Bonjour,
Je suis intervenu sur ce forum que je ne fréquente pas d'habitude il y a quelques jours en réponse à une question posée par Ines à propos des nouveaux traitements envisagées pour traiter les maladies inflammatoires chroniques du système digestif. Je lui ai répondu rapidement mais depuis j'ai cherché un peu plus sur ce sujet que je ne suis pas au quotidien.
J'ai relevé dans the lancet une publication intéressante qui fait le tour de la question: diagnostic, traitement actuel (médicamenteux et chirurgical) ainsi que les perspectives dans ces domaines. Je vous donne le lien internet vers l'article même si il est payant.
J'hésite un peu à le donner en lien sur le forum. Même si je pense que tout malade à le droit d'être informé au mieux sur sa maladie et que ce n'est pas les quelques personnes qui lieront éventuellement l'article (c'est quand même un papier médical sans vulgarisation, ça décoiffe un peu par moments) qui ruineront The lancet, je reste tout de même attaché au droit.
Voici le lien vers un résumé: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/en...ubmed_RVDocSum
Il est vendu au prix de 30$ US.
Il y a plusieurs pistes médicamenteuses actuellement à l'étude. Outre les anti TNFalpha dont je parlais tantôt on trouve aussi des anti interferron (qui n'ont pas l'air fabuleux), des bloqueurs de lymphocytes T (anti CD3 et anti recepteur de l'interleukine 2, blocage des signaux de co stimulation). Les effets secondaires étant pour le moins risqués ces traitements ne me semblent adaptés qu'aux cas gravissimes.
Enfin une autre approche est de bloquer la migration des lymphocytes vers les sites d'inflammation. Il y a à l'étude des inhibiteurs des intégrines (sous unité alpha4 ou carrément des intégrines alpha4beta7) qui sont des molécules fondamentales pour ce phénomène. C'est à mon sens l'approche la plus intéressante. L'idée ici n'est plus purement symptomatique mais est de bloquer la boucle d'emballement de l'inflammation sans avoir une inhibition de tout le système immunitaire. Les études en phase III sur l'inhibiteur de la sous unité alpha4 semblent montrer que si le traitement est peu actif dans la phase active de la maladie (la boucle est déjà lancée) il semble bien efficace dans le maintient de la rémission. C'est encourageant mais il y a un bémol important. On estime actuellement un risque de 1/1000 de développer une leuco encéphalopathie due à un virus. C'est non négligeable.
L'autre possibilité, le blocage des alpha4beta7 est peut être plus spécifique et des études sont encours. Je n'en sais pas plus.
Voilà tout ce que je peux vous dire à propos des traitements qui sont actuellement envisagées pour un avenir relativement proche. Pour des informations plus précises à ce propos je vous renvoie au papier qui complète un peu ce que je viens de dire et dit pleins pleins d'autres choses.
Cordialement,
piwi
Cordialement,
piwi
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