et il ne vaudrait pas mieux de mettre les conflits d'intérêt de chaque participant ?
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et il ne vaudrait pas mieux de mettre les conflits d'intérêt de chaque participant ?
Ca, ce n'est pas possible, en tout cas dans le domaine que je connais (astrophysique). Il est très facile de deviner qui a écrit un article publié dans son sous-domaine (essentiellement, le domaine dans lequel on nous demande de "reviewé" les articles), par le contenu, et encore plus flagrant dans bien des cas, en lisant la bibliographie... On n'identifie pas la personne, mais au moins le groupe.Ou alors l'anonymat devrait exister des deux côtés.
C'est peut-être réalisable dans les domaines ou la communauté est bien plus grande, mais dans les petites communautés, il est difficile d'anonymiser la soumission d'articles.
ce n'est pas si simple. J'ai connu un chercheur (en mathématiques) qui n'arrivait pas à publier un certain résultat, parce qu'il allait à l'encontre de ce qu'avait publié un autre chercheur influent et qui à chaque fois était choisi comme arbitre par l'éditeur. Et je connais des exemples du même genre en écologie. donc oui, ça arrive qu'on ait du mal à publier un travail qui fait de l'ombre à d'autres chercheurs. Mais je pense que c'est quand-même une situation minoritaire. Et puis il y a tellement de journaux qu'on finit toujours par faire publier un article.
Tous les journaux n'ont pas le même niveau d'exigence, ni la même sensibilité.Et être acceptés ailleurs? Mais alors quid des arguments scientifiques donnés par les premiers relecteurs? Ils sont invalidés par d'autres relecteurs? On doit penser quoi, dans ce cas de figure? Qui est "mauvais"? Les premiers relecteurs ou les seconds, s'ils ne sont pas d'accord dans leurs appréciations?
En outre, quand on fait ça, on tient généralement compte des reviews du premier journal.
Il arrive également qu'on tombe sur de mauvais reviewers, ou sur un mauvais éditeur (perso, j'ai déjà eu un article refusé par un éditeur d'un bon journal qui ne l'avait visiblement pas vraiment lu ; je l'ai resoumi tel quel dans un autre journal je jour même du refus, et il est passé).
Il est évident que tous les éditeurs et que tous les reviewers ne font pas tous ni toujours bien leur boulot. Le nombre énorme de journaux tempère grandement ces effets.
A moins d'avoir écrit une énorme daube, on resoumet ailleurs, et ça fini par passer. On ne tombe pas 3 ou 4 fois sur de mauvais reviewers. Où alors, c'est que le problème n'est pas vraiment du côté des reviewers, ce qui n'est pas toujours facile à admettre.
Mais on le dit !Bah justement je trouverais normal que les relecteurs disent nommément, comme les auteurs de l'article y sont obligés, qu'ils n'ont pas eu de conflit d'intérêt en relisant l'article!
Par contre, nos noms ne sont pas connus des auteurs. Ce qui permet d'éviter des conflits d'intérêts supplémentaires !
Parce que désolé hein, mais si je dois refuser un article d'une équipe dans laquelle je compte postuler ou avec laquelle je compte travailler, il va être beaucoup plus difficile d'être objectif s'ils savent que c'est moi qui le reviewer.
Rendre les review non anonymes reviendrait grosso-modo à faire baisser le niveau d'exigence que presque tous ceux qui ne sont pas déjà en poste. Et on est nombreux !
Certes. Mais comment vous faites pour rendre un article anonyme ?Ou alors l'anonymat devrait exister des deux côtés.
Les miens étaient impossibles à rendre anonymes : je m'appuie généralement sur mes travaux précédents -que je cite donc-, les gens connaissent mes travaux et ne sont pas stupides au point de ne pas en voir la continuité, pas mal de gens connaissent mes dispositifs expérimentaux (présentés en conf).
On peut toujours retirer le nom des auteurs, mais c'est au mieux de l'hypocrisie : personne ne s'y trompera.
Il y a un truc qui vous échappe : on ne publie pas dans le cadre d'un examen. On publie pour partager nos travaux. Le but n'est pas de savoir si on est bons ou pas.Cette évaluation est anonyme de façon bilatérale. Et personne ne comprendrait qu'elle ne le soit que d'un côté.
Et ça n'est pas non plus le but du processus de peer-review : son but est d'être un premier filtre avant publication.
Quand on rédige une review, on évalue pas un chercheur ni le travail d'un chercheur : on analyse et on corrige un travail.
Ce n'est pas un processus de validation. La validation se fait après publication.Et non je ne trouve pas déontologique qu'un processus de validation ne soit anonyme que d'un côté. C'est tout. Il devrait l'être des deux côtés, ou pas du tout.
Les reviewers ne valident pas un travail ; ils n'en ont ni le temps, ni généralement les moyens. Ils pointent et corrigent ses erreurs les plus grossières, c'est tout.
On a tous des anecdotes comme ça. Mais ce ne sont que des anecdotes. Elles deviennent de moins en moins crédible alors que le nombre de journaux explose.ce n'est pas si simple. J'ai connu un chercheur (en mathématiques) qui n'arrivait pas à publier un certain résultat, parce qu'il allait à l'encontre de ce qu'avait publié un autre chercheur influent et qui à chaque fois était choisi comme arbitre par l'éditeur. Et je connais des exemples du même genre en écologie.
bien sûr. D'ailleurs j'ai vérifié : le collègue en question a fini par publier son algorithme, ça lui a pris 2 ans de plus que la normale c'est tout. Je citais cette anecdote parce que je trouvais l'affirmation de MiPaMa un peu naïve (de même que l'idée que les chercheurs n'ont absolument aucun intérêt pour leurs carrières...)
2 ans, c'est un cas particulier, ou alors ça sous-entend que l'article a été très modifié suite à de nombreuses reviews.bien sûr. D'ailleurs j'ai vérifié : le collègue en question a fini par publier son algorithme, ça lui a pris 2 ans de plus que la normale c'est tout.
Les reviewers ont bons dos : c'est l'éditeur qui tranche in fine. S'il tranche pour un refus, cela ne veut pas dire que les reviewers ont refusé, mais qu'ils ont été plus convaincants que les auteurs.
S'il s'agissait simplement d'une évaluation où on met par exemple une note sur 10, vos critiques auraient raison d'être. Mais là, les reviewers ne donnent pas une simple note : ils donnent un argumentaire et des corrections. Qu'un reviewer s'appelle machin ou truc n'a aucune sorte de pertinence : c'est son argumentaire qui compte. Et c'est à son argumentaire que les auteurs doivent répondre, pas aux reviewers (qui n'ont souvent même pas de retour).