Bonjour,
Confronté à un projet complexe et à des avis contradictoires, je tente d’organiser le questionnement qui se pose.
Le projet :
A Lodève (Hérault), en centre ville,
dans un local de 15 m² (3 m x 5 m ; H : 3 m) situé au rez-de-chaussée d’un immeuble très ancien
avec des murs en pierre de 50 cm humides (capillarité et surtout infiltration latérale)
et un plafond en bois supportant le carrelage du premier étage,
je prépare la construction d’un bassin de rééducation hors sol, maçonné et carrelé, de 2 m sur 3,
avec 1,2 m d’eau maintenue à 34° et avec couvercle étanche isolé de 10 cm (plateau rigide).
Dans la même pièce, je prévois une douche et un sauna traditionnel de 3 m² (7 m³).
(voir plan)
Les murs seraient carrelés, sauf le sauna, dont les murs et le plafond seraient en lambris bois.
La douche et le sauna seraient situés en haut des marches, à une hauteur de 65 cm, sur un sol de béton carrelé au-dessus d’un volume vide ouvert sur celui de la pièce.
Par ce vide, la partie humide du mur resterait accessible (à plat ventre).
Le problème est que je ne sais quelle isolation choisir, sachant que la mini piscine sera utilisée par une seule personne une heure le matin et une heure le soir, tous les jours, et que le sauna sera utilisé pendant 20 à 25 minutes 3 à 4 fois par semaine. Le reste du temps, la température du local (22 m³ d’air) peut chuter sans problème, car un chauffage rapide serait à prévoir en saison froide (aérotherme de 3 kW), à moins que le poêle du sauna (9 kW turbo) ne puisse remplir cet office (vu qu’il serait placé derrière une vitre coulissante). Ce problème d’isolation est moins exigeant que dans le cas d’une pièce d’habitation. A la limite, il ne se pose que pour le sauna (3 m²), pour limiter le temps de chauffe. A noter aussi que l’eau à 34°C réduit les besoins du nageur pendant ses exercices.
Une VMC auto fonctionnerait en permanence pour évacuer l’humidité du local et éviter la condensation (piscine dotée d’un couvercle étanche 22 h par jour et douche utilisée seulement pour le rafraîchissement lié aux séances de sauna).
L’ennui, c’est l’humidité du mur qui donne sur une cour dont le sol (calade de galets) est plus élevé de 65 cm (voir coupe profil). A l’intérieur, la hauteur de la marque d’humidité est de 65 cm.
Malheureusement, il y a urgence, je ne peux me permettre d’attendre que le mur sèche. Cette contrainte de temps est sérieuse (vitale) et doit être sérieusement prise en compte pour décider de ce qu’il faut faire vis-à-vis du problème d’humidité. Il se peut donc que le mieux soit d’enduire les murs sans les isoler (terre crue ?), pour qu’ils respirent, et de n’isoler que le sauna dans une cabine en bois.
>> Qu’en pensez-vous ?
Comme le montrent les photos de l’état actuel, seule la chape du niveau zéro est faite, le reste est en projet. Juste des pistes soumises à votre appréciation.
Un des professionnels consultés m’a dit : « A votre place, je rendrais étanche le mur enterré côté cour et je ferais une injection de résine hydrophobe en bas du mur à l’intérieur. Je finirais par un enduit de chaux aérienne sur tous les murs intérieurs. Ensuite : lame d’air aérée + laine de roche, Placoplatre hydrofuge et carrelage ». Selon lui, les fondations, qui baignent déjà dans la terre humide, ne la craignent pas et le fait que les remontées cessent leur éviterait d’être traversées par la migration des sels destructeurs.
>> Qu’en pensez-vous ?
Un second me proposait la solution suivante : coller/cheviller du Poratec (perspirant) en 5 cm directement contre le mur humide (et les autres murs). Simple lambris côté sauna et carrelage sur les autres murs. Le fabricant dit que le Poratec (chaux + sable + ciment) n’est pas une « éponge » et qu’on peut le poser sans risque « même sur un mur gorgé d’eau ».
Le Poratec : http://www.stdb.fr/panneau-mineral/
>> Qu’en pensez-vous ?
>> La bonne solution est-elle un mix des deux solutions ?
Un troisième m’avait suggéré une « solution » avec des panneaux Lux Elements (en polystyrène expansé), qui rend l’âme à 60°C alors que le sauna monte à 90.
Un autre vient de me proposer une solution (qui me tente) avec panneaux de liège expansé rainuré :
« Avec votre mur encore humide, je vous conseille les panneaux de liège expansé rainuré 80 mm, car ils sont étanches à l’air. Procédez par collage en plot avec du mortier-colle spécial pour murs très humides (+ chevilles pour isolants rigides). Posez ensuite un treillis dans l’enduit et lissez d’une dernière couche de finition avec un enduit. Si votre enduit est minéral, votre système sera respirant et perméable à la vapeur d’eau. Le liège est imputrescible et n’est pas altérable par l’humidité. Suite à votre traitement, votre mur séchera peu à peu vers votre cour extérieure. La finition pourra être en lambris (vissé sur lattage) ».
>> A-t-il tort ?
La pose d’un drain est exclue car il n’y a pas d’exutoire dans la cour.
On m’a conseillé des drains de mur (siphons atmosphériques), un modèle espagnol (SPI) avec mini ventilateurs 5 volts (des assécheurs très efficaces) :
http://www.innovaidea.es/fr/notice-dimplantation/
Il n’y a aucune conduite d’eau liée à ce mur (pas de fuites).
Le décroûtage des murs vient d’être soigneusement effectué.
Le transfert d’humidité étant surtout latéral, l’électro-osmose est exclue.
Dernières questions :
1) Coller/cheviller le Poratec (perspirant) directement contre le mur humide, est-ce une bonne idée ?
Quelle différence entre le Poratec et le Multipor ?
Comme Poratec et Multipor semblent fabriqués avec adjonction d'aluminium, ne risquent-ils pas de dégager des émanations toxiques (sauna à 90°C).
Dans la fabrication de produits concurrents, le blanc d’œuf semble remplacer l’aluminium. Voir le Neopor :
http://www.neopor.com/en/fagent.htm
et l’Isocell-Minéral :
http://www.construire-sain.com/projetisolext.html
Mais les performances sont-elles équivalentes ?
Ne faut-il pas leur préférer les planelles de pierre ponce (mais aussi composée de 2 % d’aluminosilicates, radioactive et sujet à des émanations de radon, prisonnier des alvéoles) ?
Ou faut-il opter pour des panneaux de liège expansé rainurés ?
Ou du Foamglas ?
2) Imperméabiliser et étancher la partie enterrée du mur (côté cour) pour limiter l’infiltration latérale, est-ce une bonne idée ?
3) Les drains de murs espagnols (SPI) côté cour, est-ce une bonne idée ou un enduit de chaux aérienne suffit-il ? En pompant l’humidité, ces drains n’accélèreraient-ils pas la capillarité (et les dépôts de sels migrants) ?
4) Percer aussi ce Poratec avec des SPI vers l’intérieur (dans le vide sous le sauna), est-ce une bonne idée ?
5) Faut-il aussi injecter de la résine hydrophobe à la base du mur pour limiter les remontées ?
6) Est-il judicieux de remplacer l’enduit extérieur actuel par de la chaux ?
Dans ce cas, dois-je opter pour la chaux grasse Strasservil ?
Je n’ai pas réussi à trouver la Strasservil qui pourrait convenir (la gamme est vaste : http://www.travaux.com/p/gamme-weber-strasservil).
>> Quelle chaux grasse Strasservil choisir ?
7) Refaire les joints de chaux/sable des calades de la cour, est-ce une bonne idée ?
8) Couvrir les abords du mur extérieur par un abri (voir coupe), est-ce une bonne idée ou est-ce totalement superflu ?
9) Ne pas fermer l’ouverture (vers la cour : 1 m x 0,50 m) au-dessus du faux plafond, est-ce une bonne idée ? Ou vaut-il mieux la fermer et brancher là une aspiration par la VMC (entrée d’air depuis le local sec) ?
10) Faut-il envisager un déshumidificateur ?
J’espère avoir bien posé le problème.
Je me demande quelle est la combinaison gagnante de ces techniques.
A moins que vous n’ayez à proposer autre chose.
Merci de votre aide.
Plans et photos :
https://www.flickr.com/photos/724974...57666437886795
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