Bonjour à toutes et à tous,
Je me permets d’utiliser ce forum comme la tribune de mon mécontentement à propos de l’ambiance de mon école d’ingénieur. Je ne nommerai pas cette dernière, et je signalerai juste qu’elle appartient au « groupe A », pour seule précision. Veillez m’excuser auparavant pour mes erreurs d’orthographe ou de syntaxe. Hélas, j’ai passé infiniment plus de temps à étudier les espaces de Hilbert, les Champs magnétiques et l’acétalisation que les belles lettres. Mon école me satisfait tout à fait au niveau de sa réputation, de ses débouchés et de la qualité de l’enseignement qui y est dispensé. Le choix des cours est vaste, et beaucoup de matières sont vraiment intéressantes. De plus l’organisation de l’école est impressionnante, et tout y est bien géré. En revanche si j’écris aujourd’hui c’est principalement pour dénoncer le comportement d’une bonne partie des élèves ingénieurs. J’imagine que ce phénomène est présent dans de très nombreux établissements d’enseignement supérieur. J’en viens au fait : Les élèves ingénieurs font preuve d’une immaturité sans borne. Comme si la prépa les avait lobotomisés, les étudiants semblent appartenir à des classes de quatrième. Après avoir lutté pour réussir aux concours et se forger une image d’élève brillant, il semblerait que certains élèves fournissent autant d’efforts pour supprimer complètement cette image. Les soirées et associations de mon école vénèrent la religion de l’alcool et de l’esprit « fêtard ». Le rituel social de l’intégration, qui a remplacé le bizutage (je signale au passage que je n’ai jamais entendu parler de bizutage dans mon école) participe à cette mascarade festive. Le but n’est plus d’être brillant en mathématiques, il s’agit au contraire de démontrer qu’on est le plus « fêtard » de la bande, prêt à tous les débordements « en soirée ». Le BDE brasse des sommes colossales d’argent pour convoyer le plus d’alcool possible dans les soirées. A force de boire, certains élèves finissement même par être concernés sérieusement par l’alcoolisme, et certains sentent toujours l’alcool à 9h du matin en TD. Il y en a qui sèchent tous les cours et ne viennent plus qu’en TD. D’autres passent leur vie à organiser les soirées avec un zèle terrifiant. La religion c’est de dépasser les limites. Il faut montrer qu’on n’est pas sérieux (horreur !), qu’on sait s’amuser pour de vrai, qu’on se lâche, qu’on se défonce, qu’on se bourre la gueule, qu’on « choppe » et que bien sûr, les cours c’est nul. Si jamais vous n’avez pas le désir de participer à ces débordements collectifs à base de chansons paillardes et de violence alcoolisée, vous êtes un looser, un no-life jaloux et aigri par la vie. Le vice est poussé très loin, certains élèves se sentent presque obligés de s’insérer dans ce jeu stupide. Il faut prouver coute que coute que l’on sait faire la fête, au delà du plaisir réellement éprouvé. Ainsi les soirées ont une ambiance complètement artificielle, ou chacun tente de devenir l’homme le plus populaire de l’école en faisant n’importe quoi. Bien sûr, peut être que j’exagère le trait, et je voudrais également rappeler que de très nombreux élèves ne participent pas à ces consécrations de l’imbécilité. Le plus surprenant dans tout ça et que les cours restent d’un niveau élevé, les examens demandent des capacités d’abstraction et de réflexion dignes des concours, et pourtant le néant intellectuel plane au dessus de bon nombre d’étudiants. Qu’on soit bien clair : je n’ai rien contre les soirées, et je ne trouve pas que l’alcool soit le diable incarné. Seulement, les « soirées » de mon école tiennent plus du mouvement grégaire immature que de la réunion conviviale ou l’on peut se défouler gentiment entre amis. Au-delà de l’idéologie capitalo-technologique véhiculée par l’école ( contestable mais compréhensible ) , ce qui m’inquiète le plus et de savoir que les managers de demain sont aujourd’hui touché par une vacuité intellectuelle effrayante.
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