Bonsoir toutes et tous !
Le 19 novembre dernier, je faisais sans le savoir, mon dernier CROA du ciel profond de l'année 2008... Bien triste fin.
Hier soir, le premier janvier 2009, je faisais mon premier CROA de l'année 2009. Il était temps !
Je suis parti mardi en vacances sur les hauteurs de Nice, en espérant trouver du beau temps. Malheuresement, la météo est pourrie, de mardi à vendredi, jours de mon retour. Hier soir, j'admire le superbe croissant de Lune, accompagné de Vénus, le temps est dégagé ! C'était la surprise du premier janvier, et les métérologues ne l'avaient pas prévu ! Comme je n'avais pas pris ma lunette, j'ai du me rabattre sur ma paire de jumelles.
Il s'agit de Bushnell (une marque d'ornithologie) 10x45, de qualité médiocre. Mais l'envie d'observer me démangeait et je me suis dit que j'allais essayer de montrer que même avec du tout tout petit matériel et de surcroît de piètre qualité, le ciel profond était accessible.
Résultats de la soirée : 22 amas ouverts !
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Il est 19h00, alors que la Lune et sa fidèle Vénus glisse vers l'horizon Est, le froid de la nuit s'installe progressivement.
Je prend mon sac à dos avec l'atlas Taki, Splendeurs du ciel profond, mon carnet de CROA et ma paire de jumelles, et je monte un peu pour trouver un endroit dégagé, avec vue sur la mer, s'il vous plaît !
Je regarde un peu le ciel et je décide de partir à la "conquête" de la constellation de Persée, en pleine Voie Lactée, mi-estivale mi-hivernale.
En partant de l'étoile Bêta Perseus, je déniche deux amas ouverts, bien différents.
M34 : il est moyennement large, mais lumineux et bien dense dans le champ de mes jumelles. Il est vu facilement en vision directe, comme aligné avec deux étoiles. On distingue alors quelques étoiles brillantes résolues sur un fonc légèrement diffus.
NGC 1342 : c'est un amas moyennement visible et faible : une petite tache floue sur laquelle on dicerne par moment des étoiles brillantes résolues.
Un peu plus au Nord, je rejoins la belle et brillante Mirfak, qui pour se faire belle, s'est entourée d'un amas :
Melotte 20 : superbe amas très large, formant une chaîne de en serpentin d'une quinzaine d'étoiles brillantes, dans un ensemble très riche et éclatant.
Toujours dans les environs de ce bijoux, donc la beauté apparait uniquement dans des jumelles, on trouve un autre amas, NGC 1528.
NGC 1528 : c'est une petite tache floue arrondie, moyennement bien visible, avec un centre légèrement plus lumineux.
Comment quitter Persée sans avoir pointer la très riche région du double amas ?
Trumpler 2 : petit amas bien visible, allongé avec quelques étoiles résolues alignées et moyennement lumineuses.
NGC 884-869, alias double amas : SPLENDIDE ! Je crois que c'est dans cet instrument que le double amas m'a le plus impressionné, autant par leurs aspects que par le insertion dans le champ incroyablement riche en étoiles. On observe de nombreuses étoiles plus ou moins lumineuses, résolues ou pas, dans un ensemble bien dense. La limite entre les deux amas est bien marquée, NGC 884 semble plus riche et large que NGC 869 qui contient une étoile ressortant mieux que les autres.
NGC 957 : petit amas faiblement lumineux. On distingue un fond diffus allongé avec aux extrémités deux étoiles plus lumineuses.
Stock 2 : il est très large, bien visible en forme de Y composé de nombreuses étoiles de luminosité moyenne, certaines bien résoles, d'autres moins.
NGC 744 : c'est une faible petite tache diffuse observée en vision indirecte.
Pendant que j'observais, les constellations d'hiver se sont levées. Parmi elles, je choisis le Cocher.
Pour faciliter le cheminement j'ai ajouter l'amas NGC 1582 qui se trouve en réalité dans Persée, proche de la frontière, à la série d'amas du Cocher.
NGC 1582 : tache diffuse vaguement en forme d'arc, bien visible mais moyennement lumineux. On distingue de faibles étoiles résolues, par intermittence.
Plus au Sud, je descend en cascade par 4... amas ouverts !
NGC 1778 : toute petite tache diffuse arrondie sans détails.
M38 : le plus large du trio M36-7-8, il est très bien contrasté mais diffus quasi uniformément et granuleux.
M36 : le plus petit des trois, il est bien rond et contrasté, granuleux avec un centre plus brillant.
M37 : très semblable à M36, mais il est plus large et son centre est moins prononcé.
Vous avez remarqué que les numéros des trois derniers amas se suivent ? J'ai eu alors envi de trouver M35, dans les Gémeaux.
M35 : amas large, brillant et bien contrasté. On observe un fond diffus bien granuleux à la limite de la résolution et des étoiles brillantes résolues.
Et pour terminer, j'utilise mon dernier achat : astronomie-magazine ! Il se trouve que 5 amas proposé par l'article "Au méridien" sont observable dans des jumelles (mis à part les Hyades) ! Quelle chance ! Je prend le taureau par les cornes :
NGC 1647 : c'est une tache diffuse moyennement contrastée avec des étoiles brillantes en surimpression.
NGC 1746 : amas très large, bien résolu en de nombreuses étoiles moyennement lumineuses éparpillées.
NGC 1817-1807 : ce duo d'amas du Taureau se présente comme deux petites taches floues, rondes et de luminosité quasi uniforme sans détails. Il semble que NGC 1807 soit plus lumineux que NGC 1817.
Et puis Orion :
Collinder 69 : amas sympa visible à l'oeil nu composé de 4 étoiles brillantes et d'une chaîne de 6 étoiles alignées.
NGC 1662 : petit groupe dense et compact en 2 parties indéfinies. Peu intéressant.
Je fini ici cette très belle nuit, avec une bonne transparence (T2) mais de la pollution lumineuse causé par les grandes villes de la côte. Néanmoins la Voie Lactée hivernale était visible depuis mon site près du village de Carros, alors qu'elle ne l'est pas à Arles. L'humidité très présente m'a obligé à faire des stages de quelques minutes près des radiateurs.
Pour conclure, je crois que j'ai redécouvert depuis mes débuts en astronomie l'observation du ciel profond aux jumelles, et elle ne nécessite qu'une mise en oeuvre minime. Les amas ouverts ont un tout autre visage : dense, diffus, poudroiement d'étoiles et certains sont plus esthétiques avec cet instrument que dans mon télescope.
Bonnes observations !
Paul
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