité.

  21. #51
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    la réalité.
    Bon nombre en parle, jusqu’à en saturer la base de donnée de FS, mais cela reste un énoncé affirmatif qui ne trouve de sens que dans les croyances de chacun, dans l'expectative d'avoir un cadre scientifique la définissant sans ambiguïté.

    Patrick

  22. #52
    noir_ecaille

    Re : Théorie et réfutabilité

    Oui, toujours cette analogie de la caverne de Platon relative à notre connaissance de la réalité en elle-même.

  23. #53
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Oui, toujours cette analogie de la caverne de Platon relative à notre connaissance de la réalité en elle-même.
    Nous avons progressé depuis non ? Le problème de la causalité a ébranlé le socle des convictions des physiciens classiques il y a quelques temps de cela déjà.

    Patrick

  24. #54
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Ce n'était pas difficile de progresser depuis, si on se place du côté de la progression de la science, mais dans les aspects philosophiques, le concept de progression est en soi épineux.

  25. #55
    inviteccac9361

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    J'ai l'impression que vous parlez du support et moi de l'information en fait
    Pas tout à fait, sachant que le concept d'information est assez polymorphe...

    Je suppose ici, (et on est d'accord qu'il s'agit là d'une des manières d'en concevoir son sens) que le sens n'existe pas par lui-même mais apparait relativement à un observateur.
    Ce qui nécéssite un "signal", de même qu'un observateur "sensible" au signal, correspondant alors effectivement à une sorte de "support" ou peut-être meux dit d'une interaction observateur/signal.
    La sensibilité au "signal" d'un observateur défini ainsi l'existence d'un "sens".

    Partant de l'hypothèse que l'information peut-être vue comme la variante logique (mathématique) de la variante physique;le "sens", j'en conclus que l'information est un concept également relatif à un observateur.
    Vide de sens, ou plus précisément ; "qui possède tous les sens envisageables", et n'est de ce fait ni vrai ni faux.

    L'information en tant "qu'existante par elle-même", est selon ce point de vue une déclaration ... dépourvue de signification.

    Citation Envoyé par Wikipedia
    Le sens d'une proposition est réduit à sa signification cognitive, autrement dit à la valeur de vérité de celle-ci: une proposition qui n'est ni vraie ni fausse est, selon le Cercle de Vienne, dépourvue de signification.
    C'est en ce sens que le positivisme affirme que les énoncés poétiques, ou métaphysiques, sont des énoncés sur le langage, et non sur le monde: ils n'ont pas de valeur de vérité, celle-ci dépendant d'une correspondance avec les faits empiriques.

    La signification logique d'un énoncé dépend de la possibilité de sa vérification empirique: « le sens d'un énoncé est la méthode de sa vérification » (Carnap [2]). Selon le positivisme, les énoncés se divisent en énoncés analytiques (les propositions de la logique et des mathématiques, réductibles à des tautologies) et en énoncés synthétiques, qui constituent les sciences empiriques.

    Les énoncés analytiques n'apprennent rien sur le monde, et sont vrais de par la signification des termes qui les composent (ainsi, « tous les célibataires sont non-mariés »).
    Ce sont des propositions sinnlos et non pas unsinnig: non pas « absurdes », mais « vides de sens » [3].
    Le réductionnisme logique de Frege et Russell montrerait alors, en réduisant à la logique mathématique les énoncés des mathématiques, que ces derniers seraient formés de tautologies[3].
    En se ralliant à Wittgenstein, Russell abandonne ainsi sa position de 1903 (dans Principles of Mathematics), où il considérait que Kant avait eu raison, dans la Critique de la raison pure, de qualifier les mathématiques de « synthétiques », mais qu'il aurait aussi dû accorder ce statut aux énoncés logiques[3].


    Pour qu'un énoncé synthétique ait un sens, il faut donc qu'il porte sur un fait empirique observable.


    S'il n'est pas vérifiable à l'aide de l'expérience, alors c'est soit de la pseudo-science, soit de la métaphysique.
    Ainsi une proposition affirmant « il y a un Dieu » n'est ni vraie, ni fausse, mais tout simplement dénuée de signification, car invérifiable.

    Toutefois, contrairement à une opinion reçue, tous les énoncés métaphysiques ne sont pas absurdes pour le positivisme logique: ainsi, Carnap considère qu'un énoncé métaphysique et apparemment ontologique tel que « le monde se compose de données sensorielles » ou « le monde est composé de choses matérielles » n'est pas absurde; il donne seulement l'illusion de donner une information sur le monde, alors qu'il exprime en fait une préférence linguistique[4].
    En d'autres termes, ces énoncés métaphysiques sont des énoncés sur le langage, thèse qui informe une grande partie de la philosophie analytique.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A..._signification

    Citation Envoyé par Noir_ecaille
    L'information a juste besoin d'un support (ex : ADN, système nerveux, paroi rocheuse...) tout en existant malgré l’interprète finalement -- l'interprète "normal" peut disparaître, et un nouvel acteur analyser et finalement intégrer l'information, voire la recréer (ex : re-découverte que la Terre est sphérique).
    Oui, pour des êtres organiques possedant leurs propres contraintes, il apparaitra que la Terre est approximativement sphérique.
    C'est une information relative à notre condition.

  26. #56
    inviteccac9361

    Re : Théorie et réfutabilité

    On peut simplifier en disant qu'une information n'a de signification que si l'éméteur et le récepteur conviennent d'un code, c'est à dire de la manière dont doit être interprété un signal.
    Autrement, il s'agit d'un signal ne possedant qu'un "sens physique", défini arbitrairement certes mais à fin utile.

