Je ne serais dire si c'est une version terrifiante, "monstrueuse", de la loi ou de la morale.La loi est elle-même issue de l’éthique / morale
Il faudrait de nombreux messages à mon avis pour que l'on puisse s'accorder sur ce que peut être l'articulation loi / morale tant le second terme est polysémique. Plutôt qu'un long débat théorique, d'emblée deux exemples :
Une loi amorale - l'obligation de rouler à droite
Une norme morale sur laquelle on ne légifère pas - la politesse
Pour développer un peu plus : nos sociétés libérales comportent un pluralisme moral et la neutralité éthique de l'Etat en est une valeur fondamentale. ça a commencé par la "tolérance religieuse", liberté de culte, puis d'association mais ça va bien au-delà. Terrifiant l'Etat qui légiférerai contre un vice, par exemple la paresse. Vous me direz aucun État n'est purement neutre sur le plan éthique, si on prend l'exemple de l'Etat français il légifère contre la gourmandise (surtaxe des sodas pour préserver la santé publique, c'est-à-dire protéger les individus d'eux-mêmes) pour le dur labeur (défiscalisation des heures sup') etc (prenez les exemples que vous voulez, le but n'est pas de discuter le bien-fondé de telle ou telle mesure et des valeurs afférentes). Il n'empêche que la neutralité reste en vue, si demain l'Etat interdisait la grasse matinée ou rendait obligatoire les régimes au-dessus d'un certain IMC sous peine d'amende ce serait une violation inouïe des libertés. Et pourtant on peut assurément fonder des morales raisonnables qui valorisent ces conduites (là encore le but n'est pas de discuter leur bien fondé). Bref la loi ne suit pas la morale (ne serait-ce parce qu'il n'existe pas la morale, mais des morales).
Il est vrai que (malheureusement à mon sens) les comités bioéthiques nationaux et internationaux pullulant ne cessent de faire des recommandations pour la préservation de "l'espèce humaine" et autres billevesées. Mais cela ne découle nullement nécessairement de l'échelle à laquelle se prenne les décisions. La loi n'a pas à être par essence "centrée sur la société", elle ne l'est d'ailleurs en grand partie pas dans nos sociétés où les principaux droits fondamentaux sont des droits individuels (droits humains) : liberté, propriété, sûreté.Dans la mesure où la réflexion morale / éthique se traduit par la loi, elle est donc bien centrée sur la société, et, de plus en plus, l’Humanité, par l’intermédiaire des lois internationales, issues des organismes internationaux
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