cumuler plusieurs master

[invite07c69d88]

bonjour,

je suis actuellement en M1 Géosciences à Montpellier, en filière recherche et j'ai auparavant effectué ma licence à Nantes.
Mon cursus me plait, je suis acceptée en M2 pour l'année prochaine, je serai donc, en théorie, en mesure de me présenter pour une thèse d'ici un an.
Cependant je n'ai pas encore d'idée précise sur le domaine vers lequel je me dirige, les géosciences sont très vastes !

l'intitulé de mon master actuel est "géodynamique" (ancien Terre, Environnement, Recherche pour ceux qui connaissent), nous touchons donc un peu à tout (pétrophysique, sédimento, sismo, tectonique, géomorphologie...).
je m'intéresse tout de même plus particulièrement à la géophysique en général, mais le problème est que je ne suis vraiment pas une lumière dans ce domaine ! j'ai peur en voyant une intégrale ! En fait ce que j'aime c'est la physique avec les mains... mais je n'irai pas bien loin avec ça !

pour être plus large, la tectonique et la géodynamique me conviennent parfaitement bien puisque c'est un thème qui regroupe tous les autres thèmes ! pour faire de la géodynamique on a besoin de géophysique, géochimie, pétrologie, sédimento, etc....

donc normalement, pas de problème, le master que j'ai choisi est parfait

pourtant il y a un problème

comme déjà dit, la géodynamique, c'est large ! donc on touche à tout sans rien approfondir. Et moi j'ai envie d'en savoir +, sur tout..., avant de me lancer dans une thèse qui demandera que j'aie de grandes connaissances ! alors bien sûr, il y a les bouquins, mais bien qu'ayant l'ambition de vouloir faire de la recherche, je suis loin d'être une étudiante brillante, et pour moi rien ne vaut l'enseignement d'un professeur ou un bon stage !
bref, je ne me sens pas prête du tout pour une thèse, et je ne pense pas apprendre en un an tout ce que je voudrais savoir...

j'ai alors pensé continuer et terminer mon master 2 à Montpellier, puis éventuellement cumuler un autre M2 (voire encore un autre ?? ) en France, ou à l'étranger.

je voudrais donc avoir d'éventuels témoignages (savoir s'il existe quelqu'un qui a eu ce genre de parcours, quel que soit le domaine?...)

d'autant qu'un problème se pose : à l'issu du M2, il faut faire un stage de 6 mois en labo, qui est censé être déterminant pour la thèse. mais si j'ai envie, et surtout s'il est possible de ne pas enchaîner sur la thèse mais sur un autre M2, comment ça se passe ?

je ne sais pas si j'ai été très claire, en tous cas je remercie d'avance ceux qui prendront le temps de me répondre !...


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[invite07c69d88]

personne n'a de suggestion ou de conseil ? je ne suis peut être pas assez claire

[inviteafe1cd13]

Je connais bien Geosciences Montpellier, pour y avoir traîné mes guêtres de l'intérieur (avec l'homme le plus classe du monde, Roger Bayer, l'homme qui n'a pas peur des SNLE ). J'avais bien aimé les géophysiciens du labo, avec qui j'avais eu de bons contacts - ce ne sont pas des mauvais bougres en général (même s'ils sont peu nombreux).

On va commencer par les arguments idéalistes, et terminer avec les arguments pragmatiques.
Déjà, ton sentiment sur "omigod je ne suis pas prête pour une thèse" est infondé : personne n'est prêt pour une thèse. Tu vas travailler sur un sujet à la frontière des connaissances, et au bout d'un moment tu t'aventureras seule dans l'inconnu. C'est ainsi : on passe du statut d'apprenti à celui de découvreur durant une thèse. En pratique, tu vas passer la première année à combler tes lacunes, quel que soit ton niveau de compétence - et des lacunes, tout le monde en a, même les forts en thème, c'est ainsi.
Juste un petit bémol, cependant : il faudrait que tu surmontes ta crainte des mathématiques. C'est un des outils de base en géosciences, et s'en priver handicape pas mal tout de même. Rien de bien sorcier, cependant, même en géophysique pure les maths ne sont pas d'un haut niveau - comme tu l'as dit, l'important (et donc le difficile) est l'interprétation par derrière.

Maintenant les considérations semi-pragmatiques :
le stage en laboratoire est une composante essentielle pour valider le master. A Montpellier, il a un gros poids. Donc, pas de négociations : quoiqu'il arrive, tu fais le stage en laboratoire, durant l'été, alors que les bureaux au 4me sont des fours.
Ensuite, faire un deuxième master est "un peu bizarre", y compris pour les gens qui vont regarder ton dossier d'inscription : ils vont se demander pourquoi tu peux bien faire ça (surtout venant d'un master correct comme celui de Montpellier), vont se méfier, et vont privilégier des primo-accédants. Je déconseille donc - et tu n'apprendras pas beaucoup plus que ce que tu as déjà appris, sauf à changer entièrement de voie (bof).

Enfin, les considérations totalement pragmatiques :
on ne va pas se voiler la face, Geosciences Montpellier favorisait au recrutement ceux qu'ils connaissent déjà ,quand j'étais là. Ce n'est pas une critique, attention : j'ai simplement constaté que plusieurs recrutements en thèse/ McF / prof privilégiaient ceux qui étaient déjà passé par Geosciences Montpellier. Pour récupérer une thèse puis un poste, je pense que la meilleure stratégie est donc de faire un M2 brillant sur place, récupérer une thèse sur un "bon" sujet (si Roger est toujours là, il fait des choses très intéressantes en gravimétrie, avec un bon potentiel scientifique/industriel derrière ; on peut citer aussi le chercheur CNRS qui fait des manips analogiques bluffantes combinant tectonique et érosion), partir manger son pain noir d'ater/postdocs pendant plusieurs années et guetter l'opportunité.
Avis qui n'engage que moi et mes sentiments - je ne cherche en aucun cas à diffamer Geosciences Montpellier, qui a de très bons éléments et de très bonnes recherches.

[invite07c69d88]

merci beaucoup pour ta réponse qui m'a apportée matière à réfléchir

concernant le cumul de plusieurs masters, je pense tout de même qu'il est possible de tourner cette situation à son avantage, il faut savoir argumenter quand il le faut. Mais je te fais confiance quand tu dis qu'on passe du statut d'apprenti à découvreur au moment d'une thèse. En réalité mon entourage me le dis déjà pour me rassurer, mais un avis extérieur a toujours beaucoup de poids supplémentaire ^^.

merci beaucoup donc, de nouvelles questions se poseront d'ici là, mais en attendant me voilà un peu + confiante...

[A voir en vidéo sur Futura]

[inviteafe1cd13]

Moi-même, Gwyddon, et tout thésard de ce forum te dira la même chose : 1) on n'est jamais "prêt" à 100% au niveau des connaissances, on en apprend beaucoup (tiens, par exemple, ne serait-ce que le traitement des données) 2) en troisième année on est "plus fort" que son directeur pour ce qui touche à notre thèse.
Y'a pas à rassurer, c'est ainsi - un chercheur de Montpellier 2 (je ne me rappelle plus le nom, celui qui étudie l'interaction tempêtes/côtes) m'a dit cette phrase très juste "le but d'une thèse, c'est de tuer son père"

Honnêtement, ne t'embête pas avec un deuxième master, fonce sur une opportunité de bon sujet à Montpellier 2 ou ailleurs
Et je me rappelle le nom du chercheur qui fait des manips analogiques d'interaction érosion/tectonique : c'est Stephane Dominguez. Regarde de son côté s'il y a des opportunités (attention, avec lui, tu risques de te retrouver dans la cave à pelleter du sable )