Pourquoi ?
Il y a une différence entre "sur ordre d'un tribunal on peut retrouver le lieu où je suis aller passer mes vacances" et "sur une recherche Google ou en payant 20€ chez un prestataire, mon patron ou mon beau-père peut consulter la liste des livres et des site que j'ai consulté ces 10 dernières années et ce que j'ai dit à mon toubib". La limite entre vie publique et vie privée est en pleine fluctuation en ce moment, elle a beaucoup bougé en quelques années, mais il ne faut pas croire qu'elle a disparu. Il est important de savoir où on souhaite la placer.
L'inquiétude actuelle, et il y a un bouquin rédigé par des spécialistes sur ce sujet, est que la surveillance renforcée des mails va rendre la traque des pédophiles plus difficile en les incitant à utiliser des réseaux cryptés (contre lesquels, contrairement à ce que beaucoup de gens croient, on ne peut rien même si on est un gouvernement). Pédophilie et terrorisme sont dans 99% des cas des prétextes à l'introduction d'un mécanisme de censure. En Australie, à "la pointe" de ces bêtises, ils ont une liste noire (secrète) de site web. Qu'ont constaté des hackers en se la procurant ? Qu'elle ne contenait que 3% de sites pédophiles mais qu'étaient filtrés des sites politiques et des trucs apparemment aléatoires. Que disent là bas les associations de défense de l'enfance ? Que ces millions de dollars sont gâchés au détriment de moyen de lutte (moyens humains, enquêteurs) bien plus efficaces et que ça donne l'impression très dommageable au citoyen de base qu'il doit choisir entre liberté des communications et protection de l'enfance. C'est un mensonge qui fera des victimes à long terme et qui doit être dénoncé.
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