    A la vue d'un seul signal, en admettant que ce soit le seul à jamais avoir été reçu, rien ne peut être conclu.
    Le signal est "vide de sens" à part évidement qu'il soit "réel" c'est à dire perceptible par le récépteur, et c'est peut-être cette subtilité qui permetrait de relier directement "la physique" des choses, la réalité des phénomènes, au concept "absolu" d'information, celui que nous considérons vrai pour des corps macroscopiques.

    Le signal n'est pas là en permanence, sinon ce ne serait plus un signal.
    Nous sommes donc déja plongé dans un "selectat" de signaux, propre à notre condition d'être humains.

    D'un point de vue plus général, je dirais : "Apporte de l'information ce qui est inhabituel."

    En théorie en l'information selon Shannon on défini par exemple le bit comme étant, la quantité d'information élémentaire.
    Mais sans réellement définir son origine.
    On a affaire à "ce qui est perceptible", la présence ou l'absence d'un signal.

    On fait abstraction de la reflexion précédente sur l'origine de cette information, à fin utile, ici à fin d'élaborer d'une théorie pouvant appuyer d'un point de vue théorique le domaine des communications.
    Calibrer des sources et des emeteurs en leur imposant un "code" est ici considéré comme acquis par le biais du bit.
    Citation Envoyé par C.E.Shannon
    The fundamental problem of communication is that of reproducing at one point either exactly or approximately a message selected at another point. Frequently the messages have meaning; that is they refer to or are correlated according to some system with certain physical or conceptual entities. These semantic aspects of communication are irrelevant to the engineering problem.
    The significant aspect is that the actual message is one selected from a set of possible messages
    http://www.philosciences.com/Formel/shannon1948.pdf

    Citation Envoyé par Philosciences
    Nous allons essayer de préciser le concept d’information tel qu'il est utilisé par Shannon dans la théorie dite "de l'information".
    Cette théorie n'a rien à voir avec l'information au sens ordinaire, puisqu'elle exclut toute signification.
    Elle concerne la communication de signaux discrets (individualisables et dénombrables).

    Son article princeps de 1948 s'intitule d'ailleurs A Mathematical Theorie of communication.
    http://www.philosciences.com/Formel/Shaninfo.html

  27. #57
    noir_ecaille

    Re : Théorie et réfutabilité

    Merci pour ces réponses, Xoxopixo

    Je comprends un peu mieux pourquoi "un énoncé vide de sens" mais "pas absurde".

    J'ai un peu plus de mal avec certaines théories de l'information, notamment celles qui traitent de "l'information sans signification". Pour moi il s'agit alors d'information non seulement vide de sens mais aussi absurde -- ou me trompé-je ?

  28. #58
    Amanuensis

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    J'ai un peu plus de mal avec certaines théories de l'information, notamment celles qui traitent de "l'information sans signification". Pour moi il s'agit alors
    d'information non seulement vide de sens mais aussi absurde -- ou me trompé-je ?
    Oui. Conclure qu'une information est absurde est déjà un jugement sémantique.

    Une fois un code convenu entre un émetteur et un récepteur, le récepteur peut analyser une information et en conclure (en très gros) l'une des possibilités suivantes [la division est très discutables, les catégories se recouvrant plus ou moins, selon les conventions ; la considérer comme illustrative]:

    0) information syntaxiquement incorrecte, probablement du bruit ("vide de sens") ;

    ou sinon

    1.0) information syntaxiquement correcte mais sémantiquement incorrecte probablement par incomplétude du code ("vide de sens") ;

    ou sinon

    1.1.0) information non exploitable, par contradiction interne ou par contradiction avec le contexte ("absurde")

    ou sinon

    1.1.1) information exploitable.

    Dans le cas 1.1.0, il y a à la fois du sens et non-sens, d'où le sentiment d'absurde. Le cas 0 est vide de sens, mais ne serait pas considéré comme "absurde", mais comme du bruit, comme une information "aléatoire". Le cas 1.0 est plus subtil, l'hypothèse de bruit aléatoire étant aussi vraisemblable que l'utilisation d'un code inconnu, par exemple par non prise en compte d'une évolution du code.

    Exemples, le code étant le français:

    0) Tout fli$oreux *tai!nt les bo^ro+goves

    1.0) Tout flivoreux étaient les borogoves

    ou

    Tout tremblants étaient les théorèmes

    1.1.0) Tout tremblants étaient les vélociraptors [alors que le contexte interdit la présence de ces animaux]

    1.1.1) Tout tremblants étaient les poulains [le contexte permettant la présence de ces animaux]
    Dernière modification par Amanuensis ; 21/04/2013 à 06h58.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  29. #59
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par Xoxopixo Voir le message
    D'un point de vue plus général, je dirais : "Apporte de l'information ce qui est inhabituel."
    Si l'émetteur dit toujours la même chose, la quantité d'information apportée par une répétition supplémentaire est nulle. Une unité d'information (un bit), c'est quand on a a priori un ensemble de deux possibilités, et que l'une d'elles se réalise. Le récepteur attend une information de type oui/non, le oui et le non étant a priori aussi vraisemblables l'un que l'autre, la quantité d'information est maximale.

    C'est un raisonnement probabiliste avec tout que sous-entend ce terme.

    Patrick

  30. #60
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Théorie et réfutabilité

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    C'est un raisonnement probabiliste avec tout que sous-entend ce terme.
    Peut être pour être plus précis, sous-entend les différentes réponses données à la question portant sur la quantité d'information est-elle une propriété intrinsèque d'un certain objet ?

    Patrick

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