des citoyens intelligents et non grégaires ? c'est gérable ? en même temps on aurait pas besoin de personnes qui se croient investis d'une mission et voulant nous guider vers jenesaisquoi ...
D'accord pour l'importance de mettre de la psychologie (cognitive et sociale notamment, avec un brin de psychiatrie) parmi les branches obligatoires à l'école, quelle que soient les options choisies. Entre autres pour encourager à prendre du recul par rapport à la psychanalyse.
Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.
je comprend mal cette réponse.
la psychologie me semble moins prête à la subjectivité que la philo.
Mais je ne parle même pas de la psychanalyse ou certains gourous on fait leur temps.
Merci de votre réponse! Nous allons creuser un peu de ce coté.
Bonsoir,
le problème avec ce type de questions, c'est qu'elles rentrent dans le champ du politiquement correct, ce qui n'est jamais bon pour la pertinence du travail scientifique...
Non, ce n'est pas se poser la question qui est politiquement incorrect. C'est seulement certaines positions idéologiques qui le sont.
Topix a juste écrit que cela "entrait dans le champ du politiquement correct", ce qui est parfaitement factuel et ne méritait pas contradiction.
La réponse à la fois négative ("Non") et corroborant (références à la notion d'idéologie) peut s'analyser comme montrant le malaise causé par l'interférence avec le politiquement correct! (Et démontrant le point de Topix...)
Dernière modification par Amanuensis ; 12/01/2016 à 10h23.
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
En effet ma réponse n'était pas clair.
Je voulais juste exprimer que ce n'est pas parce que les réponses à une question risquent d'être dérangeante sur le plan moral, que la science doit s'interdire de se poser cette question.
La question en elle même n'est pas "politiquement incorrecte", ce sont les réponses qu'elle risque d'avoir qui peuvent l'être.
Bien d'accord. Mais ce n'est pas ce que je comprends dans le texte de Topix. Ce que j'en comprends, et avec quoi je suis d'accord, c'est que l'aspect "politiquement correct" agit en contrariant la démarche scientifique. En d'autres termes, que même avec la meilleure volonté du monde, les réponses que la "science" peut proposer en se posant la question vont être affectées par l'aspect "politiquement correct".Je voulais juste exprimer que ce n'est pas parce que les réponses à une question risquent d'être dérangeante sur le plan moral, que la science doit s'interdire de se poser cette question.
La question en elle même n'est pas "politiquement incorrecte", ce sont les réponses qu'elle risque d'avoir qui peuvent l'être.
La conséquence est que c'est à chacun de démêler dans une réponse même proposée comme "scientifique" ce qui est objectif et ce qui est influencé par le fait que la personne ou l'organisation qui propose la réponse fait partie de la "société" et ne peut pas, sur un sujet comme celui-là, se rendre indépendante de cette position dans la société. Que ce soit par des biais "idéologiques" des personnes ou organisations, ou des pressions tacites de nature sociale déterminant ce qui est "publiable" ou "dicible".
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
Sur le fond, je suis bien d'accord. Malgré tout, je ne pense pas que la société soit suffisamment mûre pour entendre des vérités scientifiques dérangeantes sur le plan moral (si elles existent). Il y a une sorte de principe de réalité qu'il faut prendre en compte.
PS : Amanuensis a bien résumé mon premier propos.
Entièrement d'accord, d'ailleurs les conclusions de Milgram sur la soumission à l'autorité dérangent encore un certain nombre de personnes (alors que ces expériences et leurs conclusions datent de plus de 60 ans et ont été confirmés maintes fois !).
Si l'on devait arrêter de se poser toute question reliant la science à la moralité, la bioéthique n'aurait plus de raison d'être. Cela équivaudrait également à nier l'impact des avancées de la science sur la société.
fort possible.Ce que j'en comprends, et avec quoi je suis d'accord, c'est que l'aspect "politiquement correct" agit en contrariant la démarche scientifique. En d'autres termes, que même avec la meilleure volonté du monde, les réponses que la "science" peut proposer en se posant la question vont être affectées par l'aspect "politiquement correct".
mais voyez vous le mécanisme s'opérer de manière consciente ou inconsciente.?
le premier cas relève d'une forme d'auto censure avouable.
le second reste indéterminable dans son ampleur, et des sujets, mais très probable.
Mais à défaut d'exemple concret, on reste un peu dans l'appréciation subjective.
ps : l'expérience de Milgram, pas exemple n'est plus réfutée. ( enfin, je le pense )
En réalité, je pensais à l'homme de la rue en disant ça (et non des scientifiques), mais récemment quelques chercheurs (Alex Haslam, Stephen Reicher, Kathryn Millard et Rachel McDonald) ont donnés une interprétation différente (et non moins pertinente) sur cette célèbre expérience.
Ceci dit, leurs conclusions s’appuient sur les archives de Milgram (donc pas de manipulation expérimentale, et les archives datent des années 1960 donc leur fiabilité peut-être éventuellement remise en cause). Leurs conclusions sur la soumission à l'autorité se situe à un autre échelon que celui de Milgram: ils parlent de soumission vis à vis de la science/ de l'humanité (et non simplement d'un expérimentateur).
Pour en savoir plus:
http://www.slate.fr/story/91913/expe...interpretation
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/1...12074/abstract
si c'est le cas, n'est elle pas, in finé, du même ordre ?
Bonjour GaelEn réalité, je pensais à l'homme de la rue en disant ça (et non des scientifiques), mais récemment quelques chercheurs (Alex Haslam, Stephen Reicher, Kathryn Millard et Rachel McDonald) ont donnés une interprétation différente (et non moins pertinente) sur cette célèbre expérience.
