Salut les gens ! Nouvelle soirée du re-débutant
Les nuages ont filé, enfin. Crépuscule, beau ciel de couchant, azur avec cet aspect polarisé qui promet une bonne transparence, ca va le faire. On met le dob'pluviomètre et la petite lulu dans un coin du jardin et laissons tout le monde se refroidir tranquillement pendant une heure. Ce soir je ne collimaterais qu'après mise en température, le temps que tout ce métal et verre se contracte de froid et se stabilise.
Le beau croissant lunaire et Jupiter libèrent leur feux tandis que les étoiles s'allument une à une, la voie lactée se laisse deviner petit à petit, c'est parti mon kiki - vive l'automne qui permet de crapahuter dans le ciel sans sacrifier au sommeil Collimation du grotube et test sur étoile pendant que ma compagne essaie de montrer la lune au fiston dans la lunette. Ce n'est décidément pas encore ça mes réglages, ça part un peu de traviole quand je défocalise... Tant pis, et miss Lune flirte déjà avec les arbres, mais Jupiter nous tend les bras. Le petit est parti trouver le crapaud et les escargots.
Voyons voir ce que donne le monde jovien. Humm, il manque un satellite, ou se cache t'il ? Devant, derrière ? Point de quatrième satellite mais par moment des détails se laissent deviner dans les bandes gazeuses, nuances colorées et volutes. Mais, mais... attendez, un point noir se détache distinctement, comme un petit trou noir à l'emporte pièce dans le gâteau. Un coup d'œil aux éphémérides, c'est l'ombre de Io, splendide ! Sous son ombre, nous avons cru deviner une large tache, peut être la grande rouge ? Il est temps de coucher le petiot, et Jupiter flirte à son tour avec les arbres. Adiou la belle, merci pour le spectacle !
Deux heures plus tard, nous pointons les 7 sœurs des Pléiades. Impressionnantes ces jeunes étoiles, leurs aigrettes filent sur la rétine. Dans la contemplation, on a l'impression d'un voile bleuté devant les plus brillantes. Peut être que la nébulosité qui les enveloppe est discernable, ou bien est-ce seulement la mémoire des photos qui nous joue des tours ? Splendide en tout cas.
Cygnus descend dangereusement, il est grand temps de passer à la cible de la cession, ces dentelles qui m'avaient fait filer du mauvais coton la dernière fois. Mais ce coup ci, je suis armé avec des filtres interférentiels... Un reste de giga-explosion vaut bien ça. Je fouille et scanne le secteur, méthodiquement, avec et sans UHC et OIII, mais le rideau reste bien tiré. Ecran noir. J'ai beau lui expliquer qu'on est que poussière d'étoiles mortes et que cette vision mérite bien quelques efforts, ma compagne gelée m'abandonne à ma quête. Las, je me rabat sur un autre genre d'expulsion d'étoiles plus faciles pour tester un peu plus ces filtres. Feu sur l'anneau de la Lyre et Dumbell, toujours aussi émouvants et beau. M57 ne gagne pas particulièrement sous les filtres, mais Dumbell éclate de détails, tout en vapeurs floutées, whaoh! Contemplation.
Je m'arrache à la contemplation; le ciel est plutôt bon ce soir, à coup sur j'ai du taper à côté des dentelles tout à l'heure. Révisons l'atlas. Bravo, je me plante dans ma lampe et allume la led blanche, rétine cramée. Et Cygnus de descendre dans l'affreux halo de pollution lumineuse... Time to sleep ? Ultime tentative, je pointe quand même 52 et scanne ses alentours avec le OIII. Mais.. mais.. quel est donc ce reflet sur le caillou ? Non, ce n'est pas un reflet, et ça disparait sans filtre. Une structure vaporeuse allongée se laisse deviner petit à petit en vision indirecte. Je réalise progressivement que c'est immense, il me faut balayer pour l'englober. Bingo, c'est bien la petite dentelle ! Je monte bientôt vers la grande, immense itou, tout en finesse éthérée. Elle s'est bien éclatée cette étoile, je m'éclate aussi les mirettes. Cygnus est vraiment trop basse maintenant, rideau les dentelles, merci de vous être dévoilées ce soir
Avant de ranger le matos, j'ai eu une dernière envie de manger de vieux photons, une galaxie pour la route ? La géante d'Andromède est au zénith, bien visible à l'œil nu, trop facile. Pourquoi pas la cousine M33 ? Elle est plus coriace à pointer celle la, pas d'étoile repère évidente dans le point rouge, surtout embué... J'aime quand même bien ce moment ou on fait corps avec son engin, tout en mouvements doux. Ballade là haut et... la voilà, grande et discrète galette tout d'abord floue qui laisse deviner petit à petit des détails structurés. Ma deuxième galaxie
En espérant que ce petit compte rendu donne envie à d'autres débutants de sauter le pas, voyager un peu là haut, c'est beau.
Bon ciel à tous!
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