Bonjour,
je pourrais arriver à publier un roman qui parle, entre autres, de ma vis de bébé zététicien foireux et névrosé (les probabilités sont non négligeables). À l’intérieur, il y a un petit passage qui fait appelle à quelques notions qui pourrait vous parler. N’ayant pas la chance d’avoir le potentiel intellectuel de ceux qui savent tout sur tout Je me permets de vous soumettre quelques passages parce que je sais que je patauge honteusement dans l’utracrépidarianisme.
J’ai essayé d’écrire un petit dialogue fictif sur la mémoire, je ne sais pas s’il dérange quelqu’un si j’y ai balancé des inepties par mégarde...
Merci à tous
« — Tu fais appel à ta mémoire, quoi ? Me demandait-il tandis que je le ressentais plonger dans l’empathie avec ce visage doux et souriant.
— Oui, comme tout le monde…
— J’aime bien le concept de mémoire, c’est marrant, mais un peu foireux ! S’exclama-t-il avec cette empathie qui devenait, certes, plutôt caustique.
— Il y a beaucoup de trous, mais on fait avec
— Il y a pas seulement des trous, il y a aussi beaucoup de bullshit
— C’est-à-dire ? Tu m’intéresses… Lui dis-je tandis que le monde extérieur s’absentait de plus en plus. Je me sentais captivé par ces paroles qui étaient peut-être faites pour changer quelque chose en moi. Ne restait plus que cette impression de les voir un peu changer ma vision du monde.
— bah, c’est un truc absolument pas fiable, quoi. Il y a un psy qui a fait une expérience. Il a réussi à planter des souvenirs qui n’ont jamais existé dans la tête de septante pour cent de ses patients. Et pas des petits trucs. Il a réussi à leur faire croire qu’ils avaient commis un crime. Leurs cerveaux se laissaient berner par quelques insinuations. On est tous beaucoup plus con qu’on le pense, quoi !
— Oui, mais moi, j’ai un rapport très solitaire avec mes souvenirs. C’est pour ça que j’écris, juste pour arriver à les cracher une fois. Enfin, si t’en parles pas, il y a pas de raison d’avoir des faux souvenirs ?
— Oui, mais non, ça ne marche pas comme ça ! Ta mémoire, elle s’effrite en permanence. Tu en perds toujours des bouts. On n’a pas inventé le cerveau en silicium, quoi. Et, tout ce que tu perds, ton cerveau le reconstitue. Simplement, tu as toujours tendance à reconstituer un peu comme ça t’arrange. Et puis, à la fin, tu peux te retrouver avec un machin qui a vachement dérivé, quoi…
— Merde alors, je ne sais pas ce que j’écris
— Bon, on fait des trucs scabreux, tu n’es pas le seul. T’es juste humain, quoi !
En rentrant, je fis un détour par le net. Cherchant quelque chose. Quelque chose de rassurant. Quelque chose justifiant ce que je suis en train de faire. Il fallait juste que je me rassure. Il fallait que je me rassure sur ce qui ressemble de plus en plus à un marécage de déjections cérébrales. Alors je me mis à plonger dans le gouffre de la toile. À chercher tout ce que je pouvais trouver sur la mémoire. Sur les faux souvenirs. La trahison de ma bidoche neuronale. Et puis non, je n’arrive juste pas à le contredire. Il a raison… Je ne fais peut-être qu’empiler de l’insensé sur de l’insensé… »
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