Ceci dit, leurs conclusions s’appuient sur les archives de Milgram (donc pas de manipulation expérimentale, et les archives datent des années 1960 donc leur fiabilité peut-être éventuellement remise en cause). Leurs conclusions sur la soumission à l'autorité se situe à un autre échelon que celui de Milgram: ils parlent de soumission vis à vis de la science/ de l'humanité (et non simplement d'un expérimentateur).
Pour en savoir plus:
http://www.slate.fr/story/91913/expe...interpretation
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/1...12074/abstract
Est ce que vous vous êtes intéressée à la ponérologie se basant sur les travaux d'Andrzej Łobaczewski ?
Merci pour votre réponse
Dans l'interprétation de Milgram, c'est le processus de désindividuation qui est mis en avant. Autrement dit, si le sujet obéirait aussi facilement c'est (selon Milgram) car il se dé-responsabiliserait de tout acte en reportant cette charge sur l'expérimentateur (qui incarne l'autorité).
Alors que dans l'interprétation d'Haslam et de ses collaborateurs, le sujet ne se dé-responsabiliserait pas. Au contraire, il agirait en pensant poursuivre un but qui dépasse les motivations individuelles. Il penserait agir pour le bien de "l'humanité"/l'avancée de la science (petit rappel: dans l'expérience, le sujet croit participer à une expérience ayant pour but d'améliorer les capacités d'apprentissage de l'homme (c'est le prétexte utilisé par les expérimentateurs pour faire participer les sujets et ne pas biaiser leurs comportements/attitudes).
Est-ce vraiment raisonnable de mélanger science, politique et théologie ?Bonjour Gael
Est ce que vous vous êtes intéressée à la ponérologie se basant sur les travaux d'Andrzej Łobaczewski ?
Merci pour votre réponse
Plus sérieusement, si j'ai bien compris (oui, mon anglais n'est pas exceptionnel...) les régimes totalitaires seraient expliqués par la psychopathologie individuelle de quelques individus ? Ça me semble un peu simpliste. L'aspect collectif ne semble pas pris en compte et pourtant on parle bien d'un processus impliquant plusieurs individus (le dictateur, et ses subordonnées notamment)), c'est dommage.
Ce modèle de raisonnement faisant un focus sur l'individu isolé, ce n'est pas très surprenant de la part d'un psychiatre (sans vouloir jeter la pierre aux psychiatres ). Les psychiatres, de part leur formation, sont formés à l'analyse de l'individu en souffrance (= explication d'ordre psychopathologique, donc forcément individuelle). L'explication au niveau collectif s'en trouve, par défaut, négligé.
(Même à l'heure actuelle, le cursus médical en psychiatrie (en France) n'inclut pas de cours sur la psychologie sociale.)
Approche intéressante.Dans l'interprétation de Milgram, c'est le processus de désindividuation qui est mis en avant. Autrement dit, si le sujet obéirait aussi facilement c'est (selon Milgram) car il se dé-responsabiliserait de tout acte en reportant cette charge sur l'expérimentateur (qui incarne l'autorité).
Alors que dans l'interprétation d'Haslam et de ses collaborateurs, le sujet ne se dé-responsabiliserait pas. Au contraire, il agirait en pensant poursuivre un but qui dépasse les motivations individuelles. Il penserait agir pour le bien de "l'humanité"/l'avancée de la science (petit rappel: dans l'expérience, le sujet croit participer à une expérience ayant pour but d'améliorer les capacités d'apprentissage de l'homme (c'est le prétexte utilisé par les expérimentateurs pour faire participer les sujets et ne pas biaiser leurs comportements/attitudes).
Et il est vrai que l'explication donnée sur les raisons de l'expérience aux "sujets" était que l'expérience permettrait de mieux comprendre les processus d'apprentissage.
Tout ce qui offre une grille de lecture simple des événements est très séduisant, (Les livres qui parlent des pathologies des grands hommes sont souvent des best-sellers.)Est-ce vraiment raisonnable de mélanger science, politique et théologie ?
Plus sérieusement, si j'ai bien compris (oui, mon anglais n'est pas exceptionnel...) les régimes totalitaires seraient expliqués par la psychopathologie individuelle de quelques individus ? Ça me semble un peu simpliste. L'aspect collectif ne semble pas pris en compte et pourtant on parle bien d'un processus impliquant plusieurs individus (le dictateur, et ses subordonnées notamment)), c'est dommage.
Ce modèle de raisonnement faisant un focus sur l'individu isolé, ce n'est pas très surprenant de la part d'un psychiatre (sans vouloir jeter la pierre aux psychiatres ). Les psychiatres, de part leur formation, sont formés à l'analyse de l'individu en souffrance (= explication d'ordre psychopathologique, donc forcément individuelle). L'explication au niveau collectif s'en trouve, par défaut, négligé.
Mais cela peut aboutir à des conclusions fausses par trop de simplification.
Comme expliquer tous les cas de souffrance au travail ou de violence conjugale en inventant les "pervers narcissiques".
Je suis entièrement d'accord, ces phénomènes sont plus complexes que ça.
Dernière modification par vep ; 24/01/2016 à 09h54.
Comme quoi, même les expériences les plus célèbres peuvent être remises en cause...
ça me rappelle mes débuts de lecture dans le domaine, quand j'étais un lycéen néophyte et que je prenais n'importe quel bouquin avec marqué dessus "psychologie"Tout ce qui offre une grille de lecture simple des événements est très séduisant, (Les livres qui parlent des pathologies des grands hommes sont souvent des best-sellers.)
Mais cela peut aboutir à des conclusions fausses par trop de simplification.
Comme expliquer tous les cas de souffrance au travail ou de violence conjugale en inventant les "pervers narcissiques".
Je suis entièrement d'accord, ces phénomènes sont plus complexes que ça.