Tout le problème est dans «non pertinent». En raisonnement bayésien, non pertinent se chiffre: c'est une information qui ne change pas l'évaluation de vraisemblance.
D'une part il est loin d'être trivial ou aisé de montrer qu'une information ne peut pas changer l'évaluation de vraisemblance de quelque chose ; d'autre part, quand on raisonne en bayésien, il n'y a pas de notion d'information «absolue», elle dépend des connaissances préalables propres à chacun.
[Et je ne cherche pas à discuter «à la réalité» qui pose aussi problème de relativité.]
Si je vois bien des exemples qui collent à l'idée de biais cognitif, je ne trouve pas le cas discuté dans ce fil comme tombant clairement dedans.
Pour moi, ce n'est pas un biais cognitif que de choisir l'hypothèse de plus grande vraisemblance. Alors que d'une certaine manière, on pourrait dire que c'est une «déviation» systématique par rapport à la réalité» (plus vraisemblable est bien une déviation systématique par rapport à une «vraisemblance moyenne»), mais c'est rationnel.
Juger par l'autorité, par exemple, biaise, certes, vu d'une certaine manière. Mais en terme d'évaluation de vraisemblance, cela a parfaitement un sens, car le critère est bien (statistiquement) pertinent.
Et prendre un exemple particulier (comme Lacan) informe en fait très peu sur le caractère statistiquement pertinent d'un critère particulier (autorité).
Il faut aussi prendre en compte une notion d'économie d'effort, et de bénéfice/perte. Quand la perte éventuelle est très faible, il peut être très économique (et donc rationnel d'un certain point de vue) d'appliquer des critères statistiquement pertinents aisés à appliquer plutôt que faire des efforts de réflexion. Et une perte éventuelle peut très bien n'être qu'une perte de temps, les autres effets étant corrigeables. (Exemple tourner à droite sans réfléchir parce que c'est le chemin qu'on fait régulièrement ; il arrive de temps en temps qu'il faille faire demi-tour parce que ce jour là ce n'était pas la direction usuelle ; perte de temps, mais rien de plus.)
Si on prend Lacan, quelle est la perte à mal juger suite à l'application d'un critère statistiquement pertinent? Pour la plus grande partie des humains, elle est quasiment nulle.
Edit: Opinion assez proche, il me semble, de ce qu'exprime Merlin95 (que je n'avais pas lu).